Epreuve d'oral d'Anglais - Examen BUSE
ou comment Usui s'est retrouvé.e avec un A dans cette matière.
A Mahoutokoro, les élèves passaient les épreuves théoriques le matin, de 8 à 12h, et les épreuves pratiques l'après-midi. Aujourd'hui, c'était les Buses d'Anglais. Sans surprise, Usui s'en était aussi bien tiré.e que dans les autres matières, et iel attendait maintenant tranquillement son tour dans le couloir, s'exerçant à reproduire une feuille d'érable en origami. Iel avait eu le schéma explicatif à un atelier du club. Si Usui n'en faisait pas parti, iel ne ratait jamais leurs ateliers. Iel y apprenait de nouveaux modèles et astuces qu'iel reproduisait le soir pendant qu'iel lisait ou apprenait ses cours, avant de les oublier dans sa chambre ou dans un coin de la salle commune. Usui mettait un point d'honneur à ne passer à un autre modèle que lorsqu'iel savait reproduire celui sur lequel iel s'exerçait instinctivement.
La porte de la salle d'examen s'ouvrit, et la camarade qui le précédait dans le classement alphabétique en sortit. Usui en se leva et entra. Iel s'inclina devant les membres du jury jusqu'à ce que son corps forme un angle droit, avant de s'asseoir en face de leur table. Au milieu de celle-ci trônait la directrice de l'école, la princesse impériale Ichiko de Itachi. A sa gauche se trouvait les vice-directeur et deux professeurs d'anglais de Mahoutokoro. A sa gauche il y avait trois haut-fonctionnaires du département de la coopération magique internationale. Tous, bien que parfaitement bilingues (et avec une mine plus austère les uns que les autres) étaient japonais. Mahoutokoro et le Japon gardaient toujours jalousement leurs secrets malgré l'ouverture du pays sur le monde, et la seule fois où des étrangers avaient foulé le sol de l'école, si l'on exceptait les joueurs de Quidditch égarés, était lors de l'occupation américaine du pays. Usui, au bout de plusieurs épreuves pratiques, ne savait toujours pas s'iel était censé.e être impressionné.e de se retrouver devant des personnes aussi importantes, ou si cela était juste une des conséquences de la réputation d'excellence que l'école entretenait soigneusement. Les trois haut-fonctionnaires, eux, semblaient attendre beaucoup de sa part, après avoir vu son manteau doré. Mais ce n'était pas son problème.
Le vice-directeur, après avoir présenté les membres du jury, laissa la parole à l'homme le plus à gauche de la directrice, et qui était le directeur du département. Celui-ci lui expliqua que son oral prendrait la forme d’une discussion, afin de pouvoir juger de sa capacité à utiliser l’anglais dans le cadre de la vie de tous les jours, terminant par un :
Introduce yourself.Quelques secondes passèrent, sans qu’il ne se passe rien. Usui se contentait de le regarder sans rien exprimer d’autre qu’une vague attente. Le directeur fronça légèrement les sourcils, et réexprima sa demande. Comme l’élève en face de lui ne disait toujours rien, il tenta d’autres approches, mais Usui gardait les lèvres résolument scellées. Les trois employés du ministère se regardèrent, de plus en plus décontenancés, puis désemparés, avant de tourner la tête vers le corps étudiant. Les professeurs et le vice-directeur avait l’air sincèrement gênés, et ils répondirent d’une moue désolée. Personne n’avait jugé bon de les prévenir du mutisme sélectif de leur élève, les professeurs et le vice-directeur parce qu’ils pensaient sincèrement qu’Usui aurait au moins daigner participer à un examen aussi important, la directrice parce que tout de même, c’était plus drôle ainsi.
La colère succéda, et le directeur se tut aussi, le visage empourpré refusant de se ridiculiser plus longtemps devant cette jeune personne de second cycle. Et comme on avait arrêté d'ellui parler, Usui arrêta de les regarder, se remettant à son origami qu’iel n’avait pas lâché. C’est à ce moment-là que Ichiko de Hitachi ouvrit son éventail pour dissimuler l’envie de rire qui commençait à se faire un peu trop présente. Usui n’ouvrait la bouche que quand iel en ressentait réellement le besoin, et iel ne voyait pas l’intérêt de le faire pour répondre à des questions stupides de personnes qu’iel ne reverrait sans doute jamais de sa vie. De plus, iel n’avait besoin que d’un Acceptable pour continuer à suivre cette matière au troisième cycle, et sa note théorique compenserait sa note de pratique. Iel n’avait donc aucune raison de se fatiguer à entretenir une conversation pendant 30 longues minutes. Car c’était là la durée de l’examen, que personne ne pouvait écourter avant, sauf cas de force majeur, et où seul le vice-directeur et l’élève pouvaient parler.
Ce fut parmi les minutes les plus longues de la vie des adultes ici présent. La directrice s’éventait paisiblement tandis que les autres étaient occupés à ruminer dans leur coin. Lorsque le vice-directeur annonça, d’une voix très légèrement tremblante de colère contenue, que l’examen était terminé, Usui se leva, et s’inclina tout aussi respectueusement qu’à son entrée. En ce qui concernait l’élève, iel n’avait pas perdu son temps, sa feuille d’érable en papier plié étant terminé. Elle était parfaite. Encore deux ou trois, et iel pourrait passé ça un modèle suivant. Iel la posa sur le bureau, devant la directrice, s’inclina encore une nouvelle fois, puis quitta la salle, pas plus troublé qu’iel ne l’avait été à son entrée.
Et c’est ainsi que Usui eut son premier T en épreuve pratique d’Anglais, compensé par un O en épreuve théorique, ce qui lui valut la plus mauvaise note de ses Buses, un A.
Dernière édition par Usui Ishigami le Mer 24 Juin - 21:18, édité 1 fois