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Beau garçon
Roxanne courrait comme une folle en direction de la forêt interdite, fuyant le château. Le seul endroit où elle était certaine que Dominique n’aurait pas l’audace d’essayer de la trouver. Depuis quelques semaines, sa chère cousine avait redoublé d’efforts pour l’obliger à étudier. C’est vrai que les examens arrivaient à la vitesse supérieure, mais le dernier match de Quidditch aussi! Et c’était bien plus important que des foutus notes! Après tout, ce n’était pas comme si la Weasley se souciait réellement de ses résultats académiques. Son père n’avait obtenu que trois BUSEs et pas un seul ASPIC, pourtant ses affaires allaient très bien.

Et puis elle se fichait aussi du respect des règlements. C’est pourquoi elle filait tout droit vers le seul endroit au château dont le seul nom affichait clairement son interdiction de s’y rendre. Digne fille de George Weasley, ce n’était quand même pas la première fois qu’elle y mettait les pieds. Toutefois, ce jour-là, elle n’eut pas le temps de se rendre jusque sous le couvert des arbres. Elle freina brusquement avant. Quelle était cette silhouette canine qu’elle voyait se dresser dans l’ombre d’un conifère? Inquiète, Roxanne sorti sa baguette magique en se maudissant de ne pas avoir poursuivi ses cours sur les créatures magiques. Si elle tombait sur un monstre toute seule… Mais où était la professeur Montgomery quand on avait besoin d’elle?

Lentement, Roxanne commence à reculer, espérant que la bête ne l’ait pas vue… mais c’est trop tard. Ses yeux, brillants dans l’ombre où il se trouvait, se fixent soudainement sur elle. Valait-il mieux fuir ou faire la morte? Avant qu’elle n’ait le temps de prendre une décision, l’animal fait un pas dans sa direction, sa grosse truffe apparaissant à la lumière du jour…

-Oh mais que t’es mignon toi mon gros toutou! roucoule soudainement Roxanne avec une petite voix de circonstance. Mais qu’est-ce que tu fais là toi au juste?

Est-ce qu’un des élèves de l’école avait un Golden Retriever comme animal domestique? Ce n’était pas impossible, même si ça sortait un peu de l’ordinaire, elle avait déjà vu une étudiante se balader avec un paon, alors ils n’étaient plus à cela près! Se mettant à faire de ridicules petits bruits de bouches pour attirer l’attention du beau chien et l’inciter à s’approcher, Roxanne s’accroupit également pour se mettre à sa hauteur, baissant par la même occasion sa baguette.

-Viens mon gros toutou! Qu’est-ce que tu dirais de te faire gratouiller le bedon toi? Oh mais oui tu es un très beau garçon toi!

Comment elle savait au juste que c'était un mâle et non une femelle? Sincèrement elle n'en avait pas la moindre idée, elle avait juste pris une chance.

Codage par Libella sur Graphiorum


Dernière édition par Roxanne Weasley le Mar 18 Mai - 2:44, édité 1 fois

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Cette sensation de liberté totale. Comment pouvait-il réellement s’en passer? Plus il se pratiquait dans l’accomplissement de son sort, plus il avait l’impression de maîtriser. Certes, il y avait ces ratés, parfois, où absolument rien ne se produisait (bien qu’il craignait, un de ces jours, que son sort raté ne se retourne contre lui), mais aujourd’hui était une exception. Il y avait de ces moments où tout semblait mal aller et où prendre un pas de recul sur le quotidien semblait nécessaire… Et bien voilà exactement le genre d’émotion qui l’avait poussé à se rendre aux abords de la forêt Interdite (là où on lui foutrait la paix) pour s’entraîner dans la pratique de son sortilège d’animagus. À son grand étonnement, contrairement aux fois précédentes, le sort avait fonctionné du premier coup, permettant à son lanceur de pouvoir ressentir les picotements typiques fourmiller sur l’entièreté de son corps. Ni une, ni deux, son apparence muta pour revêtir une fourrure blonde bien fournie, des griffes noires gardées courtes et un museau allongé rempli d’une dentition impressionnante. Le chien de type golden retriever jeta un regard tout autour de lui, rassuré de constater que personne n’avait assisté à sa transformation.

Ainsi, sans se soucier le moins du monde de ce qui l’entourait réellement, le jeune homme sous apparence canine s’élança à travers les arbres, courant à en perdre haleine et laissant son odorant le guider à gauche et à droite. Certes, la forêt était dangereuse et le personnel de l’école se faisait un point d’honneur à garder les étudiants loin de cette dernière… Mais elle était tellement fascinante, également! De toute façon, il n’avait réellement pas l’intention de s’y aventurer trop loin… du moins, tentait-il de s’en convaincre lui-même!

Truffe au sol, le chien renifla la base d’un arbre, puis s’avança davantage parmi les fourrés pour repérer l’effluve envoûtante d’une carcasse de musaraigne qui trônait sur un tapis de mousse, pattes en l’air et gueule ouverte. Si d’emblée ce genre de vision semblait banale voire sans le moindre intérêt pour un être humain, pour un chien, c’était l’équivalent d’une mine d’or! Parce qu’évidemment, le blondinet conservait son intelligence lorsqu’il revêtait sa transformation animalière, mais l’instinct était si fort qu'il lui arrivait encore trop souvent de succomber à des comportements complètement canins. Comme en ce moment même… alors qu’il venait de se rouler sur le rongeur maccabée comme un déchaîné. Pattes en l’air, langue sortie, yeux fermés, il se tortillait comme un asticot avant de se redresser d’un coup… pour ensuite s’écraser à nouveau volontairement sur le minuscule cadavre comme s’il s’agissait de la chose la plus sensée du monde.

Alors qu’il vivait l'apothéose de la satisfaction canine (enfin… juste après la satisfaction délirante que pouvait procurer restant de cheeseburger abandonné dans une poubelle), le jeune sorcier se crispa d’un seul coup, puisqu’un bruit suspect venait lui chatouiller les tympans dont la sensibilité n’était plus à refaire. Qu’est-que s’était? Un quart de seconde fut suffisant pour qu’il soit sur pattes prêt à détaler à la première mandibule suspecte qui se poindrait hors d’un bosquet… Après tout, il n’était pas sans savoir que des araignées géantes pouvaient rôder dans les environs. Lentement et prudemment, le golden retriever s’avança parmi la végétation tout de même curieux de voir qui osait l’espionner de la sorte… puis se détendit immédiatement alors qu’une odeur familière venait se frotter à sa truffe.

Roxanne!

La gueule ouverte en un semblant de sourire alors que sa langue pendait mollement sur le côté, le chien sortit donc de sa cachette puis trotta joyeusement vers la jeune mulâtre, sa queue touffue battant joyeusement l’air. Visiblement, sa présence l’avait surpris, mais malgré tout, la rouquine ne se fit pas prier pour caresser la fourrure de son encolure, vu l’attitude amicale de l’animal devant elle. Attiré par le ton infantilisant qu’elle utilisait malgré elle, Elyas-chien s’excita davantage avant de se rouler de nouveau bêtement sur le dos, offrant son ventre pour des gratouilles qu’il accueillit avec satisfaction. Et voilà que sa patte arrière battait l’air sans qu’il en ait le moindre contrôle, signe qu’instinctivement, il appréciait la marque d’affection. Le hic venait surtout du fait que Roxanne n’avait AUCUNE idée que son pote Elyas était en fait un animagus. Comment le pourrait-elle? Il n’en avait jamais fait mention par le passé et il se faisait un point d’honneur à cacher au mieux ses séances de pratique, histoire d’éviter qu’on lui fasse des remontrances ou qu’on tente de le dissuader de continuer. Pourquoi? Il n’en savait trop rien… c’était simplement une idée préconçue qu’il s’était forgé, au fil du temps, comme quoi le personnel de Poudlard n’était pas friand à l’idée de permettre aux étudiants (même plus âgés) de se marrer un peu.

Se redressant sur ses pattes, le jeune homme sous forme canine écrasa le devant de son corps en un appel au jeu évident, puis détala comme un fou alors qu’un bâton venait simplement d’être balancé plus loin. Agrippant son trophée entre ses dents, il revint en trottant auprès de Weasley, puis se fit un point d’honneur à opposer résistance à cette dernière alors qu’elle tentait de s’emparer de ce vulgaire bout de bois. Si elle croyait pouvoir reprendre le tout aussi facilement! Il recula instinctivement, serrant la mâchoire sur la branche en grognant de satisfaction alors qu’elle tirait de son côté.

Si d’emblée cette vision presque ludique laissait entendre à une simple partie de jeu entre maîtresse et cabot, les choses changèrent drastiquement alors que des éclats de voix se firent entendre, un peu plus loin. Naturellement, le chien se figea, puis releva la tête tout en lâchant prise sur le jouet improvisé. Ses oreilles pendantes se redressèrent au mieux et ses prunelles brunes fixèrent l’endroit d’où il pouvait percevoir une conversation entre trois individus. Il connaissait ces voix. Des types qu’il n’appréciait guère qui se foutaient de tout et qui ridiculisaient quiconque ne figurant pas sur la liste exhaustive de leur précieuse maison. Fréquentant évidemment la maison Serpentard, ces trois enfoirés se dirigeaient immanquablement vers eux et à voir l’attitude changeante de son amie, Rosenbaum comprit qu’elle avait également pigé ce qui se passait.

En quelques secondes à peine, ils contournèrent le grand chêne qui les séparait d’eux, puis avisèrent la rouquine qui, d’emblée, semblait seule… si on ne prenait pas en considération le cabot qui se trouvait à ses côtés. Le grand aux traits asiatiques laissa échapper une réplique ironique, ce qui poussa ses deux potes (un aux traits couverts d’acnée et l’autre aux cheveux longs bruns) à esquisser des rictus qui ne laissaient présager rien de bon. Évidemment, Elyas savait que son amie ne se laisserait pas impressionner. Roxanne, ce n’était pas une fille comme les autres! C’était une solide joueuse de Quidditch qui n’avait pas froid aux yeux… Alors que de croire que des Serpentards à la con allaient l’intimider… c’était peu probable. N’empêche, le Poufsouffle se demandait jusqu'où ils seraient prêts à pousser leur humiliation, ne serait-ce que pour prouver la pseudo supériorité de leur maison. Après tout, elle était seule… ils étaient trois…

D’emblée, le golden retriever ramena ses oreilles vers l’arrière et laissa échapper un simple grondement d’avertissement depuis le fond de sa gorge. Ça ne sentait pas bon tout ça… Bon sang, il s’ennuyait déjà de l’insouciance qu’il avait ressentie, plus tôt, alors qu’il n’y avait rien d’autre au monde que lui et cette musaraigne post-mortem…

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Mord là où ça fait mal
Jamais… JAMAIS de toute sa vie, Roxanne avait-elle été accueillie par qui que ce soit ou quoi que ce soit avec autant de bonheur. Même sa grand-mère, fut-elle si affectueuse à chacune de leur rencontre, ne pouvait égaler ce gros toutou en affection. Rien ne vaut l’amour d’un chien. Et à cette réflexion… Weasley réalisa que ce n’était pas tout à fait normal. Pourquoi l’animal réagissait-il de la sorte à son attention alors qu’elle ne l’avait jamais vu? Pas qu’elle s’y connaissait des masses en comportement canin, mais ça lui semblait étrange, que la grosse boule de poil lui fasse confiance comme ça, sans hésitation.

Langue sortie, queue en l’air, la grosse bête vint quérir des caresses que Roxanne ne se priva pas de lui offrir en rigolant. Elle ne s’était certainement pas attendu à cela dans sa journée, mais ça lui faisait plaisir. Elle-même ne possédait qu’un hibou pour le côté pratique, elle n’avait jamais vraiment été amatrice des animaux… d’ailleurs, ce n’était pas pour rien qu’elle avait laissé tomber ses cours sur les Créatures magiques, ça ne la branchait pas vraiment. Peut-être qu’elle avait eu tort de penser de la sorte. Les chiens pouvaient avoir un tel effet bénéfique sur la santé mentale des gens. Par exemple, là, alors qu’elle gratouillait le bedon de ce gros poilu plein de bonheur, elle ne pouvait s’empêcher de rire et de lui gazouiller des mots affectueux, et cela atténuait son propre stress. Magique!

-Comment tu savais que j’avais exactement besoin de ça, aujourd’hui, espèce de gros Fluffy? roucoula-t-elle tout sourire.

Puis, soudainement, l’animal se leva sur ses pattes et se mit à s’agiter. Même si elle n’y connaissait pas deux sous en comportement canin, Roxanne eut l’impression qu’il voulait jouer, et elle attrapa une vieille branche morte au sol pour la lui agiter sous le nez. Voyant sa réaction, elle sourit, et lança le bout de bois aussi loin qu’elle le pouvait (ce qui n’était pas rien, d’ailleurs, elle était quand même Poursuiveuse au Quidditch hein!), éclatant de rire en voyant la bête beaucoup trop excitée courir après.

-Va chercher Fluffy! Ah ça c’est un bon chien, rapporte maintenant!

Mais ne donne pas. Ne donne SURTOUT pas. Alors qu’elle tendait bêtement la main dans l’intention de reprendre l’objet du jeu pour le lui lancer à nouveau, Fluffy décida qu’il mettait toute sa passion canine à ne surtout pas rendre le bois pourris à Roxanne. Ils luttèrent donc un moment, dans ce qui semblait être un jeu carrément marrant pour le chien et qui parvint même à faire rire encore Weasley. Par contre, s’ils continuaient à se chamailler comme ça longtemps pour une branche morte, elle allait finir par leur casser entre les mains. Heu, et la gueule.

-Allez, donne Fluffy, qu’on joue enco…

La Gryffondor s’interrompit en même temps que le chien cessa son jeu, les oreilles toutes dressées pour écouter… Mais qu’est-ce qu’il entendait au juste? Regardant autour d’elle, Roxanne finit par repérer les Serpentard qu’elle prenait toujours un malin plaisir à emmerder en publique… Des connards, qui n’agissaient qu’en bande parce qu’ils n’avaient pas le courage des rouges pour faire face. Bien qu’agacée que son petit moment de bonheur avec Fluffy s’interrompe aussi radicalement… Weasley ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle aimerait bien casser un peu du vert, même si elle était en infériorité numérique. C’est un peu ça, être une tête brulée : ne pas se soucier des risques. Et cette petite folie était souvent tout ce qu’il fallait pour que ses ennemis s’enfuient la queue entre les jambes.

Soudain, Roxanne gloussa. La queue entre les jambes. Tirant un sourire mesquin, elle jeta un œil à son nouvel « ami ». Elle venait d’avoir une idée. Enfouissant ses mains dans ses poches pour tenir discrètement sa baguette quand même, juste au cas où, la rouquine leur adressa son plus beau regard assassin.

-Tiens Weasley, tu traînes avec ceux de ton espèce? se moqua Chang en avisant la boule de poil à ses côtés.

-Wow, bravo Chang, me traiter de chienne, tu es d’une originalité débordante tu sais. Ton intellect supérieur et ta grande maîtrise de la rhétorique m’impressionnera toujours, dit-elle avec un tel sarcasme qu’il était difficile de déterminer si elle était en colère ou amusée.

À ses côtés, Fluffy se mit à grogner en leur direction, et à ce moment précis, les quater sorciers sortirent leur baguette, prêts à se jeter mutuellement des sortilèges, mais freinant en réalisant que leur adversaire avait été aussi rapide. Même si Roxanne ne participait pas au Club de Duel (simplement parce qu’elle avait eu une profonde aversion pour l’ancien professeur qui avait enseigné la matière) elle avait tout de même une réputation pour casser des gueules en Défense contre les forces du mal. La seule matière qu’elle n’avait pas besoin d’étudier pour briller, en fait. Même à trois contre une, Weasley ne se sentait pas vraiment intimidée… En fait, elle était plutôt inquiète pour le chien. Si ces imbéciles décidaient de se dégonfler et attaquer un animal pour détourner son attention, elle les écorcherait vifs.

-ATTAQUE COLOSSE! ordonna-t-elle avec l’assurance de la maître qui avait entraîné son chien au combat, sachant qu’il y avait peu de chances qu’un adorable bête comme lui connaisse cet ordre. Mord là où ça fait mal, comme je t’ai montré!

Le reste se déroula rapidement. Boutonneux avait fui les lieux sans demander son reste en protégeant ses génitoires, cheveux longs et yeux bridés avaient lancé un sort d’attaque simultanément, mais ils avaient rebondi sur le Protego que Roxanne avait réussi à générer de façon informulée. Du coup, le sortilège inflammable de Chang avait embrasé la chevelure ridicule de Walsh, et le Stupéfix de ce dernier avait heurté son ami de plein fouet, lequel tomba au sol raide comme une barre, pendant que Walsh courrait en cercles comme un débile parce qu’il avait la tête en feu. Et par-dessus tout ça, Roxanne rigolait.

-Quelle heureuse bande d’imbéciles.

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D’entrée de jeu, Chang laissa échapper une réplique qui se voulait méprisante à souhait et qui suscita l’hilarité évidente de ses potes. Toutefois, il ne fallait pas oublier qu’il avait affaire à Roxanne Weasley, pas à une vulgaire enfant facilement intimidable! Ainsi, ce n’était pas très surprenant d’entendre la rouquine lui balancer une rhétorique foutrement bien placée. S’il avait pu, Rosenbaum aurait souri puis gloussé ouvertement. Toutefois, forme canine oblige, il se contenta d’émettre un léger couinement. Cette expression involontaire de son hilarité se mua rapidement de nouveau en grognement et la suite se passa très vite. Ni une, ni deux, les quatre sorciers avaient dégainé leur baguette, prêts à avoir recours à la sorcellerie pour établir l’issue d’un conflit complètement futile. La tension était palpable et Elyas espérait fortement que sa compagne maîtrisait suffisamment bien ses sorts pour venir à bout de trois adversaires qui, somme toute, étaient plutôt doués en duel.

Ouvrant la bouche, la mulâtre décida d’user d’une tout autre stratégie. Beuglant un ordre au cabot, elle somma à Rosenbaum de passer à l’attaque, comme si cette simple commande fut acquise par le golden retriever qui avait l’air tout sauf menaçant, à priori. Mordre là où ça faisait mal, comme elle le lui avait montré?. D’emblée, il songea à leur mordre la croupe ou toute autre partie hautement plus sensible de leur anatomie… Mais l’humain en lui avait quand même dédain de cette idée. Malgré tout, Elyas décida d’y aller autrement, profitant plutôt de la crainte qu’il pouvait susciter pour arriver à ses fins. Ainsi, il retroussa ses babines et se mit à aboyer brutalement en hérissant le poil de son encolure. Rapidement, la bave coula de sa mâchoire et il se mit à courir en leur direction, ses griffes noires s’enfonçant dans la terre meule.

Inutile de préciser que cette tentative avait fait son effet! Le Serpentard à boutons en profita pour prendre les jambes à son cou, effrayé par la bête terrible qui le menaçait, puis Chang jeta un sortilège qui heurta le sort de Protego qu’avait visiblement lancé Weasley. Walsh s’enflamma et l’Asiatique resta figé sur place. Inutile de dire que c’était le bordel! L’issue de la confrontation avait été plutôt rapide et Elyas se félicita intérieurement d’avoir une amie aussi culottée que Roxanne. L’air de rien, le golden retriever revint vers la Gryffondor qui se foutait royalement de la gueule des deux jeunes hommes. Truffe au sol, l’animal se mit à renifler le bas de pantalon de Chang et c’est avec un encouragement beaucoup trop jovial de la part de Weasley qu’il jongla avec l’idée de vider sa vessie. Il contourna le Serpentard qui devait assurément fulminer intérieurement, puis décida finalement d’obtempérer : Fluffy leva la patte, puis déversa son jet d’urine directement sur les souliers de l’imbécile de Chang, et ce, sous l’exclamation amusée de Roxy qui, visiblement, prenait son pied.

Fier de son coup, le cabot revint vers la jeune femme, puis se laissa caresser la tête avec une satisfaction débordante. Bon… en vrai, il savait que son amie n’était pas dupe. Elle se doutait forcément de quelque chose. Enfin… sans faire le lien entre l’animal et le Poufsouffle, la jeune Weasley se doutait assurément qu’il y avait anguille sous roche. Mine de rien, le chien ne réagissait pas toujours comme un simple animal. Rosenbaum n’avait parlé de son sortilège d’animagus à personne… Il avait gardé ce secret enfoui au fond de lui-même, même s’il avait eu carrément envie de le partager avec quelqu’un d'autre! C’était excitant, tout ça, après tout!

Alors qu’il jonglait mentalement avec la possibilité de tout révéler à son amie ou non, Walsh utilisa à la va-vite un sortilège d’Aguamenti, détrempant sa tête afin de faire cesser les flammes. De la vapeur montait en l’air depuis sa tignasse autrefois « glorieuse » et le jeune homme jeta un regard haineux envers Weasley. Au fond de ses prunelles presque incendiaires, Elyas comprit que la jeune femme n’en aurait pas fini avec elle lui.

- Tu ne perds rien pour attendre, Weasley, beugla-t-il, sa tête et sa tenue dégoulinantes lui retirant le minimum de crédibilité qui lui restait.

Levant à nouveau sa baguette, Walsh changea de stratégie à la dernière minute et lança plutôt un caillou de la grosseur de sa paume directement sur la poire de la rouquine, tactique typiquement moldue pour dire vrai. Évidemment, Elyas ne put s’empêcher de répliquer cette fois. Aboyant en fou, il fonça directement sur le jeune sorcier et lui mordit brutalement la jambe, secouant la tête dans tous les sens dans le processus. Walsh hurla de douleur, mais surtout de peur, échappant sa baguette dans sa chute. Les dents serrées, le golden retriever poussa un long grognement furieux avant de couiner de douleur; il venait de recevoir un coup de pied directement au visage. Relâchant le Serpentard, il recula instinctivement, laissant Walsh détaler comme un lièvre, abandonnant Chang (toujours stupéfixié) dans le processus.

Elyas-chien revint vers son amie qui était assise au sol, puis renifla sa tête, comme s’il tentait de s’enquérir de son état.

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Caillou dans la gueule
Il faut avouer que Roxanne avait été assez surprise de voir le chien obéir à son ordre (du moins en apparence) et courir après leurs adversaires, tous crocs dehors. Au point qu’elle se demanda qui pouvait bien être son maître pour lui avoir vraiment appris à attaquer les gens? Ce n’était assurément pas un chien ordinaire. L’instant d’après, une fois tous les Serpentard hors-jeu, il revenait vers elle avec son air joyeux qu’elle lui connaissait mieux, langue pendante et queue battant l’air de fierté. Mais il s’arrêta devant la « statue » de l’étudiant asiatique, qu’il se mit à renifler avec intérêt. Une idée folle naquit alors dans le cerveau (un peu dérangé on le reconnaîtra) de Weasley… mais le chien allait-il encore comprendre ce qu’elle lui disait, de si spécifique? Surestimait-elle l’intelligence canine?

-Oh s’il-te-plait, Fluffy, ne te gêne pas surtout, c’est un parfait endroit pour te lâcher, tout confort… l’incita-t-elle avec sa voix de bébé typique employé par l’humain pour parler au chien.

Sautant littéralement sur place, Roxanne se mit à sauter sur place comme une gamine dans une boutique de bonbon alors que le Golden Retriever obtempérait, levant sa patte pour asperger le Serpentard toujours prisonnier du sortilège de stupéfaction. La Capitaine des Gryffondor se délecta du moment en profitant de l’immobilité de Chang pour le regarder droit dans les yeux, la seule partie de son corps capable de bouger suite au sortilège. Ses globes s’agitaient dans tous les sens tant il colèrait intérieurement, allant d’elle au chien, en passant par les alentours à la recherche d’aide. Si la sorcière avait possédé un de ces bidules moldus servant à enregistrer les scènes sur images mobiles, elle aurait filmé la scène avec bonheur pour la revisionner encore et encore.

-Bravo mon toutou, viens voir Roxy, oh oui t’es un bon chien toi, ah qu’il est un bon garçon le Fluffy! s’exclama-t-elle alors que le Golden Retriever revenait vers elle, fier d’avoir obéi au commandement de…

Mais elle n’était pas sa maîtresse, justement! Ce chien n’était-il pas trop intelligent pour comprendre toutes les demandes d’une humaine qu’il n’aurait pas dû connaître?

Entre temps, Walsh avait fini par éteindre le feu dans ses cheveux désormais presque absents sur sa tête. Furieux et détrempé, et ne semblant clairement pas avoir retenu sa leçon, il tira sa baguette en direction de Weasley. Mais elle n’eut pas le temps d’invoquer un autre protego informulé qu’un caillou se dirigeait en plein dans sa gueule! N’eut été de ses réflexes de joueuse de Quidditch et son efficacité légendaire à éviter les cognards, elle aurait été bonne pour arborer une ecchymose grosse comme son poing pendant des semaines, ce qui n’aurait pas manqué d’être remarqué par tout le monde. Le caillou ne l’avait finalement que frôler, suffisamment pour que sa joue lui chauffe un peu après coup, peut-être une éraflure, mais le pire était évité.

Un attaque si basse n’allait pas passer impunie avec la Weasley. Baguette toujours en l’air, le regard aussi sauvage que sa chevelure, allait passer à l’offensive quand Fluffy décida de le faire à sa place. Il mordit carrément la jambe à Tête-brulée (un nouveau surnom qui lui allait autant au sens propre qu’au sens figuré), faisant échapper à celui-ci des cris de douleurs à glacer le sang. Le Serpentard perdit sa baguette, que Roxanne s’empressa d’aller ramasser, là cassant en deux avec son genou, sans cesser de fixer Walsh directement dans les yeux.

-Oh, c’est dommage, on dirait que tu es tombé accidentellement sur ta baguette en t’entraînant au duel avec Chang. Tu sais, les jeux de grands, ce n’est pas pour les enfants, Walsh… lui lança sarcastiquement Roxanne.

Le lâche frappa Fluffy au visage avant de s’enfuir, en boitant, abandonnant son compagnon derrière.

-TU ne perds rien pour attendre, Walsh!

Le cabot revint vers Roxanne en lui reniflant la joue. Se rappelant soudain le caillou, Weasley y porta la main, qui en revint légèrement rouge. Elle saignait un peu, mais ce n’était rien à comparer à ce qui était arrivé à Walsh. Il aurait beaucoup de mal à expliquer cela à l’infirmière. La baguette du Serpentard toujours cassée entre ses mains, elle gratouilla l’oreille de Fluffy.

-Ça va, j’ai déjà eu pire, c’est pas un caillou qui va me faire peur. Et toi, tout va bien? Il t’a cogné le méchant serpent hein? T’as pas de bobos ? Je devrais peut-être t’emmener vois Miss Montgomery pour être sûr, j’y connais rien en animaux moi, et puis, ce n’est pas comme si tu pouvais me parler pour me dire comment tu te sens.

Quoi que, à ce point si, il n’y avait plus grands choses qui l’étonnerait avec ce cabot, il avait quand même agit, à de multiples reprises, comme un chien qui n’avait absolument rien d’ordinaire. Et pourtant… qu’est-ce qu’elle y connaissait aux canins, elle, au juste? S’approchant de Chang, toujours stupéfixié, un sourire cruel aux lèvres, Roxanne pointa sa propre baguette sous le menton de l’étudiant.

-Si j’étais toi, je n’irais pas pleurer à ma Directrice pour raconter ce que je vous ai fait. Tu ne voudrais pas que toute l’école apprennent qu’une fille seule et un chien vous a botté le cul, à toi et deux de tes copains, pas vrai? Allez, dégage maintenant, je ne sais pas où t’as traîné mais t’empeste l’urine. Enervatum!

Le corps de l’asiatique repris soudainement vie, et il fuit sans un mot, enfin tant qu’il était encore à portée d’oreille d’humain. Fluffy lui avait probablement entendu tous ses jurons et promesses de vengeance qu’il n’avait pas eu le courage de proférer devant Roxanne. Après tout, il n’était pas chez les Gryffondor, ce n’était pas pour rien! Quel mauviette.

-Bon, on joue encore à va chercher ou j’essaie de trouver à qui tu appartiens? demanda-t-elle soudain au chien en désignant la baguette brisée comme jouet potentiel, tout en s’agenouillant devant Fluffy pour le regarder dans les yeux. Des yeux un peu trop intelligents, pour un chien… Mais peut-être que je sous-estime ton espèce au fond, tu me pardonneras?

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Heureusement, Roxy n’arborait qu’une éraflure. Rien de bien vilain, pour dire vrai. Ça lui donnait des airs de guerrière! De quoi faire comprendre, lors de ses futurs matchs de Quidditch, que très peu de choses pouvaient l’arrêter. Fermant les yeux un instant, l’animal profita de l’instant de gratouilles dont lui gratifiait son amie, puis tiqua un peu lorsqu’il l’entendit parler de Miss Montgomery. Alors ça, c’était une mauvaise idée! Personne ne savait pour son talent d’animagus et il avait cette nette impression qu’il allait avoir de sérieux ennuis lorsque ça se saurait… Miss Montgomery découvrirait le pot aux roses en un rien de temps! Non… Non il devait parler à Roxanne afin d’éviter que d’autres gens ne savent. Néanmoins rassuré quant à l’état de cette dernière, le cabot tourna la tête vers Chang au même rythme que la Gryffondor.

Baguette cassée en main, elle s’approcha du stupéfixié avec un rictus mauvais. Visiblement, la mulâtre n’avait pas l’intention d’être tendre avec le Serpentard, ce qui n’étonnait en rien Rosenbaum qui savait à quel point elle avait cette maison en horreur. La pointe de sa propre baguette dirigée vers le menton de l’Asiatique, Weasley se fit un point d’honneur de menacer son adversaire toujours paralysé par la sorcellerie, histoire de lui faire comprendre ce qui lui en coûterait s’il tentait à nouveau un sale coup envers elle. Et hop! Un enervatum bien placé et Chang fut libéré de son sortilège.

Sans demander son reste, le jeune homme détala, proliférant plusieurs menaces à l’intention de la rouquine dès qu’il fut à une distance dite « sécuritaire ». Si Roxy n’avait assurément rien pigé de ces promesses mesquines, Elyas, pour sa part, avait tout entendu grâce à son ouïe canine. Ainsi, Chang allait attendre la jeune femme au tournant… Assurément, il allait retrouver quelques-uns de ses potes et promettait de lui faire la peau dès son retour vers Poudlard. Bande de lâches! Il devait minimalement en informer son amie…

Relevant sa grosse tête blonde vers sa compagne, Elyas décida qu’il était temps pour lui de tout révéler à Roxy. Enfin, pas que la baguette rompue ne semblait pas un jouet intéressant(pour dire vrai, il avait vraiment envie de la ronger, là, maintenant), mais il devait la mettre en garde sur ce qui l’attendait par rapport à Chang. Le Serpentard avait un ton beaucoup trop décidé pour qu’il ne s'agisse que de paroles en l’air. Secouant la tête dans un geste de négation, le chien tourna les talons, puis s’éloigna un peu de la rouquine en trottant. Évidemment, il perçut les protestations un peu déçues de la joueuse de Quidditch qui ne semblait pas vouloir abandonner le golden retriever dans la forêt Interdite. C’était mignon de sa part, pour dire vrai!

Le cabot s’arrêta, quelques mètres plus loin, puis son corps muta alors que le sortilège touchait désormais à sa fin. Son museau se raccourcit pour reprendre des traits humanoïdes et ses griffes se rétractèrent pour ne laisser que des ongles peints en noir, typique du jeune excentrique. Dans un geste futile découlant d’un réflexe, Rosenbaum leva une main en direction de Weasley, comme pour lui signaler de ne pas lui balancer un sort directement sur la gueule. À quatre pattes au sol, il toussota alors qu’un goût de terre et de bois envahissait ses papilles gustatives. Mouais… si cette saveur ne le dérangeait en rien lorsqu’il était sous forme canine, c’était une tout autre histoire lorsqu’il redevenait lui-même. Grimaçant, il cracha au sol pour se débarrasser de morceaux d’écorce qui traînaient encore dans sa cavité buccale, puis leva finalement ses yeux noisettes en direction de la Gryffondor.

- Salut Roxy, fit-il tout bonnement. Tu peux éviter de me balancer un sort en pleine tronche, s’te-plaît? Je vais tout t’expliquer.

Parce que oui, la prudence voulait que la baguette de la mulâtre soit dirigée vers lui, le temps qu’elle comprenne ce qui se passait. Il ne lui en voulait pas. Il aurait fait pareil à sa place. Optant pour une position assise le temps de lui-même retrouver la totalité de ses esprits, le Poufsouffle replia ses jambes et appuya ses avant-bras sur ses genoux en une pose décontractée.

- Bon sang, j’ai soif, fit-il d’une voix un peu rauque en se raclant la gorge. Dis, tu peux garder ça pour toi? Je voulais t’en parler, mais je ne trouvais pas le bon moment pour le faire… Mais je crois qu’on y est, pas vrai? Donc voilà : hey Roxy! Je voulais te dire : je suis un animagus maintenant! Tada!!

Il écarta les bras de son corps, un moment, comme s’il s’agissait d’un effet de surprise qui, forcément, était carrément raté. Esquissant un sourire en coin, il se massa la nuque de sa main tatouée, puis afficha un air navré avant d’inviter son amie de toujours (du moins, lui semblait-il) à venir s’installer près de lui.

- Ça fait un moment que je m’entraîne sans vraiment en parler à personne, expliqua-t-il. Mais c’est plutôt récemment que j’arrive réellement à accomplir une métamorphose complète… Oh merde, maintenant que j’y pense! Chang! Je l’ai entendu… Il te réserve une sale surprise quand tu seras de retour à Poudlard… Fais gaffe, merde. Il va ramener ses potes. Je ne sais pas quel coup fourré il te prépare, mais ça sent mauvais tout ça…

Son regard trahissait légèrement son inquiétude. En fait, il savait que son amie était solide comme le roc… Toutefois, il détestait cette propension que certains Serpentards avaient de vouloir tendre des guets-apens dès qu’ils ressentaient un minimum d’insatisfaction. C’était à la fois traître, couard et cruel. Une petite thérapie sur le contrôle de la colère ne leur ferait que du bien!

Elyas tenait à Roxy, ça, c’était évident. La voir se faire lâchement attaquer par ces connards lui puait littéralement au nez.

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! LOL !
Est-ce que ce chien venait juste de lui faire un signe négatif de la tête ?! Mais qu’est-ce qu’elle avait mangé au juste pour halluciner des trucs pareils? Les chiens ne sont pas supposés avoir ce type de réactions elle en était certaine. Pouvait-elle s’être trompée et avoir confondu un simple secouement comme le font souvent les cabots? Pourtant, elle était tellement certaine…

-Hé, mais t’en va pas, Fluffy attend! protesta-t-elle, déçue et confuse, toujours penchée à hauteur du chien qui se détournait pour s’éloigner vers la forêt où elle l’avait trouvé au départ.

Le temps de se redresser pour le suivre, le cabot avait déjà bien pris ses distances. Weasley grommela à mi-voix en se disant qu’elle était bien folle de suivre un chien dans la forêt interdite, mais ce n’était pas non plus comme si c’était la première fois qu’elle s’y aventurait. Sauf qu’elle n’eut jamais le temps de s’en approcher, s’immobilisant dès qu’elle vit… enfin… elle commençait à comprendre. Elle n’avait pas, en effet, eu affaire à un chien ordinaire! Ce qu’elle avait été bête de ne pas réaliser plus tôt. Sans prendre le temps d’y réfléchir, Roxanne leva aussitôt sa baguette, avant même la transformation de l’animagus terminée, puisqu’elle ignorait encore de qui il s’agissait. Prudemment, elle s’avança, ne parvenant pas à identifier clairement l’étudiant de dos, bien qu’elle pouvait savoir, à son uniforme, qu’il était de Poufsouffle, et à sa taille, qu’il était plus ou moins de son âge.

Le jeune homme (car c’en était un) crachait par terre, ce qui semblait être un peu ragoûtant mélange de terre et de bois… Ah, ben oui, ils avaient joué à « va chercher » après tout. Qu’est-ce que c’était bizarre, de constater qu’un sorcier transformé en animal perdait toute réserve sur ses comportements normaux. Enfin, il se retourna vers elle, main en l’air en lui demandant de baisser sa baguette, ce qu’il lui fallut quelques secondes à faire, pendant que son cerveau traitait l’information que ses yeux lui dictaient et auquel il était difficile de croire.

-Elyas?! s’exclama-t-elle en baissant finalement sa baguette, jetant par terre celle cassée de Chang qu’elle avait oublié.

Comment avait-elle pu ignorer que son bon ami Rosenbaum était un animagus? C’était n’importe quoi! L’air complètement ahuri, Weasley resta silencieuse tout au long des explications d’Elyas, n’en profitant même pas pour faire des blagues nulles, ce qui ne lui ressemblait vraiment pas. Pourtant, le faux effet de surprise du Poufsouffle aurait dû la faire marrer, mais son cerveau était encore « bogué », alors qu’elle repassait mentalement tout ce qui s’était passé depuis qu’elle avait trouvé ce chien, mettant enfin des réponses sur les questions qu’elle s’était posées.

Et ce n’est qu’au moment où Rosenbaum fini de la prévenir des plans de Chang (qu’il avait dû entendre grâce à sa super ouïe de chien avant qu’il ne se transforme), qu’elle débloqua enfin. Plutôt que de s’avancer pour rejoindre Elyas, la jeune femme éclata de rire. Elle rigola tellement fort qu’elle dû ranger sa baguette pour se tenir le ventre, les larmes coulant sur ses joues. Au bout d’un moment à toujours rigoler sans pouvoir s’arrêter, Roxanne se laissa tomber au sol, ou elle continua à s’esclaffer jusqu’à en perdre le souffle, incapable de s’en empêcher, incapable d’écouter ce que lui disait maintenant son ami. À plusieurs reprises, elle essaya de se calmer, pour lui expliquer ce qui la faisait se bidonner de la sorte, mais dès qu’elle reposait les yeux sur son excentrique copain, elle se remettait à pleurer de rire.

-Je… tu… gloussait-elle, complètement incapable de composer une phrase cohérente, interrompus par ses propres rires. Ton… bedon…

Maintenant, elle riait silencieusement, parce qu’elle n’avait même plus la force de le faire avec des sons. Ses joues lui faisaient mal, son ventre qu’elle tenait toujours à deux mains aussi. Un peu plus et elle se mettait à rouler partout. Sauf que contrairement à Fluffy, ou plutôt Elyas, elle réussit à contenir cela.

-J’ai… caressé… ton bedon!!!! cria enfin Weasley en ne cessant de pleurer de rire, visiblement peu inquiète par la menace que représentait Chang.

Il lui fallut encore plusieurs minutes pour retrouver son souffle et arrêter de rigoler, pendant lesquelles elle s’esclaffa encore qu’elle lui avait « lancé le bâton », « parlé comme un bébé » et, pour couronner le tout, « vu pisser ». Finalement redevenue à peu près normale, même si elle avait toujours un énorme sourire fendu sur le visage, Roxanne s’essuya les yeux du revers de sa manche et lança la baguette brisée en direction d’Elyas.

-VA CHERCHER FLUFFY! cria-t-elle en rigolant encore, bien que plus contrôlée quand même. Oh, merci au fait, t’es mignon tu avais vraiment l’air inquiet, pour cette histoire avec Chang. Mais t’en fait pas, j’ai un plan et… oh… tu vas en faire partie toi!

Elle allait contacter toute l’équipe de Quidditch pour rester aux aguets sur les agissements des Serpentard, et si Chang tentait quoi que ce soit, il allait se faire botter royalement le derrière. Personne ne s’en prenait impunément à la Capitaine des Gryffondor sans en payer le prix!

-C’est pas du jeu, par contre, comment penses-tu que je vais parvenir à garder ça pour moi!? Si je ne peux pas raconter à toute l’école que tu as PISSÉ sur Chang, alors aussi bien me jeter une Oubliette tout de suite ! Ma vie ne vaudrait pas la peine d’être vécue avec ce secret, bordel!

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Enfin, le calme…

L’Irlandaise le cherchait désespérément depuis quelque temps.

Entre les cours, les pratiques de Quidditch et l’occasionnel fan de son père, c’était presque impossible pour elle de s’isoler de toutes ces distractions. Ces interminables interactions avec tout un chacun drainaient toute son énergie. Elle avait besoin d’un peu de solitude si elle ne voulait pas devenir folle. Pourtant, c’était comme si l’univers entier avait décidé qu’elle n’aurait pas une seule minute à elle-même ne serait-ce que pour penser…

Clarissa avait donc opté pour une alternative drastique, mais ô combien efficace : une session d’étude à l’orée de la Forêt interdite.

La Serdaigle n’était pas une rebelle de nature et elle ne cherchait pas à vivre une montée d’adrénaline en s’aventurant là où nul étudiant devait être... Elle voulait simplement avoir la paix.

Ici, elle pouvait écouter le bruissement des feuilles, le chant des oiseaux et le bruit de certains insectes. Elle pouvait oublier le brouhaha des aires communes de Poudlard. Elle était seule avec la nature, un bon vieux bouquin sur les créatures magiques d’Europe entre les mains… Et un gobelet de café avec une toooouuute petite goutte de whisky, pour bonne mesure.

C’était censé être un moment de détente parfait, le luxe en termes d’études, et ça le fut… l’espace de quelques secondes.

La sorcière se redressa vivement la seconde où elle entendit des voix. Elle mit aussitôt la main sur sa baguette et tendit l’oreille. Elle était prête à déguerpir au premier signe de danger mais, de ce qui parvenait à ses oreilles, ce n’était qu’une querelle entre étudiants. Elle roula les yeux. Ce que les jeunes de son âge pouvaient être exaspérants quand ils s’y mettaient! Heureusement, ça ne sonnait pas sérieux. Il n’y avait que le chien qui…

Elle fronça les sourcils.

Incroyable! Elle aurait tout vu!

Non, mais qui avait eu la brillante idée d’amener son chien à la Forêt interdite?



C’était plus fort qu’elle, Clary devait s’assurer que le maître de ce cabot savait à quoi il exposait son animal. Il était hors de question qu’elle ne s’en mêle pas! De plus, si le canidé avait participé à l’altercation, il pouvait y avoir tant de blessés humains qu’animal. Elle n’aurait l’esprit tranquille que lorsqu’elle saurait le chien de retour en lieu sûr ou qu’elle ait la certitude qu’il n’y avait pas de victime grave.

Elle n’était cependant pas bête au point de se lancer tête première dans le feu de l’action. Elle s’approcha à pas de loup, faisant attention de ne pas mettre le pied sur une vilaine brindille n’attendant rien de mieux que de trahir sa présence. Elle s’accroupit au sol juste à temps pour éviter de se faire voir par un Serpentard qui avait une drôle d’allure. Un deuxième suivit à peine une minute plus tard.

Voulait-elle vraiment savoir ce qui se passait? La question se posait, quand même…

La jolie blonde tapotait son menton, pesant le pour et le contre d’assouvir sa curiosité. D’un côté, elle connaîtrait toute l’histoire et ne se torturerait pas éternellement avec des « si » et des « mais ». De l’autre, il n’était pas trop tard pour qu’elle retrouve l’anonymat de son coin de boisé et poursuive sa session d’étude comme si de rien était. C’était quand même son plan de match au départ…

Elle tourna la tête, hésitant entre faire la bonne chose plutôt que de prendre le choix facile, quand tout à coup… Son regard se posa sur un golden retriever au travers des feuillages. Enfin, ça l’avait été pendant quelques secondes. C’était désormais un jeune homme qui levait la main en direction de son interlocutrice…
Alors, clairement, la Serdaigle était en plein milieu d’une conversation qui ne la regardait en rien et aucun canidé n’avait besoin de son aide. Son choix avait été fait pour elle : un retrait rapide vers la solitude ce serait! Ça faisait bien son affaire, d’ailleurs. Personne n’avait besoin de savoir qu’elle avait été dans les parages, pas vrai?

Une petite gorgée de café et elle était prête à disparaître à nouveau.

Clarissa se retourna avec l’intention de retourner là d’où elle venait lorsque retentit un bruyant : « VA CHERCHER FLUFFY! » Elle frôla la crise cardiaque, ce qui lui fit perdre pied dans son empressement de partir plus vite. Elle se cogna la tête contre un arbre et atterrit brusquement sur son popotin, la main sur le coeur. Puis elle c’est là qu’elle le vit : son divin café, hors de sa bouteille isotherme, quelques gouttes sur le coin de son livre. « Bollocks! » C’était la gourde qui fit déborder le vase. On ne gaspillait pas du whisky, jamais!

Au diable le mode incognito!

L’Irlandaise, profondément blessée par la perte insensée du peu de whisky qu’elle avait, s’approcha des meilleurs amis avec un regard qui pouvait tuer. Elle faisait son possible pour ne pas éclater comme un volcan, respirant visiblement par les narines.

- Ce n’est pas un secret si vous en parlez là où d’autres peuvent vous entendre, grogna-t-elle. Elle les pointa avec son livre trempé l’un après l’autre, l’index tendu vers eux. Vous venez de me coûter un whisky.

Maintenant qu’elle les regardait dans le blanc des yeux… Ce n’était pas Roxanne Weasley qu’elle voyait là? Elle la connaissait vaguement grâce aux matchs de Quidditch. Elle aurait fait une bien piètre joueuse si elle n’était pas en mesure d’identifier les capitaines des équipes adverses. Eh merde… Elle se pinça l’arrête du nez. Elle leva le doigt avant qu’on ne puisse lui poser la moindre question.

- Non, je ne sais pas ce que Chang et ses sbires ont l’intention de faire et non, je ne veux pas m’en mêler... Ce que j’aimerais savoir, par contre, c’est comment… Ah, ouais, elle ne pouvait pas interroger l’animagus si elle prétendait n’avoir aucun intérêt à participer à leur plan de vengeance. Oubliez ça, je n’ai rien dis. Elle jeta un dernier regard à la Gryffondor. Tu saignes un peu… Ici… fit-elle en pointant sa propre joue. Yup… sur ce, je vous laisse… Et par pitié, ne sacrifiez plus de whis… de café. De café-whisky. Le café-whisky, c’est sacré.

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Il papillonnait des paupières alors que, visiblement, il s’attendait à toutes sortes de réactions de la part de son amie, mais pas à celle-là! Et voilà qu’elle se bidonnait littéralement alors qu’il venait à peine de lui révéler que Chang lui tendrait assurément un guet-apens. En fait… c’était peu dire. Roxanne riait tellement qu’elle avait dû ranger sa baguette pour prendre son ventre à deux mains. Les larmes coulaient sur ses joues mulâtres alors que, bien rapidement, elle se laissa tomber en position assise au sol. Si d’abord il était complètement estomaqué devant sa réaction actuelle, Elyas se mit finalement à sourire. Il fallait dire que l’hilarité débordante de Weasley avait ce petit quelque chose de contagieux.

- D’accord, je dois me sentir offensé ou pas? Fit-il, à la fois curieux et amusé par la réaction de son amie de longue date. Parce que sérieusement, la question se pose vachement en ce moment!

Si elle avait réussi à se calmer un peu pendant un bref instant, un simple coup d'œil vers le blond fut suffisant pour la pousser à pouffer de rire à nouveau. Toujours assis au sol, les jambes repliées devant lui et les bras appuyés sur ses genoux, Elyas ne put s’empêcher de rigoler un peu, également. Il fallait dire que Roxy était à fond dans son délire! Ah tiens, elle tentait une explication! Lui jetant un regard insistant, Rosenbaum tentait de saisir les propos qu’elle articulait tant bien que mal. Son bedon?? Baissant son regard vert clair, il jeta un coup d'œil sur sa tenue… et n’y nota rien de bien particulier. Il portait les vêtements officiels de Poudlard… tout ce qu’il y a de plus classique. Il n’avait pas non plus de tache douteuse ou quoi que ce soit. Et pourtant, plus elle tentait d’expliquer son point, plus Roxy devenait silencieuse tant elle perdait son souffle.

- Je ne sais pas ce que tu as pris, ma pauvre, mais je commence à t’envier! Fit-il en rigolant. Tu m’en refiles un peu? J’aimerais bien te rejoindre dans ton délire!

Réussissant à user des quelques neurones qui lui restaient et qui servaient à la communication, Weasley hurla enfin la raison pour laquelle elle se bidonnait autant. AH!!! C’était pour ça qu’elle riait autant! Cette fois, lui-même ne put s’empêcher de pouffer de rire. Ouais, ils avaient été très familiers l’espace de quelques minutes, ça, il devait le lui accorder! Si déjà d’emblée il riait à gorge déployée, il se vit dans l’obligation de la rejoindre dans son fou rire lorsqu’elle mentionna l’avoir vu pisser sur Chang. Ouais, ça il en était plutôt fier!

Les deux amis laissèrent libre-cours à leur hilarité encore des longues minutes avant de finalement pouvoir se calmer. Allongé sur le dos, sur le sol, Elyas fixait les feuilles des arbres au-dessus de lui alors que sa respiration se calmait enfin. Évidemment qu’il esquissa un nouveau sourire lorsqu’elle lui cria (en l'affublant à nouveau du surnom de Fluffy) d’aller chercher un bâton imaginaire.

- Oh bon sang, ça c’était trop drôle… Lui concéda-t-il alors qu’il se calmait enfin. Il se redressa en position assise, puis détailla la rouquine. Un plan? Quel genre de plan? Venant de Weasley, ça promettait d’être un truc bien culotté. Tu sais bien que je vais t’assister si tu as besoin de moi, Roxy... Avait-il admis, un sourire en coin. Oh, mais tu vas garder ça pour toi! Que tu m’aies vu pisser sur Chang ne changera rien!! Si tu oses en parler à qui que ce soit, je te traînerai dans les oubliettes moi-même! Roxy, je suis sérieux! Promets-le!

Évidemment que l’exaspération de son amie l’avait amusé. Mais il ne voulait absolument pas que quiconque le sache. C’était son secret… LEUR secret maintenant. Si la jeune femme était un peu tête brûlée de nature, Elyas lui faisait confiance lorsqu’elle donnait sa parole. Elle ne le trahirait pas, même si c’était difficile.

Ainsi, s’il avait réellement cru que son secret ne les concernerait que tous les deux, Elyas se figea sur place lorsqu’une tierce personne fit son apparition, venue de nulle part (du moins, le croyait-il). La bouche ouverte comme une carpe et les yeux écarquillés, le Poufsouffle vit la blondinette marcher vers eux d’un pas déterminé. Il l’avait déjà vu à quelques reprises, sans plus. Les rumeurs voyageaient rapidement au sein de Poudlard et le tatoué put simplement l’identifier comme étant « la nouvelle ». Visiblement, LEUR secret n’était plus si bien gardé puisque, déjà, la Serdaigle leur remettait les faits en plein visage. Non seulement croyait-il vraiment qu’ils étaient seuls, lui et Roxy, mais il nota également que l’étudiante universitaire buvait de l’alcool sur le terrain de l’établissement scolaire. Enfin, pas qu’un peu de rébellion le dérangeait, loin de là…

Ouvrant la bouche pour répliquer, Rosenbaum se vit stopper dans sa tentative par un doigt relevé de la part de la blondinette qui, visiblement, n’en avait pas terminé. Totalement exaspérée, elle réfuta qu’elle n’avait aucune idée des intentions de Chang et de ses potes Serpentards. Si d'emblée elle sembla vouloir interroger Rosenbaum, elle se ravisa rapidement avant de simplement prétexter que Roxy saignait de la joue, ce qui était vrai en soi. Puis, elle sembla vouloir s’éclipser sans plus de préambule. Rapidement, Elyas se redressa sur ses pieds, prêt à protester.

- D’abord, nous n’avons pas gaspillé ton précieux café-whisky, Mademoiselle la Nouvelle, déclara-t-il d’un ton monocorde. Nous ne savions même pas que tu étais là, à nous épier… Parce que forcément, nous sommes dans la forêt Interdite, loin de tout le monde, et voilà que tu surgis en affichant une tête qui en sait pas mal trop pour une fille qui passait simplement par là. J’en conclus donc que tu nous épiais. Alors navré si tu as échappé ton précieux-breuvage-alcoolisé-interdit-dans-les-limites-de-Poudlard, mais je ne m’en sens aucunement responsable. Et finalement… garde ce que tu as entendu pour toi, s’il te plaît… Parce que je me doute bien que tu as compris un peu ce qui se passait, ce qui ne me réjouit en rien…

Lui-même irrité, mais également un peu anxieux, Rosenbaum se massa la nuque en jetant un regard vers son amie. À voir l’expression affichée par Roxanne, Elyas comprenait qu’elle connaissait (enfin, peut-être uniquement de réputation, pour peu qu’il sût) leur interlocutrice. Pour dire vrai, en ce qui le concernait, il ne se rappelait pas de son nom… Il savait uniquement qu’elle était nouvelle et fréquentait la maison de Serdaigle. Forcément, c’était une fille intelligente et vive d’esprit. Alors il n’y avait aucun doute quant au fait qu’elle ait compris beaucoup de choses, ne serait-ce que par leur simple discussion.

- Écoute… Je ne veux pas d’embrouilles. Ni avec toi, ni avec personne, Continua-t-il sur sa lancée, espérant un peu plaider sa cause devant cette inconnue. Pour dire vrai, ça l’énervait d’avoir l’impression de devoir supplier… surtout une fille qui n’avait rien à faire là et qui avait simplement épié leur conversation. Contente-toi simplement de ne rien dire, je ne demande rien d’autre…

Jetant une nouvelle oeillade vers la Gryffondor, le jeune homme de 19 ans avait instantanément perdu sa bonne humeur de plus tôt. Et puis, si ça venait à se savoir, forcément que Chang et ses potes Serpentards se feraient un point d’honneur à bien le faire chier. Pour dire vrai, se battre ne lui faisait pas peur. Il avait déjà pris part à de nombreuses batailles, que ce soit en temps que moldu avec ses poings ou en duel magique. Bien qu’il n’était pas un combattant ou un duelliste aguerri, il se débrouillait assez bien en soi. Elyas n’aimait simplement pas les conflits en général et préférait vivre sa vie comme il l’entendait en évitant au mieux de se faire chier.

Secouant de la tête avec un soupir, le marginal enfourna ses mains dans ses poches, puis passa devant Roxanne et la nouvelle en maugréant.

- C’était pourtant une si belle journée… Marmonna-t-il en s’éloignant d’un pas régulier. Encore navré pour ton whisky. Et Roxy, fais-moi signe pour ton plan au sujet de Chang. Parce que forcément, si ça vient à ses oreilles, je risque de me le coltiner plus qu’à mon tour.

Après tout, ne lui avait-il pas pissé sur les godasses, un peu plus tôt? Certes, c’était un geste assez jouissif en soi, mais il savait d’emblée que les Serpentards étaient sournois lorsque venait le temps de la vengeance. Enfin. il généralisait, mais beaucoup d’entre eux s’étaient montrés très vindicatifs jusqu’à présent. Et il n’avait pas d’équipe de Quidditch pour le soutenir, lui!

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Excuse pour boire
Le plus dur dans sa tentative de retrouver son sérieux, c’était de regarder Elyas. Son air faussement offensé la faisait marrer encore plus, et le fait qu’il se soit mis à rigoler de la situation lui aussi ne l’aidait en rien. C’est contagieux, le rire, Roxanne n’avait pas la moindre immunité contre ça! Leur hilarité commune dura un long moment, pendant lequel Rosenbaum suggéra qu’elle lui partage sa drogue la prochaine fois. Ah, si seulement il savait à quel point elle n’en avait pas besoin dans la vie pour s’amuser!

Weasley était encore couchée au sol lorsque son ami jaune s’était redressé pour lui dire qu’il la suivrait dans n’importe quel plan, à condition qu’elle ne raconte à personne son histoire d’animagus. Mesquine, la jeune femme lui tira la langue en guise de réponse. Elle savait garder un secret… mais pas celui-là! Elle ne serait pas la digne fille de George Weasley si elle ne partageait pas cette histoire au moins avec son grand frère, et après, elle ne pourrait plus contrôler la rumeur.

De toute façon, elle n’eut jamais le temps de le lui dire, parce que visiblement, le secret n’était pas destiné à rester bien longtemps. Bellingham avait surpris leur conversation, voir même peut-être toute la scène avec les débiles verts. Roxanne fut incapable de rester de marbre devant l’indignation de la Serdaigle, et se remit à rigoler sans le moindre contrôle, elle qui ne venait à peine de réussir à se calmer. Par conséquent, elle ne parvint que de peine et de misère à saisir tous les mots échangés par ses deux compagnons d’infortune. Elle en saisit juste assez pour savoir que Clarissa avait vu et entendu plus de choses qu’elle voulait bien l’admettre, et qu’Elyas lui avait fait clairement savoir que ce n’était pas de leurs fautes à eux si elle avait perdu son précieux nectar.

-Tout ça pour un Whisky, vraiment? gloussa la Capitaine des Gryffondor en dévisageant l’attrapeuse de bleus. On va-t’en repayer un autre, pas vrai Fluffy? suggéra-t-elle en rigolant, tout en s'empressant de poursuivre pour empêcher toute tentative de protestation de la part de son ami. Non, je sais qu’on n’est pas responsables, mais toutes les raisons sont bonnes pour aller prendre un verre. COME ON FLUFFY! éclata-t-elle en riant à nouveau. C’est ma tournée, je me suis déshydratée en pleurant de rire, et ça c'est TA faute. Allez, on file à Pré-Au-Lard. En plus, là-bas, t’as le droit de boire, Bellingham, contrairement au terrain de l'école, espèce de jeune rebelle... Comment ça se fait qu'on est pas amies encore toi et moi? la taquina-t-elle tout en songeant que ça s'expliquait simplement par le fait qu'elles étaient techniquement adversaires sur le terrain.

Elyas continua en disant qu’il ne voulait pas d’embrouilles, et surtout pas que son talent d’animagus ne s’ébruite. Il savait qu’il allait devoir le dévoiler au Ministère par contre, pas vrai? Il avait beau être un Poufsouffle, il ne pouvait pas être si idiot que ça?

Lorsqu’il fut question de discuter du fameux plan de Roxanne contre les menaces sous-jacentes des Serpentard, la mulâtre se fendit d’un grand sourire. Si Elyas pensait que le plaisir était fini, pour elle, ça ne faisait que commencer. Se redressant mollement comme si elle était déjà à moitié saoule (ivre d’hilarité!) Weasley reprit maladroitement pied pour faire face à Clarissa.

-Ah mais j’veux bien tout te dire mon Fluffy sur ce plan sans failles construit par mon esprit génialissime, sauf que d’après Miss Génie ici présente, c’est pas un endroit discret pour en parler ici, et puis on renverse magiquement du Whiskey dès qu’on ouvre la bouche toi et moi, apparemment. Donc on ira dans un endroit hyper bondé à la place... j’ai appelé... LES TROIS BALAIS! Tu nous ferais un rabais? l'embêta la rouquine en poussant le pauvre serveur de la place. Comment ça c’est pire? Mais non, le meilleur moyen d’être discret, c’est de comploter sous le nez de tous, comme ça, on n’attire pas les soupçons. T'y connais franchement rien à l'élaboration de plans machiavélique si tu ne sais pas que plus tu te caches, plus on te découvre… La preuve, soutint-elle en désignant d'un geste Clarissa. MAIS OUI ! Bien sûr que ce n’est qu’une excuse pour boire, BÉTA! Tu ne vas quand même pas rejeter la proposition, Bellingham?

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Dernière édition par Roxanne Weasley le Lun 14 Juin - 16:42, édité 1 fois

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Pourquoi défendait-elle la sacralité du café-whiskey à ces deux-là? Elle n’avait pas à justifier son choix de breuvage à qui que ce soit. Il y avait fort à parier qu’ils s’en foutaient comme de l’an quarante de toute façon. En fait, ça devait être le cas de la majorité de la population...

La sorcière aurait sans doute classé cette montée de lait dans la catégorie : « pas ton meilleur moment la grande, alors on efface et on passe à autre chose »… Si ça n’avait été du sobriquet : « Mademoiselle la Nouvelle » utilisée par le Poufsouffle.

À savoir pourquoi, ça la fit tomber en mode défensif. État de fait qui ne s’améliora pas avec l’accusation qu’elle espionnait les deux amis. Si seulement il savait qu’elle n’en avait rien à cirer de leurs (més)aventures en forêt! Elle avait autre chose à faire, quand même. Sans compter qu’elle n’était pas une langue de vipère n’attendant rien de mieux que de semer la bisbille dès qu’une occasion se présentait.

Clarissa était sur le point de lancer une réplique acerbe au jaune lorsque Weasley retrouva enfin la capacité de parler. Le fou rire de la rouge lui permit de remettre la situation en perspective. Le duo venait à peine de sortir d’une altercation avec des verts, il était donc normal que l’étudiant soit à cran… D’autant plus que la révélation d’être un animagus devait être un sujet sensible pour lui. Quant à elle-même, c’était l’interruption d’un moment de solitude bien mérité et le fait d’avoir été coincée quant à savoir si elle devait intervenir ou non qui l’avait énervée… Faisant que la perte de son café-whiskey était plus que ce pour quoi elle avait de la patience.

La blondinette prit une grande inspiration et s’efforça d’expirer sa mauvaise attitude. Ce serait stupide de faire tout un tas de cette histoire. Il fallait bien une Gryffondor pour rallier toutes les troupes au même camp.

- Les Irlandais ne rigolent jamais quand il est question de whisky, donna-t-elle en guise d’explication. Bien qu’elle eut les bras croisés, son ton n’avait plus le même mordant que tout à l’heure. Et la Forêt interdite est un lieu conséquent pour une boisson interdite. C’était le but.

La Serdaigle  omit volontairement tout commentaire quant à la raison pour laquelle les deux joueuses de Quidditch n’étaient pas déjà amies. La raison était simple : Clary évitait les gens comme la peste. Elle préférait la solitude à ce qui était, dans la plupart des cas, de la mauvaise compagnie. Ça lui permettait aussi de se cacher de l’attention excessive des fans de son père ou de garçons trop enivrés par sa présence.

Parlant de jeunes hommes, elle jeta un coup d’oeil à Fluffy.

- Je ne suis pas une radoteuse. Ce que tu fais de ta magie ne regarde que toi. Certaines personnes ne sont dans le coin que parce qu’elles ont perçu des bruits de bagarre et elles se demandaient si ça valait la peine d’intervenir, en passant.

Ce n’était pas elle qui empêcherait l’animagus de partir, mais il lui avait paru important de clarifier qu’elle n’était pas une fouineuse. C’était par pur hasard qu’elle s’était retrouvée près du duo et elle ne voulait pas entacher sa réputation avec un tel malentendu. D’autant plus qu’elle était un peu comme lui, dans le sens qu’elle ne voulait pas d’embrouilles inutiles.

- Quand même, je me suis peut-être laissée emporter un tant soit peu… Ce pour quoi je suis désolée.

Elle n’était pas rancunière au point de ne pas être capable d’admettre ses propres torts.

L’Irlandaise ramena son attention sur la mulâtre, puis se pinça l’arrête du nez. « Tu ne me laisseras jamais oublier que je me suis offusquée pour quelques gouttes de whisky, pas vrai? » Au moins, ce n’était pas elle qu’on surnommait « Fluffy »… Il fallait voir le bon côté des choses.

L’heure de prendre congé des deux meilleurs amis était arrivée, selon ce qu’elle comprenait. Qu’ils se débrouillent avec les Serpentards, elle irait quant à elle se trouver un autre havre de paix et de quiétude…

… Ou pas.

- Moi? Clary cligna des yeux. N’avait-elle pas été claire dans son désir de ne pas se mêler de ce qui ne la regardait pas? Non, je…

Ah, elle était bête, finalement. Ne pas reconnaître une excuse bidon pour boire quand on lui en servait une sous le nez, ce n’était pas fort… Elle se mordit la lèvre. Elle évaluait les mérites de la proposition de Roxanne. Les Trois Balais serait certainement plus achalandé que n’importe quel endroit qu’elle aurait choisi pour refuge… Mais ça faisait une éternité qu’elle n’avait pas pris un verre avec des amis - principalement parce qu’elle en avait peu ou pas. Elle soupira puis haussa les épaules.

- Pourquoi pas? Si ça ne dérange pas Fluffy, bien entendu. À défaut d’avoir son nom, elle n’avait d’autre choix que de l’appeler ainsi. Clarissa Bellingham, se présenta-t-elle officiellement en tendant la main. Je ne crois pas t’avoir croisé aux Trois Balais…

Pas qu’elle ait porté une grande attention au personnel les rares fois où elle y était allée. Elle préférait boire seule que dans un océan d’inconnus tous intoxiqués à un quelconque degré. Elle se demandait encore pourquoi elle faisait une exception cette fois-ci.

… Quoiqu’elle pourrait filer à l’anglaise si elle changeait d’avis à quelque part en cours de route.

La bleue se mit à marcher aux côtés des deux autres sorciers.

- J’en déduis que tu n’es pas un joueur de Quidditch? Elle n’avait aucun souvenir de l’avoir vu sur le terrain… Sans quoi, elle aurait eu une vague idée de qui il était. Parlant de Quidditch, ton balai est impressionnant, Weasley. Dadaí a le même.

… Mais pas elle.

La sorcière était indépendante pour ce volet de sa vie, dans la mesure qu’elle voulait se débrouiller seule pour tout ce qui était relié à ce sport. Elle ne voulait rien devoir à son père. C’est pourquoi elle se contentait de son petit Nimbus 2000 pour l’instant.

- J’espère que vous savez tenir votre boisson, les amis. Parce que Clarissa, elle, ne laissait pas sa place. Il ne fallait surtout pas la sous-estimer quand il était question de sa consommation d’alcool. D’ailleurs, si je suis pour assister à vos machinations, vous pouvez me dire comment a commencé votre guerre avec Chang et ses laquais?

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Se massant la nuque d’un air embêté, le jeune homme continuait son chemin avant de se pivoter sur lui-même pour faire face aux deux filles. Roxanne avait laissé entendre de se rendre à Pré-au-Lard pour repayer une pseudo dette à la blondinette, comme s’il était de leur responsabilité de rattraper le coup pour le whisky perdu. Ouvrant la bouche pour protester, Elyas n’articula pas le moindre mot, puisque visiblement, Roxanne ne l’écoutait pas de toute façon. D’ailleurs, cette dernière s’était déjà lancée dans des arguments qui, assurément, l’empêchaient de répliquer quoi que ce soit. Certes, elle se moquait un peu (d’un air taquin, surtout) de la gueule de la Serdaigle lorsqu’il fut question du whisky, mais le sujet dévia rapidement sur son envie de se rendre aux Trois Balais, bien évidemment, puisque Fluffy y bossait à temps partiel. La seule réplique de Rosenbaum fut un soupir un peu exaspéré, comprenant d’emblée que son amie tenterait à nouveau de profiter de son rabais d’employé : parce que forcément, ce n’était pas la première fois! Ni une, ni deux, la Gryffondor poussa le Poufsouffle à avancer, alors que la Serdaigle, pour sa part, clarifiait la situation la concernant : elle n’était pas une radoteuse et n’avait aucune intention de parler de son don d’animagus.

- Je ne suis pas sûr que discuter ouvertement aux Trois Balais soit forcément plus sécuritaire que dans la forêt Interdite, marmonna-t-il, pour la forme, en sachant pertinemment que ses protestations ne mèneraient nulle part. Tu proposes de se rendre à Pré-au-Lard uniquement parce que tu veux boire... Information qui fut rapidement confirmée par la principale intéressée qui n’avait jamais eu l’habitude de masquer ses intentions, de toute façon.

Tournant son regard vert clair vers Bellingham (tiens, il savait au moins son nom de famille!), Elyas hocha de la tête lorsque cette dernière s’excusa de s’être emportée plus tôt. Ouais bon, il n’était pas rancunier, donc ce serait très vite oublié… Enfin, pour sa part! Roxanne, elle, avait une mémoire longue et taquinerait la pauvre Bellingham vers l’infini et plus loin encore! Si déjà, la Serdaigle se pinçait l’arête du nez, le Poufsouffle, lui, ne put s’empêcher d’esquisser un sourire en coin.

- Jamais. Tu vas en entendre parler jusqu’à ta mort, crois-moi. Si ça se trouve, tu vas t’appeler Whisky, à l’avenir. Je compatis. Pour ma part, je suis déjà foutu : Fluffy ne sera plus jamais oublié… À son grand dam, pour dire vrai.

Et c’est à ce moment précis que la blondinette comprit que l’invitation des Trois Balais s’était étendue jusqu’à elle, alors que Roxy continuait de pousser Elyas, lequel avançait mollement, par obligation évidente. Si d’emblée elle sembla hésiter (il pouvait quand même la comprendre, puisqu’elle se faisait imposer cette sortie), Bellingham sembla se résigner en haussant les épaules, le tout accompagné d’un soupir poussé à la volée. Ainsi, elle accepta de se joindre au petit groupe, à condition que sa présence n’importune en rien l’animagus. La nouvelle se présenta donc et tendit la main vers les deux amis, ce qui poussa Elyas à opposer davantage de résistance à Roxanne, afin de faire cesser sa marche imposée.

- Elyas. Elyas Rosenbaum, rétorqua-t-il en tendant la main vers Clarissa pour serrer sa paume dans la sienne. Et Fluffy n’y voit aucun inconvénient. Ça nous permettra de repartir du bon pied. Puis, il se remit à marcher, la bleue les suivant, cette fois. Non effectivement, je ne me rappelle pas t’y avoir déjà croisé. J’y bosse à temps partiel. Je dessers les tables, la plupart du temps. Remarque, j’imagine que, quand tu t’y rends, c’est avec des potes, non? Donc je doute que tu aies le temps de remarquer le busboy qui nettoie les tables! Ajouta-t-il avec un sourire.

Parce que oui, il supposait qu’elle était du genre à avoir des amis, ne serait-ce que les autres élèves de la maison Serdaigle. D’ailleurs, Bellingham en profita pour le questionner quant à une affiliation potentielle avec le Quidditch. Peut-être croyait-elle qu’il était un joueur pour les Poufsouffle et qu’il avait connu Roxy sur le terrain? Secouant de la tête, l’excentrique enfonça ses mains dans ses poches.

- Nan. Je préfère nettement regarder Roxy jouer… Trop violent pour moi, tout ça...

Il gloussa. Pour dire vrai, il n’était pas tellement porté vers les sports d’équipe. Et puis… il préférait nettement flâner comme bon lui semblait, jouer de la guitare et passer du temps en immersion dans la forêt Interdite ou à courir en apparence de cabot. Elyas était une âme libre et souhaitait le rester le plus longtemps possible. De toute façon, il voyait mal comment il pourrait se permettre tous ces entraînements avec son boulot de surcroît!

- Mais je ne dis jamais non à assister aux matchs, quand mon horaire me le permet!

Bellingham complimenta alors le balai de Weasley, chose pour laquelle l’excentrique n’avait AUCUNE connaissance. Il les laissa donc échanger au sujet du Quidditch sans le moindre souci alors qu’ils s’approchaient de l’orée de la forêt, laquelle les mènerait au parc.

- Oh, t’inquiète, j’arrive à bien tenir! Parce que oui, il avait abusé de plusieurs substances dans sa vie, à l’occasion, qu'elles soient alcoolisées ou sous forme de feuilles destinées à être inhalées. Mais jamais dans les limites de Poudlard et uniquement dans ses temps libres. C’était qu’il était un bon garçon, tout compte fait! En ce qui concerne Chang… Disons que c’est un gros crétin, c’est tout. Il vient d’une famille de sorciers purs depuis des générations et, comme beaucoup de Serpentard, méprise les sangs-mêlés ou tout ce qui est différent de lui. Sans compter que la rivalité Gryffondor/Serpentard perdure depuis toujours! Alors une grande partie des élèves de Poudlard sont des cibles de choix, tu comprends? Il se croit un peu tout permis et supporte mal que Roxanne lui tienne tête. Bref, je te conseille de te méfier de lui. Il est populaire et a beaucoup d’amis. Normalement, il me laisse tranquille parce que je sais me défendre et qu’il n’a pas tellement d’emprise sur moi, mais j’en connais qui subissent ses imbécilités jour après jour…

Mais pas Roxanne. Non, elle avait beaucoup trop de caractère pour se laisser imposer les méfaits de Chang. Si ça se trouvait, elle était plus culottée que lui lorsque venait le temps de prendre sa revanche. Le trio sortit enfin des limites de la forêt Interdite, côte à côte : Roxanne au milieu et les deux blondinets de chaque côté d’elle.

- D’ailleurs, méfie-toi, Bellingham. Je ne sais pas si tu as eu déjà affaire à lui, mais tu as le profil du genre de personnes qu’il pourrait approcher. Il va commencer par essayer de te courtiser, en quelque sorte, pour te rallier à sa cause. Elle était joueuse de Quidditch, jolie et nouvelle… donc forcément, elle était une cible de choix. Et si tu ne sembles pas vouloir traîner avec lui et ses potes, alors il s’efforcera à faire de ta vie un enfer. Un connard, que je dis!

Jusqu’à présent, le parc semblait vide. Pas de signe trahissant la présence des Serpentards qui pourraient les guetter avec des renforts.

- D’ailleurs, Roxy, tu pourrais nous parler de ton plan pendant qu’on se rend aux Trois Balais? Tu sais bien que ça ne nous empêchera pas d’y aller de toute façon… Mais je dis ça, je ne dis rien… il n’est pas un peu tôt pour boire?

Le soleil brillait dans le ciel. Ils étaient au début de l’après-midi, tout au plus. Mais intérieurement, il savait quelle réponse il allait se coltiner : il n’y avait pas d’heure pour boire! Ou quelque chose du genre. Et quelque chose lui disait que Bellingham allait appuyer Weasley sur ce point. Après tout, ne sirotait-elle pas un café-whisky, il y avait de cela moins de 30 minutes?

- Je sais que tu es arrivée depuis tout récemment, Clarissa… Pour dire vrai, c’est tout ce que je sais sur toi, haha! Vous vous êtes rencontrées sur le terrain de Quidditch toutes les deux, j’imagine? Déclara-t-il en désignant les deux filles du menton. Vous avez déjà joué l’une contre l’autre?? Mince, je ne saurai plus pour qui compter lors de vos matchs, si ça continue! Dans quelle situation je me suis encore empêtré…

Et il se fit pousser sur le côté par la mulâtre, geste malgré tout totalement amical. Il devait compter pour Roxanne. Toujours.

Il éclata de rire en titubant, malgré lui, et leva les mains en guise de paix.

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Un plan dans la mijoteuse
Alors apparemment, quand on est Irlandais, le Whisky est une bonne raison pour faire tout un plat de rien. Roxanne allait noter cette information cruciale pour plus tard, ça pouvait toujours être utile, mais pour l’instant, les ardeurs de chacun semblaient s’être calmées. Une fois les pendules remises à l’heure quant aux intentions de Clarissa envers le secret d’Elyas, et celui-ci convaincu de suivre le groupe jusqu’aux Trois Balais, simplement parce que la Weasley voulait profiter de son prix d’employé (encore une fois), l’ambiance s’était déjà grandement améliorée. En bonus, il est aussi important de préciser que la Serdaigle s’était excusée pour sa réaction disproportionnée, reconnaissant au final que quelques gouttes de Whisky ne valait pas un tel emportement. D’ailleurs, la Gryffondor éclata à nouveau de rire, mais n’eut pas besoin de confirmer les propos de Bellingham, puisque Rosenbaum s’était chargé de le faire à sa place. En effet, elle comptait bien profiter de chaque occasion pour se moquer un peu de l’attrapeuse des bleus à ce sujet, dès que l’envie s’en ferait sentir. Donc souvent, probablement, tout comme Fluffy n’en avait pas terminé avec son nouveau surnom. D’ailleurs…

-Ah, merci pour l’idée, je n’y avais pas pensé! mentit-elle avec un sourire un peu cruel aux lèvres. Ça te va bien, « Whisky », Bellingham… Bien mieux que « La nouvelle ».

Menant la marche sans cesser de rigoler, Roxanne poussait toujours Elyas en direction de Pré-au-Lard, alors que Clarissa sembla hésiter, l’espace d’un court instant. Un très court instant. Visiblement, l’appel de l’alcool gratuit ou à rabais avait touché la corde sensible de l’Irlandaise, et elle les avait suivi, pour enfin se présenter officiellement à Rosenbaum, qui semblait ne pas connaître son nom… Elyas se présentant à son tour et tout le monde connaissant maintenant les patronymes de tout le monde, la discussion tourna vers le sujet préféré de Roxanne…

Le Quidditch!

-En effet, c’est à se demander pourquoi on est toujours amis, en fait, Elyas, rigola Roxanne en jeta un regard à son collègue de classe, lequel venait de répondre qu’effectivement, il ne pratiquait pas le sport le plus populaire des sorciers. Pas que je ne t’aime pas à cause de ça, Fluffy, tu sais que j’adore ton charme légendaire, avec ou sans balais. Mais normalement, je tape sur les nerfs de tous les non-fans de Quidditch à force de trop en parler, du coup, c’est rare que je fréquente qui que ce soit qui n’en est pas joueur…

Sauf la petite Tallin, mais ça, c’était parce qu’elle était son apprentie farceuse, et juste pour cette raison, Roxanne l’adorait. Quand à Elyas, c’était pour son originalité, et Clarissa… Bah, on ne pouvait pas encore dire qu’elle « l’aimait », ne la connaissant presque pas, mais ça n’allait certainement pas tarder, surtout si elle continuait à lui parler de son balai! Weasley en avait carrément roucouler.

-Oh, merci~ s’enthousiasma-t-elle en interprétant merveilleusement le rôle de l’amoureuse transie devant son Prince charmant, ses mains jointes sur son coeur. Mon Tonnerre de Flammes c’est plus que ma plus chère possession, c’est mon meilleur ami, mon confident, l’amour de ma vie, le partenaire parfait… roucoulait-elle exagérément, de façon humoristique bien entendue.

N’en déplaise à Elyas, son propre frère Fred et son petit copain Lionel, qui venaient tous d’être relégués au second rang après un simple outil de sport. Surtout qu’elle se l’était payé toute seule, trop orgueilleuse pour accepter qu’il lui soit offert par ses parents, même s’ils en avaient les moyens. Ils lui avaient acheté son premier, lorsqu’elle était adolescente, mais depuis qu’elle travaillait pour eux à la boutique les soirs et les fins de semaines, elle avait récolté ses propres gallions pour s’offrir la plus belle perle existant actuellement sur le marché. Et que, apparemment, papa Bellingham possédait aussi!

-Hum… Lorcan Bellingham, hein… C’est trop cool qu’il ait été transféré dans l’équipe d’Irlande, c’est un bel ajout à notre ligue Européenne! J’veux dire… N’en déplaise à ton parcours américain mais… Les États-Unis n’ont rien à nous envier niveau Quidditch, disait-elle d’un ton très sérieux, comme l’experte en sport magique (et un peu obsédée des potins concernant les athlètes mondiaux).

Comme ils approchaient de Pré-au-Lard, et donc éventuellement de leur objectif (À BOIRE!), Clarissa en profita pour changer le sujet en lançant une remarque sur sa qualité de consommatrice d’alcool qui sonnait presque comme un défi aux oreilles de Roxanne, laquelle se promit intérieurement de le relever. Ou du moins essayer. Même si ça voulait dire finir en légume pourri le lendemain matin avec un hangover du siècle. Avant qu’elle n’ait le temps d’ouvrir la bouche (ce qui est étonnant!) Elyas répondait déjà à Clarissa sur les événements qui avaient poussé Roxanne à devoir planifier sa machination destinée à le détruire. Un petit résumé du genre de personnage qu’était leur PNJ préféré, Weasley tira un petit sourire au Poufsouffle, suivi d’un clin d’œil.

-T’as oublié de dire que c’était une couille molle sans le moindre avenir qui a moins de courage dans tout son être que j’en ai dans le petit orteil, précisa-t-elle d’un ton mesquin. Mais oui, ça résume plutôt bien. C’est un connard, il ne fait que s’attaquer aux gens isolés, ou ceux qu’il croit isolé, lorsque lui-même a des compagnons pour le soutenir. Il joue les gros durs, mais il n’est pas si fort que ça en duel, je le plante n’importe quand en combat égal. Il lui faut ses sbires pour avoir des chances, alors que quand il est seul…

C’était justement un peu sur ça que le plan de Roxanne se reposait. Elle allait s’organiser, par la ruse (l’arme préférée des Serpentard qu’elle maîtrisait parfaitement malgré son affiliation aux Gryffondor!) de séparer les trois connards qui lui en voulaient, et les piéger un à un, séparément. Lui montrer que, elle aussi, était capable de faire chier en s’en prenant à un seul homme avec tout un groupe derrière elle pour la soutenir, lui faire goûter à sa propre médecine, quoi!

Comme ils semblaient seuls, Rosenbaum demanda à Weasley si elle pouvait commencer à leur parler tout de suite de son plan, ce qui la fit sourire. Elle ouvrit la bouche pour lui expliquer les grandes lignes, puisque les détails restaient encore à fignoler (hey, elle venait de penser à ce plan à peine dix minutes plus tôt, fallait lui donner une chance!) quand Elyas eut le malheur de mentionner qu’il était trop tôt pour boire. Presque de façon simultanée, les deux femmes réagirent à leur façon.

-Il est toujours bien six heures quelque part, répliqua-t-elle en rigolant. On va attendre d’être bien assis et correctement hydratés pour en parler, je réfléchis toujours mieux quand mon cerveau flotte, ajouta-t-elle toujours sur le même ton.

Et puis, pour meubler la discussion en attendant, Elyas posa quelques questions sur les matchs de Quidditch, en particulier si Roxanne et Clarissa s'étaient déjà affrontées sur le terrain. Puisque celle-ci en était à sa première année à Poudlard, elles n'en avait pas encore eu l'honneur. De toute façon, même lorsqu'elles se rencontreraient sur le terrain, Weasley et Bellingham ne seraient pas réellement des adversaires, la première n'en ayant rien à cirer du vif d'or, qu'elle confiait à sa propre attrapeuse, pendant qu'elle enchaînait les buts en démolissant toute la self-esteem du gardien de l'équipe adverse.

-Fluffy! Faudrait que tu commences à mieux suivre ce qui se passe sur le terrain, se moqua-t-elle gentiment. C’est le match final, Serdaigle et Gryffondor ne se sont pas encore affrontés cette année, t’as pas intérêt à le rater celui-là! Gaffe à toi si tu travailles, je m’en fiche, tu seras dans les gradins et… HEY! gronda-t-elle en octroyant une autre poussée inoffensive contre Elyas. Tu prends toujours pour Gryffondor, même contre ta propre maison, c’est non négociable! Enfin, à moins que tu aimes perdre tes paris, se moqua-t-elle, avec son assurance habituelle que la coupe de Quidditch porterait son nom en lettres dorées cette année. J’ai adoré comment t’a piqué la victoire aux Serpentard lors de ton match contre eux d’ailleurs, Whisky, c’était épique. Callandra m’en parle encore à chaque entraînement, ta pirouette était canon. Mais ne te fais pas d’illusions, on va vous botter le cul sur le terrain en final, se moqua-t-elle quand même en lui adressant un clin d’œil de circonstance. À BOIRE!

L’exclamation avait été soudaine et puissante, parce qu’à leur vue apparaissait enfin la silhouette reconnaissable entre tous de l’un des établissements préférés de Weasley. Après son propre magasin, bien sûr… enfin, celui de son père, détail… elle en hériterait un jour. Le trio pressa le pas, pressé de s’en mettre plein le gosier, et Roxanne fut la première à sortir sa bourse pour offrir la première tournée, commandée par contre par Elyas… Il fallait bien avoir le rabais.

-Alors… Ce plan… c’est simple, d’abord je vais convier mon frère, pas que j’en ai besoin, mais il m’en voudrait à mort de le tenir à l’écart. Ensuite, je pensais avoir l’aide des autres membres de mon équipe, mais si on s’y mets tous les quatre, ça peut le faire.

La digne fille de George se mit alors à leur décrire l’une des plus récentes inventions de la célèbre boutique de farces tenue par son père, et qui enregistrait en trois dimensions une image carrément trop réaliste au choix. Il n’y avait pas encore la capacité d’ajouter le son, mais pour l’instant ça leur suffirait.

-On va les berner avec ça, il faut juste penser à quoi représenter pour les attirer. Je peux nous procurer trois de ces superbes gadgets, on s’occupera tous d’isoler les trois membres de la bande de Chang, incluant lui-même. Pendant ce temps-là, une quatrième personne… mon frère ou moi-même… préparera une petite surprise pour leur retour à la Demeure universitaire Serpentard, ajouta-t-elle avec un petit sourire plein de malices. Quelque chose qui devrait les doucher assez pour qu'ils y repensent à deux fois avant d'essayer de s'en prendre à nouveau à Roxanne Weasley ou n'importe lequel de ses amis. Il nous faut juste réfléchir à ce qui pourrait servir de piège pour chacun d’entre eux, j’avais pensé a un plateau de sushis volant pour Chang, mais c’est peut-être tellement cliché qu’il va s’en apercevoir? Après je veux pas me taper une réputation de raciste, bordel.

Ce qui serait le comble pour une mulâtre hein.

Codage par Libella sur Graphiorum

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Le Poufsouffle ne la connaissait définitivement pas pour présumer qu’elle avait un cercle d’amis avec qui passer ses soirées au bar… Encore moins pour penser qu’elle ne remarquerait pas un bad boy dans son genre lors de ses passages aux Trois Balais ou qu’elle l’oublierait facilement. Il avait le genre de physique qui resté gravé dans la mémoire. C’est pourquoi elle était persuadée que leurs chemins ne s’étaient pas croisés jusqu’à maintenant. Le seul bémol était qu’elle ne pourrait pas se rincer l’oeil lors de ses prochaines visites puisqu’ils se connaissaient désormais, donc il s’en rendrait compte si elle le contemplait un peu trop.

… Qu’était-elle en train de penser? Son café-whisky devait être plus fort que ce qu’elle avait cru lorsqu’elle se l’était versé tout à l’heure.

- Je peux vivre avec le surnom « Whisky », répondit-elle pour se changer les idées de place. Elle souria en coin en assistant à la déclaration d’amour de la poursuiveuse pour son balai. On aurait dit Clarissa avec son whisky, justement. Il n’aurait jamais dû quitter la ligue européenne, si on me demande mon avis, ne put-elle s’empêcher d’ajouter amèrement, mais je seconde pour la qualité de nos équipes! D’ailleurs, savais-tu qu’il est un ancien Gryffondor?

Le monde entier devait le savoir, considérant la célébrité de son père… D’ailleurs, pauvre Papa Bellingham n’avait pu voir sa fille joindre les rangs des rouges et devait se contenter qu’elle occupe le même poste que lui au Quidditch.

Rosenbaum choisit cet instant pour la mettre en garde concernant Chang et ses nombreux acolytes, Weasley terminant quant à elle de dépeindre le caractère du Serpentard. L’Irlandaise hocha de la tête.

- Je vois le genre… Des gens comme cet abruti, il y en avait partout dans le monde. Je n’ai pas encore eu le déplaisir de me frotter à lui, non, et à vous entendre, je n’ai pas particulièrement envie de changer cet état de fait. Elle était néanmoins curieuse de savoir ce que lui réservait la mulâtre. Il est midi quelque part, chantonna-t-elle par réflexe quand le seul homme du groupe critiqua leur choix d’horaire pour boire. La Serdaigle pinça les lèvres afin de ne pas rire de sa synchronicité avec Roxanne. Six heures… Hmm, ouais, six heures est probablement plus raisonnable...

Il faut croire que ses critères d’acceptabilité étaient moins élevés que ceux de ses pairs… Oups.

Heureusement, le sujet revint rapidement au Quidditch. L’amitié entre les deux sorciers était belle à voir, surtout du point de vue de quelqu’un dont le nombre d’amis se comptait sur les doigts d’une main.

- Il ne perdrait peut-être pas dans ce cas-ci… répliqua Clary tout en prenant assez de distance pour éviter une bourrade à son tour. Un peu de compétition ne faisait jamais de tort, pas vrai? Merci. Elle fit une courbette. J’ai appris du meilleur. Pour ce qui est de la finale, la victoire pourrait vous glisser entre les doigts. Elle fut tentée de rendre le clin d’oeil à Roxanne. N’empêche que je suis heureuse de ne pas être gardienne contre toi! Je crois que le nôtre angoisse juste à y penser… Mais ne lui dit pas que ça vient de moi.

Non, pour avoir vu la poursuiveuse des Gryffondor, elle préférait avoir comme principal adversaire le vif d’or.

Les Trois Balais se dressa enfin devant eux. L’Irlandaise pouvait déjà voir son magnifique verre de whisky entre ses mains. Elle se pencha vers l’animagus tandis que la rouge s’empressait de leur trouver une table.

- J’étais à Ilvermorny avant d’atterir ici, je bosse à bibliothèque, je suis attrapeuse pour les Serdaigles et j’aime le whisky. C’est tout ce qu’il y a à savoir sur moi, fit-elle avant de tapoter l’épaule du sorcier puis d’aller rejoindre Weasley.

Les coudes sur la table et les doigts entrecroisés, Clarissa écouta le plan machiavélique du mauvais tour à venir.

- Ton frère en veut aussi à ce Chang ou c’est par plaisir de jouer un bon tour… Attends, nous quatre? Elle aurait dû se douter qu’accepter de partager un verre avec les deux amis revenait à accepter de faire part de leurs machinations. Bien sûr, je ne sais pas pourquoi je pose la question…

Le plan était simple, en théorie, et il ne manquait qu’à fignoler les derniers petits détails pour que ça fonctionne.

La « Nouvelle » pouffa de rire en entendant l’idée du plateau de sushi volant. Elle cacha sa bouche d’une main et trouva le moyen de glisser un : « Pardon! » entre deux gloussements.

- Les sushis sont japonais, alors que Chang est un nom d’origine chinoise… Donc oui, ça pourrait faire raciste. Enfin, s’il a une aussi faible moralité que vous le prétendez, ça ne doit pas être très compliqué de trouver une façon de le garder occupé quelques minutes. L’étudiante universitaire essuya le coin de ses yeux. Et qui sont les deux autres?

Peut-être les connaissait-elle, même si c’était peu probable.

Un serveur arriva alors avec leur commande, ce qui eut tôt fait d’égayer l’expression de Clary. Du moins, jusqu’à ce qu’elle ne voit le regard plein de sous-entendus qu’il lui lançait et qu’il « frôle » sa main alors qu’elle allait se servir. Elle rougit instantanément. Elle huma son whisky et leva son verre pour chasser le malaise : « Santé! »

Ô magnifique whisky dans toute sa gloire non diluée!

- Je peux m’occuper de Chang, si vous voulez. Il ne me connait pas, donc il risque moins de me soupçonner quand je placerai le gadget. Et si je me fie à Fluffy ci-présent, je suis pile son type de cible. Je pourrai faire mine de vouloir rejoindre ses rangs si je me fais prendre. Si seulement elle savait qu’elle était le type de Chang tout court et qu’il avait l’intention de la draguer à chaque fois qu’ils se croisent, elle ne se serait pas portée volontaire. Hélas, elle n’avait pas le pouvoir de lire l’avenir. Bon, après, les Serpentards cherchent à être les meilleurs… Alors, je crois qu’un « artefact rare » aurait une meilleure chance de retenir leur attention. Il doit bien y avoir un tome illustré à la bibliothèque sur lequel nous pourrions se baser… Je suis certaine que Madame Lestrange saurait lequel… Sans lui mentionner ce que nous comptons faire avec, évidemment.

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Il s’était attendu à ce genre de réaction de la part de son amie rouge. Roxy était du genre expressive et un peu explosive par moment. Il appréciait les grands éclats de cette dernière, lesquels ne manquaient jamais de le faire rire. Levant les mains en l’air en guise de paix, il jura qu’il continuerait d’être partisan pour Gryffondor tant que la menace d’une Roxy furieuse pouvait peser sur sa tête! C'est-à-dire, minimalement, jusqu’à la fin de ses études universitaires. La conversation enflammée ayant pour principal sujet le Quidditch reprit de plus belle, la mulâtre complimentant l’Irlandaise, laquelle effectua une courbette gracieuse en précisant avoir appris du meilleur. Sourire accroché aux lèvres, le blondinet suivait les propos avec attention avant de sursauter au cri soudain poussé par la rouquine.

- Bon sang, Roxy! Me fais pas une peur pareille!

Bien sûr, elle avait réagi de la sorte parce que l’établissement des Trois Balais se dessinait à l’horizon. S’il aimait les soirées bien arrosées, Elyas ne se sentit pas spécialement excité à l’idée d’entrer dans l’établissement. Il fallait dire qu’il y bossait de longues journées et soirées, alors l’endroit était un peu moins magique à ses yeux. La force de l’habitude, quoi! Malgré tout, il accéléra le pas, suivant le mouvement des deux jeunes femmes simplement pour ne pas être laissé derrière. Sitôt à l’intérieur, Weasley fonça comme une fusée vers sa table favorite, s’empressant de la réserver avant que d’autres n’osent lui chaparder le tout sous son nez. Pour sa part, Clarissa se pencha vers lui, soucieuse de répondre à ses questionnements de plus tôt dans un résumé qui fut assez bref. Remarque, il ne lui en voulait pas. Un jour il passerait davantage de temps avec elle et en profiterait pour la questionner un peu plus, par simple curiosité.

- Le whisky, hein? J’avais cru comprendre, tu vois! Fit-il avec un sourire amusé, d’un ton un peu plus fort alors que la blondinette s’éloignait d’ores et déjà pour rejoindre la rouquine.

Sans un mot supplémentaire, Elyas alla rejoindre ses copines, puis fit signe à Sally, une collègue serveuse, afin qu’elle puisse venir quérir leurs commandes. Si d’emblée Roxanne se proposa pour payer, ce fut évidemment Rosenbaum qui détailla le tout à sa collègue, histoire de profiter de son rabais d’employé. Un whisky grand cru pour Bellingham et deux bières bien froides pour Rosenbaum et Weasley. Tant qu’à y être, il ajouta au menu un grand plateau d’ailes de poulet… parce que bon… Poufsouffle quoi.

- Vous savez, pas besoin que ce soit moi qui passe commande forcément. Je pense que Sally a bien compris que vous étiez avec moi! Laissa-t-il tomber, principalement pour Roxanne.

Évidemment, son commentaire disparu entre les lattes du plancher, puisque déjà, la Gryffondor enthousiaste entamait le récit de son plan machiavélique. Hochant de la tête alors qu’il écoutait les propos de Roxy, Elyas gloussa alors que Bellingham constatait qu’elle faisait assurément partie du plan.

- Tu es des nôtres, maintenant, Whisky! Félicitations!

Weasley élabora encore davantage son plan et Rosenbaum esquissa un sourire amusé. Cette fille était un génie, ni plus, ni moins. Et puis, elle avait des contacts! Forcément, ça lui facilitait la tâche dans son rôle occasionnel de « jeune fille mesquine ». Pour sa part, la nouvelle éclata de rire à la mention des sushis et si Roxanne ne sembla pas capter d’emblée la raison de son hilarité, le Londonien, pour sa part, avait déjà compris.

- Ouais, non… Prétendre que Chang aime les sushis parce qu’il est Asiatique, c’est un peu raciste quand même! Tant qu’à y être, tu crois qu’il fait du kung-fu? Parce qu’il va falloir faire gaffe, sinon! Histoire de renchérir. Blake et Tadros. Fit-il en réponse au questionnement de Bellingham quant à l’identité des deux autres lourdauds.

Leurs consommations leur furent servies et Elyas hocha la tête en direction de Calvin, l’autre busboy avec qui il travaillait parfois. Sally devait être en pause, d’où le fait qu’il avait pris le relais. Le jeune homme déposa donc sa bière devant Rosenbaum, puis une autre devant Weasley avant de servir son whisky à Bellingham. D’ailleurs, le geste peu subtil qu’il esquissa à l’intention de cette dernière surprit Rosenbaum au plus haut point. Enfin, oui… Clarissa était carrément belle. Tout le monde pouvait le voir, c’était évident. Même Roxanne semblait lorgner de son côté par moment! Mais Calvin était un garçon normalement réservé et peu loquace. C’était simplement… étonnant.

- Tu dois lui être sacrément tombé dans l’oeil, laissa-t-il échapper, de manière directe, encore incrédule. Je n’ai jamais vu Calvin agir de la sorte… Oh bon sang, maintenant que j’y pense. Yo Calvin!! Mes ailes de poulet, tu ne les oublies pas, hein? Merci!!

Parce que non. Il n’allait pas se contenter de boire. Il voulait manger aussi. Ce qui n’était absolument pas une surprise. Agrippant d’emblée sa chopine de bière, Elyas trinqua avec ses deux amies, puis écouta les propos de la blondinette qui, d’emblée, voulait s’occuper du cas « Chang ».

- Oh la la! Tu es mesquine, Whisky! Je paierais cher pour voir ce pauvre type se faire duper par toi! La tronche qu’il va tirer… OH super! Merci Calvin! Le plateau débordant fut déposé devant lui et, naturellement, Fluffy poussa le tout au centre de la table. Servez-vous les filles! C’est pour partager!

Agrippant une aile de poulet, le jaune y prit une bouchée, levant les yeux au ciel de satisfaction. À la fois sucrées, salées et légèrement épicées, ces petites merveilles en faisaient saliver plus d’un, à commencer par lui.

- J’adore ton plan, Bellingham. OH je pourrais m’occuper de Blake! Je crois avoir compris qu’il avait la trouille des chiens… Tu as vu comment il a détalé plus tôt, Roxy? Je peux assurément me servir de ça pour l’occuper un moment… Un sourire machiavélique se dessinait sur ses lèvres alors qu’il terminait de gruger l’os de l’aile de poulet qu’il tenait toujours en main. Bordel, ça tache les doigts ce truc… Attendez, je reviens.

Il déposa le tout sur la surface de la table, puis se releva pour se diriger vers la cuisine, comme s’il était chez lui. Il poussa la porte battante, puis salua les elfes de maison qui, d’emblée, se demandaient s’il bossait en cette belle journée. Arrivant près des torchons, il en agrippa un dans la pile dite « propre » qu’il passa sous l’eau du robinet, puis fit main-basse sur quelques serviettes en papier et une assiette vide non sans s’être préalablement lavé les mains. Sifflotant un air joyeux, il poussa à nouveau la porte battante avec sa hanche, laquelle lui donna accès à la pièce principale des Trois Balais. Les deux filles semblaient prises dans leur conversation animée, laquelle portait probablement sur le sort réservé aux Serpentards.

- Et voilà, pour les os, dit-il en déposant l’assiette vide. Et ça pour se nettoyer les doigts et éviter d’en mettre partout. Il déposa les serviettes en papier près du plateau, puis passa un rapide coup de torchon sur la table en bois pour retirer toute trace de nourriture et d’alcool susceptible de salir leurs vêtements. Pardon… déformation professionnelle… Il en faisait peut-être un peu trop, non? Il agrippa sa bière dans un mouvement rapide, assurément gêné par son attitude « freak ». Il prit quelques lampées rapides, puis toussota alors qu’il venait assurément de s’étouffer dans le processus. Heureusement, il avait eu le réflexe de plaquer sa main tatouée sur sa bouche, histoire d’éviter un dégât encore plus gênant. Okay… vous disiez quoi? Ajouta-t-il d’une voix rauque. Dites-moi que vous parliez du plan… Détournez l’attention de ma personne, je vous en prie… Roxy, tu vas t’occuper de Tadros j’imagine? Ou ton frère? Tu as pensé à un truc?

Et il agrippa une nouvelle aile de poulet qu’il s’empressa de manger, afin de s’occuper la bouche avant de dire d’autres âneries.

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Combustion spontanée
Ah Clarissa! Belle blondinette de Clarissa! Elle commençait à lui plaire sérieusement celle-là. Si Roxanne avait été un peu plus intéressée par le genre féminin et disponible, elle se serait d’ailleurs probablement essayer, mais à part si l’irlandaise était partante pour un plan à trois, il y avait fort peu de chance pour que Weasley ait la chance d’y « goûter » un jour. C’était plutôt dommage, dans un sens, mais hé, elle n’était quand même pas laissée pour compte avec son beau Lionel. Elle ne se privait quand même pas de reluquer très subtilement de temps à autre, après tout, les belles choses ne devaient pas être réservées exclusivement aux garçons non plus, ce serait bien trop injuste.

Mais même si elle n’avait pas été à croquer, elle lui aurait plu quand même. Elle ne détonnait étonnement pas tant que ça dans leur trio finalement, sachant clairement s’amuser et faire de l’humour intelligent. Lorsqu’elle lui laissa savoir que le gardien des Serdaigle angoissait à l’idée de devoir l’affronter, Roxanne eut un petit sourire en coin victorieux, et de son meilleur air fanfaron, lui adressa un clin d’œil de circonstance.

-Oh, je le sais bien… Je connais tous ses points faibles. Absolument tous, précisa-t-elle sans juger bon de spécifier qu’elle l’avait fréquenté un temps, mais il n’avait pas supporté son petit côté meneuse. Elle le connaissait donc jusque dans la couche, bref, et au moins regard sensuel de sa part, il perdait le contrôle de son balais. Au sens propre et figuré.

Le trio s’étant rejoint à la meilleure table de la place (du moins, selon l’avis de la mulâtre) et leurs consommations commandées, Roxanne avait commencé à élaborer son plan à haute voix. Une question légèrement innocente de Clarissa la fit bien rire, avant de se souvenir que la pauvre ne connaissait pas la réputation de son frère. Encore moins celle de son père et son oncle, donc Fred junior tenait justement le prénom, et qu’ils mettaient tous les deux des efforts monumentaux pour lui faire honneur.

-Fred n’a pas besoin de raison pour emmerder des Serpentard, le simple fait que je le lui suggère suffira en nous garantir sa participation, affirme-t-elle avec un sourire légèrement cruel. Et tu ne voudrais quand même pas manquer cette partie de plaisir! s’exclama-t-elle lorsque la Serdaigle s’était étonnée de faire partie du plan, avant qu’Elyas ne la félicite d’être des « leurs ».

Tout sourire (malicieux), Weasley poursuivit sur la suite de son plan, déclenchant automatiquement les réactions de désaccord de ses deux comparses lorsqu’il fut question de Sushi, chacun à sa façon terriblement à propos : la Serdaigle en rappelant que l’origine du mets n’était même pas de la bonne nationalité de toute façon, et le Poufsouffle en spécifiant que c’était effectivement raciste, donc pas très gentil. De façon très Gryffondor, Roxanne mima une posture d’arts martiaux quelconque très amusante, bras en l’air en présentant le côté de la main seulement, menaçant avec ridicule d’en flanquer une à Rosenbaum.

-Ça c’est parce que t’as pas vu ma technique encore, Fluffy! Il n’y a pas qu’au Quidditch que je sais casser des derrières! Et peut-être que je sous entendais qu’il pouvait aimer les sushis parce que tout le monde aime les sushis, hein, vous n’y aviez pas pensé à celle-là bande d’esprits mal tournés!

Ouais, en fait, elle avait été la première à soulever la possibilité que son commentaire soit raciste, mais c’était ça l’humour de Roxanne, toujours un peu borderline, à mi-chemin entre « dois-je rire? » ou « dois-je m’offusquer? ». Voilà pourquoi elle avait presque autant d’ennemis que d’amis, bref. Il fallait avoir l’esprit au moins à moitié aussi dérangé que le sien pour l’apprécier. Ce qui voulait dire que les deux compatriotes qui partageaient sa table étaient aussi un peu fous, n’en déplaise à leur joueuse respective!

Enfin, la boisson fit son chemin jusqu’à leur table, et Roxanne failli manquer la tentative très ratée de drague du serveur sur Clarissa tant elle avait été pressé de se rincer le gosier. Mais le petit effleurement et l’œillade peu subtile avaient attiré son radar à plaisanteries comme un aimant. Elyas la prit toutefois de vitesse en commentant l’acte de son collègue, visiblement incrédule. Un sourire moqueur au coin des lèvres, Weasley se demandant si sa réaction ne tenait pas davantage de son ennui de ne pas avoir lui-même tenté de la draguer en premier.

-Bien sûr qu’elle lui a tombé dans l’œil, il faudrait qu’il soit aveugle pour que ce ne soit pas le cas! s’exclame-t-elle davantage à l’intention de Bellingham que de Rosenbaum. Même moi, je l’ai remarquée qu’elle est canon la Whisky, et je ne joue même pas dans cette équipe-là.

Son sourire équivoque signifiant clairement qu’elle ne parlait pas d’équipe de Quidditch, Roxanne eut toutefois la déception de croire que seule Clarissa avait pu entendre sa remarque, Elyas étant trop centré sur son estomac pour avoir prêté attention à ses propos.

Puis, elle s’amusa de la touche très particulière que Bellingham proposait d’ajouter à leur plan, considérant s’occuper elle-même de Chang puisqu’il ne la connaissait pas, alors que Blake et Tadros (on n’en avait pas baptisé un Walsh?) étant beaucoup plus stupides (le premier l’était déjà, mais les deux autres atteignaient des records dans l’art de l’imbécilité) ils ne nécessitaient pas de stratagèmes bien complexes pour leur nuire. Tout en sirotant sa bonne froide, Roxanne se mit à songer à quel artefact elles pouvaient bien utiliser pour piéger son ennemi, jusqu’à ce que Clarissa prononce le mot honni en sa présence. Feignant de vomir sous la table (elle n’aurait jamais osé véritablement gaspiller sa bière) la rousse se redressa théâtralement en s’essuyant les lèvres.

-La biblioquoi? Prononce-t-elle en grimaçant comme s’il était question de crotte ou de trippes de crapaud, bref quelque chose de fort peu ragoûtant. Whisky, je t’interdis de prononcer de tels mots à la table, c’est dur sur mon appétit!

Pas tant que ça, visiblement, puisqu’elle se servit quand même dans le plateau d’ailes de poulet qui venait d’arriver, et ce avant même qu’Elyas le lui offre. Se remplissant copieusement l’estomac, Roxanne profita du fait que sa bouche était pleine pour continuer de réfléchir aux détails de leur plan machiavélique, hochant simplement la tête à la suggestion du Poufsouffle de s’occuper de Blake, puisqu’il était évident qu’il avait la trouille des chiens. Ce qui lui laissait Tadros, à moins qu’elle confierait à son frère le soin de berner ce dernier, pendant qu’elle préparerait la petite surprise à la Résidence des verts. Elle allait d’ailleurs suggérer quelque chose lorsque Rosenbaum s’enfuit en spécifiant avoir besoin de quelque chose pour nettoyer puisque les ailes de poulet collaient leur sauce délicieuse sur ses doigts, du coup elle s’interrompit pour qu’il ne manque rien d’intéressant. Pour sa part, de façon parfaitement digne et pleine de classe, Weasley se contenta de sucer ses doigts pour ne rien gaspiller de ce délice.

-Je te parie ma prochaine paye qu’il va revenir armé d’au moins un torchon pour tout nettoyer, d’un quelconque récipient pour y poser proprement les os, et… ah, probablement une serviette pour chacun de nous. D’ailleurs il va se comporter comme le parfait petit employé en nous adressant comme si nous étions ses clientes, puis il va bredouiller une excuse en mettant la faute sur sa déformation professionnelle.

Tout en grugeant une nouvelle aile de poulet pleine de sauce, Roxanne sourit malicieusement en jetant une œillade à la jolie Serdaigle, qui semblait se demander comment elle parvenait à prédire avec autant de détails les comportements futurs d’Elyas.

-Et je n’ai aucun don pour la voyance. C’est toujours comme ça. Il est plutôt prévisible, dans son genre. Comme quand il a réagi au petit tour de drague de Calvin tout à l’heure. Tu lui as probablement plutôt tombé dans l’œil à lui, insinue-t-elle avec un sourire de circonstance. Comment est-ce qu’on se sent, dis-moi, Whisky, quand tous les mecs se pâment devant toi?

Pas que Roxanne n’était pas jolie à regarder, bien sûr, elle était plutôt séduisante en son genre, bien qu’elle ne correspondait pas particulièrement aux standards de beauté féminin typique, elle avait quelques points forts. Et elle n’était vraiment pas jalouse non plus, n’ayant pas vraiment le temps pour les histoires de ce genre, s’autorisant un petit ami seulement parce qu’il ne nuisait pas à sa productivité de joueuse de Quidditch, sans quoi elle ne se le serait pas permis. Les mecs ne comptaient pas assez pour elle encore pour qu’elle les fasse passer avant le sport, et c’était le truc chez elle qui avait fait fuir tous ses ex-petits copains.

-Donc, d’après toi, sur une échelle de un à dix… continua-t-elle de façon toujours aussi provoquante. Quelles sont les probabilités que tu t’envoies en l’air avec Fluffy dans un avenir plus ou moins rap…

Soudain, elle s’interrompit comme si elle n’avait jamais énoncé cette idée, puisque le mec en question revenait vers elles, agissant exactement comme Roxanne l’avait prédit. Tout en s’offrant une troisième aile de poulet, la Gryffondor adressa une expression de victoire à la Serdaigle, en mode « je te l’avais dit ou pas? », masquant très difficilement son hilarité. Weasley s’étouffe légèrement sur sa viande lorsque le Poufsouffle innocent demande si elles parlaient toujours du plan, les larmes lui montent aux yeux et son visage prend une horrible teinte pourpre malgré son teint halé, ce qui ne s’accorde pas du tout avec sa chevelure de feu et lui donner l’air d’être en combustion spontanée.

-Oui, oui c’est exactement de ça qu’on parlait, hein Whisky? clame-t-elle d’une voix un peu trop aigüe, quelque part entre le rire et l’étouffement contrôlé. De toute façon c’est assez simple pour Tadros, je crois que Fred voudra bien s’en charger, il a toujours adoré emmerder celui-là. Il est incapable de résister à des sucreries, c’est bien connu, on utilisera l’Illusionniste, c’est ainsi que s’appelle notre nouveau petit gadget soit dit en passant, pour faire flotter des gâteaux imaginaires qu’il suivra comme un imbécile. Ma foi, il est possible que quelques pauvres Poufsouffles perdus se prennent dans les mailles de ce filet, mais il n’y a pas de plaisirs sans risques, pas vrai? glousse-t-elle en lançant une œillade à Elyas, sachant que lui-même aurait probablement poursuivi des gâteaux volants sans trop se poser de questions. Pendant que vous serez là-dessus, j’aurai tout mon temps pour rassembler l’équipe de Quidditch. Ouais, j’ai décidé de les inclure finalement, ça sera plus drôle, et surtout un gentil rappel à Chang qu’on ne s’attaque pas impunément à Roxanne Weasley sans faire face à de gros problèmes. Il a voulu tenter de m’avoir avec une supériorité numérique, il va découvrir qu’à ce jeu-là… l’union fait la force. On va tous les attendre à leur résidence pendant que vous les attirez avec les leurres, et on leur fichera la trouille de leur vie.

Dont elle ne promettait pas qu’ils s’en sortiraient sans quelques contusions, voir même un léger séjour à l’infirmerie. Quand il était question d’emmerder les Serpentard, la Gryffondor manquait parfois un peu de retenue…

Codage par Libella sur Graphiorum

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Les avances peu subtiles du serveur donna un teint de pivoine à la pauvre Serdaigle, état qui ne fit qu’empirer quand ses deux compagnons du moment commentèrent l’aspect inhabituel du comportement du dénommé Calvin. Elle n’avait jamais compris pourquoi elle était toujours victime de beaucoup plus d’attention qu’elle n’en voulait. Elle ne se trouvait pas si ravissante que ça quand elle se regardait dans le miroir, voire qu’elle avait tendance à se classer bien en-deçà du calibre des autres filles de son âge. Elle portait peu ou pas de maquillage, se peignait souvent de la même façon, ne portait que rarement du parfum et on la voyait majoritairement dans son uniforme ou sa robe de sorcière. Elle était, selon elle, d’une mocheté ordinaire et ennuyeuse.

Clarissa préféra toutefois faire un toast au lieu de se creuser un trou en essayant de défendre son apparence somme toute banale.

Puis elle comprit que se faire adopter par le duo n’était pas plus compliqué que ça. Quoique c’était désormais un trio puisqu’elle en faisait partie à compter d’aujourd’hui. Elle ne savait pas trop quoi en penser; tout s’était déroulé si vite! Une seconde, elle pétait un câble pour cause de whisky injustement gaspillé, la suivante, elle intégrait un groupe d’amis par le biais de planification d’une terrible vengeance.

- Vous êtes pire que des cognards, tous les deux! Tiens, ça t’irait comme un gant, ça, Weasley. Cognard, prête à frapper tes adversaires sans pitié!

Pour le coup, la joueuse de Quidditch était plutôt fière du surnom qu’elle avait trouvé pour Roxanne.

Une question et un fou rire plus tard, Elyas venait la seconder pour l’aspect pas vraiment politiquement correct de la supposition de la rouquine. Heureusement que cette dernière n’était pas du genre à s’offusquer pour un rien! Elle riposta d’ailleurs avec une imitation de kung-fu qui fit sourire la nouvelle addition au groupe.

- Tu nous as eus! s’exclama-t-elle en levant les mains. Il était vrai que les sushis occupaient une place de choix dans le goût de nombreuses personnes. Tu es trop bonne pour nous, simples mortels n’ayant pas ton niveau de discernement.

La blondinette se proposa alors comme responsable du guet-apens destiné à Chang, ce qui étonna le Poufsouffle.

- Ce sont toujours les tranquilles qui sont les pires! Et pas du lieu dont on ne doit pas prononcer le nom quand on est à table, compris! Bien que… J’y travaille à temps partiel, alors je m’excuse d’avance pour tout problème d’appétit et de digestion qui peut en découler.

L’Irlandaise ne se jeta pas sur les ailes de poulet, contrairement aux deux amis de longue date. Non pas que la nourriture ne sentait pas divinement bonne… Mais elle se gardait encore une petite gêne. Elle n’était pas celle qui s’ouvrait le plus rapidement aux autres, voire qu’elle avait tendance à s’isoler afin d’éviter qu’on profite d’elle pour se rapprocher de son père ou qu’on ne la fasse marcher que pour mieux la ridiculiser pour son accent ou peu importe par la suite… Malgré qu’elle n’avait pas l’impression que c’était le cas des deux universitaires.

Le départ précipité du jaune ramena Clary au moment présent. Avait-elle loupé un détail important pour qu’il se sauve de la sorte? Probablement pas à entendre Roxanne qui détaillait ce qui allait arriver. «Tu le connais bien, dis donc. » C’était plus fort qu’elle : elle se demanda s’il y avait une histoire à connaître entre ces deux moineaux. Si tel était le cas, c’était forcément de l’histoire ancienne puisque la mulâtre insinua que son ami la trouvait de son goût. Cette notion la fit s’étouffer avec son whisky. « Pas aussi bien que tu le penses, » parvint-elle à articuler  au travers de sa toux concernant ce que ça faisait d’attirer le regard des hommes. Elle se cogna la poitrine pour aider à faire passer de l’air. « Tu dois avoir ton propre lot d’admirateurs, non? » La poursuiveuse des rouge était différente de la masse de filles à Poudlard et, avec sa forte personnalité, elle savait se faire remarquer.

Sauf que Roxanne n’avait pas encore lâché la bombe atomique : combien de temps avant que Bellingham ne joue une partie de jambes en l’air avec Rosenbaum? Non, s’il y avait une chance que ça se produise, nuance. Le garçon étant excessivement son genre - au point de se surprendre elle-même maintenant qu’elle ne lui en voulait plus pour le whisky gaspillé et qu’elle le voyait de plus près-, elle préférait l’option du « quand » à celle du « si ».

Ah, mais qu’est-ce qu’elle pensait là, franchement! Le rat de bibliothèque était la dernière à chercher des relations libertines ou ne serait-ce qu’un petit ami. Les études étaient ce qu’il y avait de plus important à ses yeux - après la famille-, trop de distractions nuiraient à ses notes et ça serait tout à fait inacceptable.

Par chance, le retour d’Elyas vint couper l’élan inquisiteur de sa meilleure amie. L’attrapeuse des bleus, quant à elle, osa à peine le regarder. Elle n’avait pu s’empêcher d’inspirer profondément à son arrivée, captant son odeur par la même occasion. Fuir son regard l’amena à fixer ses mains tatouées… Ce qui ne l’aidait pas à retrouver un visage d’une teinte normale. Pourquoi se tenait-il si près pour nettoyer la table?

Plus troublant encore, Roxy avait vu juste pour chaque fait et geste que fit le Londonien. Ça, c’était ce qu’on appelait connaître quelqu’un comme le fond de sa poche!

Aïe, aïe, aïe! Ça ne faisait qu’aller de mal en pire pour la Serdaigle.

- Dix, laissa-t-elle échapper quand elle fut interpellée pour corroborer les propos du cerveau de l’opération Abattre Chang et sa bande.



MAIS MERDE ROXANNE, que lui faisait-elle? Le cerveau de Clarissa avait définitivement rendu l’âme… N’empêche, il fallait qu’elle se rattrape et vite!

- Nous parlions des Feuxfous Fuseboum. Leur intensité est multipliée par dix quand on utilise un sortilège de disparition, de quoi graver la leçon bien profondément dans la mémoire de Chang et compagnie s’ils essaient d’utiliser de la magie pour éclipser les feux avant qu’on en ait fini avec eux.

Toujours dans l’optique de paraître plus décontractée qu’elle ne l’était réellement, la future guérisseuse décida qu'elle prendrait une aile de poulet pour faire comme les autres. Il s’avéra que son voisin de table visait la même. « Oups, vas-y! » Elle en prit une autre en un éclair et se mit un peu dos à lui afin qu’il ne puisse pas trop remarquer son malaise. S’il était un vrai Poufsouffle jusqu’au plus profond de lui-même, elle espérait que l’assiette de nourriture parviendrait à retenir son attention plus que l’empotée qui abusait du whisky.

- Rien de trop grave en termes de dommage collatéral. L’image d’étudiants de la maison reconnue pour sa gourmandise suivant des gâteaux, tels les rats suivant le joueur de flûte, la fit sourire. Enfin, avec la partie noyade en moins, bien sûr. Au pire, ça leur fera quelque chose à raconter à leurs amis le lendemain. Elle haussa les sourcils. Toute ton équipe? Tu n’y vas pas de main morte, Cognard. Rappelle-moi de ne jamais te mettre à dos! Elle marqua une pause. J’espère que t’appeler « cognard » ne te donne pas envie d’en amener au dortoir des Serpentards! Bon, je dois aller au petit coin, je reviens!

L’Irlandaise n’avait pas tant envie de se vider, mais quelques minutes dans une cabine lui permettrait de se sortir de ce cycle vicieux de toujours penser aux commentaires de la rouquine concernant la potentielle attraction mutuelle entre Clary et Elyas. Elle était sur le point de sortir lorsqu’elle entendit quelqu’un d’autre entrer.

- Comment peut-il me faire ça? Il a annulé notre rancard d’après-demain! pleura une fille.

- Non, mais il a du culot, Chang! Flirter autant avec toi pour finalement te laisser tomber comme une vieille chaussette! J’espère qu’il avait une bonne raison!

- Il disait que c’était une urgence pour ses amis Walsh et Tadros, qu’ils avaient besoin de lui.

Les deux inconnues continuèrent de se morfondre pendant ce qui sembla être une éternité pour Clarissa, qui n’osait pas sortir pour les interrompre. Quand elle fut à nouveau seule, elle s’empressa de se laver les mains et quitter les toilettes pour retourner auprès de Roxanne et Elyas au pas rapide.

- Vous ne devinerez jamais ce que j’ai entendu dans les toilettes! Non, pas de son ou de bruit dégoûtant… Une fille se lamentait que son rendez-vous « galant » devant se transformer en nuit, ehm… « d’action » avec Chang. Je sais, tous les goûts sont dans la nature… Dans ce cas-ci carrémant dans le champ, mais passons. Ledit rancard a été annulé parce que Chang devait absolument donner un coup de main à Walsh et Tadros après-demain pour une urgence quelconque! Vous savez ce que ça veut dire? Le serpent se prépare à mordre!

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C’était quoi ce regard qu’elles échangeaient tout à coup? Aile de poulet toujours en bouche, Elyas détaillait ses deux compagnes avec curiosité, notant bien le petit malaise qui s’était soudainement immiscé entre eux.

- Dix…? Répéta-t-il, incrédule, devant cette réponse qui n’avait aucun sens.

Évidemment, le moment présent devait avoir ce petit je-ne-sais-quoi de carrément cocasse, puisque Roxanne fut contrainte de s’exprimer avec un mélange d’hilarité et d’étouffements, la faute revenant évidemment à la maigre viande qu’elle grugeait avec appétit. Son visage mulâtre avait revêtu une teinte cramoisie alors que ses yeux larmoyants détaillaient ses compagnons qui, d’emblée, lui jetèrent des regards un brin inquiets. Évidemment, dès que l’air se remit à circuler librement dans son organisme, la Gryffondor se fit un point d’honneur à confirmer les propos de Rosenbaum, comme quoi ils parlaient bel et bien du plan (lequel n’y croyait pas un traître mot, au final… il connaissait suffisamment Roxy pour savoir quand elle mentait, chose qu’elle faisait très mal d’ailleurs). Sourcil haussé, le blond doutait carrément qu’elles ne parlaient pas de lui pendant son absence et à son scepticisme se mêla une bonne pelletée de curiosité. La Serdaigle se mit rapidement de la partie, prétextant que les Feuxfous Fuseboum voyaient leur intensité augmenter considérablement lorsqu’un sortilège de disparition était utilisé. Mouais… cet état de fait était probable, vu les affiliations de Roxanne avec la boutique familiale des Weasley.Bref, il se contenta de boire sa bière et de manger ses ailes, décidant de passer outre l’attitude étrange de ses amies.

Haussant finalement les épaules, le Poufsouffle jeta l’os de son aile de poulet dans l’assiette conçue à cet effet, puis tendit immédiatement les doigts vers sa prochaine cible… lesquels rencontrèrent la main de Bellingham en cours de route.

- Pardon! Sers-toi!

Ils avaient pensé la même chose. Devant cet excès de politesse de chacun des partis, Elyas se contenta de glousser et de sourire. La blondinette ne semblait pas bien à l’aise en sa présence, il fallait dire qu’ils se connaissaient très peu. Finalement, il décida de se servir, notant la façon dont la jeune femme pivotait légèrement sur elle-même pour lui tourner le dos un tantinet. Hum… Lui en voulait-elle? Pour dire vrai, Elyas ne savait pas trop comment interpréter ce geste… Un peu perplexe. il mordit dans son aile de poulet tout en ramenant son attention vers Roxy, laquelle continuait son élaboration dudit plan. Ainsi, Fred allait s’occuper de Tadros? Rosenbaum nota mentalement l’information, puis haussa un sourcil à nouveau lorsque Weasley lui balança une boutade au sujet de la gourmandise légendaire des Poufsouffle.

- Tssssss… pas forcément, se contenta-t-il de répliquer. Attends… on parle de quel type de gâteau déjà?

Un sourire complice trônait sur ses lèvres. Rosenbaum ne pouvait, en vrai, nier son attirance flagrante pour la nourriture. Encore une chance qu’il ne prenait pas de poids aisément! Autrement, il serait devenu obèse en un rien de temps! De toute façon, nier cet état de fait serait des plus ridicule : c’était assez reconnu que les Jaunes aimaient la bonne nourriture. Par la suite, Weasley s’occuperait de rassembler l’équipe de Quidditch afin de mettre la finale de son plan à exécution : soit foutre une frousse pas croyable à Chang et ses potes à la hauteur des résidences universitaires. En ce qui concernait Elyas et Clarissa, ils allaient servir de leurre pour attirer les deux autres idiots dans le guet-apens, tout simplement. Roxanne ne faisait pas dans la dentelle lorsqu’il était question de vengeance et Rosenbaum se promit, intérieurement, de ne JAMAIS la faire chier.

Visiblement, Bellingham pour sa part, désirait effectivement leur donner une leçon (peut-être plus par envie de participer que par réelle rancune), l’idée d’y inclure une équipe de Quidditch au complet semblait la refroidir un peu. Pour dire vrai, le blondinet était assez d’accord avec elle : Roxy y allait carrément fort cette fois. Mais essayer de lui faire changer d’idées était peine perdue!

- Tiens, Cognard! Ça lui va plutôt bien! Pour ne pas dire que c’est carrément approprié!

Gloussant avec un sourire amusé, Elyas agrippa sa chopine de bière pendant que la bleue s’éloignait pour se rendre à la salle de bain. Portant le liquide alcoolisé à ses lèvres, le jaune jetant un bref regard en direction de l’Irlandaise, juste avant qu’elle ne disparaisse de sa vue. C’était carrément un beau brin de fille… Bien qu’il se garderait de lui faire la remarque, comme ça, ouvertement. Ramenant son attention vers la rouge, le tatoué haussa les sourcils. Assurément, Weasley le détaillait, avec cet air goguenard qu’il lui connaissait si bien!

- Quoi? Fit-il d’un air surpris. Ta bière goûte drôle?

Il prit une gorgée de la sienne, puis s’empressa d’enfourner une aile de poulet dans sa bouche, faisant quelques signes à la Gryffondor qu’il ne pouvait répondre à ses propos, ayant la bouche pleine. Après tout, tout le monde savait qu’il était impoli de discuter lorsqu’on ingérait de la nourriture!

- Je ne vois VRAIMENT pas de quoi tu parles, finit-il par répondre après avoir mastiqué à outrance la maigre chair d’une aile de poulet. Tu aimes bien raconter des âneries et… oh ta gueule, elle arrive! Il avait soufflé ce dernier tronçon de phrase, à la va-vite, à son amie mulâtre alors que l’Irlandaise était en vue.

Elyas se permettait ces familiarités avec Roxanne, puisqu’ils se connaissaient depuis longtemps. De toute façon, ce genre de grossièreté verbale lui était destinée également sur une base régulière, alors ça faisait longtemps qu’ils ne s’en formalisaient plus. Clarissa reprit place à nouveau aux côtés des deux amis, puis s’empressa de leur faire part de sa découverte auditive, dans les toilettes des dames.

- Oh tu sais, on peut entendre bien des choses dans les toilettes… des trucs peu glorieux et souvent odorants...

Un sourire en coin trônait sur ses lèvres alors qu’il jetait un regard vers la rouquine devant lui, les deux amis étant des adeptes puérils de blagues fécales. Évidemment, Bellingham ne put s’empêcher de rabrouer gentiment cette vanne douteuse avant de déclarer avoir surpris une conversation entre deux filles geignant au sujet d’un rendez-vous annulé par Chang en personne. Ce dernier semblait comploter avec ses deux potes pour organiser un truc forcément douteux dans deux jours.

- Ouah, c’est bon à savoir! S’exclama-t-il, levant sa chopine de bière en direction de la Serdaigle, histoire de trinquer avec elle. Ça nous donne deux jours pour tout organiser.

Les verres toquèrent, puis le jeune homme fit de même avec Cognard avant de prendre une grande lampée de sa consommation qui commençait à être plutôt basse. Un air songeur, il grugea un pilon de poulet, se demandant comment ils pourraient mobiliser tout le monde en si peu de temps.

- C’est bête. Si le réseau cellulaire fonctionnait adéquatement ici, on aurait pu communiquer par téléphone ou textos. En quelques minutes, tout serait organisé. C’est le seul inconvénient réel des Pré-au-Lard et Poudlard, fit le semi-moldu avec une petite moue. Puis se rappelant que Weasley était pure, il esquissa un sourire en coin. Pardon, j’avais oublié que tu t’y connaissais que dalle en technologie moldue. Tu as besoin que je t’explique? Ou tu arrives à suivre? Me frappe pas, j’ai une bière dans les mains! Sinon, je t’envoie Clarissa en mode « destruction post-whisky-renversé! »

Forcément, cette boutade allait rester un sacré moment.

- Blague à part, Roxy, ton frère travaille aujourd’hui? La boutique de farces et attrapes est juste à côté, un peu plus loin sur la Grande-Rue, expliqua-t-il à Bellingham. Ça vaudrait la peine d’y faire un tour pour voir ce qui est disponible et pour lui exposer le plan.

Enfin, après, il était hors de question de s’y rendre avant qu’il n’ait terminé sa consommation ET son assiette d’ailes de poulet. Poufsouffle aguerri, la nourriture passait toujours en premier.

- Après, il faudrait en savoir plus sur le plan de Chang, histoire de lui couper l’herbe sous le pied bien comme il faut. Assurément, il va se fermer comme une huître s’il nous voit, Cognard et moi. Tu crois que tu pourrais essayer de lui soutirer les verres du nez, Whisky? Il est con comme ses deux pieds, tu ne devrais pas avoir de mal à le faire parler. Suffit d’un peu de finesse.

Et Dieu seul savait que Roxanne Weasley et Elyas Rosenbaum étaient complètement nuls en finesse. Enfin… Surtout Roxy.

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Retarde le groupe
De tous leurs petits boulots à temps partiels, la pauvre Clarissa avait assurément le pire des trois. Comment pouvait-elle survivre à fréquenter autant la bibliothèque? Certes, elle était chez les bleus, mais personne ne pouvait vraiment aimer les livres à ce point, non? Il fallait être carrément taré pour apprécier leur compagnie toute la journée… Roxanne frissonna de dédain rien qu’à y penser. Juste l’idée risquait de lui causer des cauchemars.

Alors que la nouvelle semblait presque s’étouffer avec sa boisson, Weasley se crispa un brin sur sa chaise. Elle n’avait pas envie de se faire à nouveau accuser d’avoir causé un gaspillage de whisky, mais heureusement, Bellingham avait réussi à ne pas tout recracher. Enfin, de toute façon, elle n’aurait pas vraiment été responsable de cet incident, pas vrai? Bon, d’accord, elle l’avait un peu provoquée, voir beaucoup, mais Clarissa n’avait qu’à apprendre qu’on ne boit pas quand Roxanne parle. Restant vague dans sa réponse, à savoir qu’elle n’appréciait pas tant toute cette attention sur sa personne, l’Irlandaise lui renvoya plutôt le compliment en affirmant qu’elle aussi devait avoir son lot d’admirateurs, ce à quoi la rouge réagit simplement en haussant les épaules.

-De moins en moins, ils ont fini par comprendre, avec le temps, que je ne suis pas agréable à gérer, réplique-t-elle simplement avec un sourire en coin amusé, en pensant pour elle-même « sauf un », mais sa relation avec Lionel était trop récente pour qu’elle passe son temps à en discuter avec n’importe qui.

Roxanne avait dû s’interrompre quand Elyas était revenu, ne pouvant jamais terminer de formuler la question coquine adressée à Clarissa, mais visiblement elle en avait dit assez pour embarrasser grandement sa nouvelle amie, qui ne semblait plus savoir où poser son regard. Alors que la rouge la détaillait pour voir si elle allait noter à quel point elle avait bien prédit les prochains gestes de leur ami jaune, Weasley tira une gorgée de sa boisson en admirant le teint joliment POURPRE de la bleue.

Puis, ce fut à son tour de presque s’étouffer avec sa gorgée, alors que, visiblement toujours confuse, Bellingham avait répondu « dix » en rapport à sa question précédente, puis s’était empressé d’expliquer autre chose à propos des Feuxfous Fuseboum pour justifier son chiffre envoyé de la sorte, que le pauvre Rosenbaum ne pouvait pas comprendre. Sur sa chaise, la rouquine avait posé sa boisson et devait faire des pieds et des mains pour cacher son hilarité, cachant son sourire derrière un morceau de poulet bourrée de sauce qu’elle ne mangeait pas, mais ne parvenant pas à dissimuler le tressautement de ses épaules. Pour autant, elle ne pouvait détacher son regard de son vieil ami, parce que son expression perdue et confuse valait son pesant de gallions et qu’elle voulait graver cette image dans son esprit à tout jamais. D’ailleurs, leur réaction à tous les deux après s’être effleuré la main était encore plus délectable, et Roxanne du s’essuyer subtilement (not) les yeux parce qu’elle pleurait de rire devant le ridicule de la situation.

Il fallait toutefois revenir au plan, ce qu’elle fit s’attirant une protestation (veine) d’Elyas concernant le risque pour les Poufsouffle, ainsi qu’une réaction surprise de Clarissa du fait qu’elle impliquait toute son équipe de Quidditch. Quoi, avait-elle peur de passer pour une traître parmi les siens en traînant avec trop de rouges? Fallait y penser avant de tenir compagnie à Roxanne Weasley, la capitaine de Gryffondor, que ses membres suivraient même si elle se jetait en bas d’un pont. Bon, à condition d’avoir leur balai à la main bien sûr!

-Ils m’en voudraient s’ils avaient vent de tout ça après que ça se soit passé et que je ne les aies pas invités, lui réplique-t-elle tout simplement avec un air toujours aussi amusé, mais pas pour les bonnes raisons.

Bellingham l’avait appelée par son nouveau surnom, un peu bête puisqu’elle était poursuiveuse et non batteuse, mais elle en saisissait bien le sens profond alors ça ne l’embêtait pas trop, et Rosenbaum avait semblé l’adopter aussi de toute façon.

-Merci Fluffy, de ta part, je le prend comme un compliment, ajoute-t-elle avec un sourire en coin de circonstances.

Après tout, elle-même leur avait attribué les leurs, alors ce n’était qu’une douce vengeance qu’elle n’allait certainement pas relever. De toute façon, c’était vrai qu’elle était plutôt… fonceuse. Et dangereuse. Oui, ils pouvaient bien l’appeler Cognard autant qu’ils le voudraient finalement!

-Mais en voilà une bonne idée! Lâcher des cognards fous dans la résidence, merci Whisky! crie-t-elle alors que la bleue se sauve pour aller se vider la vessie.

Ayant repris depuis un bon moment le contrôle de son hilarité, Roxanne s’était remis à boire et manger, mais sans cesser de regarder son copain avec un drôle d’air, du genre de « je sais un truc que tu ignore », ce qui attira nécessairement une remarque d’Elyas, qui voulait savoir ce qui se tramait dans sa tête, bien sûr. Normalement, Weasley aurait opté pour la solidarité féminine et se serait fermé la gueule, mais en ce qui concernait son meilleur ami, il n’y avait pas de filtre… ou presque pas.

-Vous allez baiser tous les deux, ma boule de cristal me l’a dit, affirme-t-elle avec son manque de tact habituel, les yeux fermés et deux doigts (plein de sauce) pressés sur ses tempes comme pour mimer une intense concentration. Vous vous voulez tous les deux comme pas possible, et vu le temps qu’elle met à revenir, je ne suis pas certaine qu’elle soit juste aller pisser, si tu vois ce que je veux dire… poursuit-elle en exagérant son ton de voix pour imiter les vieilles voyantes ridicules qui voulaient se donner des airs mystiques.

La jeune femme se fait toutefois interrompre dans son allusion complètement déplacée alors que Clarissa revenait, leur racontant une conversation qu’elle avait surprise aux toilettes, pendait qu’elle se jouait avec… à moins qu’elle ait vraiment simplement pissé, qui sait? Roxanne avait gloussé en jetant une œillade de circonstance à Elyas après un commentaire peu ragoûtant sur ce qu’on pouvait entendre dans les salles de bain, très friande de ce genre d’humour à la con qui avait pourtant tendance à couper l’appétit d’autrui, mais certainement pas de ces deux-là. Bref, apparemment, Chang planifiait un coup pour dans deux jours, mais cela ne sembla pas ébranler le moindre du monde la rouquine, qui haussa simplement des épaules.

-Si on y met toute la gomme on sera prêts demain, ce n’est pas pour rien que je fais appel à l’équipe.

Weasley roula des yeux vers le plafond lorsque Rosenbaum maudit l’absence de téléphones pour communiquer rapidement. Il y avait plein de sortilèges pour obtenir un effet similaire, quel amateur il faisait là. Puis, elle fronça les sourcils et lui jeta son os de poulet dans la tronche en grommelant lorsqu’il fit une remarque sur son absence de connaissances moldues.

-Hé, je ne suis pas idiote non plus, ne t’en déplaise, Fluffy! Je sais très bien ce qu’est un téléphone, merci beaucoup, tatie Granger m’a tout expliqué, précise-t-elle avec une fierté non dissimulée en rappelant, comme elle se plaisait à le faire beaucoup trop souvent, qu’elle était de famille avec la Ministre de la Magie. Et oui, Fred est au boulot, je m’occuperai de lui glisser quelques mots sur le plan pendant que vous regarderez le magasin, et n’oubliez pas : sky is the limit, faut bien que ça serve à quelque chose les rabais employé, hein, ricane-t-elle en jetant un regard amusé à Elyas, dont elle abusait régulièrement du sien.

Quoi que dans son cas, il s’agissait de gratuité d’employé, car en tant que fille du propriétaire… bah, elle avait accès à tout ce qu’elle voulait, quand elle le voulait, tout simplement. Vidant son verre d’un trait pour signifier qu’elle était prête à partir, Roxanne eut un soupir découragé en voyant que son ami était encore loin d’avoir fini de manger, et du coup il causait encore.

-Ça c’est s’il a encore le courage de s’en prendre à nous après ce qu’on lui réserve, réplique Roxanne, qui avait bien l’intention de frapper la première, ce dont je doute. Chang a moins de courage que je n’en ai dans mon petit doigt, mime-t-elle en agitant l'auriculaire droit en l’air justement, pour appuyer son propos. Mais si on veut être prêts avant lui, faudrait que tu te grouille Fluffy, tu retarde le groupe! Tu ne peux pas aller te chercher un contenant pour emporter? Y a des préparatifs à faire, et je ne me tape pas tous le boulot hein!

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Pourquoi la sorcière avait-elle cru pouvoir annoncer ce qu’elle avait découvert dans les toilettes sans avoir de réplique douteuse de la part de ses nouveaux acolytes? C’était trop facile quand on parlait de salle de bain. Elle s’abstint de commentaire et roula plutôt des yeux. Elle apprendrait avec le temps que les deux meilleurs amis avaient un ÉNORME faible pour les blagues fécales et qu’il était inévitable qu’ils en rient comme des gamins si le sujet était mis sur la table.

Pour l’instant, cependant, Clary devait partager l’information somme toute assez pertinente qu’elle avait acquise. Le groupe ne disposait plus d’une quantité de temps infinie pour fignoler leur plan (c’est-à-dire celui de Roxanne)... Il avait 48 heures tout au plus.

La Serdaigle leva machinalement son verre pour trinquer avec ses deux camarades, légèrement surprise par l’attitude confiante de la rouquine. Celle-ci devait avoir l’habitude d’organiser des trucs d’envergure pour qu’un tel délai serré ne la dérange pas le moindrement. Dans tous les cas, ce n’était pas à la Gryffondor que s’appliquait l’adage : « Revenge is best served cold. »  puisqu’elle ne laisserait pas l’affaire refroidir avant de se mettre en action. L’ivrogne désignée du groupe se pencha vers le Poufsouffle pour lui murmurer : « Ça lui arrive à quelle fréquence de faire des blagues de ce genre? » Un coup d’oeil en direction du garçon, leur proximité et cette fichue moue adorable lui rappelèrent pourquoi elle s’était sauvée aux toilettes l’espace de quelques minutes : elle surchauffait!

La huitième année se redressa brusquement sur sa chaise. Elle inspira profondément. Elle était incapable de manger une autre bouchée. « C’est de la sauce que tu as sur les tempes R… ? » Elle s’interrompit afin d’écouter Elyas parler de cellulaires et de textos. Elle fronça les sourcils… Puis se rappela ses cours d’étude des moldus à Ilvermorny.

- [...] [J]e t’envoie Clarissa en mode « destruction post-whisky-renversé »!

- Hé! riposta-t-elle, quelque peu froissée par le rappel. Hmph!

Les bras croisés, l’Irlandaise laissa les deux amis continuer l’élaboration du plan. Elle leva le nez à l’animagus qui lui expliquait où se trouvait le commerce des Weasley, feignant être rancunière pour avoir ramené le débâcle du whisky dans la conversation. Elle aurait été plus convaincante si elle ne souriait pas des yeux. Sourire qui se transforma presque en admiration envers la mulâtre et son lien familial avec Hermione Granger. En bonne Serdaigle, Bellingham admirait l’intelligence de cette dernière. Elle espérait lui arriver ne serait-ce qu’à la cheville en termes de connaissances. Ah, mais là n’était pas le moment de rêver!

- J’en déduis que c’est notre prochain arrêt?

Évidemment que le trio se dirigerait là dès que l’assiette d’ailes de poulet serait vide. C’était déjà le cas pour son verre de whisky. Elle soupira.

- J’ai promis de me dévouer à la cause, non? Je ferai appel à mon charme « indééééniable » pour faire parler Chang. Elle était nullement convaincue de la qualité théorique de son talent de séduction… Sauf que qui ne tentait rien n’avait rien. Vous n’avez qu’à me dire dans quel coin il traîne et je m’occuperai du reste demain matin. Quant au courage de la rouge, ça ne faisait aucun doute qu’elle en avait à revendre! Pas besoin de me convaincre, j’ai vu ce dont tu es capable sur le terrain, fit-elle à l’intention de la poursuiveuse avec un sourire en coin.

Cognard enchaîna en critiquant la lenteur avec laquelle Elyas consommait sa nourriture… Tandis que ce dernier faisait fi de son commentaire et continuait à boire et à manger à son rythme. Il devait en avoir l’habitude.

- Au pire, Fluffy peut nous rejoindre à la boutique? En bon garçon, il devrait être capable de retrouver son maître. Le jeune homme n’était pas le seul à pouvoir rigoler avec les événements du jour. Quant à moi, je suis prête à partir. Elle appuya ses propos en se levant. Ouvre la voie, Cognard! À tout à l’heure, lança-t-elle un peu plus maladroitement au seul garçon à leur table. Merci pour le verre.

Les deux athlètes quittèrent Les Trois Balais en laissant leur troisième mousquetaire terminer son encas. Tout au long du trajet, Clarissa refusa d’aborder le sujet de son attirance pour le bad boy tatoué sous prétexte qu’il valait mieux se concentrer sur leur mission. Elle redirigea constamment la conversation vers les produits de Weasley Farces et Attrapes. « Chouette boutique, » déclara-t-elle une fois sur place. « Enchantée, Fred, » fit-elle après avoir été présentée au frère de Roxy. « Je vous laisse discuter. »

En tout cas, ce n’était pas les gadgets qui manquaient ici! La sorcière était en train d’étudier les plumes autoencreurs avec intérêt quand elle eut conscience que le blondinet les avait rejointes. « Par ici! » Elle lui envoya la main. « Je crois que ça va de bon train, leur affaire. » Elle désigna les deux Weasley du menton. Elle continua son exploration de la marchandise mise à leur disposition. Ce n’était pas évident de savoir où poser les yeux quand il y avait un tel éventail d’options. « Tu sais ce que fait ce tr… » commença-t-elle à demander en prenant un truc noir qui ressemblait à un étrange klaxon. Ce fut une grossière erreur puisqu’il s’agissait d’un leurre explosif, qui se mit aussitôt à faire le pire vacarme qu’elle ait jamais entendu, en plus d’envahir le commerce de sa boucane noire. Elle plaqua ses mains sur ses oreilles. « QUELLE EST CETTE HORREUR!? » hurla-t-elle pour se faire entendre tout en toussant entre ses mots.

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Bon… cet os de poulet qu’il s’était récolté en pleine tronche était assurément mérité, il ne le niait en rien! Fier de sa boutade, le blondinet continuait de sourire malgré tout, heureux que sa réplique ait fait mouche. Bon après, l’Irlandaise semblait avoir légèrement mal pris ses propos, puisqu’elle croisait ses bras sur sa poitrine d’un air boudeur. Fort heureusement, si sa bouche exprimait une moue courroucée, ses très jolis yeux, eux, cachaient très mal son amusement profond. Ainsi, Elyas se contenta de sourire alors que son amie se faisait un PLAISIR de ramener sur le tapis ses liens familiaux l’unissant avec la ministre de la Magie.

Écoutant les propos de ses compagnes alors qu’il prenait une énième gorgée de bière, Rosenbaum continua de manger son encas tranquillement alors que Roxy vidait sa consommation en un trait. Évidemment, cette dernière ne put s’empêcher de critiquer le jeune homme, puisqu’il prenait son temps pour déguster son repas. Pour toute réaction, le jaune leva les yeux au ciel et fit un geste du revers de la main, comme s’il tentait de chasser une mouche désagréable.

- Pas de quoi s’affoler, y a pas le feu… Marmonna-t-il, visiblement habitué à ce genre de remontrances venant de la part de sa meilleure amie. Et puis, je me vois très mal manger mes ailes de poulet sur la route. Ne t’en déplaise, je ne suis pas répugnant au point d’en mettre partout comme toi!

De par cette boutade, il faisait allusion au front de son amie, encore barbouillé de sauce rouge orangé. Évidemment, il se garda bien de préciser sa pensée, désireux de la voir se balader ainsi jusqu’à la nuit des temps. Abondant dans le sens de la Gryffondor, la Serdaigle suggéra qu’elles partent toutes les deux devant, permettant ainsi au Poufsouffle de terminer son repas tranquillement, puisqu’il n’aurait qu’à les rejoindre au moment où il le jugerait opportun. Hochant de la tête, Rosenbaum approuvait l’idée de Bellingham, voyant en ces paroles une sagesse qui était jusqu’alors inconnue de Weasley.

- Je sais très bien où est la boutique de ton frère, Roxy, fit-il en prenant une lampée de bière. Clarissa a raison. Partez devant, je vous rejoins. Eh oh! Trouver son maître, on se calme tout de même! Ne mets pas de telles idées dans la tête de Roxy, elle va te prendre au sérieux! Fit-il avec un soupçon de reproche, lequel n’était en vérité pas réellement assumé.

Une fois debout, la blondinette suivit la rouquine, le remerciant pour le verre au passage. À ces propos, le Londonien hocha de la tête en sa direction… ne la quittant pas du regard tant qu’elle fut dans son champ de vision. Cette fille… ouf. Poussant un soupir, Elyas agrippa la prochaine aile de poulet et mordit dans sa chair délicieusement croustillante. Alors qu’il se délectait toujours autant, il laissa ses pensées vagabonder en direction du plan qu’ils tentaient de mettre en place… Puis les propos tenus plus tôt par Roxy envahirent son esprit, laquelle avait insinué que l’Irlandaise s’était éclipsée plus tôt pour… enfin… évacuer la pression aux toilettes. Foutaise! La joueuse de Quidditch disait une telle chose pour se foutre de sa gueule… Et pourtant… cette image mentale fit naître une explosion de papillons dans son ventre. Était-ce possible que… naaaaan, n’importe quoi!! Still…

« Vous allez baiser tous les deux, ma boule de cristal me l’a dit », avait dit la mulâtre, sourire taquin au visage. Oh merde, il ne pensait qu’à ça maintenant!! Agrippant sa chopine de bière, il la vida en une rasade, tentant de calmer son esprit vagabondeur.

- Eh merde, vas chier Roxy… Souffla-t-il du bout des lèvres.

Il aurait du mal à voir Clarissa autrement, maintenant! Et dire que cette image mentale indécente ne lui faisait pas plaisir était un réel mensonge. Il… Il en avait envie. Essuyant ses mains sur le torchon devant lui, le jeune homme de 19 ans se passa une main au visage, à la fois exaspéré par ses propres fantasmes et sa crédulité évidente à croire tout ce que son amie lui disait… comme un con. Terminant donc son repas plus rapidement qu’initialement escompté, le Poufsouffle se figea sur place… réalisant que ses deux amies avaient quitté sans régler la facture. Parce que ouais, on payait APRÈS avoir consommé, pas avant! Ah ouais… Le rabais employé, hein… Il s’était fait avoir comme un débutant… Toutefois, bonne poire qu’il était, Elyas agrippa la vaisselle sale et alla la porter en cuisine, réglant le compte final au passage.

Les mains dans les poches, le Poufsouffle se dirigea nonchalamment vers la boutique de farces et attrapes, poussant la porte devant lui et faisant tinter le carillon d'accueil. Immédiatement, son regard vert clair repéra la magnifique jeune femme à la chevelure blonde qui, d’emblée, lui faisait signe. Attiré comme un aimant, il se dirigea directement vers elle, notant au passage Cognard qui était en pleine discussion très enjouée avec son frangin. D’un mouvement de main, le blondinet fit signe à sa meilleure amie pour signaler sa présence, puis s’arrêta aux côtés de la Serdaigle… avant de la dévisager comme un con… encore. « Vous allez baiser tous les deux, ma boule de cristal me l’a dit. Vous vous voulez tous les deux comme pas possible, et vu le temps qu’elle met à revenir, je ne suis pas certaine qu’elle soit juste aller pisser, si tu vois ce que je veux dire… » Ces propos tenus par Weasley plus tôt résonnaient dans son esprit comme un écho presque malfaisant. Posant son regard sur la Serdaigle, Rosenbaum la détailla avec insistance pendant un instant, réalisant à peine qu’il avait l’air complètement ridicule et/ou obsédé, tout dépendant de comment on interprétait le tout.

Sortant de sa torpeur alors que Clarissa se saisissait d’un objet en forme de klaxon, le blondinet voulut la mettre en garde :

- Fais gaffe avec ça, c’est un leurre expl…

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que la jeune femme activa l’engin qui, instantanément, se mit à faire un boucan du diable. Portant naturellement les mains à ses oreilles, Elyas recula d’un pas lorsque le leurre explosif heurta le sol, émettant - en plus du vacarme totalement incroyable - une fumée épaisse, noire et étouffante.

- UN LEURRE EXPLOSIF!! Cria-t-il en réponse à Bellingham, tentant de couvrir le bruit infernal. L’objet se mit à se mouvoir à travers la boutique, continuant de répandre sa fumée nauséabonde et son vacarme épouvantable. NE RESTE PAS LÀ!!

Relâchant son oreille gauche avec une grimace endolorie (son pauvre tympan…), Rosenbaum agrippa le bras de la Serdaigle et l’attira rapidement à sa suite pour s’éloigner de l’objet qui continuait de faire ce pour quoi il avait été créé. Bien évidemment, les deux Weasley s’étaient précipités à travers la fumée noire pour arrêter l’objet épouvantable alors que le Londonien traînait sa nouvelle amie vers l’entrée de la boutique, loin de la boucane étouffante. Au bout d’un moment qui leur parut une éternité, le leurre explosif fut enfin arrêté.

- On t’a jamais dit de ne pas toucher ce qui est en boutique? Fit-il à l’intention de l’Irlandaise, alors que ses tympans douloureux émettaient un sifflement typique qui cesserait graduellement au fil du temps. « On regarde avec les yeux, pas avec les mains », comme me disait ma mère.

Au bout d’un moment, les deux Weasley refirent leur apparition et Elyas put noter sans mal l’air exaspéré du propriétaire des lieux… et avec raison. Si ça se trouvait, ce n’était pas la première fois que l’un des pièges s’activait en boutique, mais la marchandise était principalement pour vendre, pas pour être utilisée à tout vent, en plein magasin.

- Pardon, Fred, fit d’emblée Elyas. C’est ma faute. J’ai voulu faire mon frimeur et montrer à Clarissa ce qu’était un leurre explosif… Je pensais pas que j’allais l’activer par mégarde. Je peux débourser le prix du leurre si tu veux…?

Pourquoi prenait-il le blâme? Il ne le savait pas trop. Parce qu’il était gentil? Peut-être un peu naïf? Poufsouffle, quoi! Clarissa était nouvelle à Poudlard… Il ne voulait surtout pas qu’elle parte du mauvais pied avec les individus peuplant Pré-au-Lard, surtout pour un bête accident. Il connaissait bien Fred Weasley, alors les chances de recevoir des remontrances étaient plus minces. Une tape sur les doigts, tout au plus.

- Je dis ça, je dis rien, mais je crois que de la poudre d’Obscurité Instantanée pourrait être utile, vous croyez pas? Balança-t-il soudainement pour changer de sujet alors qu’il s’approchait de la boîte contenant la poudre noire comme l’encre. Histoire d’éviter que les potes de Chang rappliquent… Oh mince, des Pousses-Rikikis! Un rictus amusé se glissa sur ses lèvres. Ça, j’ai envie d’en prendre juste pour les enquiquiner davantage, post-coup monté!

Agrippant le pot rempli de petits bonbons verts, Elyas gloussait comme un gamin. De quoi bien faire chier (ou pas en fait!), Chang et ses potes au quotidien!

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Explosion
Était-ce vraiment un compliment que venait de lui faire Clarissa? Il faudrait qu’elle la prévienne de ne pas lui en faire trop si elle voulait continuer de passer dans les cadres de porte! Et accessoirement ne pas rendre Elyas vert de jalousie… C’était évident qu’il en pinçait pour elle, le bougre, même s’il ne semblait pas conscient de la chose lui-même.

Le Poufsouffle grogne qu’il n’y a pas le feu et continue de manger tranquillement, refusant d’emporter son restant d’ailes de poulet pour plaire à la Gryffondor, pressée de se mettre en action, comme toujours. La jeune femme fronce toutefois les sourcils lorsqu’il mentionne qu’elle s’en est mis partout… et se rappelle soudaine que la Serdaigle avait mentionné un truc à propos de « sauces sur ses tempes » un peu plus tôt, mais avait été interrompue avant de terminer sa phrase. Dans le doute, Roxanne s’empara d’un linge qu’elle frotta contre son visage, et marmonna quelques jurons bien sentis lorsqu’elle l’inspecta pour y découvrir une tonne de sauce.

-Eh ben, merci pour l’avertissement, soupire-t-elle d’un ton cassant, même si elle n’avait jamais eu bien peur du ridicule. Ah, ben en voilà une bonne idée Whisky! On décolle alors, tu nous rejoindras plus tard Fluffy! s’esclaffe la rouquine en passant sa main dans les cheveux d’Elyas comme on caresse un chien, rigolant à la remarque de Clarissa. Ça c’est un bon toutou… roucoule-t-elle, moqueuse, avant de guider la nouvelle vers la sortie.

Le plan de Bellingham lui plaisait surtout parce qu’elles se sauvaient sans payer, ce à quoi Rosenbaum ne sembla même pas réagir. Weasley gloussa dans sa tête en s’imaginant la tronche que son ami ferait lorsqu’il réaliserait qu’il était coincé à payer toute l’addition par lui-même. Il était trop naïf, c’était d’un charmant!

Alors qu’elles se baladaient sur la rue passante de Pré-Au-Lard, Roxanne tenta à plusieurs reprises de revenir sur leur conversation un peu plus tôt, au cours de laquelle Clarissa avait admis attribuer un « 10 » à ses probabilités de se taper Elyas. Toutefois, la brillante Serdaigle parvint à chaque fois à détourner la conversation… enfin, non, elle faisait juste l’ignorer et lui tendre des perches auxquelles Roxanne était incapable de résister. Parler de la boutique de son père était une passion, et la rouquine était innarrêtable lorsque lancée, si bien qu’elle expliqua de long en large l’historique et les plus grandes créations des jumeaux Weasley pendant la majorité du court trajet qui les menèrent à la boutique de farces.

-Tiens, Whisky, je te présente l’énergumène qui me sert de frère, lâche cruellement Roxanne en regardant Fred, lequel lui réplique de la même façon, l’insultant avec le sourire avant d’ébouriffer affectueusement ses cheveux. Je t’en prie, va , regarde et peut-être que ça te donnera des idées pour le… plan… ajoute-t-elle d’un ton mystérieux en se tournant justement vers son frangin pour lui exposer celui-ci, en long et en large.

Alors qu’elle discute avec son aîné, lequel l’aide à élaborer des détails et lui confirme qu’il mettra toute l’équipe au courant pendant que le petit trio disparate commence les préparatif, Roxanne voit (enfin!) Elyas arriver, l’air un peu rêveur alors qu’il lui adresse un simple signe de main en rejoignant la jolie Clarissa. Tout en portant attention au propos de Fred, la capitaine de Gryffondor ne peut s’empêcher d’observer le duo blond par-dessus l’épaule de son frère. Puis, ses yeux s’agrandissent de stupeur, et elle s’apprête à crier « attention » alors qu’elle peut clairement voir la Serdaigle actionner par mégarde un leurre explosif. Le Poufsouffle aussi a tenté de l’en empêcher, mais trop tard, l’engin se met à leur casser les oreilles et remplir la boutique de fumée noire.

La cadette Weasley peut entendre distinctement son frangin jurer, et elle le suit pour tenter d’attraper le bidule et le faire taire. Heureusement, ils ont pas mal d’expérience dans ce domaine (ce n’est pas la première fois que des « accidents » de ce genre arrivent au magasin alors qu’ils y travaillent) et l’engin hurleur est rapidement désamorcé. L’instant d’après, un autre employé de la boutique actionne un « airspirateur » qui avale toute la fumée, et va le vider dehors. Bientôt, il ne reste plus aucune trace de l’incident, sauf l’air coupable de Bellingham et les ricanements de quelques clients amusés.

Face à l’air exaspéré de Fred, Elyas s’empresse aussitôt de… s’excuser! Roxanne ne peut retenir un sourire goguenard en dévisageant son ami avec l’air de celle qui ne manquera pas de se souvenir de ce moment pour le lui rappeler à la moindre occasion! Le blondinet prenait le blâme pour leur très nouvelle amie… si ce n’était pas un béguin mortel ça, elle ne savait pas ce que c’était! Choisissant de ne pas corriger le mensonge de Rosenbaum, Weasley lui adresse toutefois un regard qui confirme qu’elle a tout vu et qu’elle en est très amusée. Évidemment, le frangin roux se contente des excuses du Poufsouffle sans exiger de paiement pour l’incident, et il file servir quelques clients.

Visiblement embarrassé, Elyas cherche par tous les moyens à changer l’attention sur autre chose, mais Roxanne ne cesse de le fixer avec la même expression, son regard lourd de sous-entendus devant certainement lui brûler la nuque. Sans un mot et fixant toujours son ami avec un sourire de circonstance, Weasley met dans un sac les produits dont ils auront besoin, incluant la poudre d’obscurité et les pastilles vertes sélectionnées par Rosenbaum. C’était à son tour d’utiliser son « rabais employé »… c’est-à-dire partir avec des trucs sans payer.

-Bon, il y a d’autres choses que vous voulez faire exploser, ou on est prêt à mettre le plan en branle? lâche-t-elle avec sarcasme sans même jeter un regard à Clarissa, ne lâchant pas Elyas des yeux… et sans se départir de son sourire moqueur. Whisky, t’as jeté un œil à la section cosmétique? Tu pourrais peut-être y repérer un truc qui t’aiderait à charmer Chang… pas que tu en aie vraiment besoin d’aide à ce niveau-là, remarque… Qu’est-ce que t’en penses, Fluffy?, insiste-t-elle en lui fichant une petite bourrade sur l’épaule.

Oh non, elle ne manquait pas une occasion.

Codage par Libella sur Graphiorum

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Clary essayait autant que possible de vivre une vie sans regrets et elle croyait généralement bien réussir dans la poursuite de cet objectif. En revanche, elle l’avait carrément échappée cette fois-ci. On pouvait facilement et indéniablement parler de lamentable échec en ce qui concernait son soudain intérêt pour un leurre explosif, lequel elle avait cueilli dans sa main sans prendre la peine de se renseigner sur cet engin du diable. Elle avait sous-estimé la puissance des gadgets vendus par la famille Weasly et elle payait désormais un lourd tribut pour cette erreur.

… Ainsi que le reste des occupants de la boutique de farces et attrapes.

En tout cas, ce n’était pas avec cette bévue qu’elle se ferait de nouveaux amis! Toute l’attention était tournée vers les deux blondinets, qui se criaient après dans leur coin de magasin. « QUOI? UN BEURRE PLUS OISIF!? » Ça ne pouvait pas être ça… Le klaxon ne ressemblait en rien au divin aliment qui rehaussait toute recette dans lequel on l’incorporait. Quoiqu’en tant que représentant des jaunes, il y avait toujours la possibilité que ce soit relié à de la nourriture. En même temps, difficile de communiquer de façon cohérente quand il y avait un tel tintamarre pour leur écorcher les tympans.

Par chance, l’animagus avait plus de jugeote qu’elle et il l’entraîna plus loin de l’objet infernal qui allait certainement hanter ses rêves dans les jours - voire les semaines - à venir. La Serdaigle se tint près de lui comme si ce simple fait la protégerait du désastre que subissaient ses tympans et ses poumons. Elle était si traumatisée par ce qu’elle venait de vivre qu’elle n’osa même pas faire un pas de côté une fois que la fratrie rousse eut terminé de gérer la catastrophe. Elle se frotta les oreilles en se demandant si elle parviendrait à ne plus entendre cet abominable vacarme un jour.

- Je ne pensais pas qu’un truc aussi dangereux serait laissé librement sur une tablette! se défendit-elle d’un ton qui se termina plus en gémissement qu’une réelle plainte. Ces machins devraient être rangés dans une armoire verrouillée à clé…

Les sourcils froncés, l’universitaire ne put s’empêcher de penser qu’Elyas était en plein le genre de bonbon qu’elle préfèrerait regarder avec les mains qu’avec les yeux… Ce qui provoqua immanquablement une bouffée de chaleur chez elle.

L’Irlandaise essaya de se faire petite alors que Fred et Roxanne venaient les rejoindre sur le pas de la porte. Elle se doutait bien qu’on n’avait guère apprécié le dégât causé par sa maladresse. Elle déglutit en s’imaginant sans peine recevoir une dégelée. Elle-même aurait vu rouge si les rôles étaient inversés. Elle triturait l’ourlet de son uniforme en se questionnant quant à quelle façon entamer sa longue et plate excuse aux propriétaires… quand Fluffy le fit à sa place.

Clary se tourna vivement vers lui, de la confusion plus qu’évidente dans les yeux. Il n’avait en rien tenté de l'impressionner et il n’était définitivement pas la cause de ce cauchemar. D’un autre côté, elle n’était pas sans comprendre qu’il essayait de lui éviter de sérieux ennuis… Ce qui était extrêmement sympathique en soi. Ça la touchait qu’il se « sacrifie », voire qu’il offre de débourser des gallions pour une gaffe qu’il n’avait pas commise. Elle jeta un coup d’oeil à Fred, qui serait l’ultime juge de leur sentence. Il devait être bon ami avec Elyas puisqu’il laissa tomber toute cette histoire sans rien demander de plus.

Ça, alors! La joueuse de Quidditch était bouche-bée. Elle tenait à remercier son compagnon de lui avoir évité le pire, mais elle semblait réduite au silence. Son cerveau ne devait pas avoir terminé d’assimiler tout ce qui venait de se passer. Elle ne sortit de sa torpeur que lorsqu’il fut question de terminer la sélection des pièges à utiliser pour leur revanche contre Chang et cie. Enfin, la revanche de Cognard et Fluffy, Whisky ayant été embarquée contre son gré.

Bellingham fit mine de s’intéresser à la poudre d’obscurité à défaut d’avoir quelque chose de pertinent à ajouter à la conversation. Elle se retint toutefois d’approcher ses mains du présentoir. Mine de rien, elle avait appris sa leçon, hein! « Des quoi? » Elle lut le descriptif du produit et fronça le nez. Elle ne partageait clairement pas la même fascination avec la fin de chaîne digestive que ses compagnons. Elle regarda furtivement en direction de Roxanne afin de savoir ce que celle-ci pensait de tout ça, mais fut davantage interloquée par son sourire qui ne semblait pas être en lien avec leurs emplettes. Il s’était passé quelque chose entre les deux meilleurs amis, mais elle ne savait pas quoi… Ce qui la chicotait.

- Ne me dis pas qu’il y a d’autres engins explosifs dans cette…

Nul besoin d’être Einstein pour comprendre que la réponse à sa question interrompue était : oui. L’universitaire avait beaucoup de rattrapage à faire pour se familiariser avec ce qui était bien connu des sorciers du coin… Heureusement, elle n’avait jamais été du genre à reculer devant un défi. Elle se retrousserait les manches et apprendrait assez vite ce qui était important de connaître.

- Il y a une section cosmétiques? Elle cligna des yeux, incrédule. Elle eut soudainement un doute en se rappelant le but premier du commerce dans lequel elle se trouvait… Est-ce que je vais me transformer en troll si j’utilise ce maquillage? Je n’ai pas particulièrement envie que mes paupières se collent ensemble ou qu’il me pousse un tas de verrues…

L’attitude de la Gryffondor la rendait méfiante. Qu’est-ce qui lui disait que la mulâtre se priverait de lui faire un mauvais tour simplement parce qu’elle l’aidait à en jouer un à quelqu’un d’autre? Elle chercha un indice dans le regard du Poufsouffle, ayant l’impression qu’il serait moins subtil si on tentait réellement de lui faire une farce. Sa drôle d’expression acheva de la mettre sur ses gardes.

- Je crois que ça va aller… Je devrais avoir un truc ou deux chez moi. Quoiqu’on pouvait se questionner sur la date de péremption desdits produits puisqu’ils n’avaient pas été utilisés depuis une éternité. Je reviens. Elle s’empressa de récupérer une plume autoencreur, qu’elle paya auprès de Fred et revint auprès de ses nouveaux amis. Bon, que pouvons-nous préparer ce soir et qu’est-ce qui peut attendre à demain? Elle se dirigea naturellement vers la sortie et tint la porte pour ses complices. Une fois à l’extérieur, elle ajouta tout bas à l’intention du seul garçon de leur trio : Merci pour tout à l’heure, en passant. Je t’en dois une.

Clary échappa à cet instant sa plume, qu’elle avait maladroitement tenté de ranger tout en marchant. « Oups. » Elle se pencha afin de reprendre sa plus récente acquisition et fut surprise de constater que ses deux mousquetaires avaient disparu. Elle les chercha des yeux et finit par les trouver tapis dans une ruelle, lui faisant plein de simagrées. Leurs signaux peu subtils la poussèrent à tourner la tête dans la direction qu’ils pointaient et son regard se posa sur un Asiatique… Qui lui envoya un sourire clairement destiné à la charmer. Près de lui se trouvaient deux garçons qu’elle se souvenait avoir aperçu dans la Forêt interdite.

Eh merde, c’était le trio ennemi. Le chef de bande devait être « l’illustre » Chang. Comble de malchance, celui-ci était fixé sur elle tel un missile atomique sur sa cible. Il fallait croire que c’était maintenant qu’elle devait passer à l’action!

Le rat de bibliothèque se gratta la nuque. Elle « étudia » les enseignes des divers bâtiments en se mordillant la lèvre inférieure. Elle afficha une mine totalement déconfite et s’approcha timidement des Serpentards. Elle s’excusa de les importuner, mais elle ne se souvenait plus du chemin pour retourner à son dortoir. C’était une des premières fois qu’elle s’aventurait dans le quartier seule et elle avait perdu ses points de repères… Pauvre jeune fille arrivant - presque - tout droit des États-Unis qu’elle était. Son accent poussa naturellement Chang à la questionner sur ses origines. De fil en aiguille, elle vint à se faire inviter à un rencard… Après s’être plaint de la « mauvaise gestion » de Weasley Farces et attrapes où on avait porté atteinte à ses tympans avec un machin ressemblant à un klaxon. Elle en ajouta une couche en prétextant en avoir marre de leur comportement immature, elle qui devait déjà se coltiner Roxanne sur le terrain de Quidditch.

Bon, l’Irlandaise n’avait pas spécifié que l’incident du leurre explosif était entièrement de sa faute… Ni qu’elle ne détestait pas la rouquine… Car ça n’aurait pas servi sa cause. Ce qu’on ne savait pas ne faisait pas mal, pas vrai?

Ces brefs commentaires à l’encontre des Weasley était ce qui avait fini de gagner le coeur de l’Asiatique. Malheureusement, sa « future « conquête » » avait un urgent devoir à composer ce soir, d’où son besoin initial d’une plume autoencreur. Comble de malchance, elle « travaillait » à la bibliothèque le lendemain. Elle serait toutefois libre le jour suivant, termina-t-elle avec des étoiles dans les yeux. Cette fois, par contre, c’était le tour à Chang d’être indisponible…

… À moins qu’elle ne soit intéressée à se venger de Roxanne hors du terrain de Quidditch.

Évidemment que la curiosité de la belle blonde était piquée! Celle-ci relata d’ailleurs une « séance de pratique antérieure » durant laquelle elle avait été sauvagement percutée par la Gryffondor, qui avait décidé de se mêler de l’entraînement des bleus sans qu’on ne l’invite à le faire. Non, mais quelle effronterie, quand même! Il n’en fallut pas plus pour qu’elle reçoive une invitation à participer à ces représailles qui resteraient gravées à tout jamais dans les annales de Poudlard.

Son horaire étant toujours aussi chargé, la Serdaigle proposa que Chang lui explique les grandes lignes du rôle qu’elle aurait à jouer tandis qu’il la raccompagnait à son dortoir… Offre que le vert ne pouvait pas refuser! La bleue jeta un dernier regard par-dessus son épaule à ses vrais acolytes en guise d’au revoir et elle suivit son guide plus qu’enthousiaste.

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- Allez, Finn, dépêche-toi. Roxanne Weasley doit avoir cette lettre le plus tôt possible! Je te fais toutes les papouilles que tu veux à ton retour, roucoula-t-elle en grattant le siamois sous le menton. Elle vérifia une dernière fois que la lettre était bien attachée après le collier de son animal et elle ouvrit la porte afin qu’il puisse effectuer sa livraison. Et pas de détour, hein! Je te surveille! N’oublie pas la confirmation qu’elle sera au point de rendez-vous demain matin!
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- Je suis désolée, Cognard, mais j’ai un alibi à défendre! Si Chang ou un de ses laquais devait passer à la bibliothèque sans que je ne sois là quand j’ai dit que j’y serais, il saurait que je lui ai menti. Je te jure que tu pourras fuir ce lieu maléfique avant longtemps. Elle croisa les bras, regardant autour. Tu es certaine que Fluffy a eu le message? Ah, le voilà, justement! Elle attendit qu’il prenne place dans le dernier fauteuil libre de ce coin reculé de la bibliothèque avant de se lancer dans le résumé de ses découvertes. Vous n’allez pas aimer ça… Vous n’êtes p… Nous ne sommes pas les seuls à avoir des idées de grandeur. Chang compte frapper là où ça fait mal… Elle posa ses yeux sur Roxanne. Il croit être en mesure d’avoir accès à vos balais afin de leur jeter des maléfices. Il dit avoir une surprise particulièrement phénoménale pour ton Tonnerre de flamme, Cognard, bien qu’il n’ait pas voulu préciser en quoi ça consistait exactement. Ce n’est pas tout! Quand je lui ai demandé en quoi cela requérait mon aide, il a précisé qu’il a fait préparer du Polynectar. Apparemment, il aurait tout ce qu’il faut pour prendre l’apparence des joueurs de Gryffondor et ainsi mener à terme ses machinations. Malheureusement, son « associé » lui a faussé compagnie à la dernière minute, alors il lui manquait seulement une personne assez douée pour finaliser cette potion et cette personne serait moi. Elle marqua une courte pause. Dites-moi que nous sommes prêts à frapper avant que je ne sois obligée de finir ce Polynectar.

descriptionVa chercher ! | Elyas et Clarissa EmptyRe: Va chercher ! | Elyas et Clarissa

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- Des pousses-rikikis! Répéta le Poufsouffle, peu soucieux de revenir sur l’incident causé par le leurre explosif infernal.

Tendant le tout vers sa compagne blondinette, il la laissa détailler d’elle-même le contenu de la boîte, peu soucieux d’élaborer davantage sur les gênes intestinales que pouvait causer ce merveilleux piège. Large sourire au visage, il se contenta de glousser comme un gamin alors qu’il récupérait les Pousses-Rikikis, s’imaginant toutes les bêtises les plus ridicules qu’il pouvait faire grâce à eux. Se retournant pour faire face à la rouge, Rosenbaum lui tendit sa sélection afin qu’elle enfourne le tout dans son sac, puis sursauta légèrement en notant le regard que lui jetait sa meilleure amie. Quoi? Avait-il un truc au visage? Enfin, hormis ce sourire béat dont il n’arrivait pas à se départir… Zut, Weasley avait pigé ce qui se tramait dans sa tête… Ça c’était chiant, parce qu’elle allait se faire un plaisir de lui rabrouer les oreilles dès qu’ils auraient quelques instants seuls, sans la présence de la bleue. Un regard qui se voulait dur au visage, le blondinet tentait de faire comprendre à son amie, de façon mutine, qu’elle n’avait pas intérêt à se moquer de lui… Œillade qui était peine perdue, il fallait être honnête.

La voix de Clarissa se fit entendre, brisant la tension du moment par la naïveté de ses propos. Bien évidemment qu’il y avait d’autres trucs explosifs! La boutique en était pleine! Se contentant d’une œillade en sa direction, le blondinet opina du chef pour répondre silencieusement à ses propos, lui mimant ainsi de ne toucher à rien avec un regard presque implorant. S’il avait réussi à calmer le jeu une fois, il doutait pouvoir prendre le blâme une seconde fois! Fort heureusement, l’Irlandaise était une jeune femme intelligente (d’où sa Maison affiliée, hein!) et n’eut besoin d’aucune réponse vocale pour comprendre à quel point il était risqué de toucher à autre chose sans savoir ce en quoi ça consistait.

Faussement nonchalante, la rouquine les questionna à savoir s’ils désiraient faire main-basse sur autre chose, proposant d’emblée la section cosmétique, au grand étonnement de Bellingham. Bien sûr qu’Elyas nota le regard que lui balançait son amie!! Sans compter cette boutade à peine masquée qui lui était destinée… La mâchoire serrée, il avait l’impression qu’il aurait pu foudroyer la jeune femme sur place uniquement grâce à la puissance de son regard. Le hic : ça amusait la mulâtre encore plus et il le savait. Il s’agissait d’un cercle vicieux dans lequel il était embourbé malgré lui et duquel il ne savait plus comment sortir. L’ignorance était la clé, mais il en était incapable. Pauvre de lui!

- Pas qu’elle en a besoin, non… Se contenta-t-il de rétorquer un peu mollement.

Clarissa était visiblement une femme perspicace, puisqu’elle avait compris qu’il valait mieux se méfier lorsque venait le temps de se procurer des farces et attrapes, surtout si ceux-ci étaient proposés par un(e) Weasley.

- Choix judicieux, ajouta-t-il d’un ton neutre lorsque la jeune femme déclina finalement l’offre de la rouquine.

Cette dernière s’éloigna un instant, allant récupérer un truc au passage, ce qui laissa un peu le champ libre au jaune quant à un échange avec son amie la rouge.

- Non, mais arrête de me regarder comme ça! Chuchota-t-il tout bas avec véhémence en direction de Roxanne. Elle va se faire des idées ou croire que je suis débile! Ça va? Tu prends ton pied?! Ou du moins, essaie d’être SUBTILE. Je sais que ce n’est pas ta plus grande force, mais fais un effort! Oh merdouille, elle revient!

Tendu comme une barre de fer, Elyas esquissa un sourire en direction de Clarissa alors que cette dernière tentait de s’enquérir des premières étapes du plan. Soucieux de laisser Roxanne répondre – c’était elle la tête des opérations, pardi! –, le jeune homme remercia la Serdaigle de tenir la porte ouverte et il sortit de l’établissement le premier. La blondinette en profita pour le remercier de son intervention de plus tôt et le jeune homme se passa une main sur la nuque, un peu gêné, et tentant au mieux de ne pas balbutier comme un con (histoire de ne pas fournir davantage de munitions à Roxy…).

- Oh c’est rien, je t’assure! C’était qu’un accident, pas vrai? Ça aurait été bête de partir du mauvais pied avec Fred pour un simple incident comme celui-là… Ça m’a fait plaisir.

Alors qu’elle observait sa plume nouvellement acquise, la belle universitaire aux cheveux blonds eut un instant de maladresse et échappa cette dernière au sol. De son côté, trop occupé à lui mater l’arrière-train, Rosenbaum n’eut aucunement le temps d’aviser la présence de Chang, au loin, que Roxanne s’empressa de le saisir par le bras et le tirer brutalement vers une ruelle. Si à priori il voulut protester devant le revirement soudain de situation, Elyas était malgré tout suffisamment futé pour comprendre que son amie avait agi dans l’urgence. Enfin… si urgence il y avait vraiment… Un simple regard fut suffisant pour qu’il comprenne que Chang et sa bande étaient dans les parages.

Clarissa se redressa, puis, interloquée, réalisa que ses compagnons avaient pris temporairement la poudre d’escampette. Elle leur jeta préalablement un regard étonné, puis Elyas tenta, en simultané avec Roxy et avec moult simagrées, de lui faire comprendre que leur cible était tout près. La bleue tourna finalement la tête pour aviser les nouveaux venus pendant que les deux meilleurs amis se planquaient derrière quelques caissons vides, là où ils pourraient passer inaperçu tout en observant l’action qui se déroulait devant eux. S’étirant le cou pour mieux voir, le Poufsouffle renifla l’air, puis afficha une légère grimace. Ça sentait la boucane à plein nez et il réalisa alors qu’ils étaient pile à l’endroit où cette dernière avait été évacuée afin de nettoyer la boutique.

- Quelle comédienne… souffla-t-il à son amie alors qu’il put voir Clarissa feindre d’être perdue ou confuse. Quoique… on parle de Chang et ses potes… soit des types bêtes comme leurs pieds.

D’où il était, le duo pouvait entendre, bien qu’avec un peu de difficultés, les propos échangés par Chang et sa bande et la Serdaigle. Esquissant un sourire amusé, Elyas dut se retenir de ne pas pouffer de rire lorsque l’immaturité des Weasley fut mise en cause ainsi que leur mauvaise gestion de la boutique. Oh là! Elle y allait fort. Jetant un regard en coin à la mulâtre, il ne pouvait effacer son large sourire de son visage.

- L’immaturité des Weasley, hein… Elle t’a bien cerné, dis donc! Dis-toi que c’est pour la bonne cause, continua-t-il en chuchotant tout bas.

Les échanges allaient de bon train quand Chang fit une proposition qui suscita l’intérêt de tous : se venger de Roxanne Weasley. Ainsi, Clarissa allait jouer les agents doubles, hein? La belle s’éloigna aux côtés du Serpentard, lequel s’était généreusement proposé de la raccompagner jusqu’à son dortoir.

- Et bien, tout se déroule pour le mieux! Fit Elyas en se redressant alors que le quatuor était maintenant beaucoup trop loin pour remarquer leur présence. Voilà de nous donner plus d’idées pour concocter ta vengeance! T’en penses quoi? Il jeta un regard en direction de la rouquine… Laquelle ne put, bien évidemment, s’empêcher de lui balancer une autre boutade concernant Bellingham. Oh bon sang, la ferme…

************************

Merdouille, il était en retard ce matin! Il avait trop dormi et n’avait pas pris la peine de voir quelle heure il était… Résultat : il s’était vêtu à la course et avait fait une croix sur son petit déj’ (pour un Poufsouffle, c’était presque inadmissible). Sa tenue complètement déglinguée par le manque de soin, le jeune homme courait à travers les couloirs de Poudlard, ignorant les remarques au passage et balança quelques salutations aux gens qu’il appréciait. Une fois à la bibliothèque, il poussa la porte à la va-vite, fit un geste de la main en direction de Miss Lestrange en guise de bonjour, puis s’enfonça entre deux rangées avec sa destination en tête.

En quelques enjambées, il fut au point de rencontre, réalisant que Bellingham et Weasley devaient l’y attendre depuis près de 20 minutes maintenant. Un air désolé au visage et le souffle court, le jeune homme déposa son sac au sol (pour ne pas dire jeter) et se massa la nuque d’un air embêté.

- P-pardon, fit-il le souffle court. Ç-ça ne se re-reproduira plus…

Il n’avait pas d’excuses plus élaborées à offrir. Il s’était levé en retard et comme les sorciers étaient tous dépourvus du sens de la technologie moderne, il lui avait été impossible de balancer un texto pour aviser de son arrivée tardive… Bon sang, ils étaient en 2021!! Il était grand temps que les réseaux cellulaires et Internet fassent leur apparition à Pré-au-Lard et à Poudlard… Bref…

Sans un mot de plus, mais doté d’un air profondément navré, le blondinet s’installa dans son fauteuil et reprit son souffle alors que Clarissa dévoilait les machinations de Chang. Haussant les sourcils, Elyas détaillait les traits de ses amies. Clairement, Bellingham était sérieuse et vu les informations qu’elle détenait, les menaces des trois Serpentards semblaient bien réelles…

- Jeter des maléfices aux balais de l’équipe de Gryffondor? Alors forcément, il ne veut pas QUE vous ralentir sur le terrain. S’il n’a pas voulu en dire davantage, alors je serais prêt à parier qu’il veut soit vous empêcher littéralement de voler, soit vous pousser à faire une chute que vous n’oublierez pas de sitôt… Fit-il, un air soucieux au visage et les sourcils froncés. Ils sont dingues, ils sont prêts à envoyer tout le monde à l’infirmerie simplement à cause d’une rencontre fortuite dans la forêt Interdite? Dingues est un mot faible, en fait… ils sont carrément cinglés, quoi. Se redressant légèrement sur son siège, Elyas vint appuyer ses coudes sur ses genoux, détaillant Roxy d’un air inquiet, cette fois. Jusqu’où ça ira, tout ça? Tu peux être énervante à tes heures, Weasley, mais je n’ai pas envie que tu te coltines un accident grave non plus… Je veux bien participer à ce coup – je m’en fais un plaisir, vous le savez bien – mais si ça devient trop sérieux, il faudra songer à en informer le corps professoral… Enfin, je me fais peut-être des scénarios, aussi… N’empêche, Clari, tu ne peux pas finaliser cette potion de polynectar. Si ça tourne mal et que cette histoire éclate au grand jour, tu seras directement impliquée dans le coup de Chang…

Évidemment, connaissant son amie rouge, Elyas se doutait bien qu’elle banaliserait la chose. Assurément, elle en avait vu d’autres, mais il avait du mal à déterminer jusqu’où irait la bêtise du trio verdâtre… Se faisait-il du souci pour elle? Assurément! Ce n’était pas son amie pour rien…

- Il faut minimalement prévenir les autres membres de l’équipe… Ils seront plus difficiles à désarçonner s’ils se doutent qu’un truc pas net risque de se produire. Et si un recensement des membres devant être présents est effectué avant le prochain entraînement, il sera plus difficile pour les trois débiles de pouvoir s’infiltrer. Ce qui est risqué, également, c’est de brûler la couverture de Clarissa. Si Chang apprend que son plan foire à cause de toi, tu risques des représailles également… Ça aussi, ça le faisait bien chier, juste d’imaginer la chose…

Un air songeur au visage, le Poufsouffle jonglait avec ses idées pour s’assurer que le plan du connard de Serpentard ne soit jamais mis à exécution. Ironiquement, même s’il était impliqué depuis le début de toute cette histoire, Elyas était le seul qui ne « risquait rien », puisqu’à priori personne ne savait qu’il avait été présent au moment de l’affront, dans la forêt Interdite. Même Clarissa était davantage dans l’eau chaude que lui, laquelle s’était impliquée personnellement (et de manière totalement altruiste, devait-on le préciser) simplement pour les assister dans le coup pendable qu’ils avaient élaboré.

- Le prochain entraînement est quand, Roxy? Balança-t-il à son intention. Tu crois que tout sera prêt d’ici là? C’est un peu plus tôt que ce nous avions prévu, initialement. De toute façon, je serai présent dans les gradins. J’y suis, bien souvent, donc Chang et ses deux potes ne se douteront rien. Si je m’installe en hauteur, je serai à même de pouvoir voir ce qu’ils font sans réellement attirer l’attention. Et au pire, je sors la carte « cabot », puisque Tadros semble VRAIMENT aimer les chiens… Et ça sèmera la confusion. Ils vont croire que Roxy s’est dotée d’un chien aussi cinglé qu’elle…

Puis, tendant la main vers son sac, Rosenbaum ouvrit ce dernier et agrippa un muffin aux pommes qu’il avait dérobé dans la grande salle où se déroulait le petit déjeuner avant de se joindre à elles. Bon, techniquement, Miss Lestrange n’appréciait pas que de la nourriture soit consommée à la bibliothèque (trop de risques de salir les bouquins et parchemins), mais il avait trop faim… et ils n’avaient aussi aucun livre en main!

- J’imagine que Chang s’attend à ce que tu les accompagnes, pas vrai? Fit-il à l’intention de l’Irlandaise. J’ai peut-être une idée… Et si… Et si tu complétais la potion de polynectar et que tu l’utilisais pour te changer en Roxy et Roxy en toi… Je crois qu’il y aurait moyen de bien faire foirer leur plan avant même qu’il ne puisse voir le jour… Imaginez la tronche de Chang au moment où il réaliserait que la SUPERBE Clarissa n’était en fait nulle autre que son ennemie jurée depuis tout ce temps… Il en tomberait des nus! Fit-il avec un sourire en coin. Puis réalisant le compliment très souligné qu’il venait de faire en direction de la Serdaigle, le Poufsouffle se figea, puis avala son muffin un peu de travers, suscitant chez lui une quinte de toux assurée. Enfin, superbe… vous voyez ce que je veux dire! Pas que Clari n’est pas magnifique, au contraire, mais… Je veux dire… Il est délicieux ce muffin! Vous en voulez?

Allez, patines Elyas… Tu le fais si bien que tu pourrais te joindre à l’équipe olympique d’Angleterre!

descriptionVa chercher ! | Elyas et Clarissa EmptyRe: Va chercher ! | Elyas et Clarissa

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Un avant-goût de ce qui t’attend
La question était plutôt de savoir qu’est-ce qui n’était pas explosif dans cette boutique. Gloussant, Roxanne décida de simplement laisser planer le doute. De toute façon, Clarissa semblait désormais résolue à ne plus toucher à quoi que ce soit, signe que sa présence dans la maison de la sagesse n’était pas dû au hasard. De son côté, Elyas lui avait lancé une œillade l’enjoignant à la prudence, avertissement visiblement inutile puisque la coupable de la précédente explosion gardait obstinément ses mains dans ses poches.

Le piège concernant la section cosmétique ne toucha pas sa cible. Certes, faire des mauvais coups à une Serdaigle nécessitait toujours un peu plus de préparation qu’avec n’importe qui d’autre, la Gryffondor ayant déjà pu le remarquer dans le passé avec sa cousine préférée. De toute façon, elle ne s’était pas vraiment attendue à ce que Bellingham ne tombe dans le panneau, elle n’avait dit cela que pour faire réagir son Poufsouffle préféré, et avait obtenu l’effet escompté. L’air on-ne-peut-plus-fière, Weasley servit à Rosenbaum son sourire le plus malicieux quand il tenta de paraître totalement neutre en affirmant qu’en effet, leur nouvelle amie n’avait pas besoin de maquillage. Mais elle fut tout de même enchantée par l’idée évoquée par Clarissa.

-Une face de troll hein? Hey, c’est pas bête ça, merci pour la suggestion! s’exclame-t-elle avec une motivation qui frôlait l’hystérie en prenant quelques notes dans un carnet qu’elle traînait toujours dans sa poche.

Enfin, l’un des deux carnets, l’autre étant pour les trucs de Quidditch. Il ne fallait pas mélanger le plaisir et le devoir, quand même! Pendant qu’elle griffonnait, tout sourire, dans son cahier à malices, la blondinette s’était sauvée pour conclure un achat, moment qu’Elyas mis à profit pour grommeler à l’attention de Roxanne, lui demandant de cesser de se comporter comme elle le faisait. Sans même lever le regard vers lui, feignant porter toute son attention à ce qu’elle écrivait, son sourire amusé ne la quitta pas pour autant. Évidemment, qu’elle prenait son pied, comment faire autrement?

-Subt-quoi? se contente-t-elle de répliquer, sachant très bien qu’elle ferait tout en son pouvoir pour effectivement embarrasser le plus possible son meilleur ami devant la jolie blondinette.

Quoi qu’il semblait y parvenir tout seul, comme un grand. Au retour de Bellingham, Rosenbaum semblait s’être fait enfoncé un balai dans le cul tant il se tenait droit, cherchant peut-être à paraître naturel en n’ayant aucune idée qu’il dégageait l’effet contraire. Weasley sentit une larme couler sur sa joue alors qu’elle s’efforçait de ne pas éclater de rire et dû l’essuyer vivement avec sa manche en rangeant son carnet dans sa poche, l’air de rien.

Ramenant toute son attention sur le plan, Roxanne sorti de la boutique par la porte tenue ouverte par Clarissa, laquelle s’enquérait de ce qui devait être accompli en priorité. Comptant sur ses doigts comme pour dresser une liste imaginaire, la rouquine commença à énumérer les points essentiels.

-Moi, je dois prévenir l’équipe de Quidditch de se tenir prêts. Fluffy, tu pourrais commencer le repérage, et oui, c’est ouvertement pour me moquer de ton flair que je t’attribue la tâche! Il faudra déterminer les meilleurs endroits pour installer nos illusions sans se faire pincer. Whisky, ça serait pas mal si tu établissais déjà un premier contact avec notre bridé préféré, histoire de planter la graine tout de suite, et…

Mais la jeune femme s’interrompit en réalisant que les petits tourtereaux ne l’écoutaient pas vraiment, trop occupés à se chuchoter elle ne savait quoi dans l’encadrement de la porte. Weasley se retourna vers eux juste assez vite pour voir Bellingham se pencher pour ramasser quelque chose et Rosenbaum mater la vue. Ouvrant la bouche pour lancer une réplique cinglante, Roxanne attrapa plutôt vivement le bras d’Elyas et s’éclipsa avec lui sur le côté de la boutique, ne cessant de chuchoter à répétition les mêmes trois mots :

-Cible en vue! Cible en vue!

Ses réflexes aiguisés de joueuse de Quidditch lui avait permis de le repérer dans son angle mort, même s’il était encore très loin, et de s’éclipser avant qu’il ne la remarque lui-même. Mais, visiblement, il avait remarqué Clarissa. La beauté à la chevelure d’or, la séduisante nouvelle, l’époustouflante américaine… Bref, faisant taire son ami d’un geste agacé de la main alors qu’il s’apprêtait à se plaindre du mauvais traitement qu’elle venait de lui imposer, Roxanne se délectait du piège qui se mettait en branle alors même qu’elle n’avait pas levé le petit doigt pour cela! Si le Dieu des mauvais coups existait (et les Weasley n’en doutaient pas…) alors il avait pris leur parti, assurément. Comprenant enfin ce qu’il s’était passé, Elyas l’aidait maintenant à essayer de faire comprendre à leur appât, confuse, que sa proie s’approchait inexorablement d’elle.

-Et surtout, il faudra qu’elle arrête de nous regarder pour qu’ils ne soient pas tenter de jeter un œil dans notre direction, maugréa-t-elle très faiblement, entre ses dents (à moitié par soucis de discrétion, et à moitié car leur cachette empestait), tout en agitant les bras en direction du troupeau de Serpentard que la Serdaigle n’avait pas encore repéré.

Se cachant davantage derrière les caisses vides et puantes abandonnées sur le côté du magasin, les espions en herbe constatèrent bien vite le talent d’actrice de Clarissa, et Roxanne en vint à se demander combien d’autres talents cachés elle avait comme ça. Pas que ça l’intéressait, elle, mais ça pourrait assurément être pertinent à savoir juste pour embêter Elyas avec ces secrets. Visiblement admiratif envers la comédie bien jouée par la Serdaigle, le Poufsouffle laissa échapper quelques compliments et rires mal étouffés devant les insultes que balançait Bellingham à son encontre. Une petite pichnette dans le front de Rosenbaum lui signifiait qu’elle ne le trouvait pas amusant, et Weasley rapporta son attention sur le développement des efforts manifestes de l’agente d’infiltration.

-Tchhhtt Fluffy… l’invectiva-t-elle, sérieuse comme jamais.

Bientôt, elle quitta en compagnie de ses nouveaux « amis », et si Roxanne n’avait pas été certaine que Clarissa avait le béguin pour Elyas, elle aurait presque pu douter que ce soit eux qu’elle était en train de berner et non les verts, tant sa prestation avait été convaincante. Après tout, elle avait bel et bien le génie pour jouer sur deux tableaux. Mais voilà, elle savait la vérité : elle voulait se taper Fluffy, alors elle ne les trahirait pas…

Les espions en herbe attendirent que le groupe infiltré disparaisse complètement avant de sortir de leur cachette et commenter ce qu’ils avaient entendus. S’ils invitaient Bellingham à participer à leur vengeance contre elle, alors, à leur insu, ils donnaient une longueur d’avance à leur ennemie ! Il fallait beaucoup d’efforts de la part de Roxanne pour se retenir de se frotter les mains avec un air machiavélique.

-Je tiens à préciser que c’est eux qui s’étaient trompé d’horaire, on n’a pas infiltré leur entraînement… ne peut-elle s’empêcher de relever avec un air un peu hautain avant de se tourner vers Elyas. Mais en effet, Whisky est un véritable atout dans notre groupe, j’ai bien l’intention de la garder à portée de main pour ne jamais l’avoir contre moi… Quoi que, je peux aussi bien te confier la tâche de la garder près de nous, je suis certaine que tu y parviendras à merveille, avec ton magnétisme légendaire… rigola-t-elle, déclenchant aussitôt une réplique de se la fermer de la part de son vis-à-vis. Allons Fluffy, ne fait pas comme si tu n’avais rien remarqué de la chimie entre vous… poursuivit-elle tout de même sans le lâcher tout au long du chemin qui les ramenaient au quartier étudiant, prenant garde de prendre un itinéraire différent de celui emprunté par leurs ennemis un peu plus tôt.

─ ⋅◈⋅ ━─┉┈◈❖◈┈┉─━ ⋅◈⋅ ─

Weasley avait presque vomi en lisant la note envoyée par Bellingham via l’intermédiaire de son matou. Le goût de bile était toujours présent dans sa bouche lorsqu’elle marcha d’un pas lent et lourd vers les portes du lieu honni. Dire que c’était quelqu’un d’autre que Dominique qui la traînait dans cet endroit… Roxanne ne mettait jamais les pieds dans la bibliot…. Bibl… le truc plein de livres sans sa cousine.

-Maudit sois-tu, Clarissa Bellingham! chiala-t-elle avant d’ouvrir les portes.

Tête basse pour que personne ne la reconnaisse, la Gryffondor s’empressa de traverser l’espace ouvert où les étudiants s’installaient à des tables pour s’enfoncer dans les rayons remplis de bouquins qui pourraient la faire disparaître des regards. Puis, elle se rendit tout au fond de l’immense pièce, au point de rencontre décrété par la Serdaigle.

-La prochaine fois qu’on doit se rejoindre quelque part, jechoisis le lieux, déclare-t-elle d’un ton sèche, se considérant un peu comme la cheffe de leur organisation du moment, après tout.

Certes, elle avait prétendu travailler à la bibliothruc jour-là pour justifier qu’elle ne pouvait pas rencontrer Chang, et si elle ne voulait pas que son mensonge soit découvert, elle devait y rester, mais quand même… Une fille a le droit d’aller aux toilettes quand elle bosse, non? Elles auraient pu se rencontrer aux chiottes le temps de faire le point, et si le « prétendant » de Clarissa arrivait dans l’endroit maudit en son absence, il lui suffisait de parler menstruations et le vert n’oserait plus aborder le sujet. Simple comme Bonjour.

-Tu as besoin de travailler un peu tes talents de menteuses, la comédie ça va, mais il faut savoir raconter des bobards aussi, Whisky!

Bien qu’elle ait volontairement traîné les pieds pour arriver le moins rapidement possible au lieu de rencontre, Roxanne se faisait battre à plat de couture en matière de retard par Elyas, qui arriva éventuellement essoufflé et s’excusant de son retard, ce à quoi la rouquine lui répondit d’un air courroucé que chaque seconde qu’il lui faisait passer de plus dans cet endroit était une seconde de moins de bonheur dans sa vie. Sans se faire prier, Clarissa commença donc le résumé du plan de Chang, lequel consistait à s’en prendre… À LEUR BALAIS ?! Dès qu’il eut été question du Tonnerre de flammes de la Weasley, les yeux de celle-ci se remplirent, justement, d’un feu hargneux.

-S’il veut la guerre, il l’aura… grogna-t-elle entre ces dents.

Ce qui devait d’abord être un immense « mauvais coup », mémorable mais pas trop cruel (selon son échelle de cruauté à elle…) se transformait bien vite en élaboration de massacre. On ne s’en prenait pas à sa fidèle monture sans payer le prix suprême. Les rouages de l’esprit tordu de l’experte en malices se mirent à rouler à toute allure, leur engrenages bien huilés ne faisant que si peu de bruit que Roxanne parvenait malgré tout à suivre la conversation entre les tourtereaux.

-Ne t’en fait pas pour les risques, Fluffy… commença-t-elle dès que les idées se furent misent en place dans sa tête. Il n’atteindra pas un seul crin de balai des Gryffondor, j’en fais le serment solennel ici et maintenant… Le danger, c’est lui qui va se le coltiner. Chasse cette inquiétude que je ne saurais voir, il peut crâner tant qu’il veut, c’est moi qui l’aurai en bout de ligne, tu me fais confiance, pas vrai? lui répondit-elle en répondant à son regard de façon qu’elle espérait convaincante. Et nous ne mêlerons aucun prof’, ajoute-t-elle avec un petit sourire en coin, ça ne sera pas nécessaire, j’ai déjà un plan. Et puis, comme tu le dis si bien, si Whisky est découverte mêlée à tout ça, avec la potion interdite, elle sera dans de beaux draps. Tournant alors son visage vers celle-ci, la rouquine eut un petit sourire. Je ne crache pas encore sur l’idée de te laisser la compléter, de mon côté…

Alors que, visiblement, Elyas s’y opposait complètement, Roxanne ne pouvait s’empêcher de l’inclure dans sa planification mentale. Après tout, si la potion était déjà presque terminée, elle pouvait s’avérer être un atout. Extirpant un rouleau de parchemin visiblement vierge de son sac à dos, la jeune femme se mit à y griffonner tout en écoutant activement les soucis de son ami jaune. Lorsqu’il formula l’urgence de prévenir l’équipe de Quidditch de ce qui les attendaient, la capitaine eut un sourire vainqueur et tourna vers lui le parchemin désormais rempli d’un résumé de la situation, sous format de « lettre aux joueurs de l’équipe ».

-Considère cela comme fait! Chaque membre de l’équipe en possède un. C’est une autre des inventions de papa, il avait utilisé des faux gallions lorsqu’il étudiait à Poudlard, pour se donner des rendez-vous avec l’Armée de Dumbledore et… on repassera pour le cours d’histoire plus tard. Il a créé ces parchemins avec le même système, c’est de la messagerie instantanée qui s’efface au bout de quelques minutes. À l’heure qu’il est, chaque membre de l’équipe de Quidditch vient d’entendre son parchemin siffler dans son sac, et est en train de lire ce que j’écris. Bien sûr, ce n’est pas disponible en vente libre, seuls Fred et moi pouvons choisir qui en possède, ajoute-t-elle avec un air conspirateur. C’était notre dernier cadeau de Noël…

Rien de mieux pour planifier les tactiques d’équipe et organiser les entraînements sans laisser de trace ou éviter que les messages se perdent dans Poudlard! Elle avait donc demandé, par le biais de cette messagerie sorcière, à tous les joueurs de se tracer un symbole particulier dans la paume de la main avec de l’encre pour les prochains jours, afin qu’ils puissent reconnaître d’éventuels imposteurs, et leur ordonna aussi de filer vers les vestiaires récupérer leur balais et les entreposer ailleurs.

-Faudrait que je vois s’il m’en reste encore de ces petits bijoux pour vous les prêter, d’ailleurs, ça évitera les rencontres… à des endroits inopportuns… ajouta-t-elle en lançant toujours une grimace de dégoût à l’attention de la responsable de cette bibliofolie. Mais il est vrai que Chang risque de se douter de quelque chose si on déplace tous nos balais… se met-elle à réfléchir à haute voix en réponse à Elyas. Il faudra penser à aller placer des leurres dans les vestiaires, peut-être piquer une vingtaine de balais d’entraînement, ceux pour les premières années, leur infliger des sortilèges d’illusions pour les faire paraître comme étant des montures de pros…

Tapotant ses lèvres du bout de sa plume tout en parlant, visiblement dans de profondes pensées, Weasley élabora différentes stratégies qui permettraient d’éviter la catastrophe. De son côté, Rosenbaum réfléchissait en mangeant, ce qui n’avait rien de surprenant.

-Demain matin… souffla-t-elle, ce qui précipitait, effectivement, de beaucoup, leur plan. Non, notre offensive ne sera pas prête d’ici là, mais notre défensive sera impeccable, et en soirée, on les démolira à charge de revanche, compte sur moi. Quand toute l’équipe s’y met, on peut déclencher l’apocalypse. Ils ne sauront pas ce qui leur tombe dessus.

La bouche soudainement ouverte dans un grand « O », les yeux tout aussi ronds, Roxanne battit plusieurs fois des paupières en dévisageant Elyas, lequel venait, sans l’ombre d’un doute, d’avoir une idée de génie… pour une fois que ça venait de lui!

-Mais oui! Je vais m’adopter un chien! Comme ça, ça te fera un copain pour jouer! s’exclama-t-elle, faussement enjouée, ce qui leur attira des « Chhhhh » de part et d’autres, bien que personne ne semblait pouvoir les voir, il devait y avoir des étudiants quelques rayons plus loin. Hmmm… Prendre l’apparence de Whisky hein… se mit-elle à étudier en dévisageant sa nouvelle ami. Un peu pâle pour moi, pas assez frisée, mais je suppose que je pourrais le supporter pendant quelques heures, à condition que tu n’en profite pas pour faire une folle de moi sur le terrain. Ohhh, mais peut-être que toi, Fluffy, tu pourrais te transformer en Whisky… comme ça, tu aurais déjà un avant-goût de ce qui t’attend…

Bien sûr, ce n’était absolument pas nécessaire d’en ajouter à ce point, puisque Elyas avait réussi à s’embarrasser tout seul comme un grand en qualifiant Clarissa de superbe et en tentant ensuite d’amoindrir son compliment, avant de réaliser que ça pouvait être insulter et continuer à s’empêtrer dans ses conneries jusqu’à abandonner. Non, vraiment, ce n’était pas nécessaire… Mais OH combien satisfaisant!

-Qu’est-ce que t’en penses Whisky? Parce que si tu te sens vraiment capable de finaliser cette potion, alors on va la retourner contre eux. C’est nous qui allons l’exploiter. Autant joindre le crime qu’ils ont déjà commis à l’agréable que nous allons commettre. Et lorsque nous aurons chacun sécurisé des portions de cette potion pour nous-même, tu pourras toujours y ajouter un petit quelque chose d’amusant qui la rendra inutilisable, et tu prétendras t’être trompée? Ah, non, ça ne fonctionnera pas, les Serdaigle ne se trompent jamais, y paraît…

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