Immondices capillaires et messages audacieux
Nayla peinait à retenir ses sanglots bruyants, qui auraient nécessairement attirés l’attention de tous les élèves devant lesquels elle passait dans le couloir… et leur rire, craignait-elle. Sauf que ça ne servait pas à grands choses, on la dévisageait déjà sur son passage, et elle pouvait clairement entendre quelques ricanements dans son dos. Et pour cause : ses cheveux étaient maintenant remplis d’immondices dont elle n’osait pas s’enquérir de l’origine, et des messages audacieux aux couleurs criards étaient magiquement apparus sur sa robe noire. Tout ça en quelques minutes seulement, il va s’en dire. « Sang-de-bourbe » n’étant même pas l’insulte la plus grave qui s’y trouvait.C’était les même responsables que d’habitude, qui l’embêtaient depuis sa première année, dès que Deryn n’était pas là pour leur faire peur. Nayla s’étant retrouvée seule (ce qui arrivait de moins en moins souvent, il va sans dire, elle avait appris depuis la troisième année à toujours se balader avec au moins une copine dans les couloirs) ces lâches en avaient profité. Perdant toujours tous ses moyens devant ses tourmenteurs, Drew avait été incapable de se défendre, et n’avait trouvé rien de mieux à faire que fuir… en pleurant… comme une lâche.
C’est dans cet état qu’elle avait ouvert la porte d’un placard à balais dès qu’elle eut la certitude d’avoir semé ses poursuivants dans la foule. Toujours agitée de sanglots, elle regardait sa tenue horrible en peinant à retrouver son calme. Bien que plutôt douée au « récurvite », elle ne réussirait pas à accomplir le moindre sortilège dans cet état de panique. Elle prenait de longues et profondes inspirations lorsqu’elle remarqua enfin un mouvement tout au fond du placard, derrière un sceau et sa serpillère. Tendue, Nayla leva sa baguette, bien qu’assurément inutile dans son état psychologique actuel, et fit un pas (c’était tout ce qu’elle pouvait se permettre dans l’endroit exigu) vers la silhouette qu’elle pouvait percevoir.
-Qui est-là? demanda-t-elle d’une voix chevrotante. C’est assez maintenant, vous avez eu ce que vous vouliez, vous trouvez pas que vous exagérez, là, à vous cacher dans un placard pour me piéger encore? s’exclama-t-elle un peu plus fort, l’air visiblement paniqué, mais n’arrivant pas à se résoudre à la moindre menace. Parce que son calvaire n’allait pas cesser même si elle pleurait qu’elle « préviendrait telle professeur »… elle le savait pour avoir déjà essayé. Pas avoir dénoncé, mais menacé de le faire, et ça ne lui avait attiré que plus d'ennuis encore !
Codage par Libella sur Graphiorum
Dernière édition par Nayla Drew le Jeu 11 Nov - 19:00, édité 1 fois