Suite du Bal des Monstres | PV Deryn (Terminé)

D’un naturel anxieuse, Nayla avait vite compris que ce qui se déroulait à l’extérieur n’avait plus rien d’amusant. Les lumières n’étaient pas des feux d’artifices destinés à les divertir, et l’expression sérieuse de Deryn allait en ce sens. Oh, bien sûr, la préfète fit mine qu’elle n’était pas inquiète, et peut-être était-ce sincère, mais Drew n’arrivait pas à croire que tout était réellement sous contrôle. L’estomac soudainement noué, elle n’arrivait plus à manger, et se mit elle aussi à jeter des regards partout comme son amie, bien que moins discrètement et de façon plus alarmée. Beaucoup de jeunes s’étaient simplement remis à danser et à poursuivre la fête comme si rien d’inquiétant ne s’était produit, mais un nouveau sérieux semblait avoir pris d’assaut une bonne partie des adultes.

-Je n’aime pas ça… couina d’une très petite voix l’adolescente en se redressant subitement de sa chaise. Je veux m’en aller. Si ce n’était vraiment pas dangereux, on ne nous confinerait pas dans l’enceinte de Poudlard, non? Car c’est bien ce qu’il se passe là, ils ont fermés les accès extérieur, on ne peut plus prendre l’air, seulement rester entre les murs…

Soudainement, Nayla s’était mise à parler très vite, les mains un peu tremblantes, et évidemment, ce qui lui aurait fait du bien à cet instant lui était inaccessible : un bon bol d’air frais. À défaut de quoi, elle fixa son regard sur la porte au fond de la salle qui menait vers les cuisines (et accessoirement la Salle commune des Poufsouffle).

-J’ai… plus envie d’être ici. Je vais rentrer me coucher, je crois… ou… à moins…

Bredouillant et rougissant, la Poufsouffle indiqua la porte d’un signe de la tête à sa nouvelle petite amie. Si elles étaient restreintes dans leur circulation, elles n’étaient toutefois pas prises dans la salle commune et pouvaient vaguer dans l’enceinte du château, non? Le rappel de leur cachette le soir de la rentrée ou de la salle sur demande se faisait puissant dans son cœur. En fait, elle voulait exactement ça : se cacher! De quoi? Elle n’en savait rien… de ce qui lui faisait peur, l’angoissait à en serrer ses tripes…

-On n’a pas loin à aller pour se rendre à la statue du Troll Dansant… suggéra-t-elle dans un chuchotement, toujours en lançant des œillades vers cette porte au fond de la Grande salle à laquelle personne ne semblait porter attention contrairement à son entrée principale.

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Les tensions dans le corps de Nayla s’évanouirent lorsque Deryn prit sa main dans la sienne. Ses doigts se décrispèrent, tout son bras devint mou, comme abandonné. Elle lui faisait cet effet là, la Serpentard, oublier ses soucis, faire envoler ses inquiétudes. Malgré l’angoisse de la situation, la Poufsouffle souri aux propos de son amie. Tout allait bien, non?

-Je n’en ai jamais douté, affirma avec plus ou moins de conviction l’adolescente. Pas avec toi à mes côtés.

Toutefois, Drew ne put s’empêcher de froncer les sourcils d’incompréhension à la réponse de Slughorn sur leur possible cachette. Pourquoi donc parler de point de non-retour? Bien entendu qu’elle n’avait pas envie de revenir dans la Grande Salle ce soir, c’était évident! Mais était-ce bien de cela que Deryn parlait? Nayla se mit à rougir en pensant que son amoureuse se m’éprenait sur ses intentions. Pensait-elle qu’elle avait en tête de… passer à la prochaine phase dans leur petite cachette? Et si elle y pensait, était-ce parce que c’était ce qu’elle souhaitait?

Et elle? Qu’est-ce qu’elle souhaitait, au juste?

-M… je… j’en sais rien? Je crois bien que oui… se remit-elle à bredouiller stupidement puisqu’elle ne savait pas du tout si elle avait compris ou pas ce qui se passait dans la tête de Deryn. Ah mais pourquoi ne savait-elle pas utiliser la légilimencie? Je veux dire… oui, ensemble, bien sûr! Enfin, si c’est ce que tu veux? Oh, mais tu dois avoir tes devoirs de préfètes…

Et voilà qu’elle se défilait comme une froussarde! Mais si seulement tout pouvait être simple et facile à comprendre, plutôt que leurs conversations tournent chaque fois en sous-entendus qui lui échappaient la plupart du temps.

-Les professeurs vont peut-être s’attendre à ce que vous restiez pour… gérer la situation? Tu sais que je ne veux pas t’attirer des problèmes, alors si tu ne veux pas sortir d’ici… je t’en voudrais pas tu sais.

DÉGONFLÉE!

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Le faire à plusieurs? Faire quoi à plusieurs? De plus en plus confuse, Nayla sentait que Deryn et elle ne parlaient probablement plus du tout de la même chose, parce que ce que Drew avait eu l’impression qu’elles discutaient depuis deux minutes n’était pas quelque chose qu’on pouvait faire à plusieurs! Du moins… pas à sa connaissance. Et de toute façon, il n’y avait pas assez de place pour contenir plusieurs personnes dans la cache derrière la statue du Troll dansant…

Le Troll dansant! Juste comme elle se faisait cette réflexion, la Poufsouffle se souvint que de tels personnages s’affichaient aussi sur la tapisserie devant la salle sur demande. Quelle étonnante coïncidence, et quel TERRIBLE quiproquo. Mais pourquoi donc la Serpentard pensait donc à y amener des gens, le but de cet endroit n’était-il pas justement d’être le plus méconnu possible? Se secouant la tête, affichant un air totalement perdu, Nayla ne put s’empêcher de l’interrompre.

-At… Attends là, je crois que je suis un peu perdue, ou qu’on s’est mal comprises… je… Te taper Cheyenne?

Non, Deryn ne pouvait pas réellement être en train de suggérer ce que Nayla pensait qu’elle était en train de suggérer, ça ne lui ressemblait pas! Il y avait nécessairement incompréhension, « se taper » pouvait aussi juste signifier supporter, et cela semblait plus logique de la bouche de Slughorn. Mais alors si celle-ci n’avait pas en tête les cabrioles que Drew s’était imaginées l’espace d’un instant, pourquoi avoir envie d’aller dans la salle sur demande, leur petit lieu intime? Sentant ses doigts écrasés par la poigne de son amoureuse, la Poufsouffle finit par se raisonner.

-J’ai dit statue, pas tapisserie. Notre cachette le soir de la rentrée, Deryn, il n’y a pas de place pour d’autres que nous deux là-dedans et… Tu n’étais quand même pas en train de penser que je voulais t’entraîner hors d’ici pour… enfin… tu-sais-quoi, hein?

Mais savait-elle vraiment quoi? Probablement que ça n’avait même jamais effleuré l’esprit de Slughorn et que c’était encore Drew qui s’était fait des idées stupides.

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Déglutissant difficilement, Nayla dévisagea Deryn avec une expression terriblement inquiète. Cette cachette était-elle vraiment si connue? Pourquoi alors avoir accepté de l’y rejoindre après le couvre-feu le soir de la rentrée si elle était si risquée? C’est sûr qu’en tant que préfète, la Serpentard n’avait pas pris tant de risques que cela, contrairement à la Poufsouffle, mais c’était quand même étonnant de l’apprendre maintenant que ce passage était si connu. Zut, dire qu’elle pensait avoir agi comme un vrai ninja. C’était définitivement toujours Slughorn qui était responsable des détails techniques de ce genre, sans quoi elles se seraient naturellement fait pincées ce soir-là.

Avant qu’elle n’ait la chance d’ajouter quoi que ce soit, Deryn commença à se déplacer vers un coin reculé des danseurs, mais pas en direction de la porte, l’éloignant donc de sa fuite potentielle, en lui racontant une anecdote concernant un passage secret justement dans sa propre demeure. Elle était en train d’essayer de lui changer les idées, là, ou bien elle hallucinait?

-Cool, et il peut servir aussi à rentrer chez toi je présumes, dans le cas où une invitée voudrait venir te voir sans devoir passer devant tes parents? questionna-t-elle en feignant l’indifférence malgré un sourire en coin qui creusait adorablement sa fossette. Qu’est-ce que tu essaies de faire en me racontant ça, Deryn? Me faire oublier ce qui se passe dehors? T’esquiver de passer le reste de la soirée seule avec moi dans un espace clos? Ou encore me donner des idées sur la façon dont je passerai mon temps libres pendant les vacances de Noël? lui chantonna-t-elle avec un air malicieux dans ses grands yeux verts, cherchant exprès à la provoquer parce qu’il n’y avait rien de plus adorable que de voir sa copine rougir.

Et puis au final… Slughorn avait totalement réussi, parce que Drew n’était plus le moindre du monde inquiétée par la menace subtile qui planait toujours dans l’air.

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Essayer d’acheter l’affection des parents de Deryn pour pouvoir passer du temps avec leur fille, c’était possible? Vu toute la misère qu’elle avait eu à essayer de faire avouer à sa meilleure amie ce qu’elle aurait aimé recevoir comme cadeau d’anniversaire, sans succès, elle ne lui faisait plus confiance pour la guider à ce sujet. Elle était encore à sec pour Noël qui s’en venait à grands pas, maintenant qu’Halloween était presque derrière elles! Haussant banalement des épaules comme si elle n’était pas du tout inquiétée par ce problème, Drew répondit malgré tout du tac au tac, bien qu’elle était intérieurement terrifiée à l’idée de faire face un jour aux Slughorn.

-J’aurai qu’à apporter un gâteau. Tout se règle avec un gâteau, non? lâcha-t-elle naïvement, davantage pour observer la réaction de sa copine que par réelle conviction.

Même si elle était théoriquement la plus timide des deux, lorsqu’il était question de leur relation amoureues, Nayla était définitivement celle qui s’affirmait le mieux et qui savait prendre les renes. Deryn, elle, s’empourprait alors pour tout et pour rien, complètement déstabilisée face à ses propres sentiments. Probablement qu’avoir plusieurs grandes sœurs avait aidé la jeune Drew à gérer ce genre de situations mieux que Slughorn. C’était d’ailleurs les seuls moments où elle avait un peu de contrôle sur ce qui se passait. Et franchement, elle ne trouvait rien au monde de plus beau que sa petite amie qui bredouillait en rougissant comme une jouvencelle.

-Oui c’est le genre de choses qu’on ne fait généralement pas devant tout le monde. Mais des exceptions existent, comme… maintenant.

Elles s’étaient si bien éloignées de tout le monde à cet instant, que plus personne ne leur porterait probablement attention. Ou au contraire, par leur isolement volontaire, n’allaient-elles pas justement se rendre intéressantes et attirer les regards? Mais qu’est-ce qu’elle s’en fichait! Après tout, ce soir, Deryn avait été la première à l’embrasser, donc si leur relation pouvait maintenant être publique, Nayla n’allait plus se gêner pour une paire de yeux ou deux.

Donc elle écrasa Slughorn entre le mur et son corps pour l’embrasser et l’enlacer sans que celle-ci ne puisse s’échapper, et tant pis si on les regardait. Les faux feux d’artifices lui avaient donné une impression de fin du monde. Si c’était l’apocalypse ce soir, aussi bien la vivre pleinement.

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Sans avoir le moindre du monde été inquiétée par la remarque de Deryn, Nayla n’avait clairement pas encore compris qu’à moins d’être quelqu’un d’important, elle ne serait jamais totalement acceptée par la famille Slughorn. Elle avait plutôt gloussé, comme si l’idée d’avoir une renommée mondiale lui était farfelu, sans pourtant songer que ce serait impossible d’y parvenir. En effet, elle était vraiment douée en cuisine. Mais ne serait-ce pas gaspiller ses compétences magiques que de se lancer dans une carrière accessible à n’importe quel moldu? À moins d’être pâtissière magique… est-ce que ça existait?

Ce n’est que quand la Serpentard se mis à se corriger elle-même, voulant vraissemblablement la rassurer, que la Poufsouffle compris qu’elle aurait dû être inquiète de son commentaire et sentir la pression. Et voilà que maintenant, c’était le cas! Sa famille avait vraiment de hauts standards pour ne s’intéresser qu’à des fichues vedettes internationales? Simplement bien réussir dans la vie, de façon correct, sans débordements, ça ne suffisait pas? Terriblement timide, Nayla ne s’était jamais imaginée, même en fantasme, devenir quelqu’un de connu. Les feux des projecteurs, ce n’était clairement pas pour elle. Seul le bonheur de faire quelque chose qu’elle aimait, en compagnie de l’être aimé, lui semblait essentiel. Mais est-ce que cela signifierait être détestée par la belle-famille, le cas échéant?

Embrasser Deryn se voulait un moyen d’atténuer son stress, mais le doute restait, planant maintenant que son amoureuse l’avait soulevé, et Nayla ne parvenait pas à s’abandonner complètement à l’étreinte qu’elle avait elle-même déclenchée, finissant donc par l’interrompre avec une moue inquiète.

-Mais si je n’arrive pas à être à la hauteur des… attentes familiales? Qu’est-ce qui va m’arriver? chuchota-elle, inquiète, sans avoir rouvert les yeux, sans s’être éloignée de Deryn, la gardant toujours dans ses bras, caressant distraitement ses cheveux du bout des doigts, ses lèvres à quelques millimètres seulement d’où elles se trouvaient un instant auparavant. Si je suis juste une petite botaniste ordinaire sans grands potentiels, mais le cœur plein de passion, ça suffira?

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Qu’elle ambitionnait plus que ça? Pas vraiment, non. La Poufsouffle ne pouvait pas vraiment se qualifier d’ambitieuse, elle n’avait jamais cherché à être meilleure que les autres, ce n’était simplement pas dans sa personnalité. Tant qu’elle était heureuse, qu’elle avait du plaisir, les résultats de ses efforts ne lui avaient jamais vraiment importé. Parfois elle se surclassait, d’autres fois elle échouait, souvent elle se trouvait dans la moyenne, et c’était bien suffisant.

La seule ambition qu’avait Nayla, en vérité, c’était d’être heureuse. Et maintenant, elle savait que, pour y parvenir, elle ne pouvait pas perdre Deryn.

Cela voulait aussi dire qu’elle devait se surpasser dans tous les domaines possibles, au-delà de ces propres ambitions, si elle ne voulait pas la perdre.

-Oui, bien sûr que je veux plus que ça, affirma-t-elle donc avec sérieux, même si son fil de pensées avait grandement dérivé ce la question direct de Slughorn. M’aider à y arriver comment? chuchote-t-elle en perdant un peu de son sérieux pour glisser un sourire dans ses propos. En m’offrant pour mon anniversaire un superbe bouquin et du matériel de botanique de haute qualité que je n’aurais pu m’acheter autrement? se moqua-t-elle en citant ce cadeau que Deryn n’avait jamais voulu admettre lui avoir offert.

Le bal semblait avoir repris son cours normal, mais il manquait beaucoup d’adultes, plusieurs étaient sortis plus ou moins discrètement, pendant que les étudiants et élèves continuaient de faire la fête avec un nombre soudainement limité de chaperons. Décidant d’en profiter le temps que ça durait, ignorant ce qu’il se passait à l’extérieur des murs et ne pouvant rien y changer de toute façon, Nayla ramena Deryn sur la piste de danse.

-Oui, je pourrais faire un peu mieux qu’une botaniste ordinaire, je présume. Mais un autre jour. Ce soir, on pourrait juste danser jusqu’à en avoir mal aux pieds et s’écrouler de fatigue? Ou jusqu’à ce qu’on nous jette dehors parce que la fête est finie? Qu’est-ce que t’en dit?

De toute façon, le bal allait bientôt tirer à sa fin, Deryn serait réclamée pour raccompagner les jeunes de sa maison dans leur salle commune, et elles devraient se séparer. Aussi bien profiter du temps qu’il leur restait… Puisqu’elles ne savaient pas ce qui les attendraient le lendemain.

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Pour ce qui était de maîtriser la moindre page du livre offert par Deryn au printemps dernier, c’était déjà presque le cas, mais Nayla n’étant pas du genre à s’en vanter, ne réagit donc pas. Disons qu’elle avait passé l’essentiel de son été le nez plongé dedans, quand elle n’était pas en train de jardiner dans sa cours arrière… et encore, elle parvenait à faire les deux simultanément. Drew se contenta donc de hocher la tête avec un sourire moqueur alors que Slughorn niait encore son implication dans ce cadeau, ce qui ne la bernait plus du tout. Personne d’autre ne la connaissait assez, et ne l’aimait assez, pour lui offrir un truc pareil. Sauf sa mère, mais elle n’en aurait pas eu les moyens. Il ne restait donc que sa préfète adorée.

De retour sur la piste de danse, se fut au tour de la Poufsouffle d’être vite dépassée par l’audace de la Serpentard, elle se laissa porter par son amoureuse comme celle-ci s’était laissée guidée par Nayla lors de leur baiser. Deryn démontrait là toute son habitude aux événements du genre, les Slughorn ayant plus d’un bal à leur actif, au contraire de la pauvre née-moldue pour qui c’était une première. Mes ses pieds suivaient malgré tout. Elle souffrirait probablement le martyr le lendemain matin, peu habituée à tant d’efforts, mais pour l’instant elle ne les sentait pas douloureux, et n’avait pas envie que la soirée s’arrête maintenant.

-Pareil, sauf que je crois bien qu’on va nous ficher dehors et nous renvoyer dans nos salles communes avant d’arriver à « jamais »! gloussa Nayla, les yeux pétillants de bonheur, serrant dans sa main celle de Deryn. Quoi que non, je ne pourrais jamais danser pour toujours. Ma petite copine m’en voudrait si je n’accordais pas plus de sérieux que ça à mon éducation, je crois qu’elle a de très hautes attentes à mon endroit, je m’en voudrais de la décevoir. Un jour, j’en ai bien peur, je devrai arrêter de danser avec toi pour remettre le nez dans mes bouquins. Mais pas ce soir, hein?

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Si sa remarque avait bel et bien eu l’effet escompté de faire rire Deryn de la plus belle des façons, Nayla ne s’était toutefois pas attendu au baiser et à l’étreinte qui s’en suivi. C’était toujours un moment spécial lorsque c’était sa petite copine qui avait ce genre d’attentions, elle qui peinait tant à faire le premier pas, au point que Drew était restée un peu figée par la surprise. Pas une mauvaise sorte de surprise, évidemment, plutôt le genre qui lui colle une expression de bonheur un peu béate pendant un moment.

-Je t’en prie, ne t’excuses plus jamais pour ce genre de choses, Deryn! se met à glousser l’adolescente en voyant la mine embarrassée et confuse de sa vis-à-vis.

Au contraire, c’était même le plus grand bonheur pour Nayla, que Slughorn s’assume enfin de la sorte, qu’elle passe au-dessus de son blocage, ça la remplissait de bonheur. Mais Deryn s’empressa de détourner la conversation comme elle savait toujours si bien le faire pour masquer sa gêne, en parlant des BUSEs, évidemment. Bon, à la base, c’était Drew qui avait évoqué le sujet, mais plutôt pour rigoler et non avec le sérieux dont faisait preuve maintenant la préfète. Les examens lui semblaient tellement être une notion abstraite ce soir-là, voir inexistants. La Poufsouffle n’avait pas envie de penser à ces évaluations qui auraient lieu de toute façon dans encore plusieurs mois et qui n’avaient pas leur place lors d’une soirée aussi féérique que celle-ci.

-Sauf que demain c’est juste dimanche, on ne va pas passer notre dimanche à étudier, non? Mais détend toi un peu, Deryn! C’est HALLOWEEN! Oublie ce que j’ai dis, oublie les examens, et danse avec moi jusqu’à ce que tu t’écroules de fatigue ou qu’on nous fiche à la porte à grands coups de pieds dans le…

Nayla s’était volontairement interrompue en embrassant Deryn pour l’entraîner à nouveau dans une danse lente. Parce que la soirée était encore jeune, et qu’il fallait en profiter le temps que ça durerait. Parce qu’elles n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait dehors et que leur petit bonheur pouvait ne plus durer bien longtemps.

[TERMINÉ]

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