C'est vraiment intéressant de parler avec un tableau ? (Abandonné)

Quelques jours avant la rentrée j’avais subi un Récurvite pour retirer la poussière de mon cadre et de ma toile. C’est vrai qu’en deux mois de vacances je n’avais pas eu beaucoup de visites ou alors je ne m’en étais pas rendue compte. Après tout j’avais tendance à énormément dormir durant cette période, n’ayant pas grand monde avec qui discuter. Plusieurs de mes camarades peints partaient eux aussi en vacances dans d’autres tableaux à leur effigie se trouvant hors du château alors que moi j’étais un exemplaire unique donc je n’avais nulle part où aller. Qu’est ce qu’elle me manquait ma très chère France, j’espérais la revoir un jour. Mais cette envie disparaissait bien vite dès que la rentrée revenait, heureuse que j’étais de revoir les élèves et les professeurs envahir les couloirs.

Cela allait faire un mois que le château avait retrouvé toute sa vie et j’avais déjà dû faire face à deux ou trois tentatives de me décrocher pour me transporter ailleurs, je ne sais où. Et il ne fallait pas me demander quelle était leur maison, il se ressemblait tous dans leurs robes totalement noires sans marque distinctive. Et puis j’avais aussi retrouvé Alix, mon éternel bavard. A moins que cela soit une bavarde, je ne savais pas trop. En tout cas, ce que je savais c’est qu’il était à Poufsouffle, en huitième année. Ah et aussi qu’il y avait un nouveau professeur de potion qu’il aimait déjà, une histoire Quidditch ou un truc du genre. Qu’elle aimait aussi le professeur de duel selon les rumeurs. Bref, s’il y avait quelque chose à savoir dans le château, j’étais certaine qu’il me l’apprendrait tellement elle parlait. Mais je ne risquais pas de le voir pour le moment, la cloche des cours avait sonné donc il ne devrait pas y avoir d’élève trainant dans les couloirs, raisons pour laquelle je vaquais à mes activités dans mon tableau, arrosant mes fleurs et leur parlant quand je vis du coin de l’œil qu’il y avait une présence devant mon cadre. Fronçant les sourcils, je me rapprochais pour voir de qui il s’agissait.

J’avais besoin de discuter avec Skylar. Mais je n’arrivais pas à la trouver ses derniers temps. Elle ressentait que quelqu’un la cherchait et se cachait ou quoi ? Ce n’était pas la première fois qu’elle me faisait le coup donc je n’étais plus à une fois près mais quand même, elle pourrait faire un effort. Je passais mon temps à la chercher bien souvent. J’avais vraiment l’impression d’être revenue des années en arrière.

Bon il ne restait pas non plus quinze endroits que je n’avais pas fait. Il me restait le septième étage ainsi que les toits. On allait essayer le septième étage on verrait bien, et puis qui sait ? Peut-être que je rencontrerais quelqu’un qui pourra me renseigner et qui l’aura vu ? Je n’en espérais pas tant concrètement, mais comme on dit l’espoir fait vivre. Je quittais donc le parc afin de monter jusqu’au septième étage, ce qui n’était pas une mince affaire mine de rien, surtout que les escaliers semblaient bien joueurs aujourd’hui. Pourtant à cette heure-là les élèves étaient tous en cours, donc c’était vraiment dirigé contre moi pour le coup. Je soupirais exaspérée avant de finalement atteindre la porte me menant à l’escalier pouvant aller jusqu’à la salle de divination.

Ce que je n’ai pas prévu en fait, c’était que peut-être Sky ne serait pas disponible car elle serait en plein cours. Merde vive ma tête de linotte. Vraiment pas penser à ça. Bon on verra bien de toute, je suis lancée maintenant donc au pire j’aurais fait du sport supplémentaire c’est tout. Je continuais donc l’ascension tranquillement. Je passais par un couloir quand je vis un tableau avec de la vie à l’intérieur. Y en avait certes beaucoup de tableau dans Poudlard et nombreux avec de la vie, mais pour le coup celui-ci était plutôt mal placé. Septième étage ce n’était pas forcément l’endroit le plus fréquenté. Il ou elle devait se sentir bien seul.

Je me rapprochais du dit tableau et souriais.

Bonjour Mademoiselle.

Cette jeune femme blonde avait l’air adorable et le fait qu’elle soit dans une serre botanique ne pouvait que me donner envie de taper la discute. De toutes les plantes c’était mon dada, et en plus elle avait l’air gentille donc pourquoi pas ?

Vous êtes à cet étage depuis longtemps ? Vous ne devez pas voir un passage fou quand même.

Je détaillais ses parterres de fleurs et plantes toutes plus belles les unes que les autres.

En tout cas, c’est magnifique chez vous. Je suis Lizbeth enchantée, et vous êtes ? Enfin si je ne vous déranges pas, sinon je repasserais plus tard bien entendu.

Alors que je me rapprochais, je m’aperçus qu’il s’agissait d’une professeur du château. Je ne la voyais pas souvent, voir même jamais. Parfois je l’avais espionné depuis les tableaux de mes camarades peints donc je savais que c’était elle qui était en charge des créatures magiques, mais je n’en savais pas plus. M’arrêtant à la lisière de mon cadre, je m’installais en tailleur dans l’herbe tout en l’observant de plus près, l’écoutant me questionner tout en réfléchissant à ma réponse. Depuis combien de temps j’étais ici, c’était une bonne question que cela. J’étais morte à trente ans, papa un plus vieux et il était à Poudlard. Il devait avoir dans les soixante ans à son décès. Comptant machinalement, je ne tardais pas à avoir le compte.

« Bonjour à vous Mademoiselle. Cela est un peu flou, mais je dirais que je suis à cette place depuis 1920. Donc cela va faire un siècle que je vois aller et venir des élèves et des professeurs au septième étage. Et je vous rassure, le passage que j’ai me suffit amplement. Un peu plus loin vous avez la salle commune des Gryffondors et des salles de cours, donc je vois beaucoup de mondes passer. »

Passant ma main dans l’herbe, je sourit un peu avant de reprendre.

« Et le peu de passage suffit à ce que des élèves et des professeurs tentent de me décrocher pour m’emmener plus loin. Depuis la rentrée, je l’ai subi deux ou trois fois, en même pas un mois. Ma vie reste mouvementée. »

Tournant la tête vers ma serre quand elle me complimenta dessus, j’haussais les épaules, même si je restais très fière de mes plantes.

« Merci beaucoup. Ce sont la reproduction de celle que nous avions dans nos serres en France. Et je suis Andreas, enchanté. Vous ne me dérangez pas, je suis juste surprise d’avoir de la visite alors que tout le monde est en cours. Vous vous êtes perdues ? Je peux vous aider si c’est le cas, je connais quasiment tout le château par cœur. »

Me redressant, je lissais ma robe et attendit qu’elle m’explique sa destination initiale pour l’y guider. Du moins si elle s’était perdue, ce qui restait surprenant pour un professeur.

Cette jeune femme semblait sociable et intéressante. Son tableau était magnifique, je me demandais bien toute l’histoire qui pouvait bien l’accompagnée. J’espérais en savoir plus en discutant avec elle. Après tout, on verrait bien si elle était ouverte à la discussion, mais j’imagines quand tant que tableau ça pouvait justement être bien sympathique d’avoir des gens qui s’arrêtaient pour faire la discute quand ce n’étaient pas carrément des gens qui déplaçaient son dit tableau pour le mettre ailleurs. Après tout, plusieurs avaient eu le cas, donc il suffisait qu’elle soit allée à Poudlard depuis un certain temps pour qu’elle eut vécu cela au moins une fois.

Vous pouvez m’appeler Liz. Eh bien 1920 ? Intéressante époque. Oui je me doute du coup que vous avez dû voir passer plusieurs générations depuis cette année-là. Vous avez même dû voir l’évolution dans les manières, vêtements et autres des différentes élèves et professeur que vous avez vu passer j’imagines ? Ah oui c’est vrai que la salle commune des Gryffondors n’a pas si loin. Comme je n’étais pas de cette maison à l’époque j’avoue que son emplacement m’était flou. C’est bien pour vous d’avoir du passage comme ça. Vous allez parfois dans les tableaux de vos collègues aussi, non ? Il me semble vous avoir déjà vu ailleurs que dans ce tableau, mais peut-être que je me trompe ?

Je l’écoutais attentivement continuer et souriais sur le fait qu’en effet on avait déjà déplacé son tableau à plusieurs reprises.

C’est toujours bon de savoir que les gens s’intéresse encore aux tableaux. Qu’il prenne le temps de vous déplacer est très gentil et montre l’intérêt qu’ils ont pour vous. Je suis heureuse pour vous, le fait que votre vie soit mouvementée grâce à cela est très bien. J’espère que d’autres tenteront de faire pareil. Vous faites des rencontres grâce à ça aussi.

Elle me remercia quand je complimentais sa serre et elle parti sur l’explication de celle-ci. Reproduction de l’une des siennes en France. J’aimais bien ce pays, pas forcément mon préféré, mais la gastronomie et la culture y étais vraiment importante et il fallait y aller au moins une fois pour découvrir cela.

Enchantée Andreas. Oui je n’ai pas cours pour ma part et je cherchais Skylar la professeure de divination que vous devez bien connaître j’imagines ? Je suis monté au septième dans l’espoir de la trouver mais je ne me suis pas dit qu’elle avait peut-être cours elle. Du coup, je crois que je vais simplement retourner dans ma salle de classe et j’irais de nouveau à sa recherche plus tard. Mais je peux rester encore quelques temps pour que l’on discute si vous voulez ?

Je souris d’un air amical espérant qu’elle accepte afin de me parler un peu plus de son époque.

J’aimerais beaucoup avoir votre vision de la France à votre époque. M’en parleriez-vous ?