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Et que l'alcool coule à flot !


Aaaaah les trois balais ! C’était comme une seconde maison depuis quelques temps. Depuis que les cours étaient terminés, pour être exacte. Après tout, j'avais du temps à tuer en attendant la prochaine rentrée et rien de tel que de s’enivrer jusqu'à l'oublie pour passer le temps ! Quoi ? J'abuse ? Oui.. Bon.. D'accord. Je bois peut-être un peu plus que de raison en ce moment. Mais ! Hey ! C'est les vacances, non ? Un prof' aussi a bien le droit d'avoir ses petits défauts et ses moments de folies. Et puis, c'est pas comme si j'étais devenue une alcoolique notoire. En plus, sans vouloir me vanter, je tenais plutôt bien l'alcool.

Une journée des plus banale prenait fin, le soleil retournait se terrer dans sa cachette sous un torrent de couleurs chaudes et pourpres. Les différents pubs de Pré-au-lard prenaient vie alors que la plupart des sorciers terminaient tout juste leur journée de dur labeur. Y en a qui ont vraiment de la chance ! Pouvoir travailler.. Qu'est-ce que je rêverais de pouvoir travailler ! J'avais l'impression que ça faisait une éternité que je n'avais pas mis les pieds dans une salle de classe. C'était officiel, je n'aimais définitivement pas les vacances. Et puis d'abord, à quoi ça sert les vacances ? Absolument à rien. On a pas le temps de se reposer ! On se reposera quand on sera mort.

- *Bravo Jill. Même quand tu essaies de ne pas y penser, tout te ramène inéluctablement à la mort. Félicitations, tu es officiellement la personne la plus déprimante de cette fichue planète !*

Pensais-je en fronçant les sourcils alors que je refermais la porte de mon humble demeure derrière moi. Une fois dehors, je me stoppai quelques secondes pour admirer le magnifique spectacle du coucher de soleil qui se déroulait dans le ciel, puis je pris une grande inspiration et me mit à marcher en direction des trois balais. Sur le chemin, j'eus tout le loisir de réfléchir à la rentrée prochaine, aux nouvelles têtes qui feraient leur apparition à Poudlard. Est-ce qu'il y aurait de nouveaux professeurs ? Qu'est-ce que notre charmante directrice pourrait dire lors de son fameux discours de rentrée ? Poudlard, Poudlard, Poudlard.. Je n'avais que ce mot là à la bouche et dans ma tête. Tout ne tournait plus qu'autour de ça.

- "Tu es incorrigible, Jill Baker."

Pensais-je à haute voix en souriant, alors que je poussais le porte du pub.

A l'intérieur, je scrutais les lieux du regard, à la recherche d'un visage familier, d'un potentiel compagnon de beuverie. Boire seule, c'est terriblement déprimant et puis on s'amuse bien plus quand on est plusieurs à refaire le monde après s'être envoyé quelques shot. Bien entendu, plusieurs visages souriants répondirent à mon appel, impatients que je vienne les rejoindre pour discuter. Après tout, j'étais devenue une habituée des lieux, alors les habitués eux-même me reconnaissaient et appréciaient, pour la plupart, ma compagnie.

Non, ne vous méprenez pas. Tout le monde ne m'appréciait pas. Après tout, Baker était un nom qu'on avait tendance à fuir si l'on était pas soi-même issu de famille de sang pur. Et certaines personnes n'arrivaient toujours pas à se mettre dans le crâne que toutes ces conneries de pureté, j'en avais strictement rien à faire contrairement aux membres de ma maudite famille. Ça m'avait même déjà valu quelques échanges plutôt.. Virulents ? Et même totalement violents. L'alcool fait des ravages.

C'est alors qu'entre les sourires et les regards pleins de haine, un visage est apparu. Il m'était familier, mais en même temps je n'arrivais pas à me le remettre. C'est pas vraiment de ma faute, après tout, on ne peut pas mémoriser toutes les personnes qu'on a croisé dans sa vie.. Non ?

En tout cas, ni une ni deux, je m'avança vers cette silhouette masculine et prit place à ses côtés en levant le bras en direction du barman et en hurlant.

- "Deux whisky pur malt ici !"

Je planta un regard malicieux dans celui de mon futur compagnon de beuverie. J'avais toujours eu une certaine aisance à aborder les autres quand j'étais dans mes bons jours.. Mais, je l'avoue, peut-être que mon manque de tact pouvait souvent être pris pour de l'irrespect. Après tout, je m'étais installée et avais commandé pour nous deux sans même prendre la peine de dire bonjour ou ne serait-ce que de me présenter.

- "Vous aimez le whisky j'espère ?" Demandais-je. Puis, me rendant compte de l'absurdité de toute cette scène, j'ajoutais. "Pardonnez mon impolitesse ! Jill Baker ! Vous êtes pas prof' à Poudlard par hasard ? Votre visage m'est familier !"

Je jouais nerveusement avec les pièces que je venais de préparer pour le barman, tout en attendant sa réponse, espérant de tout cœur ne pas avoir fait mauvaise impression. J'avais déjà bien assez d'ennemis comme ça !


Codage par Libella sur Graphiorum

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Donovan plongeait son regard dans le fond de son verre vide et jouait avec en le faisant tourner lentement sur le bois du comptoir. Ses pensées, elles, étaient loin de cet établissement, et même de cette ville ou son pays. Elles avaient quitté l’Europe pour gagner des contrées lointaines aux coutumes fort différentes. Des mois que Donovan avait quitté la Chine et cela lui manquait cruellement. Voyager, voir du pays, des personnes, côtoyer des cultures et apprendre encore et toujours de nouveaux savoirs. Le calme qui succédait à la fin de l’année scolaire et aux examens laissait désormais à Donovan tout le loisir de songer à ses voyages et sa peau commençait à le démanger de son immobilisme.

"Deux pur malt ici !"

Donovan sursauta. La voix avait surgi à côté de lui sans crier gare (mais plutôt whisky). il n’avait pas senti la jeune femme s’approcher ni prendre place à côté de lui, trop absorbé par ses pensées il n’avait pas prêté attention à son environnement. Un regard quelque peu ahuri répondit à celui de sa nouvelle voisine auto-déclarée. Il y eut un instant d’incertitude durant lequel Donovan s’efforça de renouer avec le “ici et maintenant” pour comprendre ce qui lui arrivait. La chose était simple en vérité : sa collègue professeur de duel venait de le rejoindre au pied levé au comptoir des Trois Balais et commandé deux verres de whisky. Étaient-ils tous deux pour elle ou venait-elle de prendre des libertés avec lui ? S’il fallait en croire les apparences, la réponse était la seconde proposition.

Donovan n’était pas certain de l’attitude qu’il devait adopter face à cette désinvolture à laquelle ne l’avait pas habitué sa collègue jusqu’à ce qu’elle se montre curieuse au sujet de cette familiarité qu’il lui évoquait. Là, il éclata tout bonnement de rire.

« Mrs Baker, il est grand temps que vous sortiez le nez de vos manuels scolaires ! »

Il rit encore et tendit la main à sa collègue comme s’ils se rencontraient pour la première fois alors qu’ils travaillaient en fait dans le même établissement depuis des mois.

« Donovan Craig » se présenta-t-il en se pencha vers elle comme s’il lui soufflait une réplique qu’elle aurait oubliée « Professeur de potions et metteur en scène amateur* »

Puis il se redressa et reprit la pose qu’il tenait avant que la jeune femme ne fasse irruption dans sa soirée tranquille et solitaire. Les deux verres de whisky apparurent sur le bar.

« Liz m’avait dit que tu étais plongée dans ton programme mais je n’imaginais pas que c’était à ce point. »

Il souriait, moqueur, et s’empara d’un verre commandé malgré lui.

« Tu as de la chance, j’adore le whisky, alors je te pardonne. »

Il ponctua sa phrase d’un clin d’œil malicieux qui répondait enfin à la propre malice dont la jeune femme avait fait preuve en prenant place à son côté.




*Donovan et Ariana ont monté une pièce qui a été jouée le dernier jour dans la Grande Salle (il incarnait le Choixpeau) tu peux la lire dans "le rideau se lève" si ça te dit
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