La favorite du prince
Avant que je me mette à parler de ce que j'avais sur le cœur, Rajani prit mon livre entre ses mains pour le regarder à la page ou je l'avais ouvert. Rien que cette proximité nouvelle avec lui me fit peur. Je ne voulais pas qu'il ressente en moi la tristesse qui m'envahissait, car je ne voulais pas l'inquiéter. J'étais tellement absorber par ma tristesse et mes tourments, que je ne remarquai pas le ton peu avenant qu'il a employé pour s'adresser à moi concer-nant mes cours.
Sa main vient se poser sur la mienne et je sursaute sentant la chaleur de sa peau sur mes mains qui étaient gelées. Je ne le regarde toujours pas, même quand la deuxième vient re-joindre sa consœur. Je lutte trop pour ne pas pleurer comme une enfant devant lui et si je le regarde, je sais que mes efforts seront vains. Je ferme même les yeux, en appréhendant sa réponse. Je m'attends à ce qu'il me dise "désolé tu as raison, soyons amis, salut". C'est sans doute ridicule, mais mon esprit torturé ne voit que cette éventualité, bien qu'elle ne soit aucunement logique au vu du mois que nous venons de passer ensemble et de la rencontre avec Liz il y a encore quelques jours. C'est difficile de faire preuve de lucidité, quand notre cœur a été blessé.
Merci… de te confier à moi. Ca n’a pas l’air facile.
Mon coeur manque un battement, quand il fait une pose et quand je sens sa main quitter la mienne. J'ouvre les yeux serrant les dents prêtes à fondre en larme à l'instant où il va me dire qu'il préfère qu'on en reste là.
Je n’en ai aucunement l’intention. Je suis bien auprès de toi. Tu es venu à moi et … tu as pris bien plus d’importance que.. aucune de ses greluches qui tentent de te faire du mal en disant des insanités.
Mon cœur se remet à battre plus fort, même trop fort. Je vis un ascenseur émotionnel depuis quelques minutes qui mets difficile à supporter. Pourtant je tiens bon même quand son regard plonge dans le mien. Je retiens ma respiration pour retenir encore mes larmes. Je ne savais pas que j'étais capable de le faire. Ma gorge me pique et me serre. Pourtant, je vois dans son regard de la sincérité, celle dont je n'ai jamais pu bénéficier auparavant. Il poursuit ses mots, mais je tique sur le "ce que je redoutais" et le "connard" que je n'ai jamais entendu venant de sa bouche. Je me rends compte qu'il est plus touché par mon mal être que je ne le pensais, malgré la distance que j'ai essayé d'installer entre nous. Je suis si influençable par les gens qui m'entoure. Je culpabilise, d'avoir laissé ses mots faire remonter en moi d'affreux souvenir et mettre en danger ma relation avec lui. Ses mots me touchent et soulage un peu mon cœur malgré la crainte qui persiste. J'ai eu le droit aussi aux bels paroles, mais je peux voir dans les yeux de Rajani, la lueur qui y brille. Il est sûr de lui, sur de son choix me concernant, ses mots sont en adéquation avec son expression et je me laisse peu à peu à le croire.
Si tu veux bien me choisir aussi alors, nous avons tout ce qui nous faut pour être heureux tu ne crois pas ?
Le choisir ? C'est d'une évidence pour moi. Depuis l'année dernière, que je l'observe de loin, il fait vibrer mon cœur et je ne pensais qu'a lui. J'ai envie de lui dire. J'ouvre la bouche pour lui dire, mais je suis interrompu par ses lèvres sur les miennes. Ma première barrière éclate, alors qu'il prolonge son baiser avec force et me prend contre lui. Mon sac tombe lourdement sur le sol, rependant toutes mes affaires par terre. Pourtant, je m'en fiche et ne fait pas atten-tion. De timide larmes coulent sur mes joues, alors que je réponds à son baiser les lèvres tremblantes. Il recule légèrement et me murmure.
Je t’aime ma Wini.
Rien qu’avec cette phrase, il fait voler en éclat toutes mes barrières que j’ai construite en deux ans. Cette fois je pleure pour de bon et je me sens totalement ridicule. Je pensais ne pas pouvoir mériter ses mots, car on ne me les a jamais dits. Sauf ma famille, mais un garçon jamais, je n’étais pas assez bien pour ça. C’est totalement stupide comme façon de voir les choses et j’en ai bien conscience. Quand je lis des histoires d’amour et que l’héroïne a ce genre d’idée, je suis la première à lui dire que c’est une abrutie. Comme on dit souvent, se sont les cordonniers les plus mal chaussés. Il me dit que je ne suis pas obligé de lui repondre tout de suite, mais il n’a pas le temps de terminé sa phrase, qu’entre deux sanglots je lui re-pond en le regardant dans les yeux.
Moi aussi je t’aime Rajani. Depuis ce soir-là au 2e étage j’en suis convaincu. C’est toi que j’ai choisi évidement, il n’y a aucun doute pour moi, je n’ai jamais douté de mes sentiments pour toi je…
Je parle tellement vite, que je ne sais même pas s’il a compris ce que je disais. J’agrippe le col de sa cape et pose la tête sur son épaule en essayant de calmer mes larmes et les pen-sées qui me submerge. A cet instant, je ne veux rien lui cacher et veux tout partager avec lui. Je prends de profonde inspiration pour l’aider à respirer et à reprendre mon souffle. Je sens toujours cette ombre derrière moi du passé qui ne me quitte jamais. Elle s’est évidemment éloignée depuis que je suis avec Rajani, mais quand je suis seule, elle me guette. Je prends conscience qu’il faut que je lui parle, que ce n’est pas seulement les bruits de couloirs qui me blessent. Que c’est beaucoup plus profond que ça. La petite voix qui m’encourage toujours, essaye de me faire entendre raison, qu’il ne faut pas que je cache quelques choses d’aussi douloureux pour moi à celui que j’aime. Et elle est convaincu, qu’il sera toujours là après.
Rajani…ce n’est pas à cause seulement des autres filles que j’ai peur. J’ai déjà été…laissé parce que je n’étais pas…assez bien…
Je lève la tête. Mes yeux sont rouges et j’ai les joues légèrement gonflées à cause de mes pleures. On peut dire que je suis loin d’être jolie avec cette tête mais je ne m’en soucis pas du tout. Je me mets m’installe sur le banc, quittant ses bras en me mettant de profil. Je rabats mes genoux prés de ma poitrine et pose ma tête sur son épaule en regardant la porte de la serre en face de nous. Je laisse passer quelques minutes avant de reprendre la parole.
Je suis sortie avec un garçon en 6e année. Personne n’était au courant car il préférait que cela reste secret. Au début cela ne me gênait pas plus que ça, je trouvais ça « romantique ».
Je fais des guillemets avec mes doigts à mon dernier mot avant de reprendre.
Seul Alix était au courant et Liz par mes lettres. Notre relation a durée 3 4 mois toujours ca-ché. J’étais amoureuse, mais cela ne suffisant pas pour lui. Je ne voulais plus me cacher, mais mon rang n’était pas assez bien pour lui.
Je baisse la tête et prend sa main dans la mienne et je la serre pour me donner du courage. Cela fait longtemps, que je n’ai plus répéter ces mots à hautes voix, mais seulement dans ma tête.
« Désolé Winifred, mais je ne veux pas être vu avec toi, fait un effort pour le comprendre », c’est les derniers mots qu’il m’a dit avant que je décide de mettre fin à cette relation qui n’en était pas une enfaite. Et ne cherche pas à savoir, je ne te dirais pas qui sait, il ne mérite pas ton intérêt et ni le mien.
Je lève mon visage vers le sien et le regarde sur de moi. Je le connais et je sais, enfin je suis sur et j’accepte surtout le fait que je sois importante pour lui. Je ne veux pas qu’il est des problèmes à cause d’un idiot qui m’a blessé il y a deux ans. Je prends sa main qui est dans la mienne et la pose sur mon visage. Je cherche du réconfort auprès de lui et étrangement, je sens mon cœur beaucoup plus léger maintenant que je lui ai dit.
Tu sais tout de moi maintenant je crois…vu que je t’ai déjà parler de ma mère avant…ceci est mon dernier secret…