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descriptionQuand l'aigle fraternise avec le blaireau | PV CLARISSA EmptyQuand l'aigle fraternise avec le blaireau | PV CLARISSA

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L’établissement des Trois Balais était bondé en ce samedi soir ensoleillé. Si l’astre n’était toujours pas complètement couché, ça n’empêchait pas les gens de profiter des lieux pour relaxer ou manger un morceau! La douceur printanière à l’extérieur contribuait assurément à l’ambiance légère qui animait l’auberge de la Grand-Rue de Pré-au-Lard. Le village entier fourmillait d'activités et à voir les gamins de Poudlard qui trottaient dans la rue avec les mains remplies de confiseries, assurément, Honeydukes s’en mettait également plein les poches! Pour sa part, Elyas ne jouissait pas d’autant de liberté! Il fallait dire qu’il avait besoin de ce boulot afin de pouvoir payer sa chambre dans le complexe universitaire de Poudlard et se procurer le nécessaire scolaire. Pour dire vrai, cela ne l’emmerdait pas vraiment. Les employés de l’établissement étaient sympas et les serveurs partageaient leurs pourboires avec l’entièreté de l’équipe, ce qui permettait souvent à Rosenbaum d’empocher plus de gallions qu’initialement prévu par son salaire.

- Rosenbaum, table 5! S’écria Nikita, l’une des serveuses, pendant que le Poufsouffle récurait le comptoir du bar à l’aide d’un chiffon.

Levant son regard vert clair vers la jeune femme à la chevelure de feu, l’excentrique opina du chef, puis accrocha son torchon à sa ceinture avant de quitter l’espace d’ordinaire réservé au tenancier. Slalomant à travers les convives et les tables remplies, Elyas repéra rapidement ladite table 5, laquelle avait été laissée vide et remplie de vaisselles sales. Sans rouspéter, il déposa son cabaret sur la surface de bois, puis empila de manière logique les chopines vides et les couverts sales avant de frotter la table pour qu’elle soit suffisamment propre afin d’accueillir les prochains clients. Une fois le tout terminé, il souleva son plateau, puis disparut en cuisine afin de déposer le tout à l’endroit désigné. La vaisselle était récurée par les elfes de maisons, lesquels s’occupaient également de faire le ménage des chambres à l’étage.

- Il y a foule ce soir, vous avez du pain sur la planche, les gars! Balança-t-il, sourire en coin, alors que l’un des elfes se contenta de lever un pouce en sa direction. Ce geste fut rapidement répondu par le tatoué, lequel alla rapidement prêter main-forte à Sally, une autre serveuse, qui en avait plein les bras avec toutes ces assiettes bien pleines. Portant deux plateaux bien remplis, Elyas suivit la jeune femme de 17 ans sans piper le moindre mot, laissant cette dernière faire le service et énoncer un résumé des plats commandés par une bande de sorciers.

Une présence attira son attention, près du bar. Elle n’y était pas, un peu plus tôt. Forcément, elle venait d’arriver. À priori, sa présence attira l’attention de plusieurs, car d’autres individus à des tables adjacentes ne cessaient de lui balancer des regards. Elle était assise, sur un tabouret, ses avant-bras graciles appuyés sur la surface polie du comptoir. Devant elle, le tenancier s’affairait à préparer sa commande avec l’efficacité légendaire qu’on lui connaissait.

Clarissa Bellingham.

Cette fille, il la connaissait depuis deux semaines environ. Malgré l’incident tragique du café whisky lamentablement renversé par leur faute, à lui et Roxy, les choses s’étaient adoucies entre eux et ils avaient fini par fraterniser. Elle était chouette, Clarissa. Drôle, intelligente (forcément, c’était une Serdaigle!) et elle avait cet accent agréable à entendre. Bon, après, le fait qu’elle était foutrement belle aidait forcément sa cause.

- Elyas!

- Q-Quoi? Pardon! Sursauta-t-il alors que Sally venait de le ramener à l’ordre.

- C’est bon, nous avons terminé, tu peux retourner à tes occupations! Merci pour ton aide!

La jeune femme semblait amusée par l’absence momentanée du Poufsouffle, lequel s’empressa de souhaiter une bonne soirée aux convives qu’ils venaient de servir. Ramenant les plateaux vides en cuisine, le blondinet se passa une main rapide dans sa chevelure courte, comme pour chasser le malaise momentané qu’il venait de se coltiner. Il avait cette tendance à être fasciné par sa nouvelle amie sans vraiment savoir pourquoi. Cette obnubilation lui faisait parfois faire des bêtises ou le faisait bafouiller, comme si sa simple présence contribuait fortement à lui faire perdre quelques points de quotient intellectuel. Heureusement, Roxy n’avait rien remarqué (du moins, le croyait-il dans toute sa naïveté) et il se ferait un point d’honneur à éviter de lui en faire part. Il n’avait pas envie de se faire charrier, jour après jour, donc mieux valait se comporter normalement en présence de Bellingham, ce serait mieux pour tout le monde.

Était-ce de l’amour? Nan. Mais il ne pouvait nier qu’une attirance était bien présente. Le genre à lui faire perdre un peu ses moyens en l’entendant glousser ou à susciter chez lui certaines pensées qu’il valait mieux garder pour soi. Le jardin secret, et tout, et tout…

Reprenant son cabaret de service qu’il avait utilisé plus tôt, Rosenbaum prit une grande inspiration, puis sortit des cuisines dans le but de retourner dans la grande pièce principale des Trois Balais. Immanquablement, son regard fut porté vers Bellingham qui, cette fois, n’était pas seule : Chang s’était installé à ses côtés, le Serpentard flirtant allègrement avec elle dans le but évident d’attirer quelconque faveur de sa part. Si l’Asiatique était indéniablement méprisable, son charme, quant à lui, était apprécié par beaucoup de filles de Poudlard. Enfin… Pour sa part, Clarissa semblait peu impressionnée.

Peut-être était-ce la vitesse à laquelle elle décochait les regards vers le plafond ou cette propension évidente à porter son verre (du whisky, évidemment) à ses lèvres pour s’empêcher de parler, mais la belle blonde semblait autant intéressée par Chang qu’Elyas appréciait les scroutts à pétard. Il ne put s’empêcher de sourire, d’ailleurs, immensément satisfait par ce manque d’intérêt flagrant pour le Serpentard. Se raclant la gorge, le Poufsouffle était déterminé à sauver la situation, tel le chevalier sur son cheval blanc… qu’il n’était carrément pas, en fait.

- Tu ne m’oublies pas, hein, Bellingham? Balança-t-il en déposant son plateau sur le comptoir alors qu’il sortait son torchon pour absorber les gouttes d’alcool renversé sur le bois poli. Détaillant le regard interrogateur de l’Irlandaise, il ne put s’empêcher de sourire, puis de secouer doucement la tête en riant. Et bien oui, elle m’a oublié. Rétorqua-t-il, carrément pour lui-même, avec un amusement indéniable. La session d’études pour le cours de Potions. Tu m’as proposé de m’aider après mon boulot… Au fait, pendant la révision, je vais pouvoir te faire goûter aux Doritos dont je te parlais! Haha! Je me suis rappelé que j’en avais gardé un paquet dans ma réserve depuis ma dernière visite à Londres! Je ne peux pas croire que tu ne sais pas ce que c’est…

Chang lui jeta un regard méprisant, lui sommant à la volée de foutre le camp parce que, visiblement, ils les importunaient dans leur tête à tête.

- Le hic, c’est que je bosse ici. Donc non, je n’irai nulle part. En revanche, tu sais où se trouve la porte, pas vrai? Libre à toi de l’emprunter, si ma tête de con te dérange à ce point! Je peux te guider jusque-là, si tu as besoin d’aide… Je vais m’en faire un plaisir!

Il esquissa un large sourire, avant de balancer un bref clin d’œil en direction de Bellingham en une expression complice.

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- L’habituel, jolie dame?

- Euh… Oui, s’il-vous-plaît. Merci, répondit la Serdaigle avec un certain degré de timidité.

Le tenancier cherchait uniquement à être sympathique et elle en était consciente… Reste que la flatterie non nécessaire la rendait mal à l’aise. C’était doublement pénible avec tous ces garçons qui lui donnaient l’impression de la déshabiller des yeux depuis qu’elle avait mis les pieds dans la bâtisse. Elle pouvait d’ailleurs sentir nombre de regards lui brûler le dos en ce moment-même. Mieux valait ne pas se retourner, car il y avait de fortes chances qu’on lui envoie des signaux qu’elle ne voulait pas capter.

Il faut admettre que la sorcière était aussi gênée que son hôte ait retenu sa boisson de prédilection, soit le délicieux whisky, alors que ça faisait si peu de temps qu’elle fréquentait l’établissement.

Du calme, Clary… Il a une bonne mémoire, c’est tout. Puis c’est son métier, c’est normal.

L’Irlandaise prit une grande inspiration et tenta de prendre ses aises. Elle s’installa confortablement au bar, sur lequel elle tapota un air familier avec ses doigts. Elle sortit son sac d’ananas confits de ses poches et en mangea un. Après tout, il n’y avait pas que les enfants qui se gâtaient chez Honeydukes le samedi!

- Tenez, ma belle.

- Mer…

- Je peux en avoir un, moi aussi? L’infâme Chang venait de saisir le tabouret à côté du sien et alla même jusqu’à piger dans les friandises de sa voisine. Merci. Hé, toi, fit-il à l’intention du tenancier. Je prendrais une bière… Une, hmm… Blonde. Ce sont les plus savoureuses après tout.

Le clin d’oeil et le sourire se voulant séducteurs du Serpentard eurent plutôt pour effet de pousser Bellingham à rouler les yeux. Cette dernière rangea ses bonbons avant que l’idiot ne puisse remettre ses sales pattes dessus. Elle ne se sentait pas d’humeur à partager ses sucreries - réelles ou figuratives - avec lui. L’effronterie du jeune homme avait fermé cette porte en un temps record.

Heureusement, elle avait son fidèle ami le whisky pour lui changer les idées.

L’espoir de retrouver un semblant de paix une fois que Chang serait parti avec sa seule maîtresse de la soirée se dissipa quand elle le vit se tourner vers elle. S’il n’avait pas eu les yeux braqués sur elle, elle se serait permis de pousser un long soupir d’exaspération. Hélas, son unique échappatoire était une autre gorgée de whisky.

- Je ne crois pas que nous ayons eu le plaisir de se côtoyer encore.

Si, en quelque sorte… Sauf que le garçon ne savait pas que la joueuse de Quidditch avait partiellement assisté à son altercation avec Roxanne Weasley et Fluffy.

… Zut, elle avait oublié que l’indocile Poufsouffle aux airs baroudeurs bossait ici.

Enfin, « zut » n’était pas le bon mot. Elle n’avait gardé aucune rancune pour la tragédie du café-whisky, voire que Rosenbaum n’était pas désagréable à avoir dans les parages. C’était simplement qu’elle avait fait le chemin jusqu’aux Trois Balais en s’imaginant une soirée dans l’anonymat qui venait avec la foule d’un samedi soir occupé.

- … Chang

Clarissa cligna des yeux. Ah, ouais, il avait continué de lui parler celui-là. Dommage - en fait pas du tout -, elle avait manqué son prénom. Elle ne lui ferait pas répéter; elle ne tenait aucunement à l’appeler par son petit nom. « Bellingham, » se présenta-t-elle sans grand entrain. Elle accepta à contrecœur de lui serrer la main. Elle grimaça face au contact que le vert prolongeait pour son propre plaisir.

Chang enchaîna en chantant les louanges de l’attrapeuse sur un terrain de Quidditch, confiant à celle-ci qu’il ne pratiquait pas le sport, mais qu’il savait très bien comment se servir de son balai. Il pourrait lui faire découvrir un nouveau monde, des horizons encore secrets et…

L’Irlandaise remercia l’univers qu’elle ne fut pas en train de boire au moment où l’Asiatique lâcha cette bombe disney-enne parce qu’elle se serait étouffée avec sa boisson.

… Et on connait tous la position de Bellingham sur le gaspillage de whisky.

Rien ne semblait faire peur au don juan, qui croyait encore à un possible succès avec la charmante demoiselle à ses côtés. Il cherchait un point en commun avec elle pour la convaincre de retourner au dortoir avec lui, c’était évident. Il lui demanda ensuite si elle serait intéressée par le club de duel. La réponse négative de la blonde le poussa à proposer des leçons en tête-à-tête puisqu’il n’y avait pas plus doué que lui avec sa baguette.

Par toutes les dragées surprises, ce Chang était la vomissure des Berties Botts!

S’entendait-il? Clary imaginait mal une fille tomber sous son charme en entendant les bêtises qui sortaient de sa bouche. Un simple : « As-tu envie de rentrer avec moi? » aurait été mille fois plus efficace. Déjà qu’elle ne le trouvait pas plus attrayant que la moyenne avec son manque de pilosité et de musculature… Le casanova ne faisait rien pour améliorer son cas. Il ne semblait même pas se rendre compte que ce n’était pas une conversation qu’il avait, mais plutôt un monologue sans fin. Son « interlocutrice » avait un plus grand intérêt pour le plafond que pour ses horribles tentatives de séduction.

Comble de malheur, le verre de la bleue était presque vide désormais. Elle souffla un juron; elle avait besoin de cette patience liquide pour survivre à la drague de Chang.

Quoique d’un autre côté, c’était peut-être mieux de ne pas se saouler en présence de ce parasite. Elle ne voulait pas accidentellement accepter une invitation qu’elle regretterait sans l’ombre d’un doute le lendemain.

- Tu ne m’oublies pas, Bellingham?

Qui? Quoi? Quand? Comment?

Pendant une fraction de seconde, l’Irlandaise se demanda comment Elyas Rosenbaum avait fait pour se matérialiser derrière le comptoir sans qu’elle ne s’en aperçoive. En comparaison avec la sangsue, le jaune était un adonis ambulant et infiniment plus difficile à manquer. Elle serait surprise d’avoir oublié des plans faits avec lui… Pourtant, c’était ce qu’il affirmait.

Avaient-ils vraiment parlé d’étudier ensemble pour le cours de…

Le lien se fit enfin dans la tête de Clary.

Mais oui! Elyas était un ange descendu du ciel pour la sauver de sa misérable prison communément appelée Chang! Cette voix rauque de musicien n’avait jamais sonné aussi douce à ses oreilles.

- Merde, toutes mes excuses, a chara (l’ami). Ça m’était complètement sorti de la tête. Elle l’embrasserait, ce mec… Ce n’était pas une blague. Hmph! Comme si c’était si populaire, ces « Doritos ». Elle imita les guillemets avec ses doigts. Tu connais, toi, Chang?

Le Serpentard éclata de rire.

- Tout le monde connaît ça, voyons!

L’attrapeuse le fusilla du regard avec toute l’intensité d’une Mk47.

- E-Enfin, je dis ça, mais c’est simplement que je suis mieux versé dans la culture moldue que la plupart des sorciers. La demoiselle fronça les sourcils et sa bouche devint une fine ligne blanche. Il ne tarda pas à s’en prendre au Poufsouffle afin de se faire mieux paraître. Moi aussi, j’ai des Doritos, alors tu peux prendre l’air Rosenbaum.

Chang le tout-puissant renvoyait l’employé comme si ce dernier n’était rien d’autre qu’un cabot importun. Il se fit clair dans son intention de draguer « la nouvelle » et que l’interruption n’était pas la bienvenue. Malheureusement, il n’avait pas l’autorité nécessaire pour forcer Elyas à faire quoi que ce soit, ce que l’animagus lui rappela avec joie.

Il faut croire que l’échange de sourire entre les deux amis fut encore moins apprécié…

- Hé, toi, là-bas! Le verre de ma copine est vide. Tu bois quoi, ma belle? Du Rhum and Coke?

PARDON?

- DU RHUM AND COKE!?

On aurait pu entendre une mouche voler tant le silence qui venait de tomber était complet. Non, mais pour qui cet abruti la prenait-il!? Une de ces pimbêches qui diluaient leur alcool parce que leur frêle constitution les rendaient ivres avec un rien? Elle était une Irlandaise, bon sang!

- Tu vois des bulles à quelque part là-dedans, toi? Elle lui mit son verre sous le nez. C’est du whisky, le génie. Du pur malt de Teeling vieux de 37 ans. Elle se tourna vers le tenancier. Je vais avoir besoin d’un autre verre… Non, vous savez quoi? De la bouteille.

C’était son père qui serait fier de la fortune dépensée en whisky pour prouver un point. Il serait du genre à faire exactement la même chose en pareille situation.

- M-Mais…

- Au revoir, Chang.

Chaque mot supplémentaire de la part de l’Asiatique ne faisait que creuser davantage sa tombe, mais il refusait de lâcher le morceau.

- Cla…

- La porte, Chang! Non seulement tu crois que j’abandonnerais mon pote pour toi après que tu lui aies ouvertement manqué de respect en ma présence, mais tu insultes mon whisky en plus? Je crois qu’il est grand temps que tu te trouves une autre fille à importuner avec tes avances qui, soit dit en passant, sont d’un ridicule légendaire. Aladdin, vraiment?

Le chien de Chang était mort et celui-ci ne le savait que trop bien.

- Tant pis pour toi! Tu ne sais pas ce que tu manques! balança-t-il avant de tourner les talons.

Clarissa leva les bras et s’exclama : « Justement, je ne veux PAS le savoir! »

Incroyable… Elle n’en revenait pas du culot de certains garçons.

- Je commence à comprendre pourquoi vous ne l’aimez pas, Roxy et toi. Elle ramena ses cheveux vers l’arrière, appuyant sa tête sur le bar. Les traits tirés ainsi, elle devait offrir un beau tableau d’exaspération pure et dure. Merci, Elyas. Elle prit la main du tatoué, qu’elle embrassa une dizaine de fois tout en continuant de le remercier. Je ne sais pas combien d’analogies supplémentaires sur une relation que j’aurais pu prendre… Si tu n’étais pas intervenu, je crois qu’il allait me demander si je peignais parce qu’il aimerait se tremper le pinceau.

La sorcière secoua vivement la tête pour chasser cette image de son esprit. Elle en eut même un frisson après s’être redressée.

- Voilà votre bouteille.

Elle envoya un merci silencieux au tenancier puis serra sa bouteille de whisky contre sa poitrine.

- Le whisky, mon seul amour. L’étudiante se versa un peu de ce liquide des dieux et jeta un regard pétillant à son ami. Est-ce que je peux te payer un verre pour m’avoir arraché des griffes de Chang Le Maléfique? Ah, quoique tu es sur tes heures de travail… Elle fit la moue. Oh! Je sais! Elle récupéra son sac d’ananas confits et le lança au Poufsouffle. Tient, Flu…

Bellingham se mordit la lèvre et vérifia que le tenancier n’écoutait pas leur conversation. C’était rigolo d’appeler Elyas Fluffy, mais elle ne voulait pas se moquer de lui devant ses collègues après qu’il lui ait rendu service.

- Je sais que ce ne sont pas des Doritos, mais c’est mieux que rien… D’ailleurs, parlant de Doritos, les tiens sont à quoi? Et s’il-te-plaît, ne me dis pas que c’était inventé aussi…. Parce que tu m’as donné envie de manger des croustilles maintenant.

La joueuse de Quidditch remarqua l’air amusé d’une serveuse à cet instant. Cette dernière, ne s’étant pas rendu compte que la blondinette l’observait, faisait des bisous à distance à Rosenbaum avant de disparaître dans les cuisines. C’est donc une Clarissa avec un sourcil haussé que vit le tatoué quand il ramena son attention sur elle.

- Ta copine? Petit cachottier, tu n’en as jamais parlé… Pourtant, elle est canon, tu devrais être fier.

Quoique l’inverse était tout aussi vrai… La Serdaigle n’aurait pas honte d’avoir un homme comme lui à ses bras.

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Pour dire vrai, peu de choses dans la vie lui apportaient autant de satisfaction que de voir Chang se faire brutalement rembarrer par une potentielle conquête. Lorsque le bougre mentionna à la volée vouloir commander un rhum n’ coke pour la Serdaigle (sans lui demander son avis, soit dit en passant), Elyas baissa la tête et ne put s’empêcher de glousser. Non, mais quel con! Toutefois, même l’imbécilité avait ses limites et il venait de les fracasser à la vitesse grand V. Sourire frisant l’hilarité au visage, le blondinet fixait Chang qui, lentement, venait de comprendre la bourde qu’il venait de faire. En ce qui concernait Clarissa, l’excentrique crut voir cette dernière s’enflammer, au ralenti, comme dans les films où l’on voulait mettre l’emphase sur une action précise.

Et BOUM. Elle explosa.

Et BOUM. Il jubilait intérieurement.

L’indignation de la belle blonde fut telle que le silence tomba brutalement dans la salle principale des Trois Balais. Se mordant la lèvre inférieure pour ne pas pouffer de rire, Elyas jeta un regard tout autour alors que la jeune femme s’était relevée d’un bond avant de mettre son verre de whisky sous le nez de Chang, lequel eut assurément un air ahuri. Si l’emportement de Bellingham était toujours bien senti, la jeune femme changea brutalement de tactique, demandant au patron de Rosenbaum de lui fournir un nouveau verre de l’alcool fort qu’elle sirotait depuis plus tout à l’heure. Ah non, elle désirait la bouteille, ni plus ni moins! C’est qu’elle n’y allait pas de main-morte, la Serdaigle!

Bien sûr, Chang, qui faisait déjà piètre figure, tenta de rétorquer faiblement quelconques propos, lesquels furent brutalement balayés du revers de la main par la jeune femme visiblement inintéréssée. Les bras dorénavant croisés sur la poitrine, Elyas observait la joute verbale qui opposait l’Asiatique à l’Irlandaise, cette dernière étant en bonne marge de remporter la victoire haut la main. En bon Serpentard qu’il était, le jeune homme voulut faire preuve de persévérance, mais sa maigre tentative n’eut que de piètres résultats. La principale concernée se contenta de lui montrer la porte et de le rembarrer, pour toutes les potentielles envies futures que Chang pourrait ressentir de vouloir l’aborder à nouveau.

- AHAHAH! Aladdin!! S’esclaffa le Poufsouffle malgré lui. Sérieusement? Mais c’est chou, tu ne trouves pas? A whole neeeew world!! ~ Assurément, pousser un brin la chansonnette l’espace de quelques microsecondes n’avait rien pour attirer la sympathie du Serpentard à son égard, mais il n’en avait royalement rien à foutre.

À court d’arguments, le dragueur balança une réplique vide de perspicacité à la jeune femme, cette dernière confirmant d’emblée qu’elle ne voulait rien savoir de lui, de toute façon. Tendant la main, Elyas agrippa un chiffon et essuya la surface du comptoir là où quelques gouttes d’alcool étaient tombées. Il devait garder le tout impeccable, on lui avait répété le tout plusieurs fois. D’ailleurs, il avait bien fait d’agir ainsi, puisque son interlocutrice profita du départ de son importun visiteur pour pousser un soupir d’exaspération et appuyer son front sur la surface polie du comptoir.

- On te l’avait dit, ce type est LOURD quand il s’y met, fit-il avec un sourire en coin, alors qu’il appuyait ses avant-bras sur le comptoir. Nan, ne me remercie pas. Non seulement ça me fait plaisir, mais tu as fait ma journée avec tes répliques cinglantes! Vraiment! Quel sens de la répartie! Ahaha! Arrête, ce n’est pas nécessaire!

C’est qu’elle venait de se saisir de sa main tatouée pour y déposer une quantité incroyable de baisers, comme s’il était le parrain de la mafia à qui on rendait des honneurs. Évidemment, il éclata de rire lorsqu’elle lui fit part d’une ridicule pick up line qu’elle s’était attendue à recevoir.

- Je ne peux pas croire que certaines filles peuvent courber l’échine pour ce genre de phrases débiles! Vraiment, ça me dépasse!

Au même moment, son patron fit irruption, bouteille à la main, laquelle il déposa devant Clarissa. Un bref coup d'œil balancé par ce dernier fit comprendre à Elyas qu’il ne devait pas trop chômer. Certes, il pouvait se permettre quelques instants de discussion, mais il n’avait pas terminé son quart de travail. Hochant naturellement de la tête, le jaune prit les verres vides qui trônaient sur le comptoir et s’affaira à les ranger au bon endroit, sous le bar. Ainsi accroupi derrière le comptoir, il pouvait poursuivre son boulot tout en continuant de causer avec Bellingham… pour son plus grand plaisir, à vrai dire. À peine venait-elle de faire une touchante déclaration d’amour à sa bouteille de whisky que, déjà, elle proposait à son sauveur de partager sa consommation avec lui. Figé sur place, le blondinet haussa les sourcils face à cette requête. Enfin, pas que de boire ne faisait pas partie de ses passe-temps (il savait fêter, quoi), mais qu’elle veuille bien partager son précieux avec lui le saisissait.

- Heu… Je veux bien, mais pas pendant mon quart de travail. Par contre, je ne dis pas non, si l’offre tient toujours dès que j’ai terminé! Jetant un coup d’œil en coin vers son patron, Elyas fut quand même satisfait de le voir retourner aux cuisines. Ils seraient tranquilles un petit moment, au moins. C’est alors qu’il entendit la voix de sa compagne du moment qui l’interpellait, passant près de l’appeler par son surnom « canin ». Malgré tout, il tourna la tête juste à temps pour attraper le morceau d’ananas confit qui heurta sa poitrine. Je te jure, si tu m’appelles Fluffy ici, je changerai volontairement ton nom pour Rita McBottom pour le restant de tes jours! Parce que le surnom « Whisky » te ferait assurément trop plaisir!

Il affichait un sourire amusé, bien malgré lui! Sans un mot supplémentaire, il enfourna le morceau de fruit dans sa bouche, puis poussa un soupir de satisfaction. C’était carrément délicieux, ce truc! Remarquez… en bon Poufsouffle qu’il était, il ADORAIT la nourriture en général. Très peu de choses le dégoûtaient.

- Oh, mais Doritos ou pas, c’est carrément bon, ce truc! Fit-il en avalant son morceau alors qu’il continuait de ranger les verres impeccables. Doritos saveur originale! J’ai été plutôt conservateur sur ce coup-là. Mais je possède réellement un sac dans ma chambre du dortoir des Poufsouffle! Je ne mentirais jamais au sujet de la nourriture! Croix de bois, croix de fer! Il leva la main, d’un air presque solennel. Si le whisky est sacré pour toi, la bouffe l’est pour moi! Je ne suis pas jaune pour rien, tu sais!

Et il la gratifia d’un petit clin d'œil.

- D’ailleurs, en parlant de nourriture… refill, please?

Et il ouvrit la bouche, comme un oisillon affamé. Cueillant au vol un nouveau morceau de fruit confit, l’excentrique se redressa en position debout alors que sa vis-à-vis lui posait une question stupéfiante : sa copine? Quelle copine?

- De quoi tu parles? Fit-il d’un air surpris. Les portes battantes de la cuisine s’agitèrent à nouveau et la rouquine fit irruption, avant d’envoyer quelques baisers soufflés vers Elyas qui, cette fois, put constater pleinement le geste. Ah non, tu arrêtes ça tout de suite! Balança-t-il à son intention alors qu’elle éclatait de rire au moment où elle était hélée par deux types installés à la table 12. Tu parles de Nikita? Non ce n’est pas ma copine. C’est une collègue qui s’amuse à se foutre de ma gueule sur une base régulière. Il souriait, amusé par la rouquine. Si tu veux mon avis, elle n’a aucun intérêt envers moi… Et tu sais comment je le sais? Parce que tu es probablement beaucoup plus son genre que moi!

ll ponctua ses propos d’un clin d'œil, puis ramena son attention sur Nikita qui lui faisait signe à nouveau d’aller vider les tables 3 et 8 qui venaient de se libérer.

- Je reviens.

Il s’éloigna de Clarissa et longea le bar avant de passer près de la rouquine qu’il bouscula intentionnellement de l’épaule, laquelle éclata de rire.

- Franchement, Elyas, elle est carrément canon! Tu ne peux pas le nier!

Il balaya l’air de sa main droite, histoire d’envoyer paître poliment sa compagne qui se dirigeait à son tour vers le bar pour compléter la commande des hommes de la table 12. Pour sa part, il s’affaira à sa besogne et empila les consommations vides sur son plateau avant de nettoyer les tables visées.

Une heure s’écoula où l’achalandage des Trois Balais était à son maximum. Aux clients venus fêter s’entremêlaient des groupes d’amis désirant casser la croûte. De temps à autre, Elyas passait voir Clarissa, espérant intérieurement qu’elle serait assez patiente pour attendre la fin de son quart de travail avant de quitter. Après tout, l’histoire des Doritos était inventée de son cru… elle n’était obligée à rien! Par moment, il passait près d’elle et ouvrait la bouche, geste qui était souvent répondu par un morceau d’ananas confit bien lancé.

Les tables se vidaient, tranquillement, rendant les lieux plus paisibles. Elyas n’en était pas mécontent, pour dire vrai! Alors qu’il nettoyait le comptoir du bar pour une énième fois, Nikita surgit près de lui avant de lui flanquer une claque amicale dans le dos.

- Tu as bien bossé, ce soir! Fit-elle d’un ton satisfait. J’ai parlé avec le patron, si tu veux prendre le reste de ta soirée, libre à toi. Ce sera plus tranquille à partir de maintenant. Profite bien!

- Sérieux? Ah je dis pas non!

Le jeune homme jeta son torchon dans son cabaret vide, puis empoigna le tout avant de se diriger vers l’arrière-boutique tout en dénouant son tablier. Il alla donc ranger ses effets aux endroits appropriés, jetant le torchon dans un bac destiné aux elfes de maison, puis revint vers la pièce principale, notant avec une jubilation interne que Bellingham s’y trouvait toujours.

Une fois à sa hauteur, le blondinet émit un sifflement impressionné, notant à quel point la bouteille de whisky était sévèrement entamée. Sans attendre, il s’étira par-dessus le comptoir pour agripper un deuxième verre, puis s’installa sur le tabouret aux côtés de Clarissa.

- Tu m’avais suggéré de partager un verre avec moi, un peu plus tôt… c’est encore d’actualité? Fit-il avec un sourire qui… enfin… était peut-être plus charmeur qu’initialement escompté. Je sais que ça fait un moment que tu es là, mais je crève la dalle, je n’ai pas eu le temps de manger encore… tu permets que je me commande un truc?

Levant la main, il fit signe à Sally qui s’approcha d’eux avec un sourire radieux.

- Sally, tu peux demander aux cuisines si je peux avoir un hamburger et des frites, s’il te plaît? Je me meurs, je te jure... Mains jointes, à plat, l’une contre l’autre en position de prière, Rosenbaum remercia la jeune femme noire qui se dirigeait vers les cuisines. Oh merde, je suis con! Tu voulais un truc, Clarissa? Je peux ajouter le tout sur ma commande!

Bon, évidemment, elle était déjà bien prise avec son whisky, lequel elle versa gentiment dans le verre de Rosenbaum qui s’empressa de le lever pour trinquer avec elle. L’alcool fort et brûlant glissa le long de son oesophage, faisant tousser quelque peu le Londonien qui n’avait pas forcément l’habitude des whiskys de grand cru.

- Non, j’aime, je t’assure! Fit-il d’une voix un peu rauque. Je n’en avais simplement jamais bu et ça m’a pris par surprise! Dis-moi, comment tu fais pour ne pas être totalement ivre après avoir bu plusieurs verres de ce truc? C’est fort!

Et hop, l’assiette-repas d’Elyas fut déposée devant lui, dégageant une odeur alléchante. Naturellement, il agrippa une frite, puis poussa légèrement le plat vers la blondinette.

- Si tu en veux, te gêne pas, surtout! Il y en a beaucoup! Croquant à belles dents dans son encas, il poussa un nouveau soupir de satisfaction. Dis-moi, ça ne fait pas si longtemps que tu es arrivée parmi nous. Je n’ai pas encore eu l’occasion de te demander : comment tu trouves ton séjour à Poudlard et les environs? Tu étais à Ilvermony avant, pas vrai? C’était bien différent d’ici?

Il détaillait la blondinette, laquelle suscitait énormément d’intérêt chez lui. Elle était belle… beaucoup trop pour qu’il n’en soit pas fasciné. Il voulait en savoir plus sur elle, c’était évident. Certes, ils se côtoyaient un peu, depuis deux semaines, mais leurs conversations n’étaient que très rarement tournées vers leur vie mutuelle! Il fallait dire que Roxy prenait beaucoup de place par sa personnalité forte et exubérante. Il ADORAIT la Gryffondor, mais assurément, prendre un petit moment pour connaître davantage la Serdaigle ne pouvait que lui plaire.

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- Rita McBottom? Tu n’oserais pas! taquina Clarissa en sachant que si, son nouvel ami en serait amplement capable. Elle-même ne se retiendrait pas de le faire à sa place. Elle leva néanmoins son verre. Au whisky et aux croustilles!

Parce qu’une telle dévouement à la nourriture méritait un salut digne de ce nom… Et un deuxième lancé d’ananas confit. Comment dire non à Fluffy et ses clins d’oeil, de toute façon?

Puis quelque part au fond d’elle, la sorcière espérait presque que le statut de célibataire que lui avait vanté Roxanne s’applique toujours au Poufsouffle. C’était absurde… Ils se connaissaient à peine, voire qu’elle lui avait pété un de ces plombs lors de leur rencontre deux semaines plus tôt… Pourtant, l’air enchanté qu’elle affichait à l’idée qu’il ait une copine n’était qu’une façade qu’elle présentait à Elyas pour être polie. C’est la constatation qui la frappa lorsqu’elle vit la confusion sur le visage de ce dernier. La vague de jubilation avait été brève, mais elle s’était bel et bien manifestée. Elle tâcha de ne rien laisser paraître de sa satisfaction tandis que l’animagus cherchait un sens à son insinuation relationnelle.

Ainsi, le beau blaireau n’était pas lié à une quelconque demoiselle. « Ah, mais pourquoi ça te fait sourire, Clarissa Bellingham? Ressaisis-toi! » Une gorgée de whisky, voilà ce qu’il lui fallait. Heureusement que son compagnon fut trop occupé à prendre sa collègue en flagrant délit pour remarquer son expression. Ce qui amena tout de même l’Irlandaise à se demander ce qui poussait la serveuse à blaguer de la sorte avec lui.

- Je ne connais pas son nom, admit-elle en haussant les épaules. Enfin, je ne le savais pas avant que tu ne me le dises… Mais vas-y, éclaire-moi quant à ta théo… Oh.

Son cerveau venait de faire des liens : Nikita ≠ Elyas, car Nikita + Clary = Nikita ♡ ♀.

La joueuse de Quidditch remercia intérieurement la rouquine d’avoir attiré l’attention du charmant sorcier, car celui évita que celui-ci ne voit la rougeur se propager sur ses joues. En fait, un simple : « Mmm hmm. » de sa part et il filait déjà vers son associée.

Alors, ça… La blonde ne l’avait pas vu venir. Elle suscitait habituellement l’intérêt de la gente masculine au point que ça en était ridicule… Au point où elle était sans mot quand c’était une femme qui lui faisait de la façon. Quoique Nikita ne lui tournait techniquement pas autour, Elyas ayant simplement fait allusion à la préférence de celle-ci. Bellingham secoua la tête pour se remettre les idées en place. Elle ne savait pas ce qui lui prenait ce soir. Elle ne pouvait pas blâmer le whisky puisque sa consommation était peu avancée à ce stade de la soirée. Elle pouvait néanmoins corriger ça maintenant que son ami vaquait à nouveau à ses occupations professionnelles.

La jeune femme était finalement libre de siroter son alcool au bar en paix, tel qu’elle l’avait prévu au départ. Sa bouteille, qu’elle caressait distraitement sans s’en apercevoir, dissuada tout casanova potentiel. Sans doute donnait-elle trop une drôle d’impression pour qu’on l’approche. Son pétage de plomb à Chang devait avoir contribué à la prospérité de sa solitude. Ou était-ce la complicité évidente entre Elyas et elle qui se lançaient des bonbons qui fit comprendre aux autres qu’une seule personne risquait de repartir avec elle?

Notion que le subconscient de Clarissa ne jugeait pas pertinent de partager avec sa conscience, apparemment. Malgré que cette dernière commençait à avoir des doutes… Car elle restait là, fidèle au poste, tandis que le temps filait doucement. Elle était aussi trop joyeuse quand le jaune se trouvait dans les parages pour qu’il n’y ait pas de l’attraction dans l’air - en ce qui la concernait, toujours est-il.

Lorsqu’Elyas arriva avec un sifflement, l’universitaire bomba le torse. « Je suis une Irlandaise pure et dure. » Elle se redressa toutefois en constatant que le joli blaireau s’installait… de son côté du bar… avec un verre. Il ne lui en fallut pas plus pour renouveler son intérêt envers le tatoué.

- Bien sûr! répondit-elle avec enthousiasme. Quel genre de femme serais-je si je revenais sur ma proposition après que tu m’aies sauvée du terrrrrrible Chang? Le Londonien aurait pu s’asseoir plus près qu’elle ne s’en serait pas plainte, voire qu’elle battit des cils à la bambi tandis qu’il lui expliquait à quel point il était affamé. Ne te gêne surtout pas pour moi. Elle ne le quitta pas des yeux quand il héla une collègue afin de passer sa commande. Elle dut cependant se mordre la lèvre pour ne pas pouffer de rire à le voir culpabiliser de ne pas lui avoir demandé si elle voulait quelque chose. Ah, la galanterie de nos jours, j’te jure! fit-elle sur un ton faussement offusqué. T’es mignon, mais ça va, j’ai tout ce dont je rêve juste ici, précisa-t-elle en désignant sa bouteille.

Quoique… Il y avait peut-être quelque chose pour un autre type de rêve qui se trouvait également dans son champ de vision…

La joueuse de Quidditch servit un verre de sa boisson favorite à son attrayant voisin de table et guetta sa réaction… Elle ne fut pas déçue! Elle s’esclaffa à le voir s’étouffer avec sa première gorgée.

- Pas pour toi, le Teeling vieux de 37 ans? Elle tapota le dos du pauvre garçon. Celui-ci jurait le contraire, mais elle n’était pas entièrement convaincue qu’il ne le prétendait pas uniquement pour lui faire plaisir. Tu as le droit de ne pas aimer, tu sais. C’est un goût acquis… Et une habitude. Il faut dire que j’ai sauté l’étape de la petite bière pour aller directement au whisky. Remarque que je ne prétends pas être complètement à jeun.

Ce fut à son tour de faire un clin d’oeil àFluffy. Il ne faudrait pas demander à Clary de voler en ligne droite, car elle n’y arriverait peut-être pas. Ses tapes amicales dans le dos se transformèrent brièvement en caresse avant qu’elle ne ramène ses mains devant elle. C’était que Sally revenait avec l’encas de son collègue et la blondinette s’était rendue compte de son geste. Elle ne mentait pas quand elle affirmait ressentir les effets de l’alcool un tantinet. Celui-ci la débarrassait de sa retenue habituelle.

- Ce n’est pas de refus, a chara! Bon sang, ces frites étaient délicieuses. C’était littéralement à s’en lécher les doigts. Mes compliments au chef.

La mention d’Ilvermorny la fit grimacer. L’Irlandaise n’avait rien contre l’école américaine… Mais elle avait de la rancune envers son paternel à en revendre. C’était lui qui l’avait forcée à déménager de l’autre côté de l’océan Atlantique quand elle ne voulait rien d’autre que de rester auprès de sa grand-mère dans son pays natal.

- Poudlard est magnifique. C’est tout ce que j’espérais… et plus encore. Puis c’est infiniment plus proche de maimeó. Nous ne sommes que trois, ma grand-mère, mon père et moi… Donc, être à l’autre bout du monde pendant que maimeó vieillissait seule en Irlande, c’était dur. Je dois admettre, par contre, que je suis encore surprise de l’aversion des sorciers envers les nés-moldus. L’ambiance est entièrement différente pour ça à Ilvermorny. L’origine des fondateurs y est forcément pour quelque chose, mais quand même. Elle soupira. Il n’y a pas de Choixpeau  non plus là-bas. J’avais tellement été déçue! J’attendais ce moment avec impatience depuis que j’étais fillette. À Ilvermorny, ce sont des statues qui s’animent afin de t’informer quant à quelle maison tu appartiendras. Fait divers : j’ai été choisie par le Serpent cornu et le Puckwoodgenie! Elle gardait malgré tout un excellent souvenir de sa rentrée scolaire américaine. J’ai opté pour Puckwoodgenie, car ça se rapprochait davantage de ce que je veux pour ma carrière… Et j’ai finalement eu droit au Choixpeau lors de mon arrivée ici! Alors en bout de ligne, j’ai eu droit au meilleur des deux mondes.

La future guérisseuse vola une autre frite à son copain, effleurant son bras au passage de façon totalement « accidentelle ». Ses yeux espiègles allaient également en ce sens, bien sûr. Une fille pleine de dignité telle que Bellingham ne flirterait jamais aussi ouvertement avec un séduiant rebelle comme Elyas après avoir bu une quantité négligeable d’alcool.

- D’ailleurs, si je me souviens, c’est toi qui veut devenir vétomage? Ou est-ce garde-chasse? Oui, garde-chasse, il me semble! Quelle excellente mémoire qu’elle avait! Ça méritait une lampée de whisky. Zut, c’est déjà vide, se plaignit-elle en faisant la moue. Ton verre est défectueux, toi? Je crois que le mien a une fuite. Elle leva l’objet pour le regarder sous toutes ses coutures. À moins que ce soit le whisky qui soit d’une mauvaise cuvée, ce qui expliquerait pourquoi il s’évapore à vue d’oeil. Dans son état d’ébriété léger, la question se posait, selon elle. Elle secoua ensuite la tête. Trève de plaisanteries, je devrais y aller mollo si je ne veux pas me taper le mal de tête du siècle demain matin. Elle héla une serveuse. Excuse-moi, j’ai oublié ton nom… Sally? Je vais tâcher de m’en souvenir. Je pourrais avoir du jus de citrouille? Merci, tu es un ange. Elle vint pour se servir de  nouveau dans l’assiette du Poufsouffle… qui ne contenait plus une seule frite. Décidément, c’est la vaisselle le problème! Elle déposa son sac d’ananas confits sur le bar. Puisqu’il ne restait qu’un bonbon, elle en mangea un et laissa l’autre à son compagnon. Merci, Sally! lança-t-elle.

Doux, doux, jus de citrouille. Ça n’était pas du whisky, mais ça l’aiderait à dégriser un peu.

- Ça fait longtemps que tu travailles ici? s’enquit-elle auprès du blond. Les gens semblent bien t’aimer… Sauf Chang, mais on s’en fout de lui. Elle jeta un regard autour d’elle et sourit en constatant que l’Asiatique avait pris la poudre d’escampette tel qu’elle le lui avait suggéré. Pénible, ce m… Oh non!

N’ayant pas fait attention en se retournant - et ayant quelques verres dans le nez -, la Serdaigle avait renversé son jus de citrouille fraîchement arrivé sur Elyas et elle.

- Je suis franchement désolée! Quelle empotée je suis!

La fautive chercha des yeux un quelconque linge pour essuyer son dégât, avant de finalement se rappeler qu’elle était une sorcière et pouvait donc facilement régler son problème. « Ma baguette… Ma baguette… » Elle fit le tour de ses poches jusqu’à ce qu’elle trouve le bout de bois. Par chance, le tenancier était plus alerte qu’elle et il avait déjà tout nettoyé par le temps qu’elle soit prête.

- Mille pardons!

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Ce hamburger bien juteux avait tout pour le faire saliver abondamment. Assurément influencé par ses relents de Golden Retriever, Elyas devait se faire violence pour ne pas dévorer le tout comme un porc en trois bouchées ou moins. Alors il se contenta de prendre une simple croquée et de déposer le tout bien sagement dans son assiette, notant au passage la grimace qu’elle esquissait. Était-ce à propos d’Ilvermony? Certes, d’autres questionnements le taraudaient, mais l’animagus décida de retenir le tout, soucieux de ne pas offenser son interlocutrice.

Croquant dans quelques frites tout en continuant de boire quelques gorgées de ce whisky beaucoup trop fort (bon, il devait admettre avoir espéré, un moment, pouvoir susciter d’autres caresses dans son dos de la part de Clarissa…), l’excentrique continua d’écouter les paroles de l’Irlandaise, buvant presque chaque parole avec fascination. Son accent était beaucoup trop adorable, le savait-elle? Maimeo? C’était quoi une maimeo?? Oh sa grand-mère, visiblement!

L’entendre parler d’Ilvermony était carrément intéressant. Il fallait dire que le Poufsouffle ne connaissait que très peu l’école américaine et qu’il n’avait aucune idée des noms des maisons y figurant. Il se promettait, intérieurement, d’en apprendre davantage à ce sujet, par simple curiosité. D’ailleurs, le choix de Bellingham semblait s’être porté vers Puckwoodgenie et Elyas se demanda en quoi la maison américaine influençait son choix de carrière. Pour dire vrai, il n’avait aucune idée de ce qu’elle désirait faire plus tard et ne se ferait pas prier pour la questionner à ce sujet.

- En tout cas, je suis ravi que tu aies pu être transférée à Poudlard! Non seulement ça nous a permis de nous rencontrer, mais en plus, tu sembles davantage dans ton élément, ici. Plus près de ta famille et tout. Oh et pour les nés-moldus… tu n’as aucune idée à quel point ça frise le ridicule, cette espèce de xénophobie… Un peu amer, le jeune homme prit une nouvelle bouchée de son hamburger. Il fallait dire qu’il était lui-même de sang-mêlé, ce qui avait suscité plusieurs railleries de la part de certaines confrères de scolarité. Pour ne pas parler de tentatives d’intimidation, littéralement. Enfin, encore heureux, la majorité n’en font plus de cas depuis belle lurette. Seulement, les descendants des grandes familles voient encore en nous des « sangs-de-bourbes » plus que de simples comparses sorciers. Ça et la vermine, c’est pareil, tu vois.

Alors qu’elle tendait la main vers son assiette pour se saisir à son tour d’une frite, Elyas nota la façon dont leurs bras entrèrent en contact « par inadvertance ». Naturellement, le jeune homme tourna son regard verdoyant vers sa compagne et nota bien l’air espiègle qu’elle affichait. Oh, ça n’avait rien d’un accident, pas vrai? Douce perspicacité… S’il eut envie d’esquisser son plus beau sourire charmeur, Rosenbaum se rappela que sa vis-à-vis était surtout saoule. Si ça se trouvait, l’alcool agissait à sa place. Il devait - idéalement - garder la tête froide. Ainsi, il se contenta d’un sourire en coin, tout de même flatté et amusé par le flirt à peine masqué de cette dernière.

- Exact! J’adorerais être garde-chasse, confirma-t-il en prenant une autre gorgée de whisky. Vétomage est mon second choix, toutefois. Mais j’ai une véritable fascination pour la faune et la flore et je dois admettre que mon intérêt se porte régulièrement sur la forêt Interdite… Mais ne le dis à personne, d’accord? C’est notre petit secret, puisque je risque de gros ennuis en y traînant, ajouta-t-il en ponctuant ses propos d’un clin d'œil complice.

Et voilà que la belle avait terminé, à nouveau, sa consommation. Si la mention de la défectuosité de son verre poussa Elyas à glousser, le jeune homme jeta un regard carrément amusé à Bellingham alors qu’elle déblatérait sur le whisky de manière décousue.

- Je crois que ce serait sage, oui, fit-il en rigolant lorsque sa compagne mentionna vouloir ralentir la cadence quant à sa consommation d’alcool.

Sally fut hélée et un jus de citrouille fut commandé. Soucieuse de vouloir toujours se sustenter, la belle Irlandaise tendit la main vers l’assiette de Rosenbaum… pour ne happer que le vide. Oops, elle voulait d’autres frites? Il les avait dévorés comme un goinfre et s’apprêtait à terminer son hamburger, également. Visiblement toujours affamée, Clarissa décida de jeter son dévolu sur ses ananas confits, lesquels elle déposa sur le bar, pour le peu qu’il en restait.

- Si tu veux autre chose, je peux te commander un truc sans souci…

Sa proposition resta sans réponse puisqu’elle le questionnait déjà sur son emploi actuel aux Trois Balais. Ouvrant la bouche pour répondre à son interrogation, Elyas fut coupé brusquement par le dégât engendré par la blonde, soit du jus de citrouille partout sur son pantalon de service, le comptoir et le sol. S’il avait sursauté sur le coup, le jeune homme de 19 ans s’était naturellement redressé, comme si ce geste futile pouvait le débarrasser du déversement orangé et sucré.

- Non ça va, t’inquiète, j’ai l’habitude…

Et puis, il avait des vêtements de rechange dans ses effets personnels, laissés dans la salle des employés. Cherchant un torchon du regard, le né-moldu put noter malgré tout la présence de son patron qui, baguette en main, s'occupa de tout nettoyer en un seul tour de main. Bellingham cherchait toujours la sienne, bredouillant milles excuses devant sa bévue.

- Non, c’est bon, je te dis! Tout est déjà réglé, continua-t-il en gloussant alors qu’il empoignait doucement les épaules de la Serdaigle pour l’inciter à se redresser pendant qu’elle cherchait toujours sa baguette. Et puis, dans l’état d’ivresse où tu te trouves, j’aurais peur que tu réduises mon pantalon en poussière en jetant un sort inadéquat!

Il gloussait. Eeeeet il y avait un peu de sous-entendus, quand même. Notant la jolie tenue de la Serdaigle complètement souillée, le blondinet fit un mouvement du menton vers la blouse de cette dernière.

- Tu ne t’es pas raté non plus. Il fallait dire qu’il était réellement très plein, ce verre. Levant la tête, Elyas voulut héler son patron, lequel était déjà parti répondre à un client. Bon… viens avec moi. Ma baguette se trouve avec mes effets. Je te règle ça en deux temps trois mouvements.

Glissant sa paume dans la sienne, le Poufsouffle attira la Serdaigle à sa suite alors qu’il poussait la porte battante menant à l’arrière-boutique. Les elfes de maison s’activaient en cuisine comme des abeilles ouvrières : dans un synchronisme parfait et avec une rigueur leur étant propre. Si la plupart saluèrent Elyas, certains le questionnaient sur la présence de sa compagne, et c’était plutôt légitime.

- Elle est avec moi. Elle m’accompagne, je vais juste récupérer mes effets et on quitte! Bonne soirée, tout le monde!

Il avait omis de mentionner qu’elle était complètement saoule ou alors de simplement pointer le fait qu’elle s’était barbouillée de jus de citrouille à cause de ladite ivresse (sa tenue parlant d’elle-même, de toute façon). Non seulement ça n’aurait apporté que de l’embarras pour la pauvre bleue, mais il considérait qu’il n’avait de comptes à rendre à personne. Et puis, plusieurs employés emmenaient avec eux leurs amis ou leurs proches dans l’arrière-boutique, pour partager un repas ou pour quelques minutes, le temps de récupérer leurs effets, à l’instar d’Elyas. Il n’était donc pas si marginal que ça, pour une fois.

Tirant toujours la belle blonde à sa suite, le jeune homme de 19 ans se dirigea vers la salle de repos et y poussa la porte. Au centre de la pièce se trouvaient deux grandes tables bordées de nombreuses chaises très confortables. Tout au fond se trouvait un vestiaire (deux simples cabines munies de rideaux pour se changer) orné de plusieurs crochets identifiés au nom des employés. Un sac de sport pendait à celui portant la mention de « E. Rosenbaum » ainsi qu’un boîtier de guitare, instrument qu’il traînait régulièrement avec lui pour passer le temps.

- Tu peux t’asseoir si tu veux, fit-il en relâchant sa main et en indiquant les sièges tout près. Tu veux un café? Nous en avons toujours à disposition. Les elfes de maison remplissent les carafes régulièrement pour qu’il soit toujours chaud. Il y a du sucre et du lait, également. Ça te ferait peut-être du bien?

Son sac était juste là, à portée de main. S’approchant du crochet qui lui était attitré, le né-moldu fit glisser une fermeture-éclair et agrippa sa baguette d’une main. Pointant le tout vers Clarissa, il lança un sort de Récurvite pour nettoyer la tenue de la belle, puis rangea le tout, une fois la besogne terminée par magie.

- Tu parlais tout à l’heure qu’à Ilvermony, tu avais choisi une maison précise pour aller en accord avec le métier que tu désires faire plus tard… Je réalise que je n’ai aucune idée de tes aspirations! Tu es dans le même cursus universitaire que moi, je crois, pas vrai? Tu vises quoi, ultimement, au juste? Je suis curieux! Guérisseur? Chercheur?

Ouvrant à nouveau son sac de sport, Elyas agrippa un t-shirt couleur anthracite, puis un pantalon en denim foncé, légèrement déchiré à la hauteur des genoux. Forcément, il n’allait pas conserver son uniforme de travail pour la soirée, d’autant plus que ce dernier empestait encore un peu l’odeur de cuisson. Il prendrait une douche une fois au dortoir, faute de pouvoir le faire avant. Il écouta attentivement la réponse de son amie, hochant de la tête pour lui faire comprendre qu’il suivait bien ses propos.

- Tu m’excuses, deux petites minutes? Je vais me changer. Fit-il en désignant la cabine conçue à cet effet. Enfin, je sais bien que tu aurais aimé que je me donne en spectacle et tout! Continua-t-il sur un ton faussement modeste et (surtout) blagueur. Je sais reconnaître les fans dès le premier regard! Mais tu vois, d’autres gens risquent d’entrer dans la salle de repos et je ne me dandine pas gratuitement, moi, madame!

D’un ton moqueur, il fit semblant de lécher son index et d’apposer le tout sur son arrière-train, imitant un bruit de grésillement brûlant avec sa bouche.

- Bon allez, je me dépêche!

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Donc, la jeune femme avait visé juste quant aux aspirations du beau blond. Elle était excessivement ravie de cette petite victoire. La Serdaigle en elle brûlait naturellement d’envie de tout connaître de ses champs d’intérêts… desquels le Poufsouffle faisait désormais partie. L’imaginer en train d’apprivoiser une créature féroce ou de faire boire un biberon à un poulain licorne la charmait comme pas possible. « Ton secret est en sécurité avec moi, » jura-t-elle, la main sur le coeur. Elle n’était pas pour dénoncer ses excursions illégales quand elle était elle-même allée là où elle n’était pas supposée deux semaines plus tôt. Elle se plaignit ensuite de son whisky défectueux, enchaînant avec une interrogation d’Elyas et son boulot. Elle était sérieuse dans son désir  d’en apprendre davantage sur lui… Surtout qu’elle l’avait désormais pour elle seule.

Hélas, son fidèle whisky l’avait trahie en affaiblissant ses capacités. L’Irlandaise envoya son verre de jus de citrouille valser partout : sur le bar, le plancher, son compagnon et sa propre personne. Comble de malchance, elle mit une éternité à se souvenir de l’endroit où elle avait rangé sa baguette. Son ami, en bon gentleman, essayait de la rassurer puisque ce n’était qu’un petit accident de rien. Elle aurait trouvé la chose ultra sympathique en temps normal… Mais avec ce dégât ainsi que ses blagues sur la vaisselle faisant disparaître nourriture et breuvage, il la voyait désormais comme une ivrogne en perte totale de ses moyens. Ce n’était pas l’image qu’elle voulait qu’il ait d’elle.

- Es-tu en train de dire que même avec un sort, je ne serais pas capable de t’enlever ton pantalon?

Ouch. Son égo venait de prendre un sacré coup! C’était une façon à la fois douce et indirecte de lui faire comprendre qu’il n’était pas intéressé à se retrouver dans son plus simple appareil en sa compagnie. Elle se mordit la lèvre; elle était gênée d’avoir mal interprété les signaux que lui avait envoyé le jaune. Elle ne comprenait même pas pourquoi elle était aussi déçue…

Non, mensonge! Clarissa savait exactement pourquoi : Elyas était le plus beau mec de Poudlard. Elle en pinçait un peu pour lui - secrètement, bien sûr - et s’était crue assez spéciale l’espace d’un instant pour avoir une chance. En bout de ligne, en tant que digne représentant des Poufsouffles, il devait être convivial avec tout le monde en général - sauf Chang. Personne n’aimait Chang.

- Non, ça va… Je…

L’étudiante en médecine se tut la seconde que le Londonien lui prit la main.

Ses protestations étaient mortes dans sa bouche, tout comme son envie de s’éclipser pour mieux se cacher dans sa chambre afin de n’être plus jamais revue par qui que ce soit était disparue elle-ne-savait-où. À leur place se trouvaient des papillons qui virevoltaient dans son estomac.

La joueuse de Quiddith suivit son camarade docilement, le coeur qui battait à tout rompre dans sa poitrine. Elle observa curieusement les cuisines. C’était fou le travail qui se faisait dans les coulisses des Trois Balais! Elle salua timidement les elfes de maison qu’ils croisèrent sur leur chemin, ne voulant pas paraître impolie en plus d’empotée ayant renversé sa boisson sur tout le monde. Elle siffla en découvrant la salle de repos des employés. « Sympa. » Elle passa une main délicate sur le boîtier de guitare.

Eeeeet la magie prit fin lorsque la main d’Elyas quitta la sienne.

Clary cligna des yeux dans l’espoir de se remettre les idées en place.

- Ah… Oui, du café. Bonne idée, acquiesça-t-elle d’une voix embarrassée. Elle tritura l’ourlet humide de sa blouse en se dirigeant vers les sièges. Elle sursauta quand les tâches se mirent à se nettoyer toutes seules grâce à la magie. M-Merci, envoya-t-elle par-dessus une épaule. Elle s’assit en bonne jeune fille et se versa un café en prenant toutes les précautions du monde. Hors de question qu’elle s’humilie une deuxième fois! Surtout pas devant un mec aussi ravissant que le musicien en face d’elle. Elle huma son breuvage chaud et en pris quelques gorgées.

- Hmm? Oui. La sorcière déposa sa tasse afin de mieux se concentrer sur son nouvel ami. Guérisseuse. Il faut bien faire un bon usage de cette cervelle, dit-elle en se tapotant la tempe. Enfin, pas que ma performance de ce soir en soit un bon exemple. Elle grimaça. Je ne me mets habituellement pas autant les pieds dans les plats. 

Parce que d’ordinaire, elle ne trouvait pas ses interlocuteurs à son goût… Sauf qu’elle n’était pas pour l’admettre ouvertement après sa bévue monumentale de tout à l’heure.

- La maison Puckwoodgenie favorise ceux ayant les atouts d’un guérisseur. On l’associe avec le coeur des sorciers. Celle du serpent cornu, quant à elle, symbolise l’esprit et évoque les qualités d’un érudit. Il y a également celle de l’oiseau-tonnerre pour l’âme aventurière des sorciers et celle du womatou représentant le corps des guerriers. La bleue espérait ne pas trop ennuyer son compagnon avec ses mille et unes précisions. Elle n’y pouvait rien si elle était passionnée de transmettre son savoir à autrui. Oh, non, non, vas-y.

La blague comme quoi la Serdaigle aurait aimé voir Elyas se donner en spectacle la figea sur place. Il n’avait aucune idée des images indécentes qui s’insinuaient dans sa tête présentement… Lui faisant monter la chaleur aux joues en une fraction de seconde. Elle s’empressa de reprendre son café dans une tentative maladroite de cacher son teint pivoine. Elle ne put toutefois retenir un rire face au derrière grésillant du jaune. Elle plaça le revers de la main devant sa bouche le temps qu’elle finisse de glousser comme une gamine. Ce mec allait la tuer avec son humour!

D’un autre côté, Clarissa n’arrivait plus à détourner le regard de ce fessier de rêve. « Prend ton temps. » Surtout pour se rendre à la cabine… Question qu’elle puisse continuer d’admirer la vue tout en sirotant son café salvateur.

Puis elle eut une idée.

L’étudiante prit une grande inspiration afin de se donner du courage et mis son breuvage sur la table. Elle s’approcha lentement de la cabine pour ensuite appuyer son épaule sur le côté de celle-ci. « Qui ne tente rien n’a rien, pas vrai? » Elle espérait ne pas regretter ce qu’elle s’apprêtait à faire. Au moins, elle aurait la conscience tranquille une bonne fois pour toute.

- Par simple curiosité… Quel est votre taux horaire pour ledit dandinement, M. Rosenbaum? Il me reste… Elle sortit la monnaie de sa poche. Quelques gallions. Elle glissa sa main à l’intérieur du rideau, paume vers le haut de façon à ce que le sorcier puisse voir l’argent. Sinon… Et c’était maintenant que ça passait ou que ça cassait. Acceptez-vous les paiements en nature? Idéalement en plusieurs versements… Car les temps sont durs et une éducation en médecine coûte une fortune… Mais il m’importe d’encourager l’économie locale. De plus, offrez-vous un abonnement ou un quelconque programme de fidélité? Oh! Et dernièrement… Quelle est votre politique de confidentialité? Disons que j’ai une certaine demoiselle dans mon entourage qui adoooooorerait se mêler indiscrètement de cette histoire pour ensuite exagérer les faits.

De qui pouvait-elle donc parler?

Clarissa se mordit la lèvre inférieure, souriant bien malgré elle. Son coeur courait un de ces marathons! À un tel point qu’elle avait l’impression que le monde entier pouvait l’entendre. Remarquant que le silence s’étirait, elle soupira.

- Je ne suis pas mieux que Chang, hein? Bon sang, j’ai honte. Un gars ne courbera pas plus l’échine si c’est une fille qui sort ce genre de réplique idiote. Je suis désolée. Je suis vraiment mauvaise pour tout ce qui touche au domaine de la séduction… Elle s’éclaircit la gorge. Je vais, ehm… Je vais partir, question de ne plus être dans tes pattes. Merci encore pour ce soir, tu m’as vraiment aidée à me débarrasser de Chang.

« La ferme, Clary! Tu ne fais que te creuser un trou de plus en plus profond. »

L’Irlandaise serra ses gallions dans ses poches.

- À, euh… La prochaine? Ou pas… Ouais, ne te gêne pas pour m’éviter dans les corridors. Je ne t’en voudrai pas. Mais merde, ajouta-t-elle dans un murmure, tiens-toi-en aux bouquins à l’avenir.

La joueuse de Quidditch délaissa la cabine et se dirigea vers la porte en se grattant la nuque. Elle ne se moquerait plus jamais des talents de drague de Chang car, même s’il avait échoué, il s’était moins ridiculisé qu’elle.

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Installé à l’intérieur de sa cabine, alors qu’il venait à peine de tirer le rideau derrière lui, Elyas défit la ceinture de son pantalon et retira ce dernier pour enfiler son jean usé à la hauteur des genoux. Balançant le vêtement de travail dans son sac, il fit main basse sur un simple t-shirt anthracite. Il retira donc la chemise noire réservée uniquement à ses heures de boulot, puis l’enfourna à son tour dans son sac… quand il suspendit son geste. La voix de Clarissa se fit entendre, tout près. Visiblement, elle était appuyée contre la cabine où il se trouvait et profita de la trop belle l’occasion pour pousser le jeu un peu plus loin.

Si la première question concernant ses honoraires le surprenait au plus haut point, voir la main entrer dans l’habitacle pour lui tendre quelques gallions le fit presque hoqueter de surprise. En fait, il n’en était aucunement offensé. Pour dire vrai, il ne s’était simplement pas attendu à une telle initiative de la part de Bellingham. Si la jeune femme savait tenir l’alcool comme personne, elle lui avait plutôt donné le sentiment d’être assez réservée dans son quotidien. Certes, ils traînaient ensemble depuis environ deux semaines, mais en dehors de leurs moments en compagnie de Roxy, la blondinette semblait plutôt apprécier les moments de quiétude en solitaire. Ainsi, il avait mal jugé la femme qu’elle était, puisqu’en aucun moment il l’aurait cru aussi dégourdie.

A-A-Accepter les paiements en nature? Se sentait-il devenir rouge comme une jouvencelle de premier cycle, là, tout de suite? Carrément! Certes, il n’était en rien un puceau débordant de pudeur, mais puisqu’il cultivait un intérêt évident pour la Serdaigle, cette déclaration soudaine d’une attirance sexuelle envers lui l’avait pris au dépourvu. Son expression de surprise laissa rapidement place à un sourire amusé alors qu’il écoutait les propos déblatérés par la belle, laquelle déclarait vouloir « favoriser l’achat local » et semblait porter un intérêt tout particulier à un abonnement fidélité sur sa personne… Alors là, il devait admettre qu’elle faisait plutôt preuve de créativité et d’innovation dans sa demande faussement voilée! Il s’était déjà fait aborder par le passé, mais pas de cette façon! Il était soudainement très curieux de découvrir toutes ces facettes insoupçonnées de Clarissa Bellingham.

Mais, outre cette appréciation du moment présent… Hello?? Où était passé son sens de la répartie? Il était planté là, son t-shirt en main, laissant la totalité de la causette à sa compagne bleue qui, visiblement, devenait à court d’arguments (et avec raison, vu son manque flagrant de réactions!). Mais bon sang, allait-il dire un truc, oui ou non?! S’autogiflant mentalement, Rosenbaum ouvrit enfin la bouche pour essayer d’élaborer une réplique de ce nom quand la jeune femme sembla préférer jeter l’éponge. Visiblement, elle accusait son silence comme un signe flagrant de refus (ou de jugement, peut-être?). ELYAS, BON SANG, DIS QUELQUE CHOSE!!

Et voilà qu’elle se confondait en excuses, déclarant dans la foulée qu’elle ne valait visiblement pas mieux que Chang (?!), puisqu’elle avait cru un instant que ses phrases bidons allait amadouer un type comme le Poufsouffle. Elle… Elle quittait!! ELLE QUITTAIT! En s’autogratifiant d’une insulte par le fait même!

- Clary, a-a-attends!

AAAH voilà qu’il se décidait enfin à parler, le crétin!! Pas trop tôt! Tirant sur le rideau pour dégager la voie, il vit la porte de la salle des employés se refermer derrière la Serdaigle, laquelle semblait faire le chemin inverse pour sortir des Trois Balais. Merde, merde, merde!! Il devait la rattraper avant qu’elle ne quitte complètement l’établissement! Jurant tout bas, le Poufsouffle traversa la salle des employés aux pas de course, puis ouvrit la porte à la volée qui menait vers les cuisines. Faisant fi des œillades curieuses qu’on lui balançait, Elyas nota la porte de derrière qui servait de sortie de secours, mais aussi d’accès réservé aux employés. Cette dernière donnait accès à la cour arrière des Trois Balais, là où se trouvait également une benne à ordures. À entendre le bruit métallique de ladite porte, il était évident que Clarissa venait de sortir à l’extérieur, ce qui lui éviterait bêtement de devoir traverser les cuisines et la salle à manger.

Sans attendre, Elyas ouvrit la porte et vit la silhouette de la belle qui s’éloignait, probablement soucieuse d’utiliser les petites allées pour rejoindre la Grande-Rue.

- Clarissa, attends!! Cria-t-il finalement, attirant l’attention de la bleue.

À voir le regard que lui balançait Bellingham et le frisson qui lui parcourut l’échine, le blondinet comprit enfin pourquoi tout le monde le détaillait avec un drôle d’air : il était encore torse nu, serrant son t-shirt dans son poing sans s’en rendre compte. Baissant son regard sur lui-même, il se racla la gorge puis enfila prestement son t-shirt anthracite. Assurément, les elfes de maison et employés qu’ils avaient entrevus en sortant de la salle devaient croire qu’il s’était passé un truc entre eux… Ce qui était plus ou moins vrai.

- Ne t’en vas pas, je t’en prie… Fit-il plus calmement cette fois, levant les mains en guise de paix comme s’il craignait d’effrayer un petit animal sauvage. Pardonne mon manque de réaction de tout à l’heure… Je dois simplement admettre avoir été surpris par ton sens de l’initiative… je ne m’y attendais pas, c’est tout! A-Attends!!

Était-ce l’irritation due au manque de réaction d’Elyas qui la mettait dans tous ses états ou était-elle honteuse de ses propres agissements? Dans tous les cas, le blondinet refusait de la laisser filer comme ça! Il appréciait énormément Bellingham (bon après, le fait qu’il la trouvait carrément canon jouait aussi beaucoup dans la balance) et ne voulait surtout pas que la soirée se termine sur ce simple malentendu. Rompant la distance le séparant d’elle aux pas de course, il lui agrippa le poignet pour l’empêcher de se défiler comme elle comptait visiblement le faire.

- Pouvons-nous en discuter? Fit-il en la contournant pour lui faire face, tenant toujours son poignet dans sa main. Je n’ai jamais dit que ton offre ne m’intéressait pas! Enfin… offre… façon de parler. Bref! Tu n’as rien à voir avec Chang. Absolument. Rien. À. Voir. Déjà, t’es beaucoup plus jolie que lui! Non, mais t’as vu sa tronche? Chang et un scroutt à pétard, il y a peu de différences… Et crois-moi, j’ai eu une séance d’entretien des scroutts à pétard avec Logan récemment, il n’y a rien de charmant là-dedans! Il esquissait un sourire amusé alors qu’il faisait un parallèle mental entre ces bestioles répugnantes et la tronche du Serpentard prêt à exploser au moindre irritant. En fait, pour dire vrai, il n’y a aucune fille qui m’a approché de manière aussi directe jusqu’à présent… Alors je t’ai trouvé à la fois amusante tout à l’heure, mais je dois aussi admettre qu’il y a quelque chose de sexy aussi dans tout ça… J’aime les filles qui savent ce qu’elles veulent et qui vont droit au but...

Il esquissa un sourire en coin alors qu’il détaillait la jeune femme avec un peu plus d’insistance, laquelle se trouvait juste devant lui.

- Après, j’avais plutôt l’impression que tu étais du genre plutôt calme et réservé de nature, alors ça m’a simplement étonné de te savoir si directe. Ne m’en veux pas, on se connaît depuis peu, alors j’en apprends encore beaucoup sur toi… Et j’aime bien ce que je découvre en fait. Qui peut vraiment résister à une fille super belle, intelligente, qui manie le sarcasme avec brio et qui tient l’alcool comme personne? Je me le demande en fait! Il ne put s’empêcher de rire alors qu’il se remémorait la sublime technique employée par Bellingham pour envoyer paître le Serpentard de manière magistrale. Puis, il planta son regard dans celui de sa vis-à-vis avant de se masser la nuque d’un air un peu gêné. Au fond, ce que je veux dire…

Il se détourna un instant, effectuant quelques pas comme s’il cherchait comment formuler sa phrase.

- … C’est que je suis enclin aux modalités de paiement pour mes services. Balança-t-il tout bonnement, pince-sans-rire. J’accepte les gallions, les versements en nature ou les sacs de Doritos non entamés. Il est possible également de mélanger tous ces paiements, au besoin. Je suis assez accommodant! Ou alors, une boîte de biscuits fait maison et je suis enclin à faire pas mal de trucs! Si tu veux, je peux te faire une soumission. Histoire d’évaluer les services rendus versus les montants exigés. Je ne cherche pas forcément à me vanter, mais les sondages d’évaluation au sujet de la qualité des produits offerts ont démontré un taux de satisfaction assez élevé! Enfin, après, il y avait CETTE cliente qui se plaignait d’une MTS impromptue et incommodante, mais on est encore en procédures judiciaires pour prouver qu’il ne s’agit rien d’autre que d’une campagne de salissage, puisque les allégations ne sont en rien fondées sur des faits réels…

Puis il éclata de rire en voyant la tronche que tirait Bellingham. Visiblement, les propos concernant la possibilité d’une MTS - même factice - avaient eu ce chic de l’ébranler, à son tour.

- Tu réalises bien que je blague concernant ce dernier point, pas vrai? En fait, pas juste sur celui-là, on s’entend! Tu vois, c’est exactement ce que ça fait lorsqu’on se fait prendre au dépourvu! On reste pantois, un instant, et on ne sait plus quoi dire… Mais je t’assure que la marchandise est en bon état et exempte de risques… Le regard qui lui jetait à présent voulait tout dire : oui, il aimerait bien pousser leur relation amicale un peu plus loin. Pouvaient-ils parler d’amour? Non pas vraiment, ils ne se connaissaient pas suffisamment pour ça. Toutefois, sans même utiliser de mots, ils pouvaient tout deux très bien comprendre que l’attirance, elle, était carrément présente entre eux. Après… si tu veux, je peux te fournir un échantillon, si tu veux tester avant d’aller plus loin... Ça ne t’oblige à rien.

Il caressa l’avant-bras de Clarissa du bout des doigts dans un mouvement doux et léger. Si elle reculait d’un coup, c’est qu’elle n’était pas certaine de vouloir davantage avec lui et, le cas échéant, il ne pousserait pas la chose plus loin. Toutefois, si elle montrait des signes d’encouragement… Il voyait mal comment il pourrait se retenir de l’embrasser plus longtemps...

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« C’est beau de rêver? Mon oeil! »

Il semblait que la sorcière fut condamnée à n’aller plus loin avec l’animagus que dans ses fantasmes. Peut-être était-elle réellement plus ivre qu’elle ne l’avait cru… Ça expliquerait certainement comment elle avait pu déchiffrer aussi mal les sous-entendus de Roxanne, ainsi que les signaux de l’objet de ses désirs. D’un autre côté, n’interprétait-on pas les choses selon l’issue qu’on préférait? Quoiqu’il en fut, c’était seule qu’elle qu’elle terminerait sa soirée.

N’empêche… Le rejet lui faisait plus mal que ce à quoi elle s’était attendue. Le manque d’expérience, sans doute. Elle s’en remettrait au bout de quelques jours… Le temps guérissait toutes les blessures.

Clary préféra croiser le moins de monde possible pendant sa « walk of shame ». Elle ne se sentait pas d’attaque pour affronter la clientèle des Trois Balais. Elle emprunta donc le chemin normalement réservé aux employés de l’établissement. Non seulement elle atteindrait l’extérieur plus rapidement, elle ne risquait pas de croiser quelqu’un qui la connaissait et qui pourrait deviner qu’elle était dans tous ses états. Elle se déplaçait étonnamment vite pour une fille qui n’avait pas l’habitude de travailler dans une cuisine. Ça devait être ça, la force du désespoir!

La honte sur pattes qu’était la Serdaigle se crut enfin libre une fois qu’elle eut mis les pieds dehors… Mais fut surprise d’entendre nul autre que son béguin crier son nom. Elle figea sur place, déglutit, puis se retourna pour faire face à…

Ses yeux descendirent légèrement, s’arrêtant sur un torse tatoué tout à fait délectable. Au moins aura-t-elle pu se rincer l’oeil un tantinet avant de se faire remballer. Elle secoua la tête tout en clignant excessivement des yeux lorsqu’Elyas s’aperçut malheureusement qu’il n’avait pas revêtu son chandail en quittant la cabine. Elle pouvait difficilement rougir plus qu’elle ne le faisait en ce moment.

L’Irlandaise fit un pas vers l’arrière quand le jeune homme lui demanda de ne pas se sauver. La peur de ce qu’il s’apprêtait à lui dire n’était pas logique, mais elle n’y pouvait malheureusement rien. Elle avait l’impression de s’être assez humiliée pour aujourd’hui… Voire pour le reste de ses jours. Oh, elle appréciait que son compagnon essaie d’adoucir le rejet qui allait inévitablement suivre… Seulement, elle n’avait pas envie de se mettre à pleurer en public. Ça serait si lamentable de sa part!

- Je suis désolée, s’empressa-t-elle de s’excuser avant de tourner les talons.

Le Poufsouffle méritait mieux qu’une lâche comme elle. Elle était d’ailleurs convaincue qu’il s’en remettrait en un rien de temps. Elle ne devait pas être la première à lui tourner autour; c’était impossible.

Bellingham hoqueta de surprise lorsqu’elle sentit la poigne du Londonien. Elle lui lança un regard à la fois interloqué et désemparé. Pourquoi ne la laissait-il pas partir? Elle avait compris le message : elle n’était pas à son goût. Elle baissa la tête, fuyant ce beau regard vert, puis se mordilla la lèvre. « Tu n’es pas obligé de… » Elle devait avoir mal compris, pas vrai? Il ne pouvait pas vraiment insinuer qu’il n’était pas entièrement dégoûté par sa demande de prix. Elle s’efforça de lever les yeux pour mieux voir son visage. « T’es sûr? Chang semble pourtant croire qu’il a la cote. » Ça ne lui déplaisait pas qu’il la qualifie de jolie, pas du tout… Voire qu’elle sentit un sourire niais apparaître sur son visage.

Ce fut toutefois la comparaison du Serpendard à un Scroutt à pétard qui l’acheva. L’universitaire pouffa de rire de manière peu élégante (quand on tentait de draguer). « Je ne vous envie pas, Logan et toi! » Après tout, le dégoût de Rosenbaum pour ces bestioles était loin d’être un secret national. Même en ne le connaissant que depuis deux semaines, elle était déjà au courant qu’il les détestait avec passion.

Ah, ce sourire… Ça venait la toucher droit au coeur.

Clary grimaça en se remémorant sa tentative de séduction. À quoi avait-elle pensé? Elle n’avait toujours pas déterminé si elle en était fière ou si ça figurerait dans sa liste de regrets qu’elle emmènerait à sa tombe… Elyas, quant à lui, avoua l’avoir apprécié même si ça l’avait pris de court. Apprendre qu’il trouvait ça sexy la fit rougir de plus belle. En voilà un mot qu’elle n’utilisait jamais pour se décrire.

Bon sang, elle était pendue aux lèvres de ce musicien! Le discours de ce dernier ne faisait qu’aller de mieux en mieux!

- Dans un esprit d’honnêteté, tu n’avais pas tort de le croire. C’est assez exceptionnel de ma part. Ça ne servait à rien de le nier. Et… J’aime bien ce que je découvre aussi. 

Pour ne pas dire que c’était un euphémisme! La sorcière avait de la difficulté à penser à autre chose depuis qu’ils s’étaient rencontrés. Elle ne s’était jamais considérée en tant que fille libertine… Puis elle avait fait la connaissance du rebelle devant elle. Son attirance envers lui était telle qu’elle s’était convaincue qu’on n’avait qu’une seule vie et qu’il n’y avait aucun mal à batifoler avec un charmant jeune homme si elle le faisait de façon responsable. Elle ne comptait pas se transformer en dévergondée en couchant à gauche et à droite sans la moindre protection! Son père avait fait cette erreur… Elle n’en ferait pas de même.

- Oh, arrête, fit-elle en admirant soudainement ses pieds tandis que son compagnon la couvrait de compliments… Bien qu’elle ne tenait pas énormément à ce qu’il cesse de le faire.

La joueuse de Quidditch retint son souffle à son insu quand elle prit conscience que le verdict de l’employé des Trois Balais était sur le point de tomber. Il lui fallut quelques secondes avant de se remettre à respirer : il acceptait sa proposition! Non seulement ça, mais il reprenait même le concept d’offre de services qu’elle lui avait présenté! Son coeur battait à tout rompre. Il était tout aussi original qu’elle, sinon plus, et ça la faisait sourire de plus en plus… Et ce, malgré qu’elle se mordait la lèvre. Elle savait à l’entendre parler qu’elle allait passer un excellent moment.

Puis vint la divulgation d’un litige à la base duquel se trouvait une rumeur de MTS.

L’information mit un instant à se faire assimiler par le cerveau de Clarissa. Elle ne jugeait pas son interlocuteur, au contraire. Ses méninges se lançaient d’ores et déjà dans une analyse des risques encourus. Ce n’était qu’une question d’adaptation pour éviter de repartir avec plus que juste des bons souvenirs.

Les interrogations de l’étudiante devaient être faciles à lire sur son visage puisque le blaireau s’esclaffa après avoir laissé planer un court silence. Il n’en fallut pas plus pour ramener la blonde à la réalité. Elle s’éclaircit la gorge en détournant le regard. Elle s’était fait avoir comme rien. Elle leva les mains tel un criminel s’étant fait prendre la main dans le sac. « Ça va, j’ai compris. » Elle n’avait aucun mal à admettre qu’elle voyait le point de vue de son ami et qu’elle avait appris sa leçon. « Tant que tu ne rigoles pas à propos de trop de choses, par contre. Tu as mis la barre haute avec ta publicité, alors j’ai de grandes attentes désormais, » précisa-t-elle en lui retournant son regard intéressé. C’était enivrant de se faire ainsi dévorer des yeux.

L’effleurement dont Rosenbaum la gracia fit naître un frisson qui se propagea au reste de son corps en l’espace de quelques secondes. L’universitaire cessa de penser et se rapprocha de lui, éliminant la distance qui les séparait. « Ça serait sympa un échantillon, oui. Et puis, qui sait, l’essayer sera peut-être l’adopter… » Ses insécurités étaient encore bien présentes, mais elle les ignorait afin de profiter pleinement du moment. Elle se leva sur la pointe des pieds, rapprochant dangeureusement ses lèvres de celles du garçon aux ravissants tatouages. Elle ferma les yeux quand elle sentit son souffle se mélanger au sien.

L’attrapeuse des bleus suspendit toutefois son geste lorsque des effluves d’eau de poubelle lui chatouillèrent les narines. Elle ne voulait pas rebrousser chemin quand elle était si près du but… Aller, elle pouvait prendre sur elle et faire fi du parfum d’ordure...

Soudain, un employé claqua bruyemment la porte à l’arrière des Trois Balais pour entamer sa pause cigarette. L’Irlandaise sursauta et recula de quelques pas en un éclair. Elle était à nouveau de la même couleur qu’une pivoine. Elle s’éclaircit la gorge puis se massa la nuque. « Que diriez-vous de conclure l’entente à vos bureaux, a chara (l’ami)? » parvint-elle à articuler en dépit de sa bouche désormais sèche comme un désert. Elle caressa la main du jaune en toute discrétion. « Je vais t’attendre pendant que tu récupères tes trucs. » Après tout, elle doutait qu’il laisse sa guitare ici. « T’inquiète, je ne prendrai pas la poudre d’escampette cette fois-ci. » Elle serait folle de le faire en sachant ce qui s’en venait dans les prochaines minutes.

La seconde que l’animagus fut parti et que son collègue eut terminé de fumer sa clope, Clary s’affaira à replacer ses vêtements ainsi que refaire sa queue de cheval. Elle était en train de mettre la touche finale à sa toilette express quand son beau réapparut. 

- Prêt à passer aux choses sérieuses, M. Rosenbaum? 

Ce fut avec plaisir que Bellingham le suivit dans les rues de Pré-au-lard, puis dans les corridors de la résidence des Poufsouffle. Elle espérait que sa fébrilité n’était pas trop évidente… Déjà qu’elle avait toute la misère du monde à ne pas sourire d’une oreille à l’autre en permanence.

- Vous avez un charmant siège social, complimenta-t-elle en découvrant la chambre d’Elyas.

La future guérisseuse attendit près de la porte que son camarade dépose ses effets personnels. Elle en profita pour se déchausser et tirer un peu sur le bas de sa jupe crayon bleu marin… Car oui, même en-dehors des heures de classe, elle adorait porter toutes sortes de jupes et de robes - surtout lorsque celles-ci avaient des poches! Elle tritura distraitement le noeud de sa chemise blanche aux accents bleus, mais cessa quand elle croisa le regard de son hôte. Elle le laissa venir à elle et enroula ensuite ses bras autour de son cou.

- Où en étions-nous avant que notre transaction ne soit interrompue? Ah oui, l’échantillon gratuit…

Canalisant son côté séducteur, Clarissa embrassa enfin Elyas. Son baiser fut long et langoureux. Elle prit son temps pour explorer cette délicieuse bouche qui provoquait d’agréables frissons. Elle caressa sa nuque quand leur échange se termina.

Derrière cette façade ensorceleuse, l’Irlandaise n’arrivait pas à croire que ça se passait vraiment! Elle aurait juré que des feux d’artifices avaient éclatés le moment que ses lèvres avaient rencontré celles de son futur amant. Oh, elle ne prétendait pas que c’était le coup de foudre… Du moins, pas romantiquement parlant, mais il y avait définitivement du courant entre eux qu’elle se faisait un plaisir de savourer.

- J’aimerais en définitive recevoir cette soumission. Je serais même prête à faire un premier versement… Elle s’approcha de l’oreille du beau blond et lui sussura : À condition de verrouiller la porte. Je détesterais être interrompue, précisa-t-elle en laissant glisser un doigt le long de sa colonne vertébrale.

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Détaillant les traits délicats de la jeune femme devant lui, Elyas ne pouvait s’empêcher d’arborer un air charmeur. Il avait cette sensation cuisante, au fond de lui, que l’attirance qu’il ressentait était profondément réciproque. Certes, elle avait fait plusieurs allusions le concernant, plus tôt… Toutefois, allusion ne rimait pas forcément avec « envie de réellement aller plus loin ». Déclarer une attirance et en venir à l’acte était parfois deux choses totalement différentes. Mais dans ce cas-ci, il pouvait sentir que quelque chose vibrait entre eux. Il n’arrivait pas à détacher son regard d’elle et la voir se rapprocher de lui était la chose la plus délectable qu’il ait pu ressentir depuis un sacré moment.

- Oh oui, crois-moi… Tu ne voudras plus revenir en arrière après y avoir goûté… Souffla-t-il tout bas, se foutant royalement que ses propos ne soient trop présomptueux ou pas.

Fermant les yeux, Rosenbaum sentait le souffle de sa compagne sur ses lèvres alors que cette dernière venait vraisemblablement de se redresser sur la pointe des pieds. S’il avait préalablement cru qu’elle retenait son mouvement pour faire durer le plaisir et la tension entre eux, le Poufsouffle comprit quand même qu’un truc clochait alors qu’une odeur de poubelles lui chatouillait les narines. Ah ouais, ils étaient près d’une benne à ordures… Si ce détail un tant soit peu dérangeant ne l’empêchait tout de même pas de profiter du moment présent, le claquement métallique de la porte derrière eux, lui, eut ce chic de ruiner totalement l’ambiance.

Forcément, les deux amis sursautèrent et l’Irlandaise eut un mouvement naturel de recul. Alors qu’il maudissait intérieurement Stanley et son manque flagrant de timing (après tout, il aurait bien pu attendre avant de fumer sa clope!), Elyas s’efforça de sourire malgré tout, opinant du chef à la proposition de sa vis-à-vis.

- Oui, bien sûr! Ça tombe plutôt bien, nos heures d’ouverture ont été modifiées récemment! Se justifia-t-il bêtement avant de sentir les doigts de l’Irlandaise caresser les siens. Tu m’attends, hein? Promis?

Parce que ouais, si elle voulait une occasion en or pour se sauver en catimini, c’était bien celle-là! La jeune femme lui confirma donc qu’elle n’allait pas bouger d’un iota et le Londonien esquissa un sourire entendu. Sans attendre, il tourna les talons et trotta jusqu’à la porte métallique, saluant Stanley au passage. Une fois à l’intérieur, il se rua vers la salle des employés, se contentant de répondre très brièvement aux questions de ses collègues dorénavant présents. À la volée, il agrippa son sac et sa guitare, puis refit le chemin inverse avant de se ruer à l’extérieur.

Tombant nez à nez avec Clarissa qui, de toute évidence, avait rafraîchi sa tenue, Elyas se racla la gorge pour retrouver contenance et se passa une main rapide dans sa tignasse courte.

- Oh, on ne peut pas être plus prêt, je t’assure! Rétorqua-t-il, sourire en coin, à l’interrogation de son amie.

Ainsi, il guida la jeune femme à travers les petites rues de Pré-au-Lard, papotant avec elle au passage alors qu’ils se rapprochaient indéniablement de la résidence universitaire des Poufsouffle. Passant le portique surplombé de l’armoirie géante à la silhouette de blaireau, le duo progressa à travers les différents couloirs et escaliers, puis s’arrêta devant une porte qui fut déverrouillée par magie, grâce à la baguette de Rosenbaum.

- Je t’en prie, fais comme chez toi, fit-il en invitant sa compagne à entrer. Oh… La déco manque de rafraîchissement, mais nous faisons du mieux que nous pouvons!

Il esquissa un clin d'œil en direction de Bellingham, puis alla déposer le boîtier de sa guitare dans un coin. La pièce arborait un… certain chaos organisé? Grosso modo, Rosenbaum n’était pas l’homme le plus ordonné de la terre, mais une certaine logique subsistait dans ce modeste raffut. Enfin… Il connaissait plusieurs compatriotes qui étaient, et de loin, beaucoup plus bordéliques que lui! Toutefois, un peu de rangement et un bon coup de chiffon n'auraient en rien fait de tort.

- Pardon, je ça aurait pu être plus rangé, fit-il en retirant ses souliers et en lançant son sac près de la porte.

Puis, il pivota sur lui-même pour faire face à la jolie bleue. Dès que leur regard se croisa, une étincelle (au sens figuré, bien évidemment) jaillit entre eux. L’attirance était palpable et elle était si belle qu’il avait du mal à détacher son regard d’elle. C’était magnétique, plus fort que lui. On aurait dit qu'à cet instant précis, elle lui avait jeté un sort… ce qui était absurde en soi. Sans plus attendre, il rompit la distance le séparant d’elle puis entoura sa taille fine de ses bras. Il n’aurait pas pu rétorquer à ses propos tant qu’il était hypnotisé par ses lèvres roses. Ainsi, il se contenta d’accueillir le baiser dont elle le gratifia, persuadé qu’il ne s’agissait que de la seule chose plausible à faire. L’échange fut langoureux, long et ponctué d’un brin d’indécence. La langue de sa compagne était délicieuse au point où il se demandait s’il allait perdre la tête ou pas. Le contact fut rompu au bout d’un moment et Elyas frissonna en sentant les doigts de la belle triturer sa nuque. Il avait envie de plus… de beaucoup plus! En fait, il en avait même besoin, à voir la réaction évidente et irrépressible de son corps.

Le souffle court, il écouta les propos de sa compagne et esquissa un sourire en coin. Visiblement, elle ressentait la même chose que lui : cette bouillante passion qui leur hurlait de se rendre au prochain niveau. Pouvait-il se douter que son irrésistible interlocutrice n’avait aucune expérience tangible en la matière? Absolument pas. En fait, il ne réfléchissait plus adéquatement, étant littéralement hanté par la présence de l’Irlandaise. Agrippant à nouveau sa baguette, il jeta un sort à la volée pour verrouiller la porte de sa chambre, soucieux que rien ni personne ne vienne les déranger.

- Je suis entièrement à ton service, souffla-t-il, frissonnant à nouveau alors qu’il sentait le bout des doigts de la blondinette lui caresser l’échine.

Agrippant le bas de son t-shirt anthracite, Elyas fit passer ce dernier par-dessus sa tête et le lança plus loin après avoir balancé sa baguette sur son bureau. Sans plus attendre, il embrassa à nouveau sa future amante avec fougue, glissant ses mains derrière ses cuisses pour la soulever du sol. Presque fiévreux, il invita Clarissa à nouer ses jambes autour de sa taille alors qu’il la transportait jusqu’à son lit. Gentiment, il déposa la belle sur l’édredon, puis la détailla, un instant, de son regard chargé de désir. Ça faisait un sacré moment qu’il n’avait pas été intime avec une fille et, franchement, Bellingham était probablement la plus belle de toutes. Il n’avait pas de mot pour décrire adéquatement son niveau d’attirance pour elle. À quel point pouvait-il avoir de la chance, tout de même? Il se pencha pour la rejoindre, soucieux de suivre son rythme le plus possible…

*************************

Il était allongé sur le dos, sa main droite derrière la tête. Malgré ses yeux fermés, il ne dormait pas. Pour dire vrai, il profitait simplement du moment présent, plus qu’heureux de sentir le corps chaleureux de sa compagne lové contre lui. S’il avait physiquement pu, il aurait ronronné en ce moment précis. Son bras gauche reposait sous Clarissa alors que ses doigts caressaient son épiderme en de légers mouvements circulaires, à la hauteur de l’omoplate de l’Irlandaise.

- Je suis probablement le mec le plus chanceux du monde, fit-il avec un sourire en coin, alors qu’il ouvrait un œil pour détailler la belle. Parmi tous les mecs de Poudlard, c’est quand même sur moi que tu as jeté ton dévolu. Alors que tu as tout de même les gars des équipes de Quidditch qui se pavanent devant toi. Avoue que c’est le golden retriever qui t’as charmé! Personne ne peut me résister sous cette forme!

Il riait doucement, puis pivota sur lui-même pour faire face à l’universitaire bleue.

- Remarque… j’imagine qu’entre moi et Chang, le choix devait être facile, ajouta-t-il d’un air presque hautain. Sinon… par souci de qualité, vous invite à répondre à ce sondage : avez-vous apprécié votre expérience? Veuillez donner une note de 1 à 5, 1 étant la note la plus basse. Est-ce que les performances ont été à la hauteur de vos attentes? Veuillez donner une note de 1 à 5, 1 étant la note la plus basse. Le décor vous convient-il? Veuillez donner une note de 1 à 5, 1 étant la note la plus basse. Elyas pouffa de rire, cherchant encore sur quels critères de qualité il pouvait être évalué. Fais gaffe à ce que tu vas répondre hein! Il se peut que mon courroux soit terrible!

Pour toute réponse, il se mit à la chatouiller allègrement, se délectant de ses couinements amusés.

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Si seulement Elyas savait à quel point sa compagne n’avait d’yeux que pour lui, il ne s’en ferait pas autant avec l’état de son ménage. Elle était incapable de dévier le regard de son physique alléchant… Surtout après une embrassade prometteuse telle qu’ils venaient de partager. Qui plus est, sa confiance s’enhardissait face à ce sourire en coin qui l’allumait comme une trainée de poudre, lui donnant le courage de proposer d’aller plus loin. Son instinct ne pouvait pas la guider dans la mauvaise direction, pensait-elle, si elle se fiait à la physionomie changeante du Poufsouffle.

Qui aurait cru qu’elle, Clarissa Bellingham, avait ce qu’il fallait pour jouer la femme fatale de façon convaincante? Pas elle, en tout cas! Elle était aux anges… Et n’avait aucun mal à s’imaginer atteindre le septième ciel dans un avenir très rapproché, car elle ne doutait en rien de la qualité du service à la clientèle de M. Rosenbaum.

Cette fois, par contre, l’Irlandaise ne fit pas la biche effarouchée devant le torse divin du beau blond. Elle le dévora plutôt du regard tout en l’effleurant du bout des doigts. Avec ces tatouages, on pouvait facilement en parler comme étant une œuvre d’art qui méritait d’être admirée et louangée. Elle avait des frissons juste à l’imaginer la surplomber…

Frissons qui se multiplièrent au contact des lèvres passionnées du Londonien contre les siennes. Son esprit s’éteignit peu de temps après, ses gestes basculant en mode automatique dès qu’elle sentit ses mains derrière ses cuisses. Elle l’encercla de ses bras et de ses jambes sans qu’il n’ait à prononcer le moindre mot. Leurs corps se parlaient dans un langage silencieux, où la majorité de leurs échanges se passaient dans leurs yeux.  

Une fois allongée sur le lit, les joues de Clary s’empourprèrent… Mais celle-ci ne se mordait pas la lèvre inférieure de gêne, mais bien d’envie. De voir son désir reflété dans les yeux verts d’Elyas tandis qu’elle détachait le col de sa chemise la faisait bouillir de l’intérieur. C’était carrément magique. Elle l’attira vers elle dès qu’il s’approcha du lit à son tour. Elle l’avait apprécié de loin assez longtemps, c’était l’heure de le découvrir de façon plus tactile… Et elle comptait bien prendre son temps pour le faire.

(๑˘︶˘๑)   (๑˘︶˘๑)   (๑˘︶˘๑)

Ah, l’ocytocine : l’hormone de l’amour… Celle-ci produisait son plein effet et plongeait la joueuse de Quidditch dans un état de bien-être simplement divin. Elle se laissait cajoler, les yeux clos et le cœur léger. Elle-même caressait tendrement les pectoraux de son amant. Elle se délectait de la texture de sa peau sous ses doigts. Elle flottait sur son petit nuage serein.

La jeune femme n’entrouvrit ses paupières que lorsque son tendre ami brisa le silence. Elle reflétait son bonheur. Après tout, quelle fille n’aimait pas entendre le mec de ses rêves se déclarer chanceux qu’elle l’ait choisi plutôt qu’un autre?

- Hmm… Les fameux apollons du Quidditch? Tu sais, une fois que tu en as vu un, tu les as tous vus, affirma-t-elle en haussant les épaules.

La réalité, quant à elle, était plutôt que la bleue avait été si peu convaincue de son sex appeal avant aujourd’hui qu’elle ne l’aurait jamais remarqué si on s’était pavané réellement devant elle. Elle pinça ensuite les lèvres pour ne pas s’esclaffer peu gracieusement. Elyas allait finir par la faire mourir de rire sur le train que c’était parti!

- Définitivement, on ne peut rien te cacher! Il faudrait que je ne sois pas humaine pour ne pas succomber à un golden retriever. Le jour où une boule de poils aussi adorable me laissera indifférente, tu sauras que tu as un imposteur devant toi, dit-elle en l’embrassa sur la joue… pour la simple raison qu’elle en avait envie.

Oh ho, ainsi, le jaune voulait ramener le fameux Chang sur le tapis? Clary le scruta avec autant de sérieux qu’elle pu rassembler avant de répondre tout bonnement : « Moins que tu ne le penses. Chang est exotique et hautement motivé à plaire, ce qui peut donner des résultats… intéressants, si tu vois ce que je veux dire… » Elle lui fit un clin d’oeil…. pour exploser de rire quelques secondes plus tard. « Oh, beurk, non. Juste penser à l’avoir dans mon lit me donne des frissons… de la pire sorte. » Elle se secoua afin de chasser cette image désagréable de son esprit. L’Asiatique, sans être terriblement laid, n’était juste pas son genre et son caractère était carrément à ch… Ce qui ne donnait pas envie d’être intime avec lui. Elle préférait de loin le charmant garçon contre qui elle était blottie en ce moment.

La Serdaigle passait ses doigts dans les courts cheveux de l’animagus quand ce dernier entreprit un sondage portant sur son degré de satisfaction. Décidément, les deux universitaires faisaient la paire, continuant sur le même thème transactionnel avec plaisir. Bellingham mordilla l’ongle de son index en écoutant les diverses questions. Elle devait admettre qu’Elyas était aussi original qu’elle dans la matière. « Hmm… Laissez-moi voir… » Puis elle afficha un air faussement sidéré. « À proférer de tels avertissements, on pourrait croire que vous voulez exercer de la pression sur moi afin de changer mon témoignage, M. Rosenbaum. Sachez que ça ne fonc… Ah! Non! »

Quelle sournoiserie que d’attaquer une femme sans défense avec des chatouillements sans pitié! La huitième année se tortilla de tous bords, tous côtés, ne faisant pas attention au vacarme que provoquaient parfois ses rires. Elle n’avait pas le luxe d’avoir le temps de réfléchir à ce genre de détail. Une fois la surprise passée, toutefois, elle sut qu’elle devait riposter. Elle ne se laisserait quand même pas faire! Elle contre-attaqua avec coeur et trouva le moyen de littéralement prendre le dessus. Elle était prête à se déclarer victorieuse lorsque, sans crier gare, son opposant la fit basculer. Ils roulèrent ainci d’un côté et de l’autre en s’entortillant dans les draps. Elle voyait le triomphe lui glisser entre les doigts malgré ses vaillants efforts jusqu’à ce que…

- ElyaAAAAAAS!!!

Voilà! L’Irlandaise était en chute libre vers le sol, s’agrippant avec toute la force du désespoir à la couverture… Ce qui, hélas, ne mena à rien. Elle tomba lourdement en bas du lit et murmura un juron tout bas… Avant de crier à nouveau parce qu’en tirant sur la couette, elle avait entraîné son bourreau à sa suite, qui lui atterrit dessus, bien sûr. Elle sentit ses pauvres poumons se dégonfler comme des ballons.

Pour un dénouement romantique et/ou sensuel, on repasserait!

- Pas exactement la façon que j’aime t’avoir sur moi, parvint-elle à souffler. Elle rit de bon cœur et poussa son soupirant sans vraiment y mettre de force. « Je disais donc… Pour la performance, je donne un 5/5. Elle avait un air espiègle désormais. Quant au décor, c’est un 3,5/5, le lit étant quelque peu instable. J’aimerais également laisser un commentaire… Je suis très satisfaite du service reçu. M. Rosenbaum crée une expérience accessible pour tous les niveaux, même pour les débutants, et la marchandise était comme annoncée. Il m’a guidé à travers toutes les étapes afin que ce soit agréable du début à la fin. 5/5 J’achèterai encore.

Clary lui caressa la joue, descendant par la suite pour tracer ses tatouages avec son index.

- Sur une autre note… Est-ce que les Doritos sont inclus dans le service d’après-vente ou dois-je payer des frais supplémentaires pour cet extra? Et est-il permis de manger au lit?

La future guérisseuse prit la main d’Elyas dans la sienne, y croisant ses doigts. Elle ne serait pas contre retrouver un peu de chaleur dans le creux de ses bras, ce qui serait d’autant plus confortable dans le lit plutôt que sur le plancher… Le tout en se délectant de ces fameux Doritos dont il lui avait tant parlé.

descriptionQuand l'aigle fraternise avec le blaireau | PV CLARISSA EmptyRe: Quand l'aigle fraternise avec le blaireau | PV CLARISSA

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Attaque sournoise ou démonstration espiègle d’affection? Dur à dire! Peut-être un joli amalgame des deux? La voir se tortiller dans tous les sens en poussant des rires à la fois fulgurants et presque silencieux par moment (manque de souffle oblige) avait de quoi délecter Rosenbaum. Entre ses chatouillis voraces et les tentatives d’évasion de la belle, l’excentrique toujours flambant nu en profitait pour embrasser l’épiderme qui osait se trouver à sa portée.

Si d’ores et déjà Clarissa semblait se contenter de subir ses affronts, voilà que la jolie blonde avait maintenant décidé de tourner la situation en sa faveur. Répliquant farouchement, la Serdaigle profita d’une minuscule ouverture dans l’offensive de son amant pour le faire basculer sur le dos, siégeant soudainement par-dessus lui d’un air victorieux. À priori, cette position avait tout pour plaire au Poufsouffle puisqu’elle lui offrait une vue imprenable sur son corps carrément désirable. Toutefois, peu soucieuse de le laisser mâter sans le punir de son affront de plus tôt, Bellingham se mit également à le chatouiller, le forçant, à son tour, à se tortiller comme un ver à choux!

- AH! Non! Tu peux pas faire ça! Cria-t-il en se débattant.

Dans le processus naturel de défense contre cet assaut, Elyas donna un coup de bassin... faisant malencontreusement virevolter son amante dans la foulée du mouvement. Damn, il n’avait pas mesuré sa force, sur ce coup-là! Sous un cri de surprise, la belle s’écrasa au sol, tentant vainement de s’agripper à quoi que ce soit pour éviter ce qui, somme toute, était inévitable. S’il avait pu entendre le souffle de sa compagne quitter ses poumons au même titre qu’un juron bien placé, Rosenbaum se sentit également entraîner vers le vide, suivant le mouvement de la couverture préalablement tirée par la blondinette. Inutile de préciser qu’il s’écroula littéralement sur la jeune universitaire, la dépouillant du peu d’air qui lui restait.

- Et merde! S’écria-t-il soudainement en se redressa en position quatre pattes au-dessus d’elle, soucieux de ne plus l’écraser de son poids. Je suis désolé Clarissa!! Ça va?!

À son grand soulagement, la belle Irlandaise s’était mise à rire de bon cœur, signe qu’il n’y avait rien de cassé. La voir aussi hilare n’avait eu d’autres effets que de faire sourire le tatoué, lequel était plutôt content de la voir malgré tout si amusée par la situation. Continuant sur sa lancée, la Serdaigle décida de répondre à son sondage de plus tôt, caressant l’ego de son ami en lui accordant la plus que respectable note de 5/5.

- Quoi?! Mais il est très bien mon lit! Tu ne t’es pas plaint de son confort que je sache... Fit-il avec un large sourire amusé ainsi qu’un air faussement offensé.

Bien évidemment, à la suite du sondage minutieusement rempli par Clarissa, Elyas éclata de rire. Évidemment qu’il avait compris qu’il était le premier homme à partager la couche de la belle blonde. Lors de leurs ébats, elle lui avait révélé l’information, craignant au passage qu’il ne se moque ou en soit rebuté... ce qui n’avait clairement pas été le cas. En fait, il était plutôt fier d’être le premier à charmer suffisamment la belle femme de 18 ans au point où elle acceptait de lui offrir cette précieuse première fois.

- D’ailleurs, ça n’a pas été trop douloureux? Fit-il plus doucement, plantant son regard dans le sien. Tu m’en aurais fait part, autrement, pas vrai?

Bellingham détourna la conversation vers les Doritos qui lui avaient été promis plus tôt, faisant éclater de rire Rosenbaum qui se dressa en position debout.

- Visiblement, tu aurais dû être Poufsouffle, toi aussi! Déclara-t-il en s’approchant d’une armoire qu’il ouvrit. Se saisissant du sac, il revint vers sa compagne et lui tendit une main pour l’aider à se relever. Pour vos beaux yeux, mademoiselle Bellingham, je suis prêt à partager tout à fait gratuitement. Voilà mon niveau de considération pour vous! Soyez choyée! La nourriture c’est sacré.

La gratifiant d’un clin d’œil, le blondinet alla s’asseoir sur son lit et invita sa compagne à faire de même alors qu’il ouvrait le sac et humait la délicieuse odeur fromagée artificielle qui s’en dégageait. Tendant le tout à la Serdaigle, il la laissa se servir d’abord, puis l’imita, croquant dans une croustille craquante et succulente.

- Bouffer des Doritos, flambant nu, dans un lit... C’est ça la vie, au fond! Déclara-t-il en éclatant de rire. Non, je n’ai aucun orgueil... Pivotant un peu, il fit face à son amie, admirant ses traits et sa silhouette... Elle était magnifique. Littéralement. Je... Je sais qu’on se connaît depuis peu... Fit-il après avoir avalé sa bouchée et faisant allusion à ces deux dernières semaines qui les séparait de leur première rencontre... Et qu’on a beaucoup à apprendre de l’autre... Mais outre le côté charnel hallucinant de tout à l’heure, j’aime vraiment beaucoup ta présence à mes côtés. Je veux te connaître davantage Clarissa. Peut-être... Peut-être qu’on pourrait faire ça plus souvent... Enfin, pas s’envoyer en l’air! Quoi que ce ça aussi, je vais pas te mentir... mais... je m’emmêle les pinceaux, pas vrai? Il avait l’air con et c’était peu dire. Sans tourner autour du pot : on s’amuse bien ensemble, toi et moi. Et cette séance de... enfin... c’était beaucoup trop bien et je trouverais dommage qu’il n’y ait jamais de suite, sauf si c’est ce que tu désires... Je sais qu’on se connaît vraiment peu et je ne suis pas forcément en train de te demander d’être exclusive, mais j’aimerais bien qu’on apprenne à se côtoyer davantage... et voir où ça peut nous mener quoi. Je ne suis pas cinglé, pas vrai? Il y avait cette chimie tout à l’heure... non?

Étendant le bras, il agrippa des mouchoirs en papier, lesquels serviraient à essuyer ses doigts orangés à la suite du contact avec les chips.

- Bref, tu es totalement libre de faire ce que tu veux, je ne t’impose rien du tout! Seulement, si t’as envie qu’on prenne du temps, par moment, pour traîner ensemble, moi j’adorerais... Une fois ses doigts propres, il se passa une main dans chevelure mi-longue, légèrement gêné par ses propres propos. Puis, il prit un air moins sérieux, esquissant d’ores et déjà un sourire amusé. Pour ce qui est du sexe... Je t’offre bénévolement mes services, si tu te sens seule et que tu as envie de faire descendre la tension... Parfois, juste avant un examen très angoissant, ça peut être très sain de... d’user du calmant naturel que je suis! Tu vois? Je suis très dévoué et totalement altruiste là... C’est une aubaine! Penses-y bien!

Il éclata de rire. Puis, il prit une position plus décontractée, agrippant d’autres Doritos en détaillant sa compagne avec intérêt.

- Alors, parles-moi de toi un peu plus! Tu appréhendais ta venue à Poudlard ou, au contraire, tu étais excitée à l’idée de te joindre à nous? Parce que j’imagine que tu t’es fait des amis, là-bas, à Ilvermony... Ça dut être pénible de tout laisser derrière, non?

Il avait envie de tout savoir sur elle. Et même s’ils n’étaient pas forcément un couple, le simple fait de pouvoir partager quelques moments privilégiés avec elle lui donnait envie de sourire. Ce qui était bien, également, c’était que le lendemain, il n’y avait pas école! Ils avaient donc tout le temps devant eux pour papoter, rire et échanger...

Se doutaient-ils, ne seraient-ce qu’un instant, que leur relation irait un jour beaucoup plus loin? Peut-être...

[FIN]

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