Usui avait vaguement conscience de ce qui se passait. A travers le brouillard qui l'entourait, Usui entendit quelqu'un criait qu'elle était morte. Pourtant, iel était sûr.e d'être bel et bien en vie. Iel n'aurait pas aussi mal sinon partout sinon. Puis une autre voix, que même au bord de l'inconscience iel identifia sans mal comme étant celle d'Alix, se fit entendre. Puis iel sentit qu'on lui mettait un truc dans sa poche, avant de se sentir soulevé.e et chargé.e comme un sac à patates, ce qui lae fit gémir de douleur. Non, qu'on lae laisse agoniser sur le sol, c'était très bien. Iel protesta mollement, dans sa langue, mais rien y fit, iel fut balloté.e dans tous les sens. Iel finit par associer tous les éléments, et comprit que Alix lae portait tout en continuant la course. Iel grogna. Iel ne voulait pas être la raison de l'échec de saon camarade. Qu'on lea laisse au sol, vraiment, c'était très bien.

Pose moi... Tu vas perdre.

Mais bien sûr, Alix l'ignora superbement. C'était Alix après tout. Iel ouvrit à moitié les yeux. Iel voyait un peu flou, mais iel voyait le gros tronc se rapprochait. Finalement, Alix réussit à le toucher. Usui referma les yeux à ce moment, content.e, croyant qu'iel avait réussi à le faire dans le temps imparti. Quelle raison sinon de toucher un arbre aussi dangereux, si on y gagnait rien ?
Iel sentit lae Poufsouffle faire demi-tour. Iels mirent incroyablement longtemps à revenir, du moins ce fut l'impression que lae Serdaigle eut. D'autres gens parlaient autour de ellui, puis d'un coup beaucoup moins. On lae posa sur une surface moelleuse, qu'iel identifia comme un lit. Iel entendit une voix qu'iel ne reconnut pas tout de suite, qui lui dit de se reposer, qu'on revenait très vite. Et enfin, Usui fut tranquille. Certes, iel avait des lancements de douleur de partout, mais au moins personne s'amusait à lae secouer partout. Que demander de plus ? Iel eut un sursaut de conscience en se rendant compte que la baguette n'était plus dans ces cheveux, avant de sentir son énergie dans sa poche. Bon, iel avait perdu, et fait perdre des points à sa maison, mais qu'importe ? Iel n'avait jamais eu l'intention de briller en Duel de toute façon, au contraire, et les points enlevés, iel les regagnerait au Quidditch ! Ce n'était que partie remise.

Voyant la coupure sanglante d’arborer désormais le front de la préfète-en-chef, Soren sortit des compresses en plus d’un autre baume de dictame. Il les tendit à la jeune femme, quand elle et Rajani furent sortis du champs des branches du Saule Cogneur.

Tenez. Essuyez le sang avant d'appliquer le baume.

Il alla ensuite se positionner à côté du sablier, pour être sûr de ne pas rater la fin du temps impartie. Mais il ne lui jetait que quelques coups d’oeil, plus inquiet par le sort de Ishigami, que Fawley transportait sur son dos. C’est en les surveillant qu’il vit Mister Huang toucher le tronc. Honnêtement, il ne s’était pas attendu à ce qu’un de ses élèves y arrive. Le Gryffondor pouvait être fier de lui. Le directeur des Serpentard regretta juste que ce ne soit pas un de ceux de sa maison qui est réussi cet exploit. Leurs regards se croisèrent lorsque le brun revint se mettre en sécurité, et il répondit à son signe de tête par un chaleureux :

Félicitations, Mister Huang.

Puis il regarda de nouveau le sablier, et il vit que le dernier grain était tombé. Signe que l’épreuve était finie. De nouveau, il posa sa baguette contre sa gorge, et à l’aide d’un Amplificatum, prévint ceux qui se débattaient encore parmi les branches de l’arbre magique, soit la grande majorité des étudiants.

Le temps imparti est écoulé. Revenez tous.

Et il les regarda tous revenir, sales et en nage. Certains avaient l’air soulagé, d’autres déçus, surtout ceux qui étaient proches du tronc. Mister Ferlet en particulier avait l’air sur le point de pleurer. Le jeune comte trouva cette réaction un brin exagéré. Mais il est vrai que quelques uns se mettaient une telle pression pour réussir… Il posa une main réconfortante sur l’épaule du garçon, qui le surpassait d’une bonne tête au moins, et lui sourit. Mais comment était-ce humainement possible d’être aussi grand et massif ?

Vous ferez mieux au prochain cours. Vous vous en êtes déjà admirablement bien sorti pour une première fois.

Et c’était vrai, malgré sa carrure qui était un désavantage de taille pour cet exercice, il était allé très loin. Soren retira sa main, fronçant les sourcils en ayant remarqué que quelqu’un ne l’avait pas écouté. Décidément, Alix confirmait le statut d’élève à problème qu’il avait définitivement gagné en lançant une bataille de nourriture en plein repas de rentrée. Miss Mapple était bien trop douce avec sa maison, il l’avait toujours pensé et dit. Mais lui n’allait pas tolérer ça pendant ses cours. Après l’Amplificatum d’usage, il la prévint, d’un ton devenu très sévère :

Je vous ai demandé de revenir, Fawley.

Il l’attendit de pied ferme, bras croisés, le regard noir. On avait pas idée de rester plus longtemps que nécessaire près du Saule Cogneur lorsqu’on avait pris la responsabilité d’un blessé sur ses épaules ! Lorsqu’Alix arriva à sa portée, il l’invita à le précéder d’un geste de la main.

Venez, nous allons déposer Ishigami-san dans la tente.

Comme Soren n’était pas sûr de son genre, l’appellation japonaise lui paraissait encore la meilleure solution possible. Comme il avait pensé à tout, il avait installée un lit d’infirmerie dans la tente magique, en cas de gros problème qui nécessiterait la venue de Henry. Une fois le ou la japonaise allongée sur le matelas, il la scruta rapidement du regard. Bien, son élève avait l’air toujours sonné, mais rien qui n’indiquait un besoin urgent. Il allait lui laisser le temps de se remettre un peu avant de l’embêter avec les premiers soins.

Reposez-vous, je reviens dans quelques minutes.

Poussant d’autorité Alix devant lui, ils sortirent de la tente. Le professeur fit réunir le reste des élèves devant lui. Le moment était venu de rendre le verdict sur ce cours. Si on oubliait la ou le Serdaigle, et Miss Belerone qui avait été éliminée quasiment dès le début, les résultats étaient satisfaisants. Et Soren avait déjà hâte de recommencer, peut-être pour la deuxième partie de l’année, même si il faudrait une nouvelle autorisation pour ça. Mais comme il n’y avait pas eu de gros blessés, il était sûr de l’obtenir. Aussi pénible que soit le sous-directeur, il avait l’air partant pour ce genre d’exercices. Le jeune comte ferait juste ça en plus petit groupe, plus facile à gérer. Peut-être pourrait-il même trouver des petits suppléments pour pimenter un peu la chose ? Il allait y réfléchir. En tout cas, le professeur commença son compte-rendu en souriant, fier de ce que ses élèves avait donné pendant cette épreuve. Un premier cours réussi !

Globalement, vous vous en êtes tous bien sortis. J’ai même vu certains s’entraider, et personne n‘a cherché à gêner ses camarades, ce qui m’a fait personnellement plaisir.  Le but de l'exercice n'était pas de toucher le tronc, mais de réussir à tenir la durée impartie sans se faire toucher. Même à l'époque où toucher le Saule Cogneur était un sport, très peu ont réussi. Que vous y soyez arrivé, Mister Huang, est d'autant plus impressionnant. Une nouvelle fois, mes félicitations. Vous faites remporter 50 points à Gryffondor. Il attendit quelque secondes que les Gryffondor présents se calment, avant de passer à la partie moins drôle, celle où il retirait les points. Miss Belerone, Préfet Fawley, vous avez été touchées. Vous faites perdre respectivement 10 points à Serpentard et Poufsouffle. Quant à vous, Mister Dhawan, je choisis de ne pas vous retirer de points, comme vous avez été touché en portant secours à votre camarade. L’amour pousse à faire des choses idiotes, je ne vais pas vous sanctionner pour ça. Il eut un sourire amusé, dont seul lui connaissait la réelle signification. Oh oui, vu les bêtises qu’il avait faites à Poudlard en compagnie du parrain de Dhawan, il était plus que bien placé pour le comprendre. Pour finir, il se tourna vers le cousin Fawley, le sévérité revenant sur son visage. Et pour finir…. Fawley, pour avoir secouru un camarade en grande difficulté, et pour avoir réussi à ne pas vous faire toucher même avec ce malus supplémentaire, je donne 20 points à Poufsouffle. Et pour ne pas avoir respecté les consignes, qui était de revenir directement à la fin du temps imparti, je retire 10 points à Poufsouffle. Le Duel peut être une matière dangereuse, et je serai intolérant envers tout non-respect des consignes que je donne en classe. Elles sont là pour assurer votre sécurité, j’espère que vous en avez conscience. Il laissa ses derniers mots bien imprégnés l’esprit de ses étudiants, surtout de ceux dont c’était la première année avec lui. Puis le sourire revint sur ses lèvres, alors qu’il annonçait :Bien, vous pouvez y aller maintenant, je vous libère du reste du cours. Bonne journée à tous, et n’oubliez pas de réfléchir aux trois qualités que j’ai voulu vous faire travailler.

Si d’habitude, Soren était toujours disponible pour ses élèves à la fin d’un cours, cette fois il tourna les talons aussitôt ces mots prononcés, disparaissant dans la tente. Il sortit de la petite armoire de celle-ci un autre baume (il allait d’ailleurs devoir demander à Diana de lui en préparer, sa réserve avait bien été entamé cette fois-ci) et un flacon. Il toussa pour remarquer sa présence à Usui, et s’il amorça un geste pour l’aider à s’asseoir, la jeune personne y arriva très bien toute seule. Il lui tendit les deux objets de soins.

Cette potion revigorante vous fera du bien, buvez. Il attendit qu’il ou elle s’exécute, et continua une fois que les couleurs fut revenues, au moins un peu, sur le visage pâle : Et voici du baume pour le coup que vous avez pris. Si jamais vous avez des vertiges dans les prochains jours, ou que la douleur persiste, je vous demanderai de vous rendre immédiatement à l’infirmerie. Prenez votre temps pour l’appliquer, j’attendrai que vous ayez fini pour ranger la tente. Il allait sortir sur ses mots, mais sur le pas de l’entrée, il se tourna une dernière fois, l’air désolé : Oh, et  malgré votre état, je suis contraint de retirer 10 points à Serdaigle, comme vous vous êtes fait touché.

Dehors, il attendit que Ishigami sorte. Il remballa toutes ces affaires dans la malle, et la fit flotter derrière lui, direction le château. Il avait bien mérité un peu de repos lui aussi ! Et même s’il ne s’était pas sali, contrairement à ses élèves, il ne dirait pas non à une bonne douche bien chaude.