Quand le professeur n'est pas la ... [Pv : Cheyenne, Soren] (abandonné)

J’aime cette idée d’enchaîner les entraînements chaque soir, ou presque. Je sens que je me suis améliorée encore. Lucina aussi fait un excellent travail mais, elle est un peu trop rigide sur ses appuis je trouve. On dirait qu’elle est tout le temps stressée, faut qu’elle fasse attention, le stress, c’est pas bon pour l’estomac. Je ne sais pas vraiment depuis combien de temps on est ici, j’ai perdu la notion en très bonne compagnie. Mes sentiments envers ma camarade, deviennent de plus en plus précis mais je n’ose pas vraiment lui en faire part. Elle est si gentille et prévenante, que j’ai peur de lui nuire en lui avouant tout ce que je ressens. Je secoue la tête pour effacer ces pensées encombrantes, il faut que je reste concentrée sinon ce sera inutile de rester si tard, si souvent. Je m’étire un peu et masse ma nuque avant que Lucina m’interpelle. Je reporte mon attention sur elle et la regarde procéder.

- Tu le prononces bien, je pense que tu es trop crispée sur ta baguette, elle n’aime pas trop ça, du coup elle caprice un peu… Il faudrait que tu sois plus souple dans tes mouvements. Je compare l’usage de la magie à de la danse classique, je te montre…

Je retire mes chaussures et fais quelques pas de danse, je n’ai rien perdu de mes quelques années de danse classique. Mon pas est léger et fluide, un peu comme une douce brise estivale. A la fin de mon enchaînement, je lance un sortilège pour repousser le mannequin qui recule de plusieurs mètres avant de tomber au sol. Je m’arrête en souriant fièrement et regarde Lucina.

- Tu vois, fluidité et détente ne veulent pas dire diminution de la force. Respire bien, essaye de davantage ressentir ta magie. Je ne sais pas si je suis très claire…

C’est une de ces soirées où tu dis que, potentiellement, ça va mal finir. Du genre, une catastrophe va arriver et tu vas te retrouver dans une panade internationale pour ne pas dire e mots fâcheux. Au début, tout se passe bien alors tu prends la confiance, et là BANG !, tu te retrouves dans une situation dérangeante. C’est ce qu’il vient de se produire à cet instant. Certes, on fait partie du Club de Duel mais, je ne suis pas sûre que s’entraîner comme on le fait, soit qualitatif aux yeux du Professeur qui vient de nous choper. Lucina est d’un calme olympien alors que moi, c’est tout le contraire même si ça ne se voit pas directement. Je présente aussi mon badge en essayant de sourire poliment. Fallait s’y attendre, un jour ou l’autre, on nous aurait grillé, mais je ne pensais pas que ça allait être si tôt.

- Si nous avons dépassé l’heure règlementaire, veuillez nous en excuser. Nous étions si concentrées que le temps ne semblait pas être si long.

Voilà, calme et posée, souriante et polie. Pas un mot plus haut l’un que l’autre. J’essaye de contenir mon inquiétude certaine, quant à la punition qui pourrait fortement nous tomber dessus. J’espère qu’il ne sera pas trop sévère envers Lucina, c’est de ma faute, c’est moi qui lui ai demandé de s’entraîner chaque soir pour qu’on s’améliore. Et aussi un peu parce que je voulais passer du temps avec elle mais ça, je vais bien me garder de le dire.

Bon, tout n’est pas noir ou blanc dans la vie, mais la situation actuelle est plutôt teintée de gris. Le Professeur nous a pris en flagrant délit de non-respect du couvre-feu et du matériel qui plus est. Je trouve que l’on s’en sort vachement bien avec une leçon de morale. Je vais devoir en discuter avec le Directeur de ma maison, je ne me fais aucun doute là-dessus. Et là, voilà que le Professeur nous pose des questions sur notre entraînement ? J’avoue que je reste pantoise face à lui. Heureusement ma douce Serdaigle répond du tac-o-tac en lui expliquant nos révisions. J’acquiesce silencieusement avant de prendre la parole.

- On révise aussi nos postures, notre prononciation. Ce ne sont pas les Sortilèges les plus complexes que nous avons appris mais, comme le disait ma camarade, revoir les bases est en soi un bon entraînement pour corriger nos erreurs…

Je me demande bien ce qu’il a en tête notre cher Professeur. Aurait-il envie de travailler un peu avec nous ? Ce serait une merveilleuse idée. Non pas parce qu’il est tard, mais parce qu’avec sa supervision, on ne peut que s’améliorer encore et espérer atteindre un jour la perfection.