Au bord de l'eau, il y a cette fille~ [Pv Cheyenne] (Abandonné)

La main dans la main, au bord du lac, je crois que le romantisme bat son plein à présent. Il fait bon, le ciel est clair et une brise légère nous rafraîchit juste ce qu’il faut. Je me sens terriblement bien. J’enlace nos doigts et m’approche un peu de Lucina. De ma main libre, je caresse sa joue en la regardant dans les yeux. Oui, on peut dire que c’est parfait. Notre balade continue dans le calme le plus complet. Il est légèrement troublé à la question de Lucina et je réfléchis.

- Certains ont eu peur en rentrant mais, ils se sont habitués rapidement. Quand je suis rentrée pour la première fois dans ma Salle Commune, j’ai été plus fascinée qu’effrayée en fait… Et c’est vrai que votre tour bouge quand il y a trop de vent ?

Il y a beaucoup de rumeurs sur la Tour Serdaigle, et comme nous n’avons pas le droit de nous y rendre, j’avoue que ma curiosité n’a fait que devenir plus grande. Par chance, aujourd’hui je suis avec la plus précieuse des personnes à mes yeux et, elle est chez les Serdaigle. Elle pourra confirmer ou infirmer cette rumeur. Je nous arrête quelques secondes et me mets face à elle pour l’embrasser. On est seule, autant en profiter un petit peu, non ? Je vais attendre encore un peu pour l’inviter, ou peut-être qu’elle le fera avant moi, qui sait ?

Notre baiser est encore mieux qu’avant, pour s’améliorer, il faut pratiquer pas vrai ? J’aimerais pouvoir passer encore plus de temps avec elle mais bon… Elle me parle de la magnifique vue qu’elle a depuis la tour ; quel dommage que je ne puisse pas aller voir ça de mes propres yeux… d’après ce qu’elle me dit, ce doit être magnifique, surtout les soirs de pleine lune. En tout cas, elle a infirmé la rumeur de la tour qui bouge. Je lui souris et l’entraîne de nouveau pour notre balade. Je nous arrête de nouveau, la vue que l’on a sur le lac à cet endroit est magique. Oui, c’est le bon moment, il faut que je me lance maintenant sinon je ne le ferais pas et je le regretterais.

- Lucina est-ce que… est-ce que tu veux venir au bal avec moi ?

Mon cœur bat si vite que j’en perds presque le souffle. C’est à la fois simple et compliqué. Peut-être qu’elle ne voudra pas s’afficher avec quelqu’un ? Et encore moins une fille de Serpentard. Et si elle refusait ? Je crois que j’aurais bien du mal à m’en remettre ! J’ai préparé un corsage avec des fleurs bleues et blanches, j’espère qu’elle aimera. Je sais que ça se fait aux USA. En tout cas, je l’ai mis dans une jolie boîte aux couleurs de nos maisons, mélangées de façon harmonique.

Sur le coup, en ne voyant aucune réponse arriver, je me suis dit que c’était fichu, que Lucina n’avait pas envie d’être aussi proche de moi que je le pensais. Je me suis sentie triste mais, la seconde d’après, son attitude a changé ne laissant planer plus aucun doute dans ma tête. Silencieusement, elle venait de me dire oui et cette réponse m’a rempli de joie, j’ai cru que j’allais pleurer mais j’ai tenu bon. Je ris alors que je me retrouve un peu au-dessus du sol puis la regarde dans les yeux avant de l’embrasser tendrement.

- J’ai quelque chose pour toi… je l’ai fait moi-même…

Une fois de nouveau les pieds sur terre, je sors la jolie boîte de ma poche et l’ouvre devant elle, lui dévoilant le corsage que j’ai fabriqué. Je prends sa main gauche dans la mienne, et lui enfile ma création.

- C’est une coutume américaine… quand un garçon invite sa douce pour le bal de l’école, il lui offre un corsage comme celui-ci mais avec des fleurs différentes… J’ai choisi des fleurs bleues et blanches pour deux raisons… les bleues parce que tu es chez les Serdaigle et les blanches… parce que mes sentiments à ton égard sont purs et sans arrières pensées… je… je suis tombée amoureuse de toi… c’est la première fois pour moi et je… j’espère que tu seras bien à mes côtés… Ces fleurs sont éternelles, tu pourras les conserver comme souvenir si tu as envie…

Je suis affreusement gênée mais, honnête.

Waho je crois que j’ai tout donné ou presque ! C’est difficile et j’espère que Lucina sera la seule à qui j’avoue mes sentiments de toute ma vie. Il fallait saisir sa chance et je l’ai fait. Je ne suis pas déçue du résultat. Mais lorsqu’elle me parle en italien, j’ai du mal à contenir ce trop plein d’émotions. Il y a deux options qui s’offrent à moi, la première est de prendre sur moi de toutes mes forces pour ne pas craquer et la seconde, c’est de justement craquer et laisser mes larmes de joie, couler le long de mes joues. Mon corps prend la décision lui-même en tentant de faire les deux en même temps. Je souris, heureuse comme jamais.

- …il mio cuore è tuo... ti amo…

Je n’ai pas pu m’empêcher de lui répondre dans cette langue romantique. C’est un avantage d’avoir des parents qui voyagent beaucoup et qui s’amusent à te parler dans différentes langues. Oh bien sûr, je ne comprends pas tout mais, les bases oui. J’ai compris ce qu’elle me disait et j’ai voulu lui faire plaisir en faisant de même. Je pose mes mains sur ses joues et l’embrasse tendrement. Ce baiser n’est pas bref, mais il n’est pas non-plus trop long.

Les émotions se sont enchaînées, j’avoue que pour le coup, je suis épuisée, vraiment. Mais, je suis heureuse. Je serre Lucina dans mes bras et caresse sa nuque, déposant quelques baisers tendres dans son cou. Je crois que le mieux serait de rentrer et de dormir. Dommage que je ne puisse pas dormir avec elle. On pleure toutes les deux, c’est une sensation assez étrange mais j’avoue que ça soulage beaucoup.

- Les larmes coulent toutes seules… c’est compliqué de les contenir… de toute façon, je préfères pleurer devant toi… j’ai moins peur qu’on se moque de moi… et puis… et puis je peux te serrer contre moi pour te consoler… j’aime ça…

Je la berce doucement et ris un peu à sa question saugrenue.

- Les fleurs hybrides, ma mère en a fait pousser à la maison… je pourrais lui dire de t’en envoyer si tu veux… et puis les corsages, ce n’est pas dur à faire, je t’apprendrais…

Je me recule un peu et essuie doucement les larmes qui perlent sur les joues de ma petite amie, car oui, je n’ai plus de doutes à ce sujet. Je l’embrasse à plusieurs reprises et lui souris avec tendresse.

Je crois que j’ai trouvé ce que l’on appelle, la perle rare. Je compte bien la garder et l’embellir par tous les moyens, même si elle est déjà parfaite pour moi. Comme un trésor, je la défendrais jalousement, et par tous les moyens aussi. J’ai un but encore plus grand maintenant et j’ai envie de lui plaire tout le temps. Je ferais de mon mieux pour y parvenir. Je ris doucement à ses mots.

- Ma mère est très bavarde, ça risque d’être facile pour avoir les histoires embarrassantes à mon sujet, tu n’aura même rien à lui demander, elle te le donnera elle-même… en fait, quand il y a des invités, je suis son sujet de dissertation préféré…

Je ne vais pas lui dire que j’ai parlé d’elle à mes parents, je ne veux pas qu’elle ressente une quelconque pression par ma faute. Rien ne presse, tout vient à point à qui sait attendre. Je caresse le visage de Lucina avec douceur. On doit rentrer mais je n’ai pas envie.

- On va devoir rentrer mais je n’ai pas envie… j’aimerais rester ici avec toi encore et encore…

Je me demande si elle accepterait de venir passer des vacances chez moi. Ça pourrait être une bonne option pour faire la connaissance de mes parents et de mon lieu de vie en dehors de Poudlard. Je demanderais à mes parents dans ma prochaine lettre. En attendant, je vois Lucina se baisser devant et avant que je ne puisse comprendre, je me retrouve chargée sur son épaule tel un gras-cieux- sac de victuailles.

- Mais mais mais ! Ma chérie que j’aime tendrement, tu vas te casser le dos !!!

J’essaye de ne pas m’agiter, j’aimerais ne pas lui faire mal. En traversant en direction de l’école, on ne passe pas inaperçu face aux rares élèves présents.

- Remarque j’ai une belle vue sur le paysage et… sur tes fesses !!! Mais tes os, ils n'apprécient pas ma puce, ils craquent ! Ne te fais pas de fracture !

J’essaye de faire une plaisanterie parce que je m’inquiète pour elle. Je ne suis pas bien épaisse mais, elle non-plus. Elle va se briser les os en me portant… bien que ce soit plaisant.

Je suis soulagée quand elle me repose, j’ai vraiment cru qu’elle allait se briser sous mon poids. Peut-être qu’un régime serait à envisager pour moi… Je rougis fortement en réalisant mes mots passés. Effectivement, ces mots n’étaient pas très purs même si je tentais un trait d’humour. Faut croire que je ne suis pas douée. J’ausculte son dos et son épaule, palpant son corps, soucieuse de savoir si elle va bien ou non.

- Ouf tu n’as rien de cassé… je m’en serais tellement voulu…

Je prends tendrement son visage en coupe et l’embrasse, oubliant presque où nous nous trouvons. De toute façon, qui ça pourrait bien choquer ? Je veux dire, il y a tellement d’élèves et de couples que bon, ce doit être des situations habituelles. Je la regarde dans les yeux et lui souris tendrement.

- Merci Lucina… pour tout ce que tu fais pour moi… pour même ne serait-ce que ton existence dans ma vie… merci…

Quand elle me parle en italien, mon cœur explose, et je crois que ce sera le cas à chaque fois qu’elle le fera. J’ai trouvé la perle rare, j’en suis de plus en plus sûre. Je me blottis dans ses bras et frotte mon visage contre elle doucement. Je soupire d’aise et j’aimerais rester encore comme ça mais, elle a raison, on risque de se faire tirer les oreilles.

- Mmrpp… pas envie…

Je fais la moue et me glisse sous le pull de Lucina puis m’accroche à elle. J’avais froid aussi donc, rien de mieux que le corps de l’autre dans ce cas-là. Bien sûr, il y a la chemise entre nous mais, je me voi mal la déshabiller pour être au chaud. Manteau, pull et chaleur humaine, c’est parfait !

- J’avais froid…

Ma voix est étouffée mais je sais qu’elle m’a entendu. Je frotte mon visage contre elle, ma chérie sent drôlement bon !

Je ne pensais pas que me séparer d’elle pour quelques heures, serait un tel calvaire. Je suis frustrée, en colère, triste et mon appétit s’en est aller. Pourtant, je reste souriante, je ne veux pas qu’elle s’inquiète par ma faute. A contre-cœur, je quitte mon doux foyer chaleureux que sont les bras de ma douce Lucina.

- C’est pas juste… on ne peut même pas rester plus souvent ensemble à cause des interdictions stupides… nos tables sont proches mais on peut pas manger ensemble, c’est injuste…

J’ai envie de pleurer comme un bébé mais je n’en ferais rien. Je dois rester digne malgré les circonstances et ce que je ressens. Pour le bien de tout le monde, sinon je risque d’exploser et de faire des bêtises.

De nous deux, Lucina est la plus sage, la plus patiente. Je devrais prendre exemple sur elle, c’est évident. Mais j’ai tellement peur qu’on me la prenne d’une manière ou d’une autre que, je ne peux m’empêcher d’être en colère, inquiète et frustrée. Sans parler de la fatigue qui commence à lentement faire son chemin en moi. Elle me donne ses vêtements pour ne plus que j’ai froid, j’enfouis mon nez dans son écharpe et m’imprègne de son doux parfum. Je vais dormir avec tout ça ce soir et demain, je lui rendrais puis lui offrirais une de mes écharpes noires avec mon parfum dessus.

- Oui je sais amore mio… je dois travailler ma patience… je t’aime si fort…

Je lui souris tendrement et lui vole un tendre baiser avant de prendre sa main pour nous diriger vers l’intérieur. Elle doit avoir froid maintenant, je m’en veux, je ne veux pas qu’elle tombe malade par ma faute. Parfois je me dis que j’aimerais pouvoir me transformer pour la rejoindre dans sa chambre, sans arrière-pensée, juste pour dormir avec elle, me rassurer de sa douce présence, ressentir son amour.

Nous ne sommes plus très loin de la Grande Salle, j’ai la gorge tellement nouée que je ne sais pas si je vais arriver à manger ce soir.

Lucina est la plus sérieuse de nous deux, je l'ai bien remarqué. Et moi, je suis là plus têtue. Ce n'est pas vraiment un trait distinctif de la maison Serpentard, et je commence à douter de cette répartition... Néanmoins, si j'ai été envoyée chez Serpentard c'est qu'il y a une raison. Le Choixpeau voit bien plus de choses qu'il veut bien nous en dire, j'en suis persuadée. Si ça se trouve, il a vu l'avenir, mon avenir. Une vision sombre de moi-même dans les rangs sombres des Sorciers. Rien que de penser que je puisse devenir une horrible Mage Noire, me donne des frissons terrifiants. Mais, il ne faut pas que je laisse ces pensées m'envahir. Je n'ai que quinze ans et toute la vie devant moi, n'est-ce pas ?

Je conduis ma douce princesse jusqu'à la Grande Salle, prenant le temps de profiter de cette marche pour serrer sa main dans la mienne, sentir sa présence réconfortante à mes côtés et, sourire avec tendresse. Si l'amour rend idiot, alors Lucina sera mon garde-fou. Elle sera la lumière au bout du chemin. Elle sera l'astre lunaire qui éclaire mes nuits. Elle sera le soleil qui réchauffe mon cœur, mon corps et mon âme.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et nous arrivons à destination. Je ralentis et fixe la salle qui se vide un peu plus à chaque minute. Je n'ai pas envie d'y aller et pourtant, un repas chaud nous fera du bien après ces quelques heures dehors. Je soupire tristement et lui vole un tendre baiser, ce qui ne passe pas vraiment inaperçu. Je m'en fiche.

- Il faut que tu te réchauffes ma puce, tu es gelée parce que je t'ai piqué tes vêtements...

Je l'entraîne à sa table avant de rejoindre la mienne.je m'installe de façon à pouvoir la regarder. Je souris, encore... Je me sers quelques mets, sans grande conviction, et commence à manger. Je ne sais pas si je vais réussir à dormir là nuit qui arrive mais, je suis presque sûre de rêver de Lucina.