S'attirer des ennuis | Nayla

Il fait beau, les hiboux chantent et tout le monde sourit à la vie, enfin ça, c'est un rêve évidemment. Le soleil ne brille pas plus que d'habitude, personne ne chante, et le monde se contente du minimum.

Mais tout n'était pas perdu, Millicent était dans le seul cours qui pouvait l'intéresser suffisamment pour travailler sérieusement, les cours de Métamorphoses était les seuls cours ou elle pouvait se faire mousser, autant dire qu'elle souhaitait être au cœur de l'attention. Et au cœur de l'attention elle allait l'être. Voyez-vous, même si elle aimait bien la métamorphose Millicent restait Millicent et il avait suffi d'un chapitre légèrement moins passionnant et rébarbatif pour la perdre complètement.

Elle avait donc décidé d'ignorer le cours et de plutôt discuter avec un autre Serpentard qui était à l'autre bout de la classe, le problème étant de réussir à discuter sans se faire repérer, voilà pourquoi pendant que le professeur avait le dos tourné des boules de papiers avaient tendance à voler d'un bout à l'autre de la salle. Il y en avait que ça agaçait probablement, mais chacun savait que s'interposer pouvait donner lieu à plus de problèmes qu'il n'y en aurait en les laissant faire.

Cela pouvait arriver que des boulettes se perdent en cours de route pour arriver au sol, rarement ailleurs, mais pour le coup cette boulette se stoppa a mis chemin et s'arrêta sur une table qui n'avait pas grand-chose à avoir avec la discutions. Millicent fit donc signe a la personne qui avait reçu le message de le faire passer. Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de dire ouf, le professeur qui sentait depuis tout ce temps que quelque chose se tramait dans son dos.

Un coup d'œil plus tard, il repéra deux incohérences dans le décor. En premier lieu Millicent qui était légèrement décalée afin de se rapprocher de la table du milieu, et sur cette même table une boule de papier. Il ne lui fallut pas quelques secondes pour comprendre la scène et posa donc innocemment cette question a la personne qui avait reçu cette boule de papier.

« Miss Drew cette boule de papier est elle arrivée par inadvertance du bureau de Mademoiselle Fearg au vôtre par hasard ?»

Son silence de personne gênée en disait bien plus que toute les accusations du monde. C'était officielle Millicent venait d'être grillée. « Mademoiselle Fearg ce n'est pas parce que vous avez des facilités en métamorphoses que vous pouvez vous dispenser d'écouter les cours, c'est un avertissement la prochaine fois, c'est la porte.»

Elle qui voulait être le centre de l'attention et bien maintenant elle l'avait été. Millicent qui eut espéré que sa camarade de classe trouve une excuse, mais cela n'avait visiblement pas été le cas, avait elle été trop timide pour le faire, était-ce une réelle volonté ? Elle ne pouvait le savoir.

Coupable ou non Millicent venait de se trouver une proie, elle qui a gâché sa journée allait subir son courroux, et pas que pendant une journée. Millicent bouillonnait de l'intérieur laissant au passage sur son bureau des traces de griffures tant elle était en colère. La suite du cours fut d'une part beaucoup plus calme et d'une autre sous le signe d'une pesante pression qui s'était abattue sur la salle de cours. Millicent, qui n'était pas très concentrée de bases sur le cours, l'avait totalement lâchée au profit d'une intense réflexion de vengeance et de plans diabolique.

Le cours enfin terminé Millicent se dépêcha de sortir sans un mot, et attendit dans les couloirs que les élèves sortent. En attendant, elle avait réfléchi à sa "proie", c'était Nayla, elle n'avait jamais passé du temps avec, mais était arrivé durant la même année qu'elle, et avait donc partagé plusieurs cours et connaissait à peu près tout ce qu'il y avait à connaître sur elle.

La voyant sortir de la salle de classe, elle la laissa marcher quelques instant, avant de brutalement l'interrompre, arrivant brusquement dans son champ de vision, la main contre le mur l'empêchant de passer. S'adressant à Nayla oscillant entre des rires nerveux et des menaces.

« Alors Drew, tu t'es dit que c'était une bonne idée de me balancer au prof, que tu allais être une héroïne ? T'es rien, du tout juste une petite balance de Poufsouffle qui ferait mieux de retourner chez sa moldu de famille »

Son regard toujours en direction de sa camarade, elle s'assurait de lui mettre des coups de pression en feintant lui donner des coups.

« Mais qu'est-ce qu'on va faire de toi ? Je sais pas, j'hésite à te rendre muette, mais je crois que tu l'es déjà un peu, ça serait répétitif, tu ne trouves pas ? Mais c'est pas mal d'être muet, au moins ils n'essaient pas de se justifier, tu penses pas ?»

C'était une forme de déclaration de guerre dont Millicent venait de lancer la hache, allait, elle répondre et ainsi se faire une ennemie qui saurait lui poser problème, ou au contraire se taire et de par le fait s'avouer vaincu implorant indirectement Millicent de s'arrêter pour cette fois.

Codage par Libella sur Graphiorum

La métamorphose n’était certes pas une épine dans le pied de Nayla, elle réussissait généralement à s’en sortir plutôt bien dans ce cours, mais elle ne pouvait pas manquer de concentration non plus. Elle avait besoin d’écouter, toujours attentivement, et c’était pourquoi elle s’assoyait généralement assez vers l’avant, pour ne pas être distraite par ses collègues de classe du fond, ceux qui passaient leur temps à s’échanger des mots, ou pire, à chuchoter, et lui faisaient perdre sa concentration.

Sauf ce jour-là. Drew était arrivé un brin plus tard que d’habitude. Pas en retard, évidemment, ce genre de truc ne lui arrivait jamais, mais pas en avance non plus, et les places à l’avant étaient toutes prises, même celles voisines de Deryn. Lançant un regard triste à son amoureuse, Nayla dû se résoudre à prendre une autre chaise, plus au milieu, pour écouter le cours qui commençait à l’instant.

Ou essayer d’écouter. Après à peine quelques minutes de classe, des petites boulettes de papier s’étaient mise à voler d’un côté à l’autre de la salle, passant souvent par-dessus sa tête. Son attention détournée, Nayla n’arrivait pas à être aussi fayote que d’habitude. Elle essaya un instant de suivre dans son livre puisqu’elle ne parvenait pas à écouter, mais c’était pire. Puis, au bout d’un moment… Une boulette de papier tomba… sur son bureau. SON BUREAU! À elle? Mais qui voulait bien lui envoyer un message, et pourquoi? Paniquée, la Poufsouffle posa son regard sur l’objet volant non identifié avec une certaine inquiétude, puis tourna la tête pour essayer de déterminer qui lui avait lancé ce truc. Son regard s’était d’abord posé sur Slughorn, ne voyant pas qui d’autre aurait pu lui envoyer un mot à elle, mais évidemment, la préfète était une élève bien trop sage pour faire ce genre de trucs idiots.

Finalement, elle remarqua l’air exaspéré de Fearg qui semblait lui signaler depuis quelques secondes. Oh, elle n’était donc pas la destinataire de la boulette et devait la passer? L’air catastrophée, Drew allait étirer la main pour…

Trop tard. Nayla remit rapidement ses mains sagement sur son cahier, déjà rouge comme une pivoine avant même que son professeur n’ouvre la bouche pour lui demander ce que le papier faisait là. La pauvre Poufsouffle ouvrit la bouche à plusieurs reprises pour répondre, mais les mots restèrent pris dans sa gorge, car elle sentait tant de paires de yeux posés sur elle… ça l’étouffait. Et puis, qu’aurait-elle pu dire? Peut-importe ce qu’elle dirait, elle aurait des problèmes… Si elle mentait en affirmant que le message lui était adressé (et elle était une terrible menteuse), non seulement on ne la croirait pas, mais elle ferait perdre des points à sa maison. Mais si elle disait la vérité… c’était Fearg et ses copines qui lui tomberaient dessus plus tard! Prise dans son hésitation, l’adolescente n’émit pas le moindre son.

Faute de réponse de sa part, leur enseignant, qui en avait clairement vu d’autre, compris tout de suite l’innocence de la jeune Drew (comment en aurait-il pu être autrement de toute façon?) et invectiva Millicent. Nayla aurait voulu disparaître sous terre de honte. Tout le temps du reste du cours, elle senti le regard brûlant de la Serpentard dans sa nuque, et n’eut jamais le courage de se tourner vers elle. Se doutant qu’elle passerait un sal quart d’heure si sa nouvelle ennemie (qui ne l’aimait déjà pas beaucoup auparavant, évidemment) venait à lui mettre la main sur le collet, l’adolescente s’était empressée de fuir la salle de cours, le plus rapidement possible, pour filer vers sa Salle Commune, Pire, elle ne pouvait même pas compter sur Deryn pour faire le chemin avec elle, puisque celle-ci avait un autre cours auquel elle ne participait pas, et seraient donc séparées pour la prochaine heure…

Sauf que, clairement, elle aurait dû courir plus vite. Millicent l’avait rattrapée et lui bloquait désormais la route. Nayla se mit à trembler en regardant partout sauf en direction de la Serpentard, laquelle proférait déjà des menaces qui la firent frémir.

-J’ai… j’ai… j’ai… se met-elle à bégayer, les yeux écarquillés de peur, ses livres blottis contre sa poitrine comme si ça pouvait la protéger de la colère de Millicent.

« Sa moldue de famille ». Drew savait bien qu’elle n’était pas « moins » sorcière que les autres juste parce qu’elle était née-moldue, cela faisait maintenant cinq ans qu’elle prouvait à tous qu’elle était leur égale en magie… mais elle ne pouvait s’en empêcher, chaque fois qu’on lui faisait un commentaire désobligeant à ce sujet, elle s’empourprait, ses yeux se remplissaient de larmes, et son cœur… de honte.

-Tu… tu… mais… je…

Sujet. Verbe. Complément. Ce que c’était difficile de construire une phrase! Enfin, devant Fearg… Donc, était-elle supposée se justifier ou non? Le comportement de Millicent à ce sujet la rendait confuse, elle ne savait pas ce qui était attendu d’elle!

-J’ai rien… rien dit… bredouille-t-elle finalement, en reculant d’un tout petit pas nerveux. Il… il a compris… tout seul. J’ai pas… j’ai pas balancé.

Et c’était sans doute pire maintenant…

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Millicent toujours aussi remontée maintenait sa position de force sur la jeune Poufsouffle, profitant de sa différence de taille avec Nayla pour paraître plus imposante encore. Elle s'avançait de plus en plus afin d'asseoir son autorité. Suffisamment discrète et menaçante pour empêcher tout intrus de venir aider la pauvre Poufsouffle, elle savait que ce couloir allait se vider très rapidement et qu'il y avait peu de chance qu'un prof arrive de si tôt, les cours n'étant pas terminés.

Bien que bégayante, la jeune fille avait du courage, tentant de répondre à son agresseur afin de se justifier, sans pour autant entrer dans la facilité et répondre aux menaces profanées a son encontre. Courageuse ou imprudente Millicent n'en avait cure, elle venait de lui répondre et encore plus grave, venait de tomber en désaccord avec elle.

La jeune Serpentard ne tarda pas à rire et applaudir nerveusement tout en lui répondant d'un sourire sadique, jouant sur la réponse de Nayla.

« Ah bon, ce n'est pas toi, non, bah alors c'est moi, ah bah oui, c'est moi depuis le début, tu me traites de menteuse en fait ? Ouais, c'est bien ça, j'ai inventé toute cette histoire évidemment, rien de tout cela ne s'est passé, je mens depuis le début ».

Encore une fois Millicent se définissait comme la victime de cette histoire. Ce n'était pas la première fois et probablement pas la dernière fois qu'elle faisait ça. Mais c'était loin d'être fini pour elle, maintenant, il lui restait à prouver ses dires et ça, elle allait le faire. Allant jusqu'à pousser l'épaule de la pauvre Poufsouffle afin d'appuyer chacune de ses accusations.

« Madame se sent tellement supérieure aux autres qu'elle ne se rend pas compte de ses propres agissements. Certes, elle a, prit un message qui lui était pas destinée, bien attendu que le prof le remarque, et enfin m'accuser auprès du prof, mais nooooon elle n'a rien fait comme toujours. Elle ne fait jamais rien après tout.»

Remettant ses cheveux en arrière, la tyrannique Millicent en profitait pour humilier sa victime, ne lui laissant que très peu de parole lui coupant à répétition si cette dernière osait tenter de se défendre.

« Nan, mais t'as raison, on va demander l'avis de tous tes "super" amis pour savoir ce qu'ils en pensent ». Elle regarda à gauche et à droite cherchant du regard une âme qui oserait venir au secours de la jeune Poufsouffle, mais évidemment déjà qu'en milieu de journée peu de gens allaient rester dans un couloir, n'importe qui n'allait pas s'interposer si Millicent faisait partie du lot, elles étaient donc les deux seules de leur âge et Millicent en profitait bien pour souligner la solitude de Nayla, haussant les épaules, reprenant la parole sur un ton inspirant bien plus de pitié. « Oh ben non, ça alors, t'en a pas, en même temps qui aimerait être amis avec une ratée comme toi ? »

Il y avait bien une personne qui pouvait l'aider une personne que Millicent ne pouvait pas encadrer et s'il y avait bien un endroit à frapper, c'était là. Millicent sortit alors un dernier affront voulant laisser sa marque au plus profond dans l'esprit de la jeune fille. «Même cette traître à son sang de Slughorn t'a abandonnée, comme quoi au fond peut-être qu'elle s'est rendu compte qu'une née-moldue comme toi n'en valait pas la peine».

Elle s'arrêtait là pour le moment, laissant son "interlocutrice" répliquer si elle le souhaitait, encore une fois le but était de provoquer celle qui l'avait humiliée et de lui infliger bien pire, allait-elle succomber à la colère ou au contraire fondre en larmes, Millicent n'attendait que de voir cela en salivant presque, les yeux grands ouvert et le sourire aux lèvres.

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Bien sûr, dès qu’elle avait ouvert la bouche pour protester, Nayla avait su qu’elle s’engageait dans les problèmes, mais qu’aurait-elle pu faire d’autre? Fuir ne semblait même pas une option, elle était persuadée que si elle s’y essayait, Millicent s’en prendrait physiquement, magiquement, à elle, et avec ses compétences en Défense contre les Forces du Mal… Eh bien, elle n’avait pas la moindre chance. Le mieux aurait peut-être été de se taire et espérer que la garce de Serpentard ne se lasse, mais rien n’était moins garantie! Fearg pouvait être pire qu’un chien après un os lorsqu’elle décidait de tourmenter ses victimes préférées.

Sa tourmenteuse se mit à rigoler et applaudir, sarcastiquement, avant de jouer la victime, prenant pour compte que Drew la traitait donc de menteuse, ce qui n’était pas le cas. Si la Poufsouffle n’avait pas été aussi apeurée, elle aurait roulé des yeux vers le plafond en lui lâchant qu’elle faisait encore toute une histoire pour rien, et qu’elle avait simplement voulu lui faire comprendre qu’elle avait mal interprété la situation, ce qui arrive à tout le monde… Mais jamais Nayla ne serait capable de se défendre de la sorte devant Millicent. Elle secouait plutôt la tête de gauche à droite, voulant lui signifier qu’elle ne la traitait pas de menteuse, mais incapable de s’exprimer avec des mots.

Et de toute façon, chaque fois qu’elle ouvrait les lèvres pour protester, Drew se faisait pousser par Fearg et interrompre. L’adolescente s’était mise à reculer imperceptiblement à la pression que son ennemie exerçait sur son épaule, voulant à tout prix rompre le contact que Millicent ne semblait pas près de relâcher.

-Non… je… pas… pris… tombé… bureau… non! parvenait-elle à peine à formuler sous la vague d’accusations de la Serpentard. Pas… vu… rien… dit…

Les larmes avaient déjà commencé à rouler sur ses joues, des larmes de peur autant que d’impuissance. Elle savait que Fearg faisait exprès d’être injuste avec elle, car, malheureusement pour elle, Drew ne pouvait même pas l’accuser d’être stupide à ce point. Millicent savait que Nayla était innocente, le contraire ne se pouvait pas, elle avait juste décidé de déverser sa colère du cours contre la victime la plus facile à tourmenter… et ça, ben c’était elle.

Lorsque sa tourmenteuse fit mine de chercher autour d’elles pour des amis de la Poufsouffle, celle-ci ne fit même pas mine d’essayer d’en trouver. Elle savait que Lucina et Deryn avaient filé à leur prochain cours, qu’elle ne suivait pas, et les autres ne devaient pas avoir remarqué la scène et étaient déjà loin. Sinon, l’une d’elle serait intervenue… Sinon… La Serpentard n’aurait jamais osé. Les jaunes se défendaient toujours entre elles… quand elles étaient là. Nayla renifla bruyamment en sachant que personne ne viendrait à son secours, pas cette fois-ci, et s’essuya les yeux de la manche de sa robe d’école. Elle avait beau savoir qu’elle n’était surtout pas une ratée, c’était la violence du propos qui faisait mal plus que son contenu.

Puis, elle cessa de reculer. De pleurer aussi. Son cœur manqua un battement, et Drew laissa retomber son bras le long de son corps. Sourcils froncés, elle releva la tête vers Fearg, laquelle venait de déclarer l’irréparable.

-Ne t’avise pas de parler de Deryn de cette façon devant moi! finit-elle enfin par articuler clairement, le menton haut bien qu’elle soit franchement plus courte que Millicent, sa voix vibrante d’une colère qui avait pris la place de sa peine. Deryn a plus de bon sens, de savoir-vivre, de talent ou de compréhension que tu n’en auras jamais! grogne-t-elle en gardant les dents serrées.

Pas que Slughorn ait réellement besoin de qui que ce soit pour se défendre, mais si Nayla était capable de prendre les insultes sur elle-même, depuis le temps elle était habituée, elle ne pouvait pas supporter qu’on dise du mal de son amoureuse.

Et lorsque Deryn aurait vent de ce qui était sorti de la bouche de Millicent en son absence… Drew frémit rien que d’y penser.

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Elle avait beau être à la base en colère, Millicent avait détourné la "conversation" en drame pour son propre plaisir. La jeune Poufsouffle ne trouvant plus ses mots elle subissait la pression que Millicent lui infligeait. En extérieur, elle montrait un visage hargneux empli de haine, mais au fond elle jubilait a l'idée de voir Nayla correctement punie pour ses actions.

Ses larmes étaient la cerise sur le gâteau, des larmes d'injustice, de peur et de tristesse, entre autres tout ce que Millicent voulait que Nayla ressente, rien que cette vision lui procurait une exaltation et un réconfort qui pouvait chasser le mauvais goût de cette horrible journée. Ce n'était ni gentil, ni même pour de bonnes raisons, mais c'était ce pourquoi elle se battait, se délectant du malheur des autres, comme un monstre, on la voyait, alors monstre elle sera, tel était son credo.

Il ne lui restait plus qu'à lui rappeler sa place une bonne fois pour toutes et il serait fort probable que plus jamais elle n'oserait être dans le chemin de Millicent. Seule, acculée et en larme, Millicent pouvait déjà crier victoire.

Visiblement, elle avait touché une corde sensible en parlant de Deryn. Ce n'était ni inattendu, ni surprenant. Mais sans prévenir la faible et tourmentée Poufsouffle se rebella et semblait avoir gagnée en courage, celle qui reculait ne fut plus Nayla, mais bel et bien la Serpentard, loin de s'attendre pas à un tel revirement de situation elle perdit l'usage de la parole un instant.

Son mutisme temporaire permit à Nayla de lui dire le fond de sa pensée rappelant au passage qu'à côté de la jeune Slughorn, elle ne ferait pas le poids. Ce qu'elle disait était juste et fondé ce qui évidemment mit Millicent dans une fureur plus noir encore, elle qui était déjà bien remontée ne contrôla alors quasiment plus sa colère.

Chaque mot de Nayla résonnait en elle et était tout aussi douloureux qu'un coup au foie. Son visage se crispa de plus en plus ses dents se montrant une à une sous le poids de sa fureur. Sa main se leva prête a donner le coup de ses ongles acérés et taillé. Bien que la réputation de Millicent à vite s'emporter n'était plus à faire, peu de gens l'avait cependant vu réellement dans une colère noire, et Nayla allait devoir en payer les frais.

Sans personne pour l'arrêter, d'une main, elle empoigna par le col Nayla et lui profana des menaces. « Sale sang de bourbe, je vais te faire payer le prix de ton insolence !». Sur le point d'abattre sa main griffue sur la jeune Poufsouffle, Millicent eut un sursaut de bon sens et contenu sa haine dans un râle, mais elle ne la laissa pas tranquille pour autant, elle la poussa alors violemment afin de la mettre au sol.

Bien que cela suffit à la contenter pour cette fois, Millicent n'en avait pas pour autant pas fini avec Nayla, elle lui dit alors d'une voix rauque et menaçante «Je ne te ferais pas le plaisir de te laisser des marques pour cette fois-ci, mais chaque nuit redoute et crains le jour ou après m'avoir croisée seule, tu repartiras sans pouvoir marcher ».

Elle tourna alors les talons et commença à partir sans se retourner ni appréhender le moindre sort qui pourrait arriver dans son dos sachant qu'un Poufsouffle serait incapable de manquer autant de fair-play. Sa "victoire" avait un bilan en demi-teinte, elle savait bien qu'elle avait toutes ses chances contre Nayla, mais contre Deryn, c'était une autre affaire. Non seulement, elle était brillante, mais en plus, c'était un sang-pur, et sa Millicent le craignait suffisamment pour ne pas s'en prendre à elle directement, c'était pourquoi elle ne la mentionnait pas dans ses menaces.

Elle en avait fini avec Nayla pour ce jour, mais dès lors, elle allait mettre tout en œuvre pour lui pourrir la vie. Ce n'était que le commencement. Mais pour l'instant, elle retournait dans sa salle commune et chaque personne qui oserait se mettre en travers de son chemin subirait son courroux.

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Nayla savait qu’elle n’aurait pas dû réagir, c’était évident, c’était… stupide! Parce qu’elle ne faisait définitivement pas le poids contre Millicent, et qu’à répliquer de la sorte plutôt que de se soumettre, elle avait aggravé sa situation. Pourquoi n’avait-elle pas pu se taire comme elle le faisait d’habitude et simplement encaisser les insultes en espérant que ça cesse rapidement?

Parce qu’elle avait osé insulter Deryn. Et ça, ça ne passait pas!

Drew s’en voulait quand même de son hardiesse déplacée digne d’une Gryffondor dont elle n’avait pas l’étoffe, car si Fearg sembla déstabilisée par ses propos pendant une poignée de secondes, ceci ne dura pas. La verte se repris assez rapidement, une fureur effrayant se peignit bientôt sur son visage et Nayla recula à nouveau d’un pas nerveux. Pas assez vite, toutefois, car son ennemie eut le temps de l’agripper par le col de sa robe et sa main tendue laissait croire qu’elle allait la frapper. Malgré elle, la Poufsouffle laissa échapper un couinement de frayeur, toute sa belle assurance fondue comme neige au soleil, elle ferma les yeux comme pour ne pas voir le coup venir, essayant tout de même, veinement, de dégager la main de Millicent en posant les deux siennes dessus.

Après une seconde sans réaction, alors qu’elle s’attendait à tout moment à se faire griffer, l’adolescente se senti plutôt pousser et s’effondra sur son derrière. Certes, elle s’était cogné en tombant et avait mal, mais rien d’extrêmement grave. Son âme était plus affectée que son corps. Sur une dernière menace à son encontre, Millicent lui fit savoir qu’elle lui épargnait des marques cette fois-ci, mais lui assura qu’elle n’avait pas intérêt à se sentir en sécurité pour autant. Pleurant à chaudes larmes sur le sol, Nayla resta prostrée par terre longtemps après que la verte soit partie, jusqu’à la fin de l’heure de cours, où d’autres élèves apparurent dans les couloirs et, étonnés, la découvrirent dans cette embarrassante position. Une Poufsouffle inconnue, de quelques années son aînée, eut le bon cœur de l’escorter jusqu’à l’infirmerie, car elle sanglotait encore en tremblant de tous ses membres, incapable de verbaliser ce qui s’était passé.

Pour l’instant, du moins…

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