[STOP-PEEVES] On essai de réviser ? [pv Cheyenne] (terminé)

J’ai besoin de réfléchir. En ce moment, je ne suis plus autant attentive qu’au début de l’année. Lucina est toujours dans ma tête, elle hante mes rêves chaque nuit. Son visage est toujours là, comme une piqûre de rappel « Attention ! Tu tombes amoureuse ! ». Mes pensées, mon attitude, tout est orienté vers elle. J’ai pris le temps de faire un détour par le dortoir pour prendre une bonne douche, et enfiler une autre tenue avant de filer en direction de la bibliothèque pour réviser un minimum. Je commence à douter de moi-même, ce n’est pas le moment de faire ça, les examens ne sont pas si loin que ça quand on y pense…

[…] Silence. Seuls les bruits de pas et ceux de ma plume sur le parchemin, trouble le silence ambiant. Je me suis bien avancé dans mes devoirs, je vais me recentrer sur les cours précédents pour voir si je n’ai rien oublié. Je ferais une pause après, histoire d’aller prendre l’air. Je me replonge dans le dernier cours de Potions quand la douce voix de Lucina m’interpelle. Je redresse la tête, mon cœur s’envole, j’ai des fourmillements dans le ventre. Je souris.

- Coucou, oui c’est ça. Enfin j’essaye… j’ai des problèmes de concentration en ce moment… Comment tu vas ?

Enfin, j’ai UN problème de concentration. Un délicieux problème qui vient de me rejoindre à cet instant, faisant voler en éclats le peu de concentration que je venais de retrouver. Tant pis, Lucina est bien plus intéressante que les révisions… Je la regarde faire, hypnotisée par ses gestes. Je crois que je suis foutue… Ouais, je suis bel et bien foutue. Je me penche vers elle pour regarder ses notes.

- Tu as une belle écriture…

Je sors mon cours, oubliant le dessin du bas de la page. J’ai fait un croquis de Lucina, par chance, personne n’a vraiment compris ce que je voulais faire. En même temps, beaucoup d’élèves n’ont pas l’esprit aussi vif que Lucina ou moi. J’essaye de me recentrer sur les notes de ma camarade mais, dans ma tête, j’ai juste envie de la serrer dans mes bras pour lui faire des bisous.

- J’ai raté quelques explications, je vais prendre quelques notes par rapport à ce que tu as écris, ça devrait aller mieux… enfin je crois.

Je comprends ses abréviations, et même toute son écriture. J’ai le temps de l’étudier en profondeur maintenant. J’arrive à retrouver un semblant de concentration mais, quand elle capte mon dessin de coin de pages, je me fige, crispée et rougissante. Mince, j’ai oublié ce détail, en plus on ne peut pas l’effacer... D’un autre côté, je suis rassurée qu’elle n’ait pas vu tous les autres dessins à son sujet… je crois que je l’aurais fait clairement fuir. Elle semble ravie de son portrait, je la regarde de temps à autres, toujours aussi rouge mais souriante. Aller ma fille, prend sur toi pour n’éveiller aucun soupçon, aucune autre curiosité de ta dulcinée !

- Euh je… oui, j’aime dessiner. Ça m’aide pour me détendre et aussi, ça me permet de m’améliorer pour mes coutures. Pendant que je suis ici, maman fait le listing des commandes de mon site internet, comme ça je suis occupée toutes les vacances, je n’ai pas le temps de m’ennuyer ou de sortir mais, c’est cool, je peux laisser le reste dans un coin et me consacrer à mes créations. Toute façon, si ça se trouve, je vais me lancer dans une carrière Moldue plutôt que Sorcière et puis… et puis… Oh zut, je dois aller remettre les livres en place ! La bibliothécaire va me réprimander, j’ai dépassé le temps ! Je… je reviens vite !

Mon cœur s’est emballé, ma langue a été bien pendue. Misère, e dois apprendre à me contrôler quand Lucina est dans les parages, ça ne va pas du tout. Je me lève précipitamment, oubliant mon carnet de dessins ouvert à l’envers sur la table. Je me planque dans un rayon et tente de reprendre contenance tout en tentant de ranger les livres correctement.

Je suis foutue par Merlin ! Oui, je l’ai déjà dit mais là, il est évident qu’en plus de le savoir, Lucina est dans la confidence également. Mon cœur bat si fort que j’ai l’impression que tout le monde dans la bibliothèque, l’entend. Mes mains tremblent, j’essaye pourtant de toutes mes forces de me calmer, en vain. Et rien ne s’arrange quand je me retrouve coincée entre l’étagère et Lucina. Mon cœur rate quelques battements à présent et un frisson me parcourt le corps quand je la sens si proche de moi. Je crois que sa voix finit de m’achever. J’abandonne. J’ai perdu face à des sentiments trop présents. Elle a découvert le poteau rose comme disent les Moldus. Mais joues virent au rouge tomate.

- … oui… depuis notre première vraie discussion… y’a un truc qui a bougé au fond de moi… des sentiments forts… très forts… je ne sais pas comment gérer ça…

Comme beaucoup de jeunes de mon âge, les premiers émois arrivent entre treize et seize ans, je suis en plein dedans. Sauf que je n’ai pas l’impression que cette situation sera passagère pour moi… que ça ne va pas s’arrêter à une amourette de passage. Mais je ne peux pas imposer à Lucina de ressentir les mêmes choses. Je déglutis difficilement.

- Tu n’es pas qu’une distraction… c’est plus fort que ça…

Au moins, elle est au courant, libre à elle de fuir ou de rester.

L’honnêteté n’est pas toujours bonne selon la situation. Ici, par exemple, j’aurais peut-être dû m’abstenir car ce n’est ni le lieu, ni le moment, voyez ? Et pourtant, malgré la tension palpable, nous échangeons, je suppose, notre premier baiser. Bien sûr, il y a la magie mais certainement pas le paysage idyllique que l’on pourrait attendre pour ce moment important de notre vie. Tant pis, je suis bien trop heureuse pour bouder ma chance. D’un pas hésitant, je m’approche d’elle et prends doucement ses mains dans les miennes. Il n’y a personne autour de nous. Je crois qu’à nous deux, on rivalise de couleurs. Je me mets légèrement sur la pointe des pieds et l’embrasse un peu plus longtemps avant de la regarder dans les yeux en souriant.

- Ce n’est pas grave… personne ne nous a remarqué… si tu veux, on peut apprendre ensemble… et s’entraîner aussi…

Oui bon, ce n’est pas les meilleurs mots à employer. Je me sens un peu bête, mais j’espère qu’elle comprend qu’on a le temps, que rien ne presse. On a encore de belles années d’études ensemble, on verra bien ce qui se passe au fil du temps. Mes joues sont toujours aussi rouges, je regarde nos mains et caresse le dessus des siennes avec mes pouces.

- Tu euh… tu as les lèvres douces… c’était très agréable…

Je me sens étrangement plus légère et détendue. En fait, il me suffit de regarder Lucina pour me sentir mieux. Nos baisers étaient les balbutiements d’une relation toute nouvelle, on verra bien comment on se débrouille ensemble.

- Quand tu me parles à l’oreille, ça me donne des frissons… j’aime beaucoup…

Je pense que si quelqu’un d’autre s’avise de me faire la même chose, mon poing partira directement dans sa figure. Oui voilà, je donne tous les droits à Lucina, les autres n’en auront aucun, un point c’est tout. Je ne pense pas que les révisions soient aussi efficaces à présent. Ma concentration ne reviendra pas avant demain, peut-être. Je la regarde dans les yeux de nouveau.

- Je ne suis pas sûre d’être capable de continuer à réviser… au moins jusqu’à demain… et encore j’ai des doutes…

Je ris discrètement. Je ne pense pas non-plus que Lucina sera capable de reprendre ses notes. C’est embêtant mais, d’un autre côté, je m’en fiche. Est-ce que ce serait le bon moment de lui demander pour le bal… ? On est à la bibliothèque, je pourrais trouver mieux comme endroit. Au bord du lac peut-être ?

Je crois qu’on est d’accord sur un point : on ne révisera plus pour ce soir. Les choses se sont enchaînées comme peau de chagrin, mais lentement en même temps. Je lui souris avec douceur et dépose un baiser sur ses mains.

- Oui tu as raison… allons prendre l’air… on sera plus tranquille hors de la bibliothèque…

On ne risquera pas de se faire prendre par quelqu’un d’autre qui se fera un plaisir de cafarder au monde entier. Je me dirige vers notre table, sans lâcher la main de Lucina et regroupe mes affaires un peu à la hâte. Je les fourre dans mon sac puis me tourne vers ma Serdaigle.

- Demain est un autre jour…

Je lui laisse le temps de prendre ses propres affaires puis, nous dirige vers la sortie. Tout le monde à la tête baissée sur un livre, j’ai cru voir aussi deux amoureux se bécoter ouvertement alors que la bibliothécaire ne les regarde pas. Une promenade en amoureuses, sera une bonne fin de soirée. -FIN DU RP-