Pousse toi de ma route
Comment je me sentais après la discussion avec Hiroshi ? Mal évidemment ! Après l’avoir ignoré pendant des jours et pleurer devant lui parce que j’étais un pauvre minable, je ne peux pas me sentir bien avec le recul. Je repense à ce que l’on s’est dit et surtout à ce que j’ai fais et je me hais d’autant plus. J’ai la lettre d’Henry dans mon sac, ouverte cette fois et je ne sais pas quoi faire de ça. Je n’arrive pas à voir plus loin que le bout de mon nez et reste dans mon égoïste constant. Le pauvre a perdu sa fille ici merde ! C’est normal que cela soit douloureux pour lui non ? Pourtant, je n’arrive pas à penser à ce qu’il peut ressentir lui, je ne pense qu’a moi, comme toujours. Au sentiment d’abandon qui me ronge de l’intérieur.
J’ai promis à Hiroshi de ne plus lui tourner le dos, alors qu’il me tend la main. Je fais un effort sur humain pour ne pas laisser la haine et mes vieux démons me gagner. Alors je profite qu’il soit avec ses potes ou ses entrainements pour partir loin. Comme ça, je ne l’évite pas, mais je peux rester seul avec ma colère. Le pire c’est que je sais très bien que cela ne va servir à rien. Car je tourne en boucle sur les mêmes questions et les mêmes remarques sans jamais aller plus loin pour avancer. Je fais les mêmes erreurs et dès que je commence a avoir un semblant de réflexion intelligente, je me stoppe direct et préfère faire demi-tour. C’est tellement plus simple de s’enfermer dans la tourmente plutôt que de prendre des risques. Je retourne vraiment deux ans en arrière. Je me sens bien con.
Je continue de marcher, dans le froid du mois de février, la tête baissée. Je cherche un endroit calme ou je pourrais m’apitoyer sur mon sort. C’est ce que je fais le mieux en ce moment. Quand je vais voir Hiroshi tout à l’heure, il va me demander ce que j’ai fais de ma journée et j’aurais soit le choix de lui mentir et il le sera ou alors lui dire la vérité et me faire passer un savon. Je soupire encore une fois et m’insulte moi même à haute voix. J’accélère le pas et monte une petite colline. Je sens la colère et la tristesse monter en moi. Je ne fais pas attention où je vais et je fonce dans quelqu’un. Je pourrais m’excuser, mais non, je ne suis qu’un con après tout.
Putain ! C’est quoi ce connard sur le chemin !
Dernière édition par Lancelot D. Avery le Lun 17 Mai - 7:09, édité 1 fois