Allez vas y, crache ton venin alors que tu n'es qu'un oiseau (Terminé)

La magie, c'est quelque chose qui m’envoûtera toujours autant. Les cours sur les magies anciennes sont vraiment captivant. En effet, aujourd'hui dans une sorte de consensus, nous n'utilisons qu'une part des connaissances transmises par nos ancêtres que ce soit par convenance ou par manque d'informations. Cela est d'autant plus vrai que chaque pays, chaque continent possèdent des particularités magiques leur permettant de se différencier des autres. On peut prendre l'exemple des sorts informulés bien plus pratiqués en Grande-Bretagne qu'en France par exemple. Dans ce cas, ce ne sont qu'au niveau des pratiques que nous pouvons observer une différence notoire. Les magies élémentaires, animistes ou encore  le vodoo sont vraiment des arts sorciers qui sont aujourd'hui très peu pratiqué, mais pas pourtant dénués d’intérêt.

Le cours avait été passionnant et je sortais avec entrain afin de me rendre au pré-au-lard afin de me détendre un peu. Je pourrai ensuite m'exercer tranquillement avant le repas du soir. Ma sacoche sur l'épaule, je pris la direction des escaliers et suivaient les élèves qui s'arrêtaient pour certain à différents étages. Je n'y prêtais guère attention préférant continuer à réfléchir aux différents cours de la journée passée. Je relirais, dans la soirée, mes différentes notes. Être appliqué était une des mes principales caractéristiques. Je ne peux être le meilleur s'en m'en donner la peine.

Soudainement, une voix au ton cristallin me sortit de mes réflexions. Une jeune femme au teint pâle et à la chevelure blonde tirant sur le blanc m'interpella. Je me retournais d'abord afin de m’assurer qu'elle ne s'adressait pas à une autre personne, mais il ne semblait pas il y avoir de doute sur la chose. Son regard braqué vers moi ne me laissait aucune incertitude et le froncement de ces cils au ton employé ne le laissait aucune incertitude sur la suite de la conversation.

« Que puis-je faire pour toi. Tu sais, ce n’est pas très correct de suivre les étudiantes qui veulent rentrer à leurs chambre. »

Suivre les étudiantes. Je n'y vois pas grand intérêt si je ne suis pas invité au préalable et encore faut il que l'étudiante soit intéressante et pas au niveau de sa plastique. Celle dont la conversation est ennuyante n'ont aucune valeur à mes yeux. Assez abasourdi, je m'apprête à rétorquer.

« Comme tu peux le voir, je porte actuellement un sac donc comme toi je sors de cours. En poussant ta réflexion un peu plus loin, tu aurais pu observer que par mon âge, je suis moi-même étudiant. En faisant, une relation entre les deux, tu aurais pu déduire que suivait un chemin similaire au tiens afin de me rendre à la demeure des Serdaigles qui se situe, je te laisse le deviner, à côté de celle des Gryffondors. Je peux alors te retourner une question ? C'est dans ta nature ou dans ton sang d'agresser les gens sans raison ? »

Mon interversion n'eut pas le résultat attendu. Je m'attendais en effet à une réponse encore plus cinglante au vu de sa première approche. Au contraire, ses traits se relâchèrent et elle émit de nombreuses excuses.

« Excuse-moi, c’est juste que j’ai passer une mauvaise nuit, une mauvaise journée et que j’ai l’habitude que l’on m’ennuie pour ce que je suis aux yeux des autres. Ce n’est pas du tout dans ma nature d’agresser les gens sans raison. Je m’appelle Adhara et je suis à Gryffondor. On rentre ensemble ? J’aimerais me faire pardonner de mon comportement. »

Je peux comprendre que suite à une mauvaise nuit conjuguée à une mauvaise journée pouvait entraîner une certaine irritabilité dans la part d'un personne d'autant plus de la gente féminine. Après, je ne dirai rien. Combien de sort sont partis sous le coup de ma mauvaise humeur. De nombreuses personnes pourraient en témoigner si j'étais moins discret ou habile selon la situation. Par contre, il est rare de se présenter seulement sous son prénom. Cela est signe qu'on est quelqu'un de naturellement social, mais vu sa première approche, je peux facilement ignorer cette hypothèse et me tourner vers la seconde. Elle n'est pas fière de son nom de famille. Après, les enfants de sang-pur ayant été en lien avec Voldemort sont quasi-tous chez Serpentard et je m'en suis occupé de plus d'un.
Cessant de tergiverser, je tenais à me présenter avant de réfléchir à sa proposition.

« Je m'appelle James St Lucas et comme tu peux le deviner par mes couleurs, je suis à Serdaigle. »

J'avais prévu de me flâner un peu dans le pré-au-lard. Je pourrai rentrer avec elle puis repartir sur le centre du village si l'envie m'en prenait.

« Notre chemin est le même, il en sera moins long à deux que seul. Après être ennuyé par autrui arrive forcement en société. On est ce qu'on désire être et pas ceux qu'on est pour les autres. Si je suivais les dire à mon sujet. Il y aurait bien plus de Serpentard à l'infirmerie. »

Nous descendons tranquillement les escaliers et j'étais là à écouter Adhara réagir vis à vis de mes dernières paroles. Ce qui est intéressant est la réaction de chacun en rapport avec ce type de discours. Je ne peux clairement pas prédire ce qu'elle va me dire. Elle pourra me prendre pour quelqu'un de quand même agressif au vu de ma dernière phrase. En effet, si je dis bien plus, c'est qu'il y en a déjà un certain nombre qui termine à l'infirmerie par mon aide. Après c'est normal, j'ai toujours eu un grand cœur et accompagner ces charmantes personnes voir Mr Southman est toujours un plaisir pour moi et un peu moi pour notre infirmier. Je trouve malgré tout, toujours la bonne excuse.
Nous arrivons, après quelques minutes plongées dans le silence, devant la grande porte. Il semble que mes paroles ont eu un effet que je n'aurai pu prédire, le mutisme. C'est assez particulier comme réaction, elle va peut être se mettre à courir de peur dans quelques minutes. Alors que j'allais essayé de briser la glace qui venait de prendre, j'entendis enfin la voix de ma camarade de route.
J'écoutais, j'écoutais, j'écoutais. Je me souviens qu'on m'a reproché de parfois faire de long monologue, mais là. Je pense qu'elle me bat haut la main. Tu m'étonnes qu'elle n'a pas parlé pendant 5 minutes. Elle préparait sa respiration pour tenir la longueur.
Après je pouvais comprendre, descendre d'une famille de mangemort n'est pas une chose aisée, certains en souffre comme Avery. De ce que Malphas m'a dit, son père était con comme ces pieds à l'instar de nombreux mangemorts. La consanguinité ça n'a pas beaucoup de qualités.  Les moldus ont fait des études dessus et c'est jamais très glorieux.

En l'écoutant j'ai l'impression qu'elle se torture plus qu'autre chose. Je me demandais comment lui répondre après cette longue explication. Trouver les mots justes n'est pas toujours chose aisé, il faut être délicat surtout avec une jeune fille avec d'autres individus, je pourrai réagir différemment, mais là. Je vais devoir faire usage de ma subtilité légendaire.

« Je comprends pas, tu te prends la tête pour rien. Je te l'ai dit, il faut être soi-même et vivre sa vie pour soi. Après si tu veux être Auror, rien ne t'en empêche. Pendant des décennies, des élèves sortaient de Poudlard à 17/18 ans et il devenait quand même des Aurors. Tu te crées tes propres carcans afin de vivre dedans.  Regarde Sirius Black, innocent mort en coupable dont la mémoire a été rétablie par son filleule à la fin de la guerre. Il a combattu sa famille et a vécu sa vie comme il le voulait.»

Je pense avoir réussi à être assez délicat dans mes propos, mais j'avais oublié une chose que je devais rectifier.

« Après c'est sur qu'être la fille de Lucius Malefoy, c'est pas un cadeau ! »

Il est drôle d'observer que certaine personne sont plus enclin à se dévaloriser de par des raisons souvent futiles. Il est sur que les critiques et les moqueries sont monnaies courantes chez les jeunes surtout lorsqu'ils vivent ensembles toute l'année. James avait lui aussi été la cible de nombreuses brimades et surtout ces rumeurs qui persistent tous les ans. Beaucoup y croient créant un certain fossé entre James et ces personnes, mais cela ne le dérange pas plus que cela. L'auteur de ses rumeurs ne les ferraient pas si cela avait un réel impact sur son meilleur ami. Il voit cela comme un jeu et est un rappel pour James. Il lui montre le chemin qu'il a fait ces dernières années. Le fait de se voir dans une sorte de miroir déformant est parfois utile pour se rendre compte de sa valeur et de ce que l'on peut accomplir avec de la volonté. Malheureusement Adhara semble enfermer dans son passé et ne voit que le mal autour d'elle. Je ne pense pas qu'il y ait autant de personnes qui se moquent ou la persécutent en raison de son nom. Nombreux sont ceux à avoir lu les chroniques relatant la seconde guerre sorcière, on l'étudie aussi en histoire de la magie. Les Malefoy ne sont pas connus comme étant les pires bien loin de là.

J'observai Adhara suite à mes dernières paroles et celle-ci eurent l'effet escompté. Je n'étais pas dupe et surtout lors de mes premières années à Poudlard, j'ai passé des heures à me renseigner sur les différents mangemorts et leurs descendants. La raison n'était pas noble, mais je me suis ravisé au fur et à mesure que j'observai de jeunes gens brisés par une culpabilité qui n'était pas de leur fait. Heureusement les plus jeunes ne semblent pas souffrir de cela comme on peut le voir chez le jeune Scorpius.

« Ce n'est pas le seul fait d'être préfet qui m'a mis la puce à l'oreille. Je me suis renseigné pendant des années et j'ai échangé avec de nombreux fils ou filles d'anciens partisans de Voldemort. Il est important de savoir ce que chacun peut ressentir. Lucius est en effet loin d'être un ange, mais ce n'est qu'un ancien noble sorcier qui vivait dans ces anciennes croyances. Voldemort lui proposa ce qu'il cherchait. Il n'est pas pour autant connu comme un sorcier les plus vils et malfaisants. Ce n'est juste qu'un faible qui fut débordé par le retour de Voldemort. Ton demi-frère a du suivre des directives sous la menace. Il n'aurait jamais pu tuer Dumbledore. Ce n'était qu'un gamin qui avait peur de mourir et de voir sa famille tuée par un des plus terribles sorciers que le monde ait connu. Aujourd'hui, il n'est pas connu comme un mangemort, mais comme un sorcier qui a aidé à la reconstruction du monde sorcier. »

Je ne veux pas forcement défendre les Malefoy, mais il est important de voir la vérité. Lucius n'était pas ravi de voir Voldemort revenir, bien au contraire. Il avait une place au ministère et était reconnu de beaucoup. Il n'avait que le choix de retourner vers son maître sinon la mort l'attendait. Ce n'était qu'un faible, un pleutre.
Alors que nous continuions notre marche, Adhara revint sur l'histoire des rumeurs.

« Je ne suis pas forcément clément avec ce qui ne respecte pas les règles et cela quelque soit leur maison. Je n'envoie pas par contre autant d'élève à l'infirmerie et encore moins de Serpentard. Ce ne sont que des rumeurs qu'un gros malin propage tous les ans et Peeves trouvant cela bien drôle y participe toujours activement. J'ai été bien plus agressive dans ma manière d'être, mais aujourd'hui j'essaie de comprendre les autres. Je me dis qu'avec une meilleure compréhension des autres et un échange plus important, il est possible d'éviter des guerres comme nos parents ont connu. »

Il fallait aussi de la force et de grandes convictions. Ce n'est pas la panache de n'importe qui. Si Lucius n'était pas celui qui avait été le plus dévastateur durant la seconde guerre. D'autres espions à la solde de Voldemort avait été bien plus efficace pour provoquer la chute du ministère. Encore Aujourd'hui, certains n'y ont pas leur place.

Je continuais d'écouter Adhara parler pendant que nous marchions. Notre chemin n'allait plus être très long, en effet, je commençais à apercevoir les demeures universitaires au loin. Je pouvais comprendre la rancœur qu'elle éprouvait envers son père. Mon but n'était pas forcément de le dédouaner non plus, il n'est pas tout blanc contrairement à ses cheveux, mais ce n'est pas le mal absolu contrairement à Voldemort. Là on touchait un vrai mage noir et non un faible. Ma démarche n'était pas de réellement laver les péchés des Malefoy, mais juste qu'elle le sente plus légère, moins accablée par un nom qu'elle porte.

« Il n'était qu'un faible et un lâché, rien de plus, rien moins. Ce n'est pas nos parents qui font ce que nous sommes, mais nos actions et nos espérances. »

Je trouvais mes paroles très profondes. Je devenais orateur maintenant, quelle idée. Je suis bien meilleur dans la pratique de la magie que dans l'élaboration de belles phrases. Je laisse ça à Rajani.

Nous sommes arrivés devant la demeure des Gryffondors. Je n'ai plus grande chose à dire. J'ai toujours cette envie de bierraubeurre. Je vais aller me poser tranquillement aux trois balais. Je la salue rapidement et en partant, je lui lance de dos.

« à la prochaine Miss Malefoy. »

Je transplane ensuite afin de rejoindre plus rapidement ma prochaine destination.