Devenir apprenti

sorcier

ça ne s'invente pas. Il paraît.

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Nous étions un samedi après-midi et le soleil était au beau fixe dehors. Il faisait même étrangement trop chaud pour la saison. Le commun des sorciers pullulant dans les couloirs de Poudlard s’était décidé à mettre le nez dehors pour en profiter pleinement. Soit en se rendant à Pré-au-Lard pour les plus chanceux ; soit en profitant du terrain de quidditch pour un énième entraînement, ou bien du parc de l’école en espérant se dorer la pilule sous les UV… En bref, une occasion inespérée pour avoir la paix. Et ainsi pouvoir vaquer à ses occupations plus ou moins illicites. Hiroshi, quant à lui, n’aurait pas pu rêver mieux pour s’adonner à un nouveau défi – du genre improbable au possible mais qui revêtait malgré tout son lot d’excitation.

Traînant son lourd tribut par-dessus son épaule tel un sac d'engrais, Hiroshi arpentait les couloirs des sous-sols de l'école en sifflotant gaiement. Il avait eu la présence d’esprit d’utiliser le sac qu’il dédiait à son équipement de quidditch, pour trimbaler son attirail d’apprenti chimiste en herbe. Quelques récipients plus ou moins larges afin d’y mélanger les ingrédients, un grand chaudron métallique, une passoire adaptée et de nombreuses autres victuailles qu’il avait réussi à glaner ci et là au petit bonheur la chance. Ne lui manquait plus que les ingrédients essentiels : eau, malt, houblon, levure et pourquoi pas quelques épices et autres herbes ou arômes pour apporter un peu de goût à la future mixture.

Avec minutie, Hiroshi se faufila par l’une des portes qui menaient aux cuisines de Poudlard. Non sans jeter bon nombre de coup d’œil à l’affut du moindre signe de vie, ne serait-ce que ceux d’un elfe de maison ou d’un troll égaré. Mais rien. Quoi de plus normal à pareille heure de la journée, en somme. Huang remonta son sac sur son épaule en faisant rouler ses muscles avant de finalement l’abandonner dans un coin de la pièce. Il n’en avait guère besoin pour fureter à travers les plans de travail et les gardes manger et autres remises. Il récupéra des sachets d’épices et d'autres ingrédients plus difficiles à reconnaître parmi les établis installés au fond. Puis, lorsqu’il fut satisfait de ses trouvailles, Hiroshi reparti aussi simplement qu’il était arrivé. Le japo-chinois pris grand soin de s’éloigner vers les serres de botanique à pas mesuré pour éviter d’éveiller les soupçons. Lorsqu’il arriva au lieu-dit il jeta son dévolu sur une serre un peu à l’écart de ses semblables. Si elle était complètement vitrée Hiroshi n’avait pas de soucis à se faire parce que la poussière accumulée depuis des années sur le verre ne permettait pas – ou difficilement – de discerner les espaces intérieurs. Après avoir poussé le battant entrouvert, Hiro balaya d’un simple revers de bras un plan de travail bien ensoleillé. Il y déposa le contenu de son grand sac puis profita du calme ambiant pour tendre l’oreille. Le brouhaha de cris joyeux et autres nuisances sonores humaines lui parvenait étouffées depuis l’esplanade verdoyante qui longeait la cour intérieure, mais rien qui ne sorte de l’ordinaire ou qui soit alarmant. De l’intérieur de sa cape de sorcier il dégaina sa paire de lunette de vue et les chaussa sur son nez avant d’étudier un à un ses victuailles d’un air faussement expert. Il espérait surtout ne rien avoir oublié, mais il ne doutait pas de l’apprendre au moment T. Son petit manège se prolongea durant quelques minutes avant que des bruits de pas n’attire finalement son attention. Avec frénésie il remit les objets dans son sac de fortune et s’adossa in-extremis, l’air détendu, au plan de travail au moment même où une ombre outrepassa l’entrée de la serre. Hiroshi lâcha un long soupire lorsqu’il reconnu le regard vif du poufsouffle.

« — Par Merlin...un instant j’ai cru voir débouler Saint Lucas. »

Hiroshi se passa une main malhabile dans les cheveux pour se redonner un peu de contenance et jeta un sourire vers son invité.

« — Merci d’avoir accepté l’invitation. Et désolé pour le hibou intempestif. J’espère ne pas t’avoir inquiété en prenant autant de pincettes. Mais je ne voulais pas me faire toper dès les prémices, si tu vois ce que je veux dire. »

Nouveau soupire. Puis le lion reprit la parole, plus détendu.

« — Bon je t’explique… Je t’ai donné rendez-vous ici pour que tu puisses m’aider à cueillir deux ou trois plantes qui pourraient relever notre petite bière. Parce oui, c’est bien de ça qu’il s’agit. Comme je te l’ai brièvement expliqué dans ma lettre j’ai pensé à toi parce que ta réputation en matière de botanique – et de tout ce qui touche de près ou de loin aux plantes – n’est plus à faire. Puis je me disais que c’était l’occasion rêvée pour faire plus ample connaissance, toi et moi. »

Il laissa échapper un petit rire gêné en tassant le contenu de son sac avant d'en fermer les lanières et de l’adosser au pied de la table en bois.

« — Une fois que ce sera fait on ira directement à la résidence des gryffondor à Pré-au-Lard pour s’occuper du brassage. Il me reste encore un peu de place dans ma chambre pour accueillir notre futur labo de fortune. Puis là-bas tous le monde a l’habitude des trucs qui explosent et autres débordements. Si jamais ça ne tourne mal personne ne sera surprit. »

Le Japo-chinois esquissa quelques pas en direction du poufsouffle pour refermer la porte derrière lui, histoire d’éviter d'attirer les âmes curieuses ou rôdeuses.

« — Si quelque chose ne te convient pas il est encore temps pour toi de foutre le camp. Mais après ce se trop tard, tu es prévenu. »

Le regard azur d’Hiro alla sonder celui tout aussi clair du poufsouffle alors qu'un mètre seulement, peut être un peu moins, les séparaient. A cet instant Hiroshi comprit pourquoi Ferlet faisait tant parler de lui pour sa carrure impressionnante. Puis un sourire franc s’afficha sur les lèvres du japo-chinois qui tapota amicalement l'épaule de son vis-à-vis.

« — Alors ? T’es partant ? »
@"Land Ferlet"
Pando