Être avec Logan est la chose la plus simple qui soit. Enfin quand je mets de côté mon inexpérience et mes craintes à l'idée de faire quelque chose de maladroit dans les débuts d'une relation amoureuse... Mais... C'était comme si il pouvait lire dans mes pensées. La moindre de ses paroles me rassurent. Et alors que je suis d'un naturel sociable, que je donne facilement ma confiance à tous avec lui ça a toujours été différent. Comme si mes sentiments me bloquaient. Et l'élu de mon coeur déverrouille chacun de mes blocages en répondant à toutes mes questions. Et en me donnant des surnoms... Tout à fait... inattendu ? « […] Mademoiselle la pile électrique » « Bien sûr mon ange [...] » « [...] J’aime te sentir contre moi, ça ne m’embête pas bien au contraire, tu es la femme que j’aime ce serait stupide de ne pas vouloir t’avoir contre moi, non ? » A chaque fois je frissonne. Non pas qu'il fasse froid, tout contre lui, je dirais même plutôt qu'il fait très... très chaud ! Mais... Je ne sais pas quoi répliquer et je m'applique encore à éviter son regard qui me transcende complètement.
Enfoui dans son cou, il m'explique qu'il adore la cannelle et la noix de coco. Ce sont deux odeurs qui font partie de son quotidien. Maintenant qu'il le dit, je les reconnais mieux et j'acquiesce avant de répondre d'une petite voix. « Mon shampoing est à la framboise mais... Je mange beaucoup de bonbons donc j'imagine que je dois aussi sentir les friandises... » En lui montrant ma transformation d'animagus, je retrouve naturellement ses bras maintenant qu'il est assis par terre, adossé à l'arbre. Sa réponse me touche profondément. Encore. « J’ai compris une fois ta transformation fait et quand je t’ai caressé le pelage ça s’est confirmé. Moi qui pensais que ton frère parlait tout seul, je n’ai pas pensé un seul instant qu’il te parlait à toi sous forme de lapine. Mais vraiment va falloir que tu arrêtes d’être aussi adorable tout le temps même transformé en lapine, parce que mon cœur va finir par me lâcher… » Il m'achève avec un clin d'oeil et je ne sais plus quoi penser. Est-ce notre différence d'âge qui fait qu'il est si sûr de lui soudainement ? Parce que c'est un homme tout simplement ? En tout cas moi, je me remets à parler, comme le moulin à paroles que je suis, pour tenter de ne pas trop lui montrer ma gêne.
Alors que je me laisse aller à toucher minutieusement son visage, comme pour l'apprivoiser et l'ancrer dans mon esprit, il me déclare : « Tu n’es pas lourde du tout, et tu ne me chatouilles pa. » Je lui réponds en prenant un ton faussement hautain. « Hm. Je ne te crois pas. C'est qu'il y a du muscle par ici. Il en faut pour lancer le souafle tel un missile et remporter tous les matchs de cette saison ! » En me réfugiant dans ses bras, j'avoue m'y sentir parfaitement à mon aise. Peut-être un peu trop abruptement. Les mots semblent m'avoir échappé et il ne manque pas une occasion de répliquer alors qu'il me caresse le dos naturellement. « Je n’étais pas au courant que mon cou était le paradis. Mais si tu le dis je veux bien te croire. » Je me sens débile. J'ai l'impression d'avoir perdue toutes mes capacités cognitives déjà assez peu nombreuses à la base. J'hésite entre rougir furieusement et lui mettre une tarte en fuyant tellement je suis gênée ou le serrer encore plus fort pour ne pas qu'il se rende compte d'à quel point ses piques me déstabilisent.
Comme vous l'auriez deviné : j'ai choisi la seconde option. En me reculant pour lui poser tout un tas de questions, de moins en moins intéressantes, je dois bien l'avouer, il s'est passé quelque chose. Mon coeur s'est arrêté quand il est venu poser ses lèvres sur les miennes. J'ai arrêté instantanément de parler, goûtant à ses lèvres douces et à la lenteur de son baiser sincère. Alors que je me serais reculer tellement j'étais surprise, j'ai senti sa main sur ma nuque qui me tenait. De la part de n'importe qui d'autre, j'aurais trouvé cela déplacer. Mais comme c'était lui. L'homme que j'aimais depuis si longtemps. Celui qui occupait mes pensées 24h/24, cela me fait frissonner encore plus fort. Il finit par se reculer alors que je vois des étoiles et que des papillons rebondissent joyeusement dans mon ventre. « Je suis désolée….je…j’ai….je…. » Désolé ? Mais de quoi ? Je le vois en panique qui se masse la nuque et n'ose plus me regarder.
Il cherche à changer de sujet et cela m'attriste un peu. « Je suis tactile avec ma famille oui, mais je ne pensais pas que ce serait le cas avec d’autres gens. Mais toi tu es différente clairement et je viens encore de le prouver là, tu m’attires comme un aimant et j’adore sentir ta chaleur contre moi. Et depuis que Wini m’a fait réaliser mes sentiments en me demandant si je me voyais t’embrasser…Je suis vraiment désolée c’était tout sauf romantique et tu n’as peut-être pas aimé…je suis un crétin… » Différente ? J'absorbe ses mots en tentant de reprendre peu à peu contenance. Wini ? Comme Winifred Fawley la préfète-en-chef ? Ce n'est pas n'importe qui son amie dis donc. Encore incapable de parler, je viens poser mon index sur ses lèvres qui s'emballent avec des excuses indésirables. « J'ai adoré. » Je parviens à lui souffler en osant le regarder dans les yeux, pris d'une soudaine confiance en moi inespérée. En fait, je suis en train de comprendre qu'on est pareil lui et moi. De l'extérieur on joue les forts, on utilise le quidditch pour impressionner les foules, pour se défouler, pour se confronter aux autres parce qu'on aime se dépasser. Mais lorsqu'il s'agit d'être nous-même, il n'y a plus personne. En tout cas en amour, on est des bébés niffleurs tous les deux. On pourrait nous donner deux T pour les deux Trolls que nous sommes dans la matière "Confiance en soi".
Alors je m'arme de mon sourire et je me sens à sa hauteur. Je me sens aussi forte et aussi fragile que lui. Nous sommes connectés et je sais que je peux trouver les mots pour le rassurer. « Ne sois pas désolé. Tu n'es pas désolé de ressentir quelque chose pour moi, pas vrai ? » Je cherche son approbation sinon je serais un peu triste quand même. « C'est plutôt normal d'avoir envie de s'embrasser quand on est amoureux non ? » Je hausse les épaules pour dédramatiser la situation. Je commence à réussir à être moi-même et je trouve cela plutôt encourageant. Pour tout vous dire, je commençais même presque à désespérer et je pensais finir en petite flaque de bonheur liquide, incapable de faire quoi que ce soit tellement je n'étais plus dans mon état normal... Ce qui serait plutôt difficile à vivre pour mon ego de capitaine d'équipe mais... Heureusement, nous n'en sommes pas arrivés là. Que Merlin en soit remercié.
Mon élan de confiance s'épuise déjà alors je me saisis de ses grandes mains que je garde précieusement dans les miennes. Je cherche son regard, mon sourire ne me quittant plus. « Logan. Tu me dis des choses si merveilleuses. J'ai vraiment pas l'impression que c'est la réalité là. Moi ? Être la femme que tu aimes ? C'est... c'est beaucoup pour moi. C'est beau. C'est fou je veux dire ! J'adore ça ! Et en plus tu viens de m'embrasser... J'aurais jamais pensé que cela arrive un jour. Tu es... l'étudiant que je regarde depuis presque un an. Celui qui a ravi mon coeur sans le vouloir. Celui que je chéris secrètement. Qui s'invite dans mes rêves... » Oulah, je vais pas tout dévoiler non plus ! Je tousse pour tenter d'effacer cette dernière remarque. Je tente de me rattraper. « Je ne sais pas ce que ton amie t'a dit mais... ce que je sais c'est que je suis heureuse. Je suis bien avec toi. Je ne comprends pas tout, mais j'ai adoré que tu m'embrasses de la sorte. Je me sens... belle ? »
Je ris, un peu gênée en libérant l'une de mes mains pour la passer dans mes cheveux emmêlés. Je regarde ailleurs. Oh oui décidément, cet arbre là-bas est très intéressant à regarder. Oui. C'est plus facile que de continuer cette conversation ô combien embarrassante et agréable en même temps. Il faut que je lui dise. Le détail qui n'en est pas un. Celui qui me chagrine le plus. Et qui en même temps peut paraître tout à fait égoïste. « Je voudrais te demander... Tu es sûr de toi ? Enfin... Je peux comprendre que tu es un coup de coeur et tout ça... Mais jamais personne ne m'avait... considéré de la sorte... Et euh... en fait... Tu n'es... » Je pousse un soupir et reprend en serrant les poings pour retrouver contenance. « Tu n'es pas gêné de sortir avec une fille plus jeune ? Encore dans le cursus simple ? Le mois prochain je vais avoir 17ans tout juste... Tu n'as pas peur qu'on se moque de toi ou quelque chose du genre ? » Je n'ose même plus le regarder. J'ai croisé les bras, fermé mon visage. Je pense que je me mets à trembler légèrement sous la pression. On me considère tout le temps comme la petite soeur, l'enfant, la gamine. Je suis prête à ce qu'il fasse de même. Qu'il me sourit et me dit : Oui tu as raison, restons en là. Au moins, il aura voler mon premier baiser ? Voilà de quoi nourrir encore longuement mes rêves d’adolescente en fleur pour les mois à venir.