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descriptionExercice de rhétorique à balles réelles | James(Terminé) EmptyExercice de rhétorique à balles réelles | James(Terminé)

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Ecouter attentivement l’énoncé. Le détourner, se l’approprier. Utiliser les mots pour aller dans un sens ou dans son contraire avec autant d’aisance pour l’un que pour l’autre. Bien sûr, c’était difficile. Mais enfin, au bout de sa troisième année dans cette matière, ils allaient pouvoir passer à l’action.

Rajani se réjouissait d’avance. Il était tellement absorber par cette douce potentialité qu’il ne voyait plus rien autour de lui. Le cours était fini, tout le monde sortit de la pièce mais pas lui. Le prof vint vers lui pour le saluer et voyant qu’il ne sortait pas et ne daignait pas lui répondre, le laissa dans sa classe. La seule réaction du prince indien fut de contrer son sort de lévitation pour que le tableau se nettoie pas de lui-même. Il voulait garder l'énoncé sous les yeux. C’était important et sans un mot, le message était passé.

Les préceptes étaient simples : accusation ou défense. Le cas de l’énoncé était fort intéressant mais ne convenait pas à Rajani. Pas assez réaliste. Il se lève de son pupitre, marche vers le tableau en sortant sa baguette de sa poche. D’un geste, il retire quelques mots précis. D’un autre, la craie s’envole et vient écrire dans les blancs. Il croise les bras devant son oeuvre, l’air satisfait. Au bout d’une minute, il s’éclaircit la gorge, prêt à prendre la parole et à s’exercer un peu. Il ne prend même pas la peine de regarder derrière lui. Sa concentration est telle qu’il reste seul au monde, ne réfléchissant qu’à l’exercice dont il énonce les faits d’une voix haute et claire :

« Qui du lion ou du corbeau a tué le blaireau ? »

La métaphore était subtile vous ne trouvez pas ? On pouvait entendre sa satisfaction dans le petit grognement qu’il émit juste après. « Une bien belle question vous ne trouvez pas ? La réponse est si évidente. Pourquoi diable, le lion s’abaisserait à s’en prendre au blaireau alors qu’il est le roi de la jungle ? Que ce sont les lionnes qui chassent...  » Il s’arrêta un instant avant de reprendre sa phrase. « … et que le blaireau ne serait pas une proie utile pour toute sa meute. »

Il commença à marcher dans la pièce, tel un lion qui se pavane. Ou qui tourne dans sa cage, au choix. « Tandis que le corbeau, fourbe, avec son bec pointu et son instinct de charognard… Aurait tiré bien plus de bénéfices de ce crime frauduleux. » Sa voix était bien posée, comme un acteur en plein exercice de théâtre. Il bougeait les bras, à l’aise, caché derrière sa capuche, ses longues dreadlocks sur les épaules dans sa tenue noire sur laquelle les détails rouges et or ressortaient d’autant plus.

Rajani ? Fier de sa maison ? Fier comme un lion ? C’était l'évidence même. Ses sens se mirent en éveil et son empathie le prévint alors qu’il était observé. Il se retourna, faisant voler sa cape autour de lui et tourna le dos au tableau. Il se mit à marcher en reprenant son exercice : « Tout le monde le sait. Le corbeau est intelligent c’est vrai mais n'éprouverait aucune compassion pour un petit blaireau à l’agonie. Une petite friandise pour lui. Une cure de protéine pour ingurgiter encore un peu plus de savoir. » Le ton était devenu clairement méprisant, surtout maintenant que l’individu s’était révélé et lui faisait face.

Rajani posa son regard de cristal sur celui-ci et l’interpella dans son discours. « Aucun doute possible sur le coupable de cette affaire. » Conclut-il froidement comme pour enfoncer le clou dans l’esprit de son public imaginaire. Il sentait que les choses allaient à présent devenir encore plus intéressante quand il ajouta : « Et toi, qu’en penses-tu ? » Un air de défi dansait dans sa voix suave. « Mon petit corbeau. » Son intuition s’était révélé juste. Comme toujours. Enfin, il allait se passer quelque chose d’intéressant dans sa journée.


Dernière édition par Rajani Dhawan le Jeu 20 Aoû - 9:56, édité 1 fois

descriptionExercice de rhétorique à balles réelles | James(Terminé) EmptyRe: Exercice de rhétorique à balles réelles | James(Terminé)

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Croa, Croa


Se retrouver face à l'adversité et réagir n'est pas chose aisé. De nombreux jeunes Aurors témoignent du fait d'être tétanisé durant leurs premières interventions. D'autres témoignages, parfois de jeunes sorciers présentent un courage bien plus important face à un adversaire pouvant s'avérer fatal. Le rapport à la mortalité est quelque chose de propre à chacun et seulement quelqu'un qui y a fait réellement face peut en parler de manières distinctes et construites. Les affabulateurs prêchant les belles paroles, mais ne réagissant pas face au danger, ne sont que des faibles sans intérêt.
Et s'il y a bien une chose déplaisant au plus au point à James, c'est les faibles. Ils sont les principaux responsables de la seconde guerre sorcière et Cornelius Fudge en est le parfait exemple. Un très bon orateur avec une présence en politique des plus puissantes, mais il craignait pour sa personne. Seul le résultat comptait et non la vérité. Les mangemorts s'en frottèrent les mains et en profitèrent permettant ainsi aux mages noires de prendre l'ascendant.

Je sortais de cours comme de nombreuses personnes, j'observais les alentours afin d'être certain qu'Adhara n'était pas là. Je ne voudrais pas être considéré comme un stalker. Cela peut être drôle, mais je ne suis pas un grand féru du comique de répétition. Par contre, cette voix que j'entends en est un parfaite exemple. Celle-ci provenait du cours de rhétorique, la classe aurait du être vide. J'ai vu l'enseignant en sortir avec un air dépité. Je peux le comprendre vu l'énergumène qui s'y trouvait. J'ai bien conscience qu'orgueil aurait pu être mon second prénom, malheureusement ce n'est pas le cas, mais celui qui se trouvait dans cette salle aurait du l'avoir jusqu'en cinquième prénom et encore cela n'aurait pas été suffisant pour sa noble personne.
J'hésitais, cela allait me gonfler. J'en étais sur. Pourquoi m'y confronter ? Rentrer serait bien plus agréable. Je pourrai lire un livre que j'avais emprunté dernièrement. Si je tarde à la rendre, j'aurai à faire à Mlle Lestrange et cela ne m'intéressait pas plus que ça. Malgré tout, je ne suis pas fan de la fuite. De toute façon, un peu d'action ne fait jamais de mal.

Discrètement comme je sais le faire, je rentre dans la salle de cours et je vois Shakespeare entrain de virevolter tel un lion devant le tableau. Si jamais il n'existait pas, bah il faudrait pas y penser. Comment tu peux être aussi pompeux et croire que tu as la moindre prestance. On peut souvent me rapprocher une certaine nonchalance, mais lorsqu'il le faut, je sais exprimer la prestance et l'autorité nécessaire. Alors que je lui, je dois y faire face depuis des années et le fait qu'il soit préfet n'aide pas les choses. Comment on a pu laissé un individu comme ça devenir préfet ? Après dans les registres, j'ai pu voir que Drago Malfoy comme son père ont tous deux étés préfets. La sélection n'a jamais été des plus qualitatives.
Je continue de l'écouter déblatérer ses paroles dénuées de sens, cela doit être une qualité des politiciens ou des apprentis politiciens. Rapidement, au vu de la tournure des propos employés, je comprends qu'il a perçu ma présence. C'est quelque chose de courant chez lui et il a un talent fou pour me trouver. J'aurai l'esprit mal placé, je pourrai pensé qu'il est intéressé par moi. Je chasse cette idée saugrenue et je continue de l'observer en silence. Je trouverai mal poli de le couper dans sa prose.  Cela est indélicat et contre productif, je préfère le laisser écouler son flot de parole avant de rétorquer.
Après quelques secondes, il termine son analyse par un petit corbeau. Comme c'est chou, dommage que Becky ne soit pas là, elle aurait sûrement appréciée cette dernière tirade, mais elle aurait moins aimé la suivante.

« Croa, Croa !  Qui du corbeau ou de l'aigle est le symbole des Serdaigles ? Voila une question des plus pertinentes. Même en restant au corbeau, il est courant, que dans la culture occidentale, qu'il soit aperçu d'un œil dégradant. Par contre, si on élargit notre vision, il est facile de voir des corbeau avec une réputation bien plus élogieuse à l'instar des corbeaux messagers d'Odin le dieu nordique. »

Je tourne un peu dans la salle en observant l'ensemble des tables comme si je m'adressais à un auditoire invisible.

« Le corbeau considéré aussi comme un charognard n'est pas un animal qui tuera forcément et surtout pas un blaireau. Il en est autre chose du lion. Celui-ci aussi fier qu'il est, peut aussi s'avérer être un traître. Il exécute le blaireau afin de se saisir du corbeau qui viendrait se repaître du blaireau. Qu'elles sont les pensées de ce lion ? Se cachant et rusant pour saisir sa proie. »



Dernière édition par James St Lucas le Dim 9 Aoû - 13:34, édité 1 fois

descriptionExercice de rhétorique à balles réelles | James(Terminé) EmptyRe: Exercice de rhétorique à balles réelles | James(Terminé)

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Le Serdaigle désigné entra en scène au moment où Rajani l’avait espéré. Le prince croisa les bras en écoutant attentivement sa réponse. « Croa, Croa !  Qui du corbeau ou de l'aigle est le symbole des Serdaigles ? Voila une question des plus pertinentes. » Imiter le corbeau montrer une impertinence qui tournait le préfet-en-chef au ridicule. Rajani resta impassible sur ce détail car il savait l’individu assez intelligent pour se moquer de lui dans cette tirade plus que de lui-même. « Même en restant au corbeau, il est courant, que dans la culture occidentale, qu'il soit aperçu d'un œil dégradant. Par contre, si on élargit notre vision, il est facile de voir des corbeau avec une réputation bien plus élogieuse à l'instar des corbeaux messagers d'Odin le dieu nordique. »

Détourner les éléments du discours pour amener une autre approche. C’était dans la deuxième partie du cours qu’il avait étudié le jour même. Le Saint Serdaigle appliquait déjà ses leçons à la lettre et l’agacement du prince n'apparût que sur ses doigts qui remuaient en rythme pour contenir sa colère grandissante. L’étudiant avança et sembla se tourner vers les pupitres vides comme pour mieux entrer dans son rôle à son tour. « Le corbeau considéré aussi comme un charognard n'est pas un animal qui tuera forcément et surtout pas un blaireau. Il en est autre chose du lion. » Le regard gris perçant se posa vers son interlocuteur, une lueur de défi brillant au fond de ses pupilles. « Celui-ci aussi fier qu'il est, peut aussi s'avérer être un traître. Il exécute le blaireau afin de se saisir du corbeau qui viendrait se repaître du blaireau. Qu'elles sont les pensées de ce lion ? Se cachant et rusant pour saisir sa proie.  »

Utiliser les arguments de la partie adverse pour créer un retournement de situation et préciser la situation : le corbeau n’étant plus le seul fautif, le lion se voit suspecté à son tour. Le prince décroise les bras pour répondre à son tour, en faisant un pas vers son adversaire qui se prenait au jeu de la rhétorique lui aussi. Comment laver le lion de tout soupçon ? En tant que futur avocat possible, il devrait défendre même les plus pourris sans sourciller. Rajani ne tarda à trouver la faille. « Le devoir du lion est de nourrir sa meute. Les animaux plus faibles, il les respecte, les protège. Tel est le devoir d’un roi. Et le lion est assez fier, c’est vrai. Mais il déplore qu’un tel crime ait pu avoir lieu dans son royaume et cherchera sans relâche le coupable. »

Il s’éloigne à nouveau, réfléchissant à vive allure la manière de se défendre. Il finit par trouver un idée et son regard de glace se braqua sur son adversaire. Les deux pieds bien ancré, le tableau derrière lui, il avait un seul et unique adversaire à impressionner et plus un auditoire imaginaire. Ce qui changeait considérablement les enjeux. Rajani était ravi. « Écartons un instant la première hypothèse du corbeau et du lion. Si, comme tu l’as suggéré plus tôt, le blaireau a été tué avant et que le charognard ne soit intervenu qu’en suivant ses bas instinct primaires… Où notre coupable pourrait-il se cacher ? Dans les terres arides, les serpents sont redoutables. Aucune preuve, ils sont silencieux, attaquent et s’ils sont surpris dans leurs affaires, prennent la fuite pour laisser leur repas tout cuit au premier corbeau qui les aurait démasqué ? » Peut-être trouveraient-ils un terrain d’entente sur une quelconque implication Serpentard ? On pouvait toujours rêver.

descriptionExercice de rhétorique à balles réelles | James(Terminé) EmptyRe: Exercice de rhétorique à balles réelles | James(Terminé)

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Qui se cache dans l'ombre ?


La rhétorique, les belles paroles, un ensemble d'élément qui pourrait, au premier abord sied à James, n'est en réalité qu'un amalgame de chose qui l'ennui au plus haut point. Il faut comprendre qu'il a entraîné son corps et son mental afin de pousser sa réactivité au maximum, ainsi qu'obtenir une perception des plus pointus. Il s'est bien sur exercé à la rhétorique dans l'objectif de pouvoir plus aisément déjouer certaines situations, mais il ne faut pas se leurrer pour autant. Il faut bien le comprendre, ce n'est pas la rhétorique qui l'intéresse, mais l'analyse. Dans les paroles du petit lion, il peut percevoir une réflexion au départ simplement rhétorique, mais en analysant avec plus de précision, on identifie des facteurs pouvant être utiliser dans une réflexion moins perchée.
Les réactions de James face à son interlocuteur ne sont pas vaines de sens ! Bien au contraire, il cherche à pousser la réflexion de son opposant afin de comprendre la base de son cheminement afin de pouvoir rétorquer comme il se doit et encore ce n'est pas aussi simple que cela.

De part son envie d'aiguiser au maximum son esprit stratège, James a depuis de longues années pratiquer les échecs sorciers. C'est pour lui une base essentielle à la compréhension de la réflexion la plus basique possible, or il n'y a aucun hasard aux échecs. Il faut mesurer ses coups afin d'achever son ennemi alors qu'il ne s'y attend pas. C'est là la subtilité des approches de James. On peut penser pendant une seconde qu'il fait le malin ou l'imbécile, mais ce ne sont que des leurres afin de mieux frapper son adversaire. Dans notre cas actuel, il est intéressant de prendre en analyse que James a imité le bruit du corbeau pour mettre en confiance son opposant, même si celui-ci ne va pas si facilement mordre à l'hameçon. Le but de James est de laisser une image à son interlocuteur. Une trace qui pourra peut être avoir une utilité dans un affrontement verbal. Ce n'est pas rien de vouloir avoir une réflexion posée, il faut encore bien la préparer.

Je voyais bien que Rajani réfléchissait à mes propos afin de les comprendre, mais surtout de chercher la logique derrière ceux-ci. Chaque phrase a son importance même si le schéma utilisé est des plus basiques. Je n'ai pas pu porter une grande importance à la rhétorique en soi, préférant travailler mon analyse bien plus adéquate à mes ambitions. Je sentais qu'il avait terminé d'analyser mes paroles et qu'il s’apprêtait à repartir à l'assaut. Il avait aussi des projets d'avenir solides, différent des miens et cela est assez visible par nos branches d'études respectives. La parole était son domaine et lui sied bien mieux contrairement à moi. Je préfère me défendre une baguette à la main. Nous aurons dans l'avenir à affronter des obstacles bien différents.
Il reprend doucement la parole en débutant son plaidoyer pour le lion. Il est naturel qu'il commence par défendre ce qu'il le représente avant de repartir au combat. Ses paroles sont cohérentes et sa réflexion n'est pas vide de sens, bien au contraire. Après mon attaque sur le lion n'était qu'une passe d'arme afin de cerner la structure de sa réflexion. Je ne connais pas assez de techniques de rhétorique pour aller sur son terrain, si je veux pouvoir vaincre, je dois l'amener sur mon propre terrain.

Il tourne en rond à la recherche d'une solution. Défendre est la base, mais il faut aussi pouvoir attaquer. Rester en défense est souvent voué à l'échec. Il voit que je n'attaquerai pas plus, ainsi il ne peut se murer dans un silence. Cela ne ferrait pas avancer son plaidoyer et il en a besoin. Quelques secondes se passe avant qu'il me fixe, il semble avoir trouver.
Je l'écoute alors attentivement. Encore une fois sa réflexion n'est pas mauvaise et y mêler les serpents n'est pas anodins. Connaître son adversaire est important et ma mésentente avec la maison Serpentard est connu de tous. On peut y voir un certain acharnement, mais est-ce la vérité ? On ne m'a rarement interrogé sur mon avis sur la maison du serpent. Bien sur, elle est connu comme la maison des Mangemorts et Voldemort en personne y a étudié, mais serait-ce une raison valable ?

« User des rumeurs sur ma haine envers les Serpentards, n'est pas chose stupide, mais le serpent n'est pas forcément vil. Il est orgueilleux, mais il est aussi fort. Il doit aussi se nourrir et si le faible blaireau était sur son chemin alors la faim a eu raison de lui. Les oiseaux sont des ennemis des serpents, il n'est donc pas idiot que celui-ci prenne la fuite face à un danger certain. »

Je prends une pose dans ma réflexion et regarde par la fenêtre. Le ciel s'assombrit de plus en plus, les longues nuits approchent.

« Il est donc simple d'accuser le serpent, mais s'arrêter là est logique dans la rhétorique, mais pas dans une analyse. Il ne faut jamais oublier quelque protagoniste possible. Si ce n'est le serpent alors que pouvons-nous penser de l'humain ou du sorcier ? Celui toujours prompt à nous diviser afin de mieux nous utiliser ! »

descriptionExercice de rhétorique à balles réelles | James(Terminé) EmptyRe: Exercice de rhétorique à balles réelles | James(Terminé)

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James St Lucas commença sa réplique par une pique qui aurait presque pu ressembler à un compliment. « User des rumeurs sur ma haine envers les Serpentards, n'est pas chose stupide, mais le serpent n'est pas forcément vil. » Si “ne pas être stupide” peut s’approcher d’un compliment bien sûr. Mais Rajani estimait son adversaire. Que celui-ci entre dans son jeu, lui tienne tête sans la moindre once de peur au fond de lui était fort plaisant pour le prince indien. «  Il est orgueilleux, mais il est aussi fort. Il doit aussi se nourrir et si le faible blaireau était sur son chemin alors la faim a eu raison de lui. Les oiseaux sont des ennemis des serpents, il n'est donc pas idiot que celui-ci prenne la fuite face à un danger certain. »

Son raisonnement était logique. Se mesurer à un autre esprit brillant stimulé Rajani au plus au point. Sa combativité lui plaisait, dommage qu’ils ne s’entendent que sur si peu de sujets. Le Serdaigle avait d’autres cartes dans son jeu. « Il est donc simple d'accuser le serpent, mais s'arrêter là est logique dans la rhétorique, mais pas dans une analyse. Il ne faut jamais oublier quelque protagoniste possible. Si ce n'est le serpent alors que pouvons-nous penser de l'humain ou du sorcier ? Celui toujours prompt à nous diviser afin de mieux nous utiliser ! » Là, il sortait du jeu et abroger les règles. Si dans un premier temps le grand fan de rhétorique afficha un air un peu surpris, son brillant esprit tournait déjà à vive allure pour imaginer une autre stratégie et s’aligner à ses propos.

« Hm tu as raison d’élargir le débat. Pour la peine, j’offre dix points à Serdaigle. Pour m’avoir brillamment répondu et avoir joué le jeu alors que je ne t’avais rien demandé à la base. » Rajani était comme ça. Mi-compliment, mi-insulte. C’était difficile de ne pas se mettre en colère quand il jouait au con. Il avait du respect pour la gente féminine qui faisait qu’il avait toujours une certaine retenue quand il se trouvait face à l’une d’entre elle. Mais avec James il osait se jeter à l’eau. Et d’un regard attentif, il le scrutait pour sentir si ses mots avaient bien la portée escompter. C’était facile de repérer le préfet-en-chef pour lui. Dans une foule, c’était toujours celui qui ressentait le plus d’indifférence pour ce qui l’entourait. Comme une bulle qu’il formait naturellement autour des autres.

La raison pour laquelle Rajani l’avait dans le collimateur c’est qu’il ne comprenait pas pourquoi un gars si talentueux ne partageait pas davantage son savoir avec autrui. Ne s’ouvrait pas un peu plus aux autres. Être dans une bulle, le prince indien connaissait bien vu qu’il faisait la même chose pour se protéger. Son empathie lui faisant parfois péter un plomb quand il ne pouvait plus gérer les émotions ambiantes qu’il ressentait en permanence. Il n’avait pas ce poids. Il était libre de s’exprimer, d’avancer, de se lier aux autres sans souffrir comme lui. Cette profonde jalousie mêlait à un sentiment d’injustice animait Rajani en ce moment même alors qu’il cherchait un moyen de pousser son rival dans ses retranchements.

« Tu veux jouer franc jeu Saint Lucas ? Qui du sorcier ou de l’humain est le pire ?  » Il était curieux de lancer un autre débat mais ne savait pas si son adversaire serait aussi enclin que lui à cette idée. En terme de logique, il n’y avait rien de comparable. Ce sujet est beaucoup plus sensible. Un sujet politique donc. Son terrain de prédilection. Mais ce n’était pas drôle, s’il était sûr de gagner. « Ou peut-être on peut improviser un duel de magie si tu as quelque chose à régler avec moi. » L’idée lui était venu en repensant à la dernière réunion du club de duel. Comment l’oublier ? Que ce soit avec les mots ou avec de la magie, Rajani voulait continuer cette altercation. Et bien qu’il soit de deux ans son cadet, aucune lueur de peur ne vint troubler les iris d’acier qui le fixait avec désinvolture; attendant impatiemment sa réponse.

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Je savais très bien que le fait de changer les règles du jeu allait le perturber. Je ne parle pas de le mettre hors-jeu bien au contraire. Il doit déjà être en pleine réflexion pour revenir dans la partir, mais cela fait maintenant plusieurs fois que je le pousse assez facilement dans ses retranchements. Je ne le vois pas, mais son cerveau doit carburer pour trouver une solution à ma réflexion.
Je délaisse l'extérieur pour me retourner vers mon interlocuteur. Je n'ai pas encore faire usage de le légilimancie. Je ne pense pas que cela soit nécessaire, enfin pas dans l’immédiat. Je suis allé à bonne école et comme à mon habitude, je n'ai cessé de m’entraîner pour atteindre un niveau des plus convenable.

Je sentais que sa nouvelle attaque n'allait pas tarder, mais je fus surpris par sa réponse. Il me félicitait d'élargir le débat et se montrait condescendant. C'est bien puérile de réagir de la sorte, il semble ne pas avoir compris la raison de ma réflexion. Il se mure dans ses certitudes et de s'ouvre pas à ce qui l'entoure. De nombreuses personnes sont ainsi et le fait d'être dans une branche où je trouve qu'on formate aisément les esprits pour convenir à la société actuelle n'est pas une chance.
Sa réponse ne me plaît pas. Elle n'est pas ce que je m'attendais. Je m'attendais à mieux ou peut être ne fait il que gagner du temps ? Cela est une autre possibilité ! Il cherche sûrement encore de quoi répondre à mon interrogation. Il doit chercher dans ses cours quelle pirouette pourrait le tirer de ce faux pas. De mon côté, j'avance mes pions avec précaution. Je vois cela comme une partie d'échec.
Il bout actuellement, il doit se questionner sur de nombreuses choses, mais quelque chose le tourmente. Je me permets d'user brièvement de la légilimancie pour apercevoir ses pensées les plus récentes.
Je comprends mieux, il se questionne sur mes raisons d'agir ainsi. Pourquoi préfet-en-chef n'agit pas pour le bien commun ? Il devrait aider ses prochains avec ses connaissances. Bien des personnes ne me connaissant guère se questionne et m'ont questionné à ce sujet. Il faut comprendre que je ne peux faire ce que je fais déjà. Je ne suis pas un roi et je ne cherche pas à l'être.
Je voyais que plus il avançait dans ses réflexions et plus une colère sourde montait en lui. Je gardais mes sens éveillés au cas où je devrais me protéger soudainement.

Rajani reprit la parole en essayant de rebondir sur ma dernière interrogation. Cela le tourmentait, mais ses propos étaient bien plus vifs. La rhétorique n'était plus la raison de ses propos, il cherchait l'affrontement. Quelque chose de bien plus primaire. Il était en échec à partir de ce moment, s'il ne cherchait qu'à se débattre comme un enfant qui faisait un caprice, c'est qu'il n'avait pas saisi la portée de mon propos. Je lui parlais de conciliation et il part sur l'affrontement. C'est le problème de ceux ayant été épargnés par les retombés de la seconde guerre sorcière. Ils ne comprennent pas, ils ne cherchent pas à comprendre. Cela avait le don de m'agacer, mais j'éprouve de la tristesse dorénavant.
Le mat arriva lorsque pris de cours, il me proposa un duel. Pensait-il que je ne pouvais rétorquer à ses propos de part mes faibles connaissances en matière politique ? Cela pouvait être en effet une piste de réflexion, mais il ne devait pas savoir que malgré mes résultats peut acceptables aux examens d'histoire de la magie, j'avais étudié avec acharnement les différents conflits sorciers ayant parcourus l'histoire. En effet, savoir que Bidule avait inventé une nouvelle manière de repasser son linge ne m’intéressait guère. Ce que je voulais savoir c'est dans quel climat, les montés des mages noires avaient été efficace. Avoir un ensemble de schéma me permettrait d'endiguer ou d'au moins anticiper la future guerre que nous aurons à vivre car il faut être réaliste. Tant que la lumière brillera, l'ombre sera là à l'envier.

Fixant Rajani dans les yeux, je n'y voyais aucun doute. Il avait beau être bon voir très bon, il n'avait pas l'esprit de l'acharnement à la tâche. Tu ne peux être le roi et le plus grand chevalier. De légère étincelles apparurent au bout de sa baguette sûrement une expression de sa fougue.

« Je commencerai par répondre à ta question. On ne peut distinguer les deux ou du moins se dire que l'un est pire que l'autre. Le sorcier est humain avant d'être sorcier et c'est sa nature humaine qui le rend tel qu'il est. Le moldu n'en est pas différent, le conflit est quelque chose d'ancrer dans la nature humaine. Il n'est pas important d'en déduire le pire car il faut pouvoir sortir le meilleur de chacun pour avancer. Albus Dumbledore a cru en Severus Rogue et en Drago Malfoy. Le premier sacrifia son existence pour racheter ses fautes quant au second, il n'était qu'un enfant. Voldemort voulait le corrompre et Dumbledore le sauver. Beaucoup pensent que je déteste les Serpentards plus que tout. Il fut en effet une longue période où si je pouvais les descendre je le faisais avec plaisir. Il en est de même pour les sang-purs qui se croient supérieurs. »


Je prends une pause dans ma réflexion et je prends place sur un siège avant de reprendre ma tirade.

« Il est puérile de ta part de vouloir m'affronter. Quel est ton but par cela ? En as-tu un ? Que veux-tu régler ? Est-ce ton orgueil qui parle ? Bien des questions. Tu en as peut être aussi à me poser ? Ta colère envers moi n'est elle qu'une conclusion vis à vis des sentiments de Becky. Tu n'es pas très clair dans tes propos. Il serait peut être temps d'éclaircir les choses. Se battre est surfait. On ne résout que très rarement les choses par l'affrontement. Surtout quand le résultat importe peu. »

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Le lion fixait sa proie. Mais tel le lion paresseux et hautain, ne se tint pas vraiment sur ses gardes. Il était trop occupé à ruminer sa colère à son propos pour s’apercevoir qu’on s'infiltrait dans son esprit. Rajani n’était pas quelqu’un qui pensait comme un guerrier, bien loin de là. L’affrontement, c’était quelque chose qu’il avait dû gérer malgré lui. Car son attitude éveillait la peur, ses pouvoirs d’empathe faisait fuir ceux qui se rapprochaient trop de lui. Avoir une véritable amitié avec lui était compliqué pour les autres. Ne pas pouvoir s’en sortir, être obligé de dire la vérité car le moindre de nos sentiments nous trahissent, face à une personnalité aussi implacable et sèche que la sienne n’était pas facile. Il fallait être doté d’une grande confiance en soi pour accorder sa confiance à Rajani. Le laisser nous sonder sans avoir peur de ce qu’il pourrait y trouver.

Les pensées du jeune homme se tournèrent vers la préfète-en-chef, sans qu’il ne sache trop comment. Accorder sa confiance, sans sourciller. C’est ce qu’elle avait fait cette nuit-là pour le séduire. Le prince ne savait pas si c’était réel, s’il pouvait accorder du crédit à cet aveux. En tout cas, son coeur ne l’avait pas trahi et il avait écouté ce qu’elle avait à lui dire ce soir là. C’était nouveau pour le lion, d’être accepté par quelqu’un sans être remis en cause une seule seconde. Pas comme face au corbeau qu’il avait devant lui. «  Je commencerai par répondre à ta question. On ne peut distinguer les deux ou du moins se dire que l'un est pire que l'autre. Le sorcier est humain avant d'être sorcier et c'est sa nature humaine qui le rend tel qu'il est. Le moldu n'en est pas différent, le conflit est quelque chose d'ancrer dans la nature humaine. Il n'est pas important d'en déduire le pire car il faut pouvoir sortir le meilleur de chacun pour avancer. »

La prince se détourna vers la fenêtre, voyant le jour progressivement baisser. Il n’a pas tord. Reconnut-il dans son fond intérieur. «  Albus Dumbledore a cru en Severus Rogue et en Drago Malfoy. Le premier sacrifia son existence pour racheter ses fautes quant au second, il n'était qu'un enfant. Voldemort voulait le corrompre et Dumbledore le sauver. Beaucoup pensent que je déteste les Serpentards plus que tout. Il fut en effet une longue période où si je pouvais les descendre je le faisais avec plaisir. Il en est de même pour les sang-purs qui se croient supérieurs. » Invoquer ce qui s’était passé durant la seconde guerre ? Vraiment ? Sa surprise se lit sur son visage mais Rajani reprit bien vite sa promenade dans la classe avec son air habituellement impassible.

Il s’assoit sur un siège et reprend. « Il est puérile de ta part de vouloir m'affronter. Quel est ton but par cela ? En as-tu un ? Que veux-tu régler ? Est-ce ton orgueil qui parle ? Bien des questions. » Enfin, il avait éveillé la curiosité de l’offenseur. Le prince ravala son sourire ravi avec plus de difficulté qu’il ne l’aurait d’abord cru. «  Tu en as peut être aussi à me poser ? Ta colère envers moi n'est elle qu'une conclusion vis à vis des sentiments de Becky [...] » Son cerveau fit un black-out. Becky ? Comment ça ? Il osait parler du nom de sa meilleure amie ? De quels sentiments parlait-il ? Pourquoi… pourquoi elle venait d’apparaître dans cette conversation ?! Il aurait fait voler la table présente à ses côtés s’il n’avait pas fait appel à tout son self-control. Qui était devenu légendaire avec le temps. Mais on pouvait presque voir la petite veine de son front se compresser sous l’effort pour contenir sa contrariété.

Il cherchait à l’avoir. Le mettre en colère, c’était son but bien évidemment. Il fit virevolter sa cape en se tournant vers lui, son attitude changeante devait témoigner de sa contrariété malgré lui. Pour toute réponse, il prit une chaise et vint s’asseoir face à lui. Il prit une inspiration, comme un chanteur d’opéra, investissant la scène et guidant de son tempo l’orchestre dans la fosse. « Il n’est question que d’être humain, en effet. Ce débat ne m’intéresse pas plus que cela. La nature humaine, détentrice de pouvoirs magiques ou non, reste la nature humaine. Changeante, dangereuse mais riche en tout point. Capable du meilleur comme du pire. » Dans son apparente inflexibilité, Rajani était plus ouvert d’esprit qu’on ne voulait bien le laisser entendre. « Ce qu’à fait ou non Albus Dumbledore ne m’intéresse pas non plus, si tu veux mon avis. » Enfin tout dépendait du sujet bien sûr.

Il posa son coude sur la table, s’affala légèrement sur celui-ci prenant une posture nonchalante qui lui correspondait davantage que la colère. Il fit jouer ses doigts bagués d’or et de rubis sur la table, à un rythme répétitif pendant quelques instants. « Je comprends que tu interprètes mon attitude comme quelque chose de puéril. C’est un peu vrai dans le fond, je l’entends. C’est quelque chose qu’on me dit assez souvent. » En haussant les épaules, il replongea soudainement ses grands yeux acier dans ceux bleu électrique de son adversaire. Sans la moindre peur, juste une curiosité presque maladive à l’égard de son opposé. « Je me fous de beaucoup de choses à vrai dire. Mon but n’est pas de changer le monde. Et contrairement à toi, je me fiche pertinemment des mages noirs ou blancs. Les guerres ont toujours fait tourner le monde. La terreur des uns pour l’enrichissement des autres. A chacun de se battre pour survivre. Je ne mettrais mes talents qu’au service du plus offrant. Si tu vois où je veux en venir. »

Seulement il serra le poing, sentant la colère à nouveau l’assaillir mais tenta une profonde respiration pour se calmer. Au moins pour ne pas mettre celui-ci dans la figure de son adversaire, avant d’avoir la réponse à cette question-ci : « Tu peux juste m’expliquer pourquoi tu évoques Becky dans cette conversation ? Il n’y a absoluement aucune chance pour qu’elle est daigné te regarder ne serait-ce qu’une seule fois, maudit corbac. Que viennent faire ses foutaises dans notre histoire ? » Il serrait les dents, alors qu'il venait de hausser la voix, ses iris plus ardentes que jamais. C’était un sujet sensible. Très sensible pour Rajani l’empathe. On n’évoquait jamais sa meilleure amie impunément devant lui. Et surtout sans aucune raison valable. Il allait savoir le fin mot de cette histoire. Il pensait encore le laisser repartir et le remercier pour la joute verbale mais ses objectifs venaient de changer du tout au tout. Il allait savoir pourquoi il avait dit ça. Ici et maintenant.

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Rajani n'avait jamais vraiment vu James en colère. Il était loin de pouvoir imaginer ce qu'était la fureur d'une personne qui avait vécu avec une rage noire pendant des années avant de la convertir en une colère profonde et pure. Comme un lac sombre où on flotte doucement. Il conservait toujours une part de cette colère en lui et n'avait aucune raison de s'en défaire. Cela entraînait ce sentiment de distance que beaucoup qualifie de comportement hautain ou asocial. Il était compliqué de bien cerner James, il y en avait qui y arrivait maintenant. Des personnes qui le voyaient sourire, mais aujourd'hui ce n'était pas cela. Rajani semblait désirer voir la colère chez James même si celle-ci était bien plus perceptible en lui.

Il me fixait et je perçus tout de suite un changement brutal dans son comportement, je m'en doutais et je n'y étais pas étranger. Il semblait vouloir me pousser dans mes retranchements, mais nombreux sont ceux à avoir voulu le faire et aussi nombreux sont ceux à avoir dit bonjour à l'infirmier par la suite. Par contre, c'était un autre James à l'époque. Il était bien plus sanguin, aujourd'hui je sais me contrôler et rare sont mes débordements même s'ils ne sont pas absents. Je reste un être humain et exprimer sa colère n'est pas quelque chose qui m'est étranger.
Il me fixait et pris place en face de moi. Son regard était acéré comme une lame, il était sur les nefs, vif. Il n'aimait pas qu'on parle de sa meilleure amie. Je ne peux imaginer son ressenti que j'en parle, moi. Une personne qui l'horripile au plus haut point.
Prenant la parole, il répondait à mes dernières tirades. Je trouvais que ce qu'il disait n'avait pas de grande utilité. Je me doute que peu de chose l'intéresse en dehors de sa personne justement. Cela avait le don de m'agacer. Cela peut paraître assez cocasse. Beaucoup de personne m'imagine similaire, il n'en est rien.
Si je désire être le meilleur ce n'est pas pour moi, mais pour le monde. Je veux m'assurer qu'il n'y ait pas de troisièmes guerres sorcières. Pour cela, je dois me renforcer le plus possible afin d'être prêt pour affronter la moindre chose.

S'affalant sur la table, il joua légèrement avec ses bagues. Il semblait nerveux. Malgré ces dernières paroles, il doit toujours avoir l'esprit ma mention de Becky. Malgré cela, il continue de réagir au fil de l'eau à mes propos. Soudainement, je sens qu'on monte d'un cran dans la tension entre nous. Je reste sur mes gardes. Je peux lancer un Protego en une fraction de seconde. Je me suis entraîné pendant des dizaines d'heures afin d'acquérir des réflexes mécaniques. Je ne me laisserai pas surprendre. Mais, ces dernières paroles ne me laissèrent pas de marbre.
Je sens mon corps qui plonge vers ce lac, celui qui représente si bien ma colère. Je ne coule pas dans celui-ci, je ne me laisse pas submerger. Un levicorpus pour le voir flotter serait si agréable à mes yeux. Cela lui ferait les pieds. Il redescendrait de son piédestal.
Je sens une légère brise qui me passe dans le dos, je me raidis légèrement. Ce n'est pas une colère sourde qui m'envahit. C'est celle froide qui me couvre doucement. Mon regard s'assombrit, je me crispe. Je me lève de ma chaise doucement, mécaniquement avant de la ranger. Je commence à marcher en cercle autour de lui, doucement, méticuleusement.

De beaux cercles comme un corbeau fasse à une proie, un cadavre. Je respire en différentes phases pour stabiliser cette douce, mais amère colère. Je la conserve. Je ne veux pas être calme, pas maintenant. Je la stabilise en moi. Mon cœur n'est pas oppressé, il est comme entouré par une sensation de froid qui se propage à l'ensemble de mon être. Être froid et méticuleux, quelque chose que j'ai bien appris à faire. Ne pas lâcher sa proie, observer ses gestes et l'achever si nécessaire. Je prends une longue respiration avant de prendre la parole avec une voix posée et froide sans le moindre amusement.

Il n'en avait pas fini. La colère prenait le dessus, il essayait de se contenir. La tâche semblait ardue, mais il conservait un semblant de calme. Cela fut pour enfin aborder ce qui lui était sur le cœur. Je me doutais qu'aborder Becky le ferait sortir de ses gonds. On dirait un gamin pourri gâté de part ses réflexions. Il ne voit pas beaucoup plus loin que son nez et n'observe que très rarement l'évolution des relations entre les autres. Il ne peut encore moins comprendre que des personnes peuvent évoluer positivement entre elle et cela même si les entourages de ces mêmes personnes voir un entourage en particulier, n'est pas enclin à voir cette évolution

« Alalala, la guerre ne fait pas tourner le monde. Elle n'est qu'un découlement de la recherche de pouvoir de certain. Au vu de tes propos, tu aurais eu ta parfaite place chez les mangemorts ou auprès de Grindelwald à son époque. Rien d'étonnant de la part d'une personne aussi égocentrique telle que toi. »


Je continue à tourner, variant la taille des cercles. Respirant doucement et calmement.

« Par contre, ce n'est pas l'attitude d'un roi. Tu te targues d'être un lion fier, mais tu n'es pas vaillant. Tu ploies devant l’appât du gain, rien d'élogieux envers cela. Tu dis que chacun doit se battre pour sa survie, mais que ferrais-tu face à une adversité qui te rejettes ? Regarderais-tu la terreur d'un enfant qui doit faire face à la mort de ses parents. Te pencherais-tu vers lui pour le rassurer et le couvrir d'un vêtement ? »

Cette sensation est toujours là. Ce froid pénétrant chaque pore de ma peau. Je sais que ma main glisse naturellement vers ma baguette afin de répondre à ce sentiment qui coule en moi. Je l'en empêche et reprends la parole afin de clore cette situation.

« Penses-tu que Becky s'intéressera à un lion comme toi. Tu me traites de corbacs, mais de mes ailes, je couvrirais les enfants pour les protéger des forts qui veulent détruire leur monde. Je pense que nous ne pourrons être d'accord. Je préfère te laisser sur ton trône et dans ton monde. Je retourne dans la réalité. Si cela t'embête que Becky vienne me voir, tu n'as qu'à lui en parler, mais elle n'est pas une de tes possessions, ne l'oublies surtout pas. »


Sur ces paroles, je lui tourne le dos et je pars vers la sortie de la salle d'un pas ferme.

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Le serdaigle perd son sang froid. Dans son dos, en le regardant fixement, il sentit lui aussi la colère froide glissée et se révéler tandis qu’il se relevait de sa chaise dans un mouvement mesuré pour faire illusion. Touché, pensa le prince. Qui même s’il ne l’aurait avoué pour rien au monde, n’en menait pas large non plus en cet instant. Il fit taire peu à peu cette colère dans un halo de glace qu’il pouvait sentir en fermant les yeux. Au moins, il avait des émotions lui aussi. Il n’était pas indifférent à cette altercation autant qu’il ne le laissait paraître et Rajani ne bougea pas, admirant son rival faire les cent pas à son tour, excédé, cherchant à extérioriser ce qu’il ressentait.

Bien sûr, il rejeta la faute sur lui. « Alalala, la guerre ne fait pas tourner le monde. Elle n'est qu'un découlement de la recherche de pouvoir de certain. Au vu de tes propos, tu aurais eu ta parfaite place chez les mangemorts ou auprès de Grindelwald à son époque. Rien d'étonnant de la part d'une personne aussi égocentrique telle que toi. » La recherche du pouvoir, laissez-moi rire, pensa le lion. Il ne put retenir un sourire froid, mesquin, méprisant. Il se fichait des derniers mages noires qui avaient mis en péril le monde magique. Si les gens étaient assez stupides pour le suivre, c’est qu’ils n’en valaient pas la peine. Jamais lui ne se serait laissé impressionner par de belles paroles. Trop passer maître en l’art de lui-même les utiliser sur autrui.

Sa respiration l’aidait à rester à la surface. Mais il ne faudrait pas beaucoup plus pour que Saint Lucas sombre dans ce sentiment qui le faisait vibrer de toute part. Quelle délice. Pousser l’autre dans ses retranchements étaient la meilleure défense qui puisse exister. Il attendait la suite avec impatience. « Par contre, ce n'est pas l'attitude d'un roi. Tu te targues d'être un lion fier, mais tu n'es pas vaillant. Tu ploies devant l’appât du gain, rien d'élogieux envers cela. Tu dis que chacun doit se battre pour sa survie, mais que ferrais-tu face à une adversité qui te rejettes ? Regarderais-tu la terreur d'un enfant qui doit faire face à la mort de ses parents. Te pencherais-tu vers lui pour le rassurer et le couvrir d'un vêtement ? »

Jolie prosodie. Il ne savait pas trop de quoi parlait son rival. Mais l’émotion présente dans ce discours lui fit dire qu’il y avait un fond de vérité. Une vérité profonde, triste, à laquelle le jeune homme se raccrochait de toutes ses forces. Serait-il lui même victime de cette tragédie ? Voici pourquoi il guette les mages noires comme la peste et ne se lit avec personne de peur d’être blessé à nouveau ? S’il regarderait la terreur de cet enfant ? Il la voyait dans ses yeux. Mais il ne savait pas s’il avait plus envie de lui donner un coup de pied pour l’achever ou le prendre sous sa crinière pour la consoler. C’était plaisant d’avoir ce sentiment sur le genre humain. Ce n’était pas la compassion qui étouffait le lion, c’était certain.

« Penses-tu que Becky s'intéressera à un lion comme toi. Tu me traites de corbacs, mais de mes ailes, je couvrirais les enfants pour les protéger des forts qui veulent détruire leur monde. Je pense que nous ne pourrons être d'accord. Je préfère te laisser sur ton trône et dans ton monde. Je retourne dans la réalité. Si cela t'embête que Becky vienne me voir, tu n'as qu'à lui en parler, mais elle n'est pas une de tes possessions, ne l'oublies surtout pas. » Son poing se serra et quand il tourna le dos pour partir, Rajani prit sa baguette pour lancer un Collaporta avant qu’il ne puisse la franchir. Il ne savait plus en cet instant si c’était sa propre colère ou celle de son adversaire qui vibrait en lui. « C’est moi qui établit les règles du jeu. Tu ne peux pas le quitter maintenant. Le roi n’est pas satisfait de ta performance de bouffon. »

Il n’y avait plus de filtre. Plus de réflexions. Il avait parlé une nouvelle fois de Becky et le désaccord entre les deux ne pouvait se résoudre si facilement. Il ne pouvait pas le laisser partir. Cela aurait été trop facile. Il resta bien assis, se redressant légèrement, retrouvant son ton hautain malgré la colère qui le terrassait de l’intérieur. Son absence de compassion faisant foi. « Il n’y a pas de trône, pas de lion, pas de royaume. La réalité est ici et maintenant. » Il se redressa en faisant crisser sa chaise sur la sol. « Je sens ta colère. Je le sais, je le vois. Tes émotions ne peuvent me mentir. Tu me détestes et j’en suis ravie. Seulement tu te trompes sur tout la ligne St Lucas. Becky est importante pour moi. C’est la seule amie que j’ai. »

Il fit le tour de la table, rejoignit le Serdaigle et replanta ses pupilles dans les siennes, cherchant à sonder son âme pour connaître ses intentions à l’égard de son amie. « Becky ne m’appartient pas. Mais son bien-être est ce que j’ai de plus cher à mes yeux. Bien avant le reste du monde que tu souhaites tant que ça protéger et sauver malgré lui. Le monde se consume ? Je le regarde dans mon coin et je ne protège que ceux qui en valent la peine. » Il avait remis sa baguette dans sa poche, ne souhaitant pas s’en servir, espérant simplement sa réponse pour pouvoir décoller la porte et mettre fin à ses montagnes russes de rhétorique fort divertissantes.

« Je ne suis pas étonné qu’elle ait gardé cette histoire pour elle. Elle me connaît par coeur. Et je ne supporterais pas que tu la fasses souffrir. » Cette dernière phrase sonna comme une menace. Mais le prince se ravisa bien vite, balayant son propos d’un geste de la main. Il hausse les épaules, comprenant un peu mieux pourquoi Becky était arrivé dans cette conversation. Il tendit sa main comme pour faire une poignée de main de la paix. « Accepte cette poignée de main et je serais fixé sur tes véritables intentions et te laisserait tranquille. Peu importe ce que tu ressens pour elle, je veux le savoir. A ce prix là, je te laisserais partir. » La parole de Rajani était d’or. Même avec ses plus grands ennemis. Une trève serait-elle possible ?

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La colère, un sentiment des plus primaires, mais aussi des plus humains. Ressentir de la colère est une preuve d'humanité. Celui qui ne vit s'en éprouver de sentiments aussi fort ne peut en vivre d'autre comme l'amour ou la tristesse. De part son passé, James a su dompté cette colère qui l'habite. Autrefois vive, le poussant à réagir de manière sanguine, elle est pour lui bien plus douce quoique toujours aussi amère. Il ne la ressent bien moins souvent aujourd'hui, il a appris à se contrôler, mais aussi à relativiser. Il cherche à comprendre ce que ressente les autres avant de juger sans la moindre merci. C'est une évolution notoire qui l'a amené à devenir plus grand et plus complet. Il n'est plus le reflet d'une justice et d'une vengeance froide. Malgré cela, il ne cherchera pas à aider le monde entier, il n'est pas un sauveur. Il est humain comme tous le monde, il a ses failles et ses faiblesses.
Cet échange de Rajani semble le mettre à nu, ouvrir des plaies qui semblaient s'être refermer, mais James le sait très bien, il n'en est rien. Rajani semble s'adonner à un jeu ou il pense mettre James à mal. Vivre avec une colère permanente est monnaie courante pour James. Elle n'est pas forcément aussi forte qu'avant, mais toujours présente. C'est cette colère froide qui souvent entraîne une distanciation avec de nombreuses personnes, seulement lorsqu'il commence à parler, les gens comprennent qu'il n'y a pas que ça et font fit de cette première sensation.

L'empathie est quelque chose de tellement particulier. Je n'aurai pas aimé avoir un don similaire surtout avec ma manière d'appréhender les sentiments. Il s'amuse toujours à me dire que je suis un handicapé des sentiments et ce n'est pas le seul à me le dire. Malphas m'en a souvent fait la remarque, m'observant grandir, évoluer, mais toujours me refermer. Ne jamais exprimer ce que j'ai sur le cœur. Malgré cela, il est content de me voir réussir à combattre et apprivoiser mes démons.

Je me demandais s'il allait réagir. M'attaquer dans le dos aurait pu être une de ses solutions, cela m'aurait donné une raison de faire pleuvoir une pluie de sort à son encontre.
Cela aurait été contre productif, mais agréable à mes yeux. Il a aussi la chance qu'on soit dans l'enceinte de Poudlard. J'ai toujours préféré me battre en extérieur, cela permet d’enchaîner sort et transplanage. Ce n'est pas conventionnel pour un duelliste, mais plus pour un combattant.
Sa solution était originale. Un sort me frôla et vint barrer ma route. Il ne voulait pas encore clore notre échange. Comme à son habitude, il reprit la parole. On avait dépassé un stade de notre relation en ce jour. Il allait falloir trancher dans le vif.
Ses paroles n'étaient que dédain, gonflé d’orgueil et de mépris. Me faire traiter de bouffon n'était pas des plus agréables, mais ça ne serait pas la première ni la dernière fois. Des insultes puériles et vide de sens comme la personne qui les émettait.

Je lui réservais aussi quelques petits tours de passe-passe, mais étant poli pour ma part, j'allais attendre qu'il termine afin de cerner ce qui lui tenait le plus à cœur. Se levant, il me rejoignit devant la porte. On sentait une rage en lui de part sa manière de se déplacer. Elle n'était pas fluide et le pas était lourd. Ma douce colère ne m'avait toujours pas quitté, elle coulait le long de mon dos. Je ne la rejetais pas, je continuais par contre de respirer doucement afin de la contrôler. Vouloir la combattre ne pouvait qu’entraîner une hausse de tension, provoquant un basculement de la situation déjà si électrique.

Il semblait ne pas vouloir combattre, du moins pas par la magie vu qu'il rangeait sa baguette. Les paroles étaient sa plus grande arme de toute façon. Il allait falloir qu'il déballe ce qu'il avait sur le cœur sinon il risquait d'en faire des cheveux blancs vu son attitude.
Il prit la parole et sans grandes surprises, ce fut le sujet de Becky qui revint sur la table. Il n'en démordait pas. Je lisais toujours énormément d’égoïsme dans ses propos, je me demande comment il a pu finir à Gryffondor avec une telle mentalité. Ce qui est étrange, c'est que le choixpeau ne se trompe jamais. Ne serait-ce qu'une facette, je ne sais pas. Je n'ai pas forcément l'envie, le temps et l'envie de me pencher dessus.
Il a beau penser que je veux être un sauveur, je n'en suis pas un. Je veux protéger ceux qui en ont besoin et ne pas laisser le mal vaincre. Si j'avais un si grand cœur bon et une grande âme, j'aurai fini chez les blaireaux or ce n'est pas le cas.

Il continua à parler vis à vis de Becky. C'est qu'il est tenace le petit lion. Il n'en démords pas. Tu m'étonnes que Becky ne lui ait jamais parlé de moi. Il me perçoit comme beaucoup d'autres et il n'ira pas chercher plus loin.
Soudainement, il me tend la main. Je ne m'y attendais pas. Rien ne pouvait présager d'une telle action. Que voulait-il ? La paix ? Je n'en suis pas convaincu. Après, j'ai pour principe de ne jamais refuser une main tendue, mais il n'allait sûrement pas le regretter. Si Monsieur veut voir ce que je ressens alors, j'allais lui montrer les serres du corbeau.

Ma main rentra en contact avec la sienne et je me plongeais simultanément dans son esprit. La légilimancie ne sert pas seulement à lire les pensées des autres. Elle peut aussi leur faire voir d'autres choses. Je me concentrais afin de lui transmettre une image du lac qui se trouvait au fond de moi. Il pu ainsi voir ce lac plongé dans l'obscurité avec une représentation de moi-même flottant à sa surface. Autour de moi, une lumière bleuâtre m'éclairait par le fond. Un regard perçant illuminé de bleu se trouvait derrière ma représentation, le fixant non pas avec de la haine, mais avec conviction. Je lui laissais cette image alors que je prenais la parole.

« Tu es beau parleur, cela m'incombe peu. Tu n'es rien à mes yeux. Tu peux me traiter de bouffon, me cracher au visage, ce ne sont que des réactions puériles et sans fond. Tu veux me menacer, mais qui es-tu ? Un sorcier comme les autres. Tu me veux me défier, mais de quel droit penses-tu pouvoir le faire ? Renseignes toi bien avant cela, tu te pavanes quand je m'exerce sans relâche. Restes à ta place et continue de faire le beau comme tu sais si bien le faire. »

Sur ces propos, la scène change. Je lui montre maintenant la fameuse soirée. Celle où j'avais fait la rencontre, si on peut dire cela, de Becky.
Il était tard, j'avais été me promener afin de me détendre l'esprit. Une journée fatigante comme il y en a tant. Je rentrais quand j'aperçus justement Becky au prise avec un homme d'une petite trentaine. Sûrement un sorcier de passage, sa manière d'être ne me plaisait pas. Il se montrait agressif envers ma compagne de maison. Je disparus alors dans un courant d'air avant de réapparaître dans son dos. L'attrapant par le col de sa veste, je le fis voler un peu plus loin puis d'un habile geste de la main, je le désarmais avec un Expelliarmus bien placé.
Ce fut notre première vrai rencontre avec Becky.
Stoppant la scène, je plongeais mon regard dans celui du Gryffondor.

« Où étais-tu quand cette scène c'est déroulé ? Tu parles comme à ton habitude. Si elle est ta seule amie, pourquoi tu ne l'as pas protégé cette nuit là ? Je te préviens d'une chose Rajani, ne t'avises plus de vouloir me dire quoi faire ni de me menacer. Beaucoup se sont retrouvés chez Mr Southman pour beaucoup moins que ça. »


Je lui lâche alors la main et dégaine ma baguette. D'un simple mouvement, je dresse un mur protecteur éphémère entre nous avant de lever son sort et de m'engouffrer par l'ouverture de la porte. En partant de dos, je lance une dernière parole.

« Ne l'oublies pas ! »

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Il fallait le voir pour me croire. James Saint Lucas en personne avait accepté la poignée de main de son rival. Ce fut avec beaucoup de plaisir que le prince indien s’immisça pleinement dans ses émotions pour la première fois. La colère sourde était omniprésente. Mais froide. Et alors qu’il n’avait que des doutes à ce sujet, il comprit qu’il était Legilimens et lui envoya des images plus précises pour accompagner son ressenti. Un lac, immense, dans lequel il flottait. Il n’avait plus besoin d’écouter ses paroles. Il vivait ce que ressentait James de l’intérieur et le comprenait parfaitement en cet instant. Plus de colère, ni de jalousie. Juste un jeune homme plus âgé que lui, victime de rumeurs, déformations de la réalité pour accuser sa sourde colère qui ne le quittait pas. Une grande maîtrise de lui. Que Rajani avait pourtant failli lui faire perdre en le provoquant ainsi.

Le lac n’avait rien de tranquille. Les grands yeux lumineux et bleu électrique le fixait, lui l’intrus, d’un regard surdimensionné et combattif. Le prince ne risquait rien en cet instant. Mais la présence l’impressionna quelque peu. Puis l’image changea et il vit exactement ce qui était arrivé à Becky. Le lien empathique se déteriora sérieusement quand il apprit ce qui était arrivé. Il entendit à nouveau ses propos en perdant sa concentration. « Où étais-tu quand cette scène c'est déroulé ? Tu parles comme à ton habitude. Si elle est ta seule amie, pourquoi tu ne l'as pas protégé cette nuit là ? Je te préviens d'une chose Rajani, ne t'avises plus de vouloir me dire quoi faire ni de me menacer. Beaucoup se sont retrouvés chez Mr Southman pour beaucoup moins que ça. »

Il restait foudroyer de terreur. Sa Becky ? En danger ? La nuit en rentrant chez les Serdaigles ? Intolérable. Il allait la faire accompagner jour et nuit. Faire surveiller la résidence. Punir le moindre suspect de l’âge et la silhouette du souvenir qu’on lui avait confié. Que répondre ? Il était trop plongé dans sa propre fureur pour réagir. Saint Lucas retira sa main et invoqua un bouclier pour détacher complètement leurs liens. Ce qui fit un instant revenir Rajani à la réalité. La porte se débloqua d’elle-même et le Serdaigle s’y engouffra en ajoutant : « Ne l’oublies pas ! » Pour seule réponse, le prince croisa les bras et le regarda partir songeur. Le voir de l’intérieur l’avait rassuré. Il n’était pas si impénétrable qu’il le prétendait. Il s’était livré à lui aujourd’hui. Alors… ami ou ennemi ? C’était le bien-être de Becky qui était en jeu désormais.

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