Muffins, boissons fruités et calme / Rafaëlla (Terminé)

Introduction par la fenêtre arrière de la résidence universitaire des anciens étudiants Gryffondor, désormais habitants de Pré-au-Lard. Check.

Contrebande de farces signées Weasley normalement interdites sur le campus. Check.

Ajout d’alcool dans les boissons fuitées. Check

Muffins « surprises » mélangés avec les desserts réguliers… CHECK!

Et tout ça au nez et à la barbe des préfets (on ne savait pas trop où ils étaient ceux-là de toute façon). Ouaip, une autre fête signée Roxanne qui s’annonçait réussie.

La capitaine de l’équipe de Quidditch des rouges avait toujours aimé organiser des fêtes de rentrée, et ce même dans leur ancienne Salle commune, avant qu’elle soit étudiante universitaire. Bon, il n’y avait ni alcool ni muffins « surprises » à l’époque, mais ils s’amusaient quand même pas mal. Et maintenant, il y avait un petit bonus quoi…

Beaucoup avaient appris à leur dépend d’éviter cette fichue fête de la rentrée, d’autres l’attendaient tout l’été avec impatience… TOUS avaient compris qu’il valait mieux ne pas essayer de l’empêcher! Et les huitièmes apprenaient assez vite, eux aussi, qu’il valait mieux juste dire « oui » à tout ce que proposait Roxanne, puis faire à leur tête ensuite. L’un des plus grands plaisirs de la Weasley ayant toujours été de corrompre ses cadets Gryffondor, ce qu’elle faisait normalement avec brio, leur refilant des échantillons de produits (souvent non testés…) de l’entreprise familiale pour qu’ils les testent sur des Serpentard, ou encore leur refilant des boissons alcoolisées afin qu’ils se dégourtissent un peu.

Ceux qui étaient présents à la fête en neuvième année avaient normalement compris le principe, et l’approuvaient, les autres l’évitaient. Enfin, presque tout le temps.

-Hey, Rafaëlla! s’exclame Roxanne, deux muffins « spéciaux » dans les mains, en s’approchant de la neuvième année, justement. T’es restée? J’aurais pas cru… Tant mieux! Mange, y en a pour tout le monde! fait-elle, trop excitée, en lui tendant une pâtisserie.

La capitaine s’était écrasée sur un canapé à côté de Rafaëlla. Normalement, elle appelait tous ses collègues d’école par leur nom de famille, par habitude, outre ses amis proches. Mais Rafaëlla était une exception à cette règle. Elle n’aimait pas l’appeler « Bellerone », ça… c’était la cousine verte qui le méritait, et Weasley n’avait aucune envie de les confondre ces deux-là. Il y en avait une des deux qu’elle ne savait tout simplement pas sentir! Prenant une grosse bouchée de son muffin, Roxanne réalise qu’elle le trouve un brin sec, et appelle un huitième année au hasard, dont elle a oublié le nom, pour se faire servir comme une Reine…

-Hey toi! Oui avec les cheveux blonds, c’est ça, toi ! Sois un ange et apporte-nous à boire tu veux?

Et comme les plus jeunes ont souvent un peu peur d’elle, ben… ça fonctionne, elles sont rapidement servies.

-Tu as décidé d’être moins sage cette année alors? Tant mieux, tu peux compter sur moi n’importe quand pour te guider sur le droit chemin, fait-elle, mi-figue mi-raisin, une main sur le cœur pour proclamer cela comme une promesse solennelle.

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Allez, Rafaëlla n’avait pas changé à ce point, elle était toujours beaucoup trop timide pour une Gryffondor, mais ça ne faisait rien, il y avait encore de l’espoir pour Roxanne de l’ouvrir un peu au monde cette année. Pas que la Weasley ait un quelconque intérêt envers la demoiselle, bien entendu, ce n’était réellement que pour le plaisir d’emmerder l’autre Bellerone.

En plus de la timidité, la douce neuvième année semblait aussi un brin naïve. Parfait. Elle avait goûté le muffin sans poser de question. Certes, la dose de « surprise » à l’intérieur n’était pas suffisamment élevée pour qu’un effet paraisse avec une seule bouchée, mais si Rafaëlla poursuivait de la sorte, elle en sentirait bientôt… l’exaltante particularité.

-Bien sûr que ça en vaut la peine! proteste finalement Roxanne, montrant qu’elle avait bel et bien entendu sa vis-à-vis, bien qu’elle l’ait ignoré pour ordonner au blondinet de les servir, ce qu’il avait fait sans rouspéter. Quand on est d’aussi jolies dames que nous, il faut en profiter pour mettre tous les chevaliers servants à nos pieds. Ne gaspille pas ton charme autrement, Raff!

Bah oui, Raff, tant qu’à être dans la familiarité, aussi bien y aller jusqu’au bout. D’ailleurs, celle-ci ne semblait pas avoir pigé ce que Roxanne avait voulu dire en affirmant compter la ramener sur le droit chemin, mais tout en tenant son verre entre ses genoux, elle prit une autre bouchée de son muffin « spécial », ce qui tira un sourire amusé à la Weasley, qui pencha un peu la tête sur le côté.

-Alors, ça… tu ne vas pas tarder à comprendre… susurra-t-elle en prenant une longue gorgée de sa propre boisson. En tout cas ça fait plaisir de te voir sans l’éternelle compagnie de ta cousine, je trouve toujours tout le monde plus agréable lorsqu’ils ne sont pas entouré de préfets, pas toi? lança-t-elle pour réorienter la conversation, choisissant de qualifier Meredith de « préfète » et non de « sale garce de Serpentard » comme elle l’aurait fait avec n’importe qui d’autre.

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Déjà légèrement sous l’effet de la boisson qu’elle avait commencé à consommer avant le début de la fête, et du délicieux petit bonus ajouté à son gâteau, Roxanne se comportait effectivement de façon un peu bizarre. Bon, elle était toujours un bout en train, ça, c’était connu, et tant qu’on ne la faisait pas chier, elle pouvait être gentille avec tout le monde chez les Gryffondor, discuter de façon joviale, devenir complice en un rien de temps. En fait, c’est même extrêmement facile de devenir l’amie de la Weasley « bronzée ». Tout comme c’est péniblement aisé aussi de devenir son ennemie.

Mais lorsqu’elle a le cœur à la fête et le sang échauffé, c’est encore plus frappant, elle se permet des familiarités, ris plus fort (ce qui est un exploit) et ne pige pas toujours l’insolence ou le sarcasme. C’est ce qui venait juste de se passer avec Rafaëlla, lorsque celle-ci la corrigea. Roxanne, ne comprenant pas que c’était une critique, la regarda un peu de travers l’air d’hausser les épaules. Bien sûr qu’elle savait le nom de sa vis-à-vis, elle venait tout juste de l’utiliser, pourquoi le lui rappeler?

-Oui, je sais! s’était-elle donc simplement exclamée avant de poursuivre sur sa lancée, comme si de rien n’était.

Seulement, ses propos, bien que bourrés d’entrain, ne faisaient que causer un froncement de sourcil comme réaction à Rafaëlla. Bon, il est sûr que parler de Meredith n’allait pas créer un accord entre les deux Gryffondor, les cousines Bellerone étaient très attachées l’une à l’autre visiblement. Lors que la jeune rouge lui répondit en riant que sa ce n’était pas de la faute la verte si elle était devenue préfète, Roxanne rigola aussi… mais pas pour la même raison. Elle s’esclaffa parce… parce qu’elle avait consommé, mais aussi parce qu’elle pensait plutôt que c’était faux. Ceux qui devenaient préfets avaient assurément quelque chose à y voir, on ne se faisait pas octroyer des droits et responsabilités quand on se tourne les pouces. Il avait bien fallu lécher les bottes à la bonne personne au bon moment, quelque part pendant les cinq premières années de scolarisation.

Et voilà pourquoi Roxanne n’était pas préfète. Pas son truc, lécher les professeurs.

-Ouf, nous devrons s’accorder sur le fait qu’on restera en désaccord! répond-t-elle pourtant d’un ton joyeux avec un vague geste de la main signifiant qu’elle passait sur le sujet. Je considère effectivement être préfet comme un défaut, et je doute que je puisse jamais m’entendre avec ta cousine, même si j’essayais très fort, ce qui n’arrivera pas. Mais assez parler d’elle, c’est toi qui m’intéresse! Si j’avais envie de connaître Meredith, j’irais en mission suicide dans leur résidence, et je ne suis pas assez ivre pour ça! glousse-t-elle en levant son verre dans une invitation destinée à Rafaëlla de trinquer. Pas encore, en tout cas. Parle-moi de toi! Je te connais si peu, c’est une honte, à mon avis, les Gryffondor c’est une immense famille pour moi, quel que soit notre âge, on est là pour se serrer les coudes, PAS VRAIS LES POTES! hurla-t-elle soudain en se tournant vers les autres fêtards de la demeure universitaire. HEIN QU’ON S’AIME TOUS?!

Ce à quoi quelques « Ouaiiis! », « C’est vrai ça! », « YO ROXY! » ainsi que quelques « Tu vas la fermer oui? » lui firent écho, et Roxanne profita de ce boucan du diable pour désigner sa « famille » scolaire à Rafaëlla l’air de dire : « Bah tu vois, tous copains! ».

-Et on vit ensemble, quand même, mais à part ton nom, et celui d’ta cousine, moi j’sais rien d’toi. Qui es-tu, Rafaëlla Bellerone? demande-t-elle avec beaucoup trop de sérieux tout d’un coup, et un petit air conspirationniste qui n’avait rien à voir avec la situation actuelle.

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