Ah le vendredi soir, rien de mieux que ce moment la, le week-end allait bientôt démarrer et moi, j'allais pouvoir me reposer comme il le fallait.
D'autant plus que c'est ce soir que je "sors" avec Abby afin qu'on se boive un verre ensemble comme nous l'avions décidé la dernière fois. Entre temps, nous nous étions revus bien sur, mais seulement en coup de vent et sans jamais réellement prendre le temps de se poser. Je n'avais pas activement participé au bal, mais j'étais bien sur au courant des récents événements grâce a ma fabuleuse capacité a écouter les ragots.

J'étais donc dans ma gaieté habituelle en train de ranger mes affaires alors que le derniers cours venait tout juste de finir. Mes affaires une fois rangées je me dirigeais donc vers mes "quartiers" si j'ose dire afin d'y faire un brin de toilette, il était hors de question que j'y aille sans me préparer. Lavé, coiffé, parfumé et j'en passe j'étais fin prêt à partir. Au vu du temps qu'il faisait, je décidai de prendre une écharpe, un de mes manteau bien chaud ainsi que des bottes bien fourrée pour ne pas attraper froid.

Je débutais alors mon périple jusqu'à Pré-au-Lard, pour plus de simplicité nous y allions chacun dans notre coin et comme je suis un stressé de la vie, j'étais parti avec un peu trop d'avance, j'ai l'habitude, j'aime bien arriver avec 10 minutes d'avance, mais j'ai tellement peur de prendre du retard que du coup, je prends de l'avance pour arriver en avance, oui, c'est compliqué, mais c'est dans ma tête.

J'arrivais enfin au centre de Pré-au-Lard en un seul morceau et malgré mon attirail, je dois avouer que j'étais quand même bien gelé de la tête au pied, maintenant, il s'agissait de retrouver "les trois balais". Certains diront que ce n'est pas compliqué surtout quand on y est déjà allé, mais je pense que ces personnes surestiment de très loin mon sens de l'orientation qui me cause beaucoup de tort encore aujourd'hui et ce même si j'ai travaillé quasi-exclusivement dans des labyrinthes au sens figuré comme au propre.

Mais a force de volonté et d'un peu de chance, je trouvais l'auberge préféré de tous les sorciers de la région, et avant même de regarder les tables, je posai mon dévolu vers la cheminée que je bénissais de tout mon cœur. Et coup de chance encore une fois une table m'attendait tout près du feu, je pouvais sentir que cette table était un coup du destin pour me réchauffer le cœur et les fesses.

Une fois installé, on me demanda si je voulais boire, poliment, je refusai pour le moment précisent que j'attendais quelqu'un et c'est à ce moment précis que j'avais l'impression d'être le centre du monde et qu'on me regardait de toute part me jugeant, car j'étais assis tout seul. Et vu l'heure, j'allais encore le rester de longues minutes, heureusement que je m'étais perdu ça m'avait fait perdre un peu de temps.

Les minutes passèrent et je commençais à me questionner sur la véracité de mes informations, étais-je bien venu dans la bonne auberge ? La bonne heure ? Le bon jour ? Il n'était même pas encore l'heure prévue et pourtant, je commençais à me demander si j'avais un quelconque rendez vous de prévu et si ce n'était pas mon imagination débordante qui avait tout inventé. C'est à ce moment-là que je réalisais que tout ceci était absurde, je pris une grande expiration et attendis avec la plus grande impatience qu'Abby rentre par la porte, tout était déjà prévu dans mon esprit, j'aurai juste à me lever et ai écarter les bras pour la saluer comme il se devait.

Et voilà ou j'en suis à l'heure actuelle, le regard dans le vide, les yeux grands ouvert, le dos bien droit et le sourire forcé.

Après une interminable attente, enfin, je vis arriver ma Chère Abby passant le pas de la porte avec toute la grâce d'un ogre. Je lui fis un grand signe de loin afin qu'elle me voie et me rejoigne, ce qu'elle fit comme prévu si ce n'était sa petite commande D'Irish Coffee revisitée. Elle était accompagnée de son balai et je n'ai aucune idée pourquoi après tant d'année, j'étais toujours surpris de cela. Après s'être mutuellement salué comme il se fallait, elle prit place devant moi tout en me demandant si j'avais déjà commandé, chose a laquelle je répondis sans attendre.

« Y'a pas de mal pour le retard, ma sorcière bien-aimée *oh mon dieu cette référence ne parlera a personne* non je n'ai pas encore commandé, mais je vais attendre un peu, je vais partir doucement, personne n'aimerait que je roule sous la table d'ici 5 minutes ». Dis-je d'un ton humoristique, non pas que j'avais particulièrement du mal avec l'alcool ou quoi que cela soit, mais je préférais rester raisonnable pour le moment.

Je prend donc le commandement de la discutions et pose mon coude sur la table pointant du doigt Abby le sourire moqueur sur mon visage « Alors non seulement Miss Loyd me quitte, mais en plus, elle vient pêcher dans mon lac si j'ose dire ». J'étais au courant qu'Abby pouvait elle aussi venir me faire de la concurrence quand il s'agissait de voler des cœurs, mais j'avoue que je n'avais pas vu venir le coup, mais pour ma défense, je dirais qu'elle a eut bien plus de temps de préparation que moi.

Je fais un mouvement de bras gracieux afin de remettre mes cheveux dans mon dos d'un air satisfait et légèrement pompeux « Bon, c'est vrai qu'on est les deux plus beaux-gosses de la région, mais je ne m'attendais pas à me retrouver en compétition avec toi, malgré le fait que j'ai déjà perdu... ». Je claque des doigts tout en baissant la tête relâchant un petit « zut alors ». afin de marquer mon "sois disant" regret.

Dire que j'étais jaloux serait un peu exagérer, disons plutôt qu'avoir la place actuel d'Abby en terme de relation ne m'aurait en aucun cas dérangé. Je m'incline légèrement en avant tout en disant d'un ton solennel « En tout cas mes félicitations pour cette heureuse relation avec notre confrère, que je ne connais que très peu, a mon plus grand regret. Chose que tu arrangeras, j'espère ». Rajoutais-je avec mon sourire habituel.

Je profite alors du fait que j'ai terminé mon monologue afin de commander à mon tour, je fis alors un petit signe discret a un employé afin qu'il se rapproche. Lorsqu'il fut assez prêt, je lui fais un petit sourire de politesse puis lui chuchote écoutant toujours Abbygaël « Un café serré s'il vous plaît ».

Je fit un petit signe de victoire quand Abyy m'informa que c'était elle qui prenait la première tournée, ce n'était pas grand chose, mais c'était une victoire quand même. Je me demande si elle ne doit pas avoir une ardoise ou deux dans ce boui-boui. M'enfin, je me dis qu'elle doit bien avoir une petite mine d'or caché quelque part.

Puis elle changea de sujet et me demanda comment j'allais, délicat de sa part surtout quand on sait à quel point j'adore cette question et que j'y perte bien plus d'intérêt que la plupart des gens qui répondent simplement "ça va" sans même y réfléchir ou qui simplement font abstraction de tout ce qui ne va pas, ce qui a encore moins de sens.

« Hmm, laisse moi y réflechir quelques instant » Dis-je en me frottant le bout du menton regardant le plafond sondant dans ma propre mémoire. Et quand on y pense, ces moments sont loin d'être glorieux, et même si personnellement, je n'étais pas très touché par les récents événements, il faut quand même avouer qu'on avait vécu des époques plus joyeuse.

Je relâche un gros soupire, hausse mes épaules et sourit à Abby en lui répondant a sa question « Je dirais que malgré tout ce qu'il se passe en ce moment, ça pourrait aller mieux, mais ça pourrait être pire. J'aurai pensé que ce nouvel emploi allait être calme et paisible, mais visiblement pas tant que cela. Et toi, j'espère que tu as la forme ? »

Le temps que ma violette préférée réponde mon petit serveur avait eu le temps de préparer ma commande et venait me l'apporter, en même temps un café aussi banal n'allait pas être très long à faire. Je me reculai le temps qu'il le pose et lui fit un sourire de politesse. J'étais en train de touiller mon café quand d'un coup, il me vint une idée en tête, je claquai des doigts de réflexe et pris de nouveau la parole.

« J'y pense, c'est vraiment dommage, mais j'ai un élève qui a beaucoup de talent et de passion pour la rhétorique, mais c'est dommage, je sens qu'il décroche ces temps si mon petit doigt me dit qu'il ne lui reste plus beaucoup de temps parmi nous. Ce n'est pas grave, ça arrive. Tu as un "Champion", un élève en qui tu décèles beaucoup de talent ?». Juste avant qu'elle me réponde, je lui tends ma tasse afin de trinquer à notre beuverie si on peut appeler ça comme cela.

J'étais un peu passé du coq à l'âne, mais bon, c'est le principe d'une discutions de bar. Je l'écoute attentivement, puis je repense a ce qu'elle m'avait dit comme quoi elle était heureuse que j'approuve, et même si je suis honoré que ma bénédiction la touche, je ne sais dire si j'avais pu ne pas approuver qu'importe le partenaire qu'elle aurait choisi. Après tout, c'est ma meilleure amie, et quand j'y pense un peu ma seule amie ici. J'avais plus ou moins un peu laissé de coter mes amis d'Angleterre lorsque j'étais rentré chez mes parents et je n'ai presque jamais repris contact avec eux. Et je ne me suis pas vraiment fait d'amis ici pour le moment, pourquoi d'ailleurs ? Je me fais vieux et je suis aigri ? Non, je ne pense pas, alors pourquoi je ne me suis pas fait d'amis ?

Heureusement pour moi qui de mieux placer qu'Abby pour me renseigner, peut être avait elle-même des recommandations. Non mais écoutez moi, je parle comme un vieux. « Tu me trouves aigri ? Enfin plus qu'avant ? Je ne me suis pas vraiment fait d'amis et d'habitude ça vient tout seul alors je commence à me poser de questions. Tu n'aurais pas une idée toi qui connais plein de monde ?»

Je replace ma queue-de-cheval dans mon dos et bois une gorgée de café tout en écoutant attentivement Mme Balais, je ne veux en aucun cas manquer ses précieux conseils.

Y'a pas à dire toutes ses réponses sont vraiment trop mignonne je ne sais si c'est de la nostalgie ou quoi que cela soit d'autre mais j'en reviendrais presque a regretter mon ancien boulot, mais cette idée ne reste que quelques secondes dans mon esprit avant d'être rapidement chassé.

Puis elle se mit a me parler de l'attaque, je soupirais lorsqu'elle y fit allusion, j'avais fait exprès de ne pas aborder le sujet, j'ai du mal a faire face au problèmes et autres complication j'ai toujours préferé les ignorers c'est un reproche qu'on ma déjà fait et je comprend que cela en perturbe plus d'un, mais Abby elle elle a toujour su que si elle voulait parler de quelque chose d'alambiqué il fallait que cela soit elle qui lance la mannoeuvre et c'était exactement ce qu'elle était entrain de faire. Ceci dit, elle y allait doucement et se contenta de parler des élèves qui s'en allaient. Puis elle dériva sur la fille Weasley comment ne pas reconnaître ce nom, mais je gardais mon commentaire pour plus tard. En revanche, elle osa dire qu'elle n'était pas assez sérieuse en dehors du terrain, c'était l'hôpital qui se moquait de la charité.

Puis elle enchaîna sur Avery lorsque son nom fut cité, je levai les yeux au ciel, c'était un cas celui-ci, certes parmi tant d'autres, mais un cas quand même. Puis lorsque je lui posai ma question quant à mon comportement, elle me répondit avec une grande sincérité qui me détruisit de l'intérieur, j'avais l'impression d'avoir pris 20 ans en un éclair.

Moi ? Trop souvent dans mon bureau ? Mais non elle dit n'importe quoi. Je n'y suis que le matin quand j'arrive en avance, pendant les cours ça va de soi, après le soir, j'y reste pour corriger et m'endormir sur mes copies. Et après, je vais me coucher... Oh, mince, non, elle a raison. Mais j'aime bien mon bureau, il n'y a pas de bruit, ma chaise est confortable et je le garde à la température idéal, le pire, c'est qu'elle a doublement raison, je faisais la même chose au Ministère.

Je n'eus pas le temps de me plaindre sur mon sort qu'Abby me donnait une petite liste de gens sympas, Wolton, trop vieille, Grace, trop jeune, Yamamoto trop jeune aussi. J'ai l'impression d'être entre deux ages. Alors que je pensais qu'Abby la destructrice allait me laisser tranquille voilà qu'elle me donna le coup de grâce en me signifiant que c'était fini le temps où j'étais un bourreau des cœurs.

Je laissai tomber ma tête en arrière après avoir fini d'une traite mon café, laissant tomber mes bras de désespoir. « Comment cela a t'il pus arriver, ou est passer ma jeunesse, rendez moi mes 20 ans, il me faut quelques choses de plus fort pour oublier tout ce que tu viens de dire». Je finissais ma complainte d'un petit rire nerveux.

Je me redressai d'un coup et je pointai Abby du doigt toujours le rire aux lèvres « Si je deviens vieux je t'emporte avec moi alors ne te moque pas de moi». Dis-je en montrant deux de mes doigts montrant notre différence d'âge. « C'est quand même un comble, j'ai l'impression d'être entre deux ages, n'y a t'il plus de gens entre 35 et 38 ans ? Vite, il faut changer de sujet avant que je déprime !»


Je réfléchis quelques instants avant de reprendre la parole « Au fait, tout à l'heure, tu as parlé de la fille Weasley, je ne sais pas si je t'avais dit, mais j'ai plusieurs fois croisé son oncle au Ministère même si ce n'était qu'en coup de vent, faut avouer que j'ai vu plus sympathique et moins coincé, c'est fou, mais on en croise vraiment partout de cette famille. Ça doit être un peu dur d'avoir une famille aussi célèbre».

C'est vrai que des célébrités, on en a vu naître un paquet en Angleterre et leur progéniture n'ont pas d'autres choix que de se retrouver à Poudlard. « Bon c'est pas tout, mais je vais pas non plus monopoliser les questions à ton tour, et prends moi un truc fort ce café ma réveillé la soif, je le ferais bien mais j'y comprends rien à vos alcools anglais» Après plus de 10 ans en Angleterre, je n'ai toujours rien compris a leurs alcools, alors je préférais laisser Abby faire, et puis y a plus de chance que quelqu'un la remarque pour commander.

Dernière édition par Joseph J. Lafayette le Dim 28 Fév - 0:24, édité 1 fois

Pamplemousse

Il écoute mes mots sans rien à ajouter. Un moment, je me pose même la question de savoir s’il m’écoute vraiment ou s’il ne fait pas juste semblant pour être poli. J’oubli cette idée, car on a toujours été honnête l’un envers l’autre. Je pense surtout qu’il est entrain de penser à son passé et a essayé de se souvenir de qui je parle exactement. Cela fait tellement longtemps que je suis ici, que j’ai tendance à oublié que lui cela ne fait que depuis septembre seulement. Il n’a pas encore pu retenir tout le monde et il n’a pas forcément les mêmes élèves que moi. J’essaye de me souvenir mon arrivé en tant que professeur. Est-ce que j’ai aussi eu du mal à me faire des amis ? Je n’en ai pas l’impression. J’ai toujours été du genre à foncer dans le tas sans réfléchir.

Il me sort de mes pensées, alors qu’il prend enfin la parole. Il réagit quand je lui dis qu’on est plus tout jeune, mais il le prend surtout pour lui et réclame qu’on lui rende ses 20 ans. J’éclate de rire, car il faut avouer, que j’aimerais bien les retrouver aussi. Quand il me pointe du doigt, je lève les mains comme si j’étais prise en flagrant délit. Je me retiens de rire, car rester sérieuse ce n’est pas vraiment mon fort il faut l’avouer.

Jamais je me permettrais de me moquer de mes ainés, oh grand sage.

Je prends ma tasse pour essayer de boire le reste de ma boisson. Cela ne fonctionne pas très bien, car le fais de vouloir retenir mon rire et pire. Il y a plus de café qui coule sur la table que dans la gorge. Cela est loin d’être glamour, heureusement que ce n’est pas un rendez-vous amoureux. J’abandonne et prend une serviette pour commencer à m’essuyer et faire de même avec la table.

Au final, il change vite de sujet pour me parler de la famille Weasley. Je comprends bien vite que parler de son âge et de son manque d’interaction sociale sont des sujets à éviter. J’ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi les hommes et les femmes avaient du mal avec ça. JE réfléchis et pense à notre directrice qui a…je crois qu’il ne vaut mieux pas essayer de compter. J’aimerais être comme elle plus tard. Mais vu la vie que j’ai et tout ce que je bois, cela risque de ne pas être le cas. Après, depuis que je suis avec ma belle, je me suis calmée un peu. Vu que je passe plus de temps avec elle, je bois moins, ce qui est logique. Enfin bref ! Je préfère donc suivre le cours de la conversation que mon beau blond lance.

Non mais tu en as partout des Weasley. J’ai joué contre l’une d’elle d’ailleurs. Bon maintenant son nom c’est Potter, mais elle reste une Weasley. Ils sont tous super dans cette famille Après les familles de sang pur, même si tu n’es pas amis avec eux tu en connais forcement un même de loin.

Surtout quand tu es professeur. Après on a eu l’occasion d’en croiser parmi les collègues. Comme Calum qui est là depuis l’année dernière. D’ailleurs, lui aussi c’est un bon pote pour aller boire et jouer. Il faudrait qu’un jour je le présente à Joseph. Deux beaux blonds, je suis sur qu’ils s’entendraient super bien.

Mon collègue ici présent d’ailleurs semble plus réveillé, car il me demande de prendre la prochaine commande. Je fais donc signe au serveur pour demander deux verres d’alcool du coin. Il n’y a pas d’élève dans le coin ce soir, alors autant en profiter.

J’aime pas te voir comme ça mon jojo. On va te redonner la pêche un peu tu vas voir !

Le serveur vient rapidement nous apporter nos verres. Je prends le mien et trinque avec mon ami en face de moi.

T'es un super gars tu le sais non ? Je sors pas avec n’importe qui donc si je t’ai pécho un jour c’est que tu valais le coup. Faut juste que tu bouges ton petit cul.

Je prends une gorgée de mon verre. Le liquide coule et me brule la gorge. Cela me fait du bien. Je passe ma main dans mes cheveux et le regarde en souriant. J’ai une idée derrière la tête. Après il ne voudra peut-être pas, mais qui ne tente rien n’a rien après tout.

Déjà pour te motivé à bouger faut te mettre au sport. Tu verras tu auras la pêche après. Vient t’entrainer avec moi, ou alors va au Dojo du village. Le gars qui gère ça est super sympa.

Je m’etire avant de plonger mes yeux violets dans les siens. Cette fois, c’est à moi de le pointer du doigt.

Et corrige tes copies dans la salle des profs, comme ça tu parleras plus a tes collégues au lieu de rester tout seul dans ton bureau.

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Encore une fois j'ai beau être souriant, je me retrouve toujours en train d'être réconforté par quelqu'un que ça soit par ma famille ou dans le cas présent mon ex, je ne vais pas m'en plaindre ça non, Abby est la plus douce et elle le prouve encore aujourd'hui. En plus, elle seule m'appelle Jojo, alors ça rentre directement dans mon gros cœur fragile.

Les verres arrivent donc rapidement et tous deux nous nous jetons dessus trinquant avec toute notre affection en main, je lance un léger "Santé" en français évidemment histoire de rajouter une couche de kitch a cette soirée. Ah la la le coup de l'accent et des mots en français ça marchait terriblement bien pour draguer en Angleterre.

Ma petite Abby se met donc à me parler et à me rappeler qu'un jour c'était moi qui avais été choisi, c'était vrai enfin seulement si on ne prenait pas en compte les 6 bientôt 7 ans qui séparait ces époques et 6 ans quand on a la trentaine c'est un coup terrible a la carcasse que je me trimballe, sans compter le faite qu'on a vu des entretiens de corps plus consciencieux que je l'ai été. Mais je sens comme une tension d'un coup, c'était comme si des millions de voix avaient soudainement hurlé de terreur et puis s'étaient éteintes aussitôt. Je regarde donc Abby et elle me dit d'aller faire du sport.

Je m'effondre de fainéantise a l'entente de ce mot, et d'autant plus quand Abby me propose de le faire avec elle. Je ne prends même pas la peine d'y répondre me contentant de simplement la fixer des yeux. Elle avait dû se rendre compte que cela n'allait mener a rien puisqu'elle continua sur un autre "conseil" m'ordonnant de corriger mes copies dans la froide et lugubre salle des profs au lieu d'être au chaud et au soleil couchant dans ma fabuleuse salle orienté Ouest qui me donne une superbe lumière. Je prend donc une première gorgée de mon verre dont le contenu se rapprochait plus de l'alcool ménager que d'un vrai breuvage, puis je croise mes doigts afin de partir en croisade contre les idées de mon adversaire du jour.

« Je vais dès maintenant te rappeler comment une quiche chevaucherais mieux un balai que moi et que la dernière fois que tu as voulu m'entraîner au vol, je me suis retrouvé avec un balai me traînant sur 30 mètres avant que tu viennes le stopper» Pourtant si je me souviens bien, j'étais l'as du balai la première fois que j'en ai fait. Tout le monde m'admirait et écoutait mes impétueuses paroles de graine de champion, puis on a décollé pour la première fois et c'est à peu près à ce moment-là que j'ai regretté d'avoir quitté le sol pour la première fois de ma vie. Le seul moyen que j'ai jamais trouvé pour chevaucher un balai, c'était de ne pas aller plus vite que 6km/h soit moins vite que la marche à pied.

Abby même à l'époque avait tout fais pour essayer de me rééduquer au vol, sans réel succès malheureusement. Eh comme quoi je l'ai peut-être inspiré dans sa vocation qui sait. Le pire dans tout ça s'est que de ma fratrie, je suis le seul qui est un problème avec ça. « Et puis tu sais le sport moi, enfin ce n'est pas que je n'aime pas ça. C'est l'inverse, c'est le sport qui ne m'aime pas, à chaque fois que j'en fais je finis avec une blessure, la dernière fois que j'ai fait du tennis de table, j'ai trébuché sur la balle que je voulais ramasser et je me suis fêlé une côte !» J'avais un rire nerveux qui était sorti, mais j'étais très sérieux, j'avais un sacré manque de chance pour chacun des sports que j'avais essayé, encore heureux que j'avais une alimentation équilibré parce que sinon j'aurai été vite embêté. Le seul sport dans lequel j'étais assez bon, c'était l'équitation, j'en avais fait avant d'entrer à l'école et j'avais même chevauché plusieurs fois un Abraxan quand j'étais encore à BeauBatons.

J'en venais à cette fameuse histoire de salle des profs et encore une fois, ce n'était pas totalement de ma faute si je n'y allais pas. « Tu ne vas jamais me croire, mais je crois que les escaliers m'en veulent, je jurerais qu'ils m'empêchent de descendre. Bon certes moi-même, je préfère rester au chaud tranquillement dans ma salle, mais même quand j'essaie d'aller en salle des profs soit il n'y a personne ou alors ce sont ces maudits escaliers qui m'en empêchent, je me demande si je n'ai pas un problème avec les objets magiques, ils ne m'écoutent jamais.»

Je claque des mains et secoue mon doigt en l'air pour m'encourager et reprends la parole en disant « Mais c'est toi qui as raison, il faut que j'aille voir mes collègues, tiens toi qui connaît tout le monde et qui est la depuis longtemps, tu as dû voir Malfoy je veux pas paraître méchant, mais il a une de ses têtes, il me fait un peu peur.» On s'était déjà croisé étant donné que nos salles respectives sont au même étage mais il a dû me prendre pour un fou étant donné que je fais instinctivement demi-tour quand je le croise, pour ma défense il devrait annoncer son arrivée avant de tourner dans un coin.

Ouille j'étais mal pour le coup. Je venais de réveiller le tigre qui dort et j'allais me prendre son courroux de plein fouet, voilà que pour changer, je me faisais tirer les oreilles, c'est un complot, à croire que tout le monde oublie que je suis la victime dans l'histoire. Mais heureusement pour moi pauvre proie, je connais bien la bête en face de moi et que j'ai une petite idée pour m'en sortir.

Alors qu'Abby me menace, je la regarde avec un grand sourire sans dire un mot, j'observe ses faits et gestes et me contente de garder mon visage le plus souriant possible, malgré sa tentative désespérée de m'enlever mon verre, je reste fort et effectue simplement un petit changement de position en croisant mes doigts.

Elle continue en m'infantilisant, mais ses petites magouilles ne fonctionnent pas avec moi, j'ai des années d'expérience dans le domaine du rabaissement social et de l'humiliation, mais en plus, je sais lequel de nous deux a le plus de patience. J'aurai mon verre avant qu'elle ne comprenne ce qu'il lui est arrivée j'en fait le serment ! Dans un effort pitoyable, elle se débat comme elle peut en s'amusant avec mon verre, mais cela n'y fait rien, je la regarde toujours et elle sait que je suis prêt à rester comme ça pendant des heures.

C'était un peu mesquin de ma part de jouer avec ses nerfs, mais bon, pour une fois que la "balle" était dans mon camp, je n'allais pas me gêner avec Abby, surtout quand je sais qu'elle va me le faire payer tôt ou tard. Et après quelques minutes comme prévu elle perd patience et se penche en avant pour m'intimider, mais cette fois-ci elle change légèrement de tactique en me posant directement une question elle la joue fine en m'obligeant à lui répondre.

En revanche, elle ose me dire que Malfoy a un "style un peu particulier" elle rigole ou quoi ? Il ressemble à un mort, mais eux au moins ont la décence de porter des costumes. Mais elle enchaîne sur un sujet qui m'est bien utile pour le coup, en confessant sa situation sur l'alcool, elle m'offre une perche que je ne compte pas laisser passer.

« Mais je ne fais rien de particulier ma chère Abbygaël», j'avance alors mon bras longeant la table et récupère mon verre et rétorque à sa phrase précédente  « Et pour t'aider à ralentir sur la boisson, je vais récupérer ça». Je le prends bien en main dans le cas où elle ouvrirait les hostilités sans Casus belli et vu comment je la provoque, je me dis que cela pourrait arriver plus vite que prévu.

Mon verre a la main, je bois légèrement et lance un regard hautain couplé a mon plus beau sourire de vainqueur. Je pourrais me délecter de ça pendant des jours, mais je connais Abby, et je ne survivrais pas si elle décidait de se venger, il faut alors que je désamorce tout de suite la bombe ou sinon on verra des étincelles dans le ciel pendant un petit moment.

Je décide donc de partir sur une note positive, mes doigts suivants, mes propos je dit alors  « Mais tu sais, j'ai beau me plaindre, j'adore mes élèves et je suis très satisfait de mon travail avec eux. Ok, parfois, je me demande ce qu'ils ont dans la tête, mais en règle général, ce sont des anges, et même si certains ont des ambitions un peu trop haut pour eux, la plupart sont attentif et participe. J'avais un peu peur de servir de bouche-trou d'emploi du temps au début, mais en fait ils comprennent assez vite l'intérêt qu'ils ont à m'écouter.» J'espérais que cela allait servir d'appât et qu'Abby allait dériver sur ce sujet plutôt que de continuer à me passer un savon, mais je n'étais sur de riens. Je décroisai alors mes mains afin de montrer ma bonne foi à mon interlocuteur parsemé de violet.

C'était ma fête aujourd'hui apparemment, quand je me plains, on me réprimande et quand je change de sujet, on me sermonne aussi, à croire que celui qui s'était levé du mauvais pied, c'était elle et pas moi. Voilà que je me faisais enguirlander pour le moindre petit mot de travers. Je sais bien qu'elle essaie d'être gentille, mais pour le coup, c'était plus une plaie qu'autre chose. Mais je garde mon calme et lorsque elle me demande des explications, je lui fournis d'un rire jaune.« Je dis simplement que je m'attendais a ce que mes élèves ne voient pas l'importance de ma matière, mais que j'ai été au contraire agréablement surpris, arrête de te monter le bourrichon».

Je pensais être enfin sorti d'affaire, mais que nenni, maintenant voilà qu'elle me sort les violons et tout le tralala qui va avec, encore une fois, je sais qu'elle veut être gentille, mais bon, si j'avais su que la soirée allait se passer sous le signe de la dépression et du sérieux, j'aurai peut-être pris quelques choses de plus fort dès le début.

Coup de grâce, elle me parle du Ministère, la, on avait touché une corde sensible, et j'avais tout sauf l'envie de parler du Ministère. S'il y a bien un sujet que je veux éviter, c'est celui-ci, j'ai bien des choses à dire, mais je ne veux pas en venir la, la dernière fois que je les fais, il m'a fallu des semaines avant que Joie ne m'adresse de nouveau la parole. J'avais été relativement méchant avec elle et je m'en étais voulu, mais pour ma défense elle m'avait cherché aussi. Alors avant de m'énerver, je décide de m'en écarter le plus possible. Je relâche alors un énorme soupire venu du fond de mon cœur et lève les bras au ciel avant de les laisser retomber.

« Oui Maman, j'irais ranger ma chambre après, écoute Abbygaël ne me parle pas du Ministère ok ? Et si ça peut te rassurer, on en est très loin, je me sens parfaitement bien, j'adore mon boulot, j'ai plein de temps libre et effectivement même si je ne les passes pas a me faire plein d'amis ou a retrouver ma vivacité de mes 20 ans croit moi, je me porte aussi bien que je pourrais l'être».

S'était peut-être un peu sec et pas très sympa de ma part de lui parler sur ce ton, mais si elle voulait être sérieuse, je pouvais le faire aussi pour le bien comme pour le mal. Sur ma fin de phrase, je finis mon verre d'une traite et fait signe qu'on vienne me le remplir de nouveau. Mais maintenant il me fallait éviter de retourner sur la même conversation que plutôt. Et vu que visiblement ça ne plaît pas à Madame quand je parle de mes relations ou de mon boulot, je vais la laisser choisir un sujet de conversation en espérant qu'elle ne me reparle pas du Ministère. Je pose alors le Hola avec mes mains et l'invite à choisir le projet thème. Cette fois-ci, ça sera moi le juge et je ne serais pas aussi mauvais publique qu'elle.« Reprenons depuis le début, tu sais quoi, c'est à ton tour de choisir un sujet de conversation ! Fais toi plaisir et éclaire moi de ta lanterne si parfaite». Elle allait encore me dire que je change de sujet pour éviter de parler de problèmes et elle avait peut-être raison, mais bon, je fais ce que je veux, je suis grand. M'ouais avec des réflexions comme celle ci, ma maturité se discute encore.

Enfin ! J'avais gagné contre cette tête de mule, je pense que le temps avait dû la ramollir parce que je n'étais vraiment pas confiant quant à ma victoire, ou du moins aussi vite. On allait enfin pouvoir parler d'autre chose que de moi, enfin au moins arrêter de me reprocher des trucs sans intérêts. Même un nouveau-né comprendrait qu'elle le faisait à contrecœur, mais bon, au moins elle faisait des efforts et ça, j'en tenais compte.

Son sujet de conversation, les vacances, bien que très cliché dans notre profession, il me plaisait tout de suite plus que celui précédemment. Mais je dois avouer que je n'y avais pas vraiment réfléchis et que je ne m'attendais pas à ce retournement de situation si soudain dans notre conversation même si je l'ai provoqué moi-même.

« Hmm, je dois t'avouer que je n'y avais pas encore réfléchi.» Je passais ma main dans mes cheveux les enroulant autour de mon doigt, prenant le temps de réfléchir à cette question « Je pensais avoir le temps de me familiariser avec tout les recoins du château et mes collègues durant ma première année, mais il semblerait que j'en sois très loin.»

Je mis mes poings sur ma taille et acquiesçai vivement « Mhh Oui, je pense avoir pris ma décision. Je resterais probablement au château durant les vacances, je pourrais profiter tranquillement de la vie d'ici». Je croisai les bras regardant légèrement le ciel me posant des questions sur ce que cela allait donner, « Je me demande ce que ça fait de rester durant les vacances. Je me souviens qu'a Beauxbâtons, je retournais chez mes parents, mais tu me diras, c'est normal, j'étais élève... Quoi que, certains élèves restent ou alors le château et quasiment vide ?».

Je me demandais si c'était courant de rester, j'espérais bien que je n'allais pas non plus me retrouver tout seul avec notre Directrice, non pas que je ne l'aime pas, mais ça aurait été bizarre. Mais je ne me faisais pas de soucis, je pense bien que je ne suis pas le premier à me poser la question. Et Abby alors ? Est ce qu'elle aussi elle allait rester ou bien partir en profiter avec sa chère et tendre.

« Et au passage toi du coup ? Tu comptes partir avec...Euh *C'est quoi son nom, ah si ça me revient* Liz, ou bien toi aussi rester ici ?» Bon, ce n'était peut-être pas très original comme question, mais au moins, j'allais savoir si j'allais me faire surveiller même durant mes vacances. J'hésitais à lui demander si elle allait regarder la Coupe d'Europe de Quidditch qui se déroulait cette année, mais autant, j'étais au courant qu'elle passait cette année, autant, j'étais incapable de dire ou elle allait avoir lieu, je préférais me taire plutôt que paraître bête.

Mince alors moi qui pensais être au chaud et au calme durant les vacances voilà qu'Abby me surprend en me faisant remarquer que même pendant les vacances le château était mouvementé. Bon au final, tout bien réfléchis ce n'était pas si grave que ça, peut-être que j'allais profiter des vacances pour en apprendre enfin plus sur mes élèves...

Hmm ou alors peut-être que j'allais faire le total l'inverse et en profiter pour tout faire sauf leurs parlers, ce n'était peut-être pas très pédagogue, mais au moins, je reviendrais probablement avec le sourire et en forme, même si cela aussi ça restait une théorie encore une fois...

Le Jus d'Abby et mon second verre arrivant, je pus continuer à satisfaire mon éternelle soif pendant qu'elle répondit à ma précédente question me rappelant au passage qu'elles et sa compagne avaient des responsabilités au sein de l'établissement. Dire que je n'en ai pas serais extrêmement exagéré, mais il fallait bien avouer qu'on avait vu des postes avec une bien plus haute responsabilité. J'en étais presque gêné de savoir que je venais d'admettre que je n'allais pas faire grand-chose durant les vacances.

Pour ma défense, si l'on a un minimum de jugeote, on peut réussir ses épreuves de rhétoriques lors du LAMA et du MASTER sans pour autant se tuer la tache. Ces pauvres élèves étaient déjà bien assez stressé comme ça avec leurs autres épreuves sans devoir en rajouter une couche avec une matière aussi annexe que celle que j'enseigne.

Voyant qu'elle ne relançait pas un autre sujet, je pris la liberté de le faire en enchaînant sur un sujet relativement annexe n'ayant pas trop d'importance ni même dde rapport. « Tiens j'y pense rien à voir, mais tu n'as jamais voulu devenir directrice d'une maison ? Autant moi je n'ai jamais fait partie de vos maisons donc ça me semble plutôt bizarre d'en devenir le directeur, mais toi si je dis pas de bêtises tu étais bien à Gryffondor, donc je me dis que tu aurais peut-être voulu en devenir la directrice».

C'est vrai quoi, pourquoi pas, elle avait quand même l'étoffe d'un Gryffondor dans l'âme et un esprit de leader alors moi, je dis pourquoi pas, bien qu'au fond peu m'importe, j'étais simplement curieux. Je n'avais rien contre ce système de maisons, mais il fallait bien admettre que c'était un peu spécial, regrouper les élèves par niveaux, encore ça, j'aurai compris totalement, mais par personnalité là en revanche ça pouvait être un petit peu plus complexe à intégrer, après ça faisait suffisamment longtemps que j'étais en Angleterre pour bien comprendre que ça ne perturbais pas un sorcier et qu'au contraire cela pouvait parfois les rassurer de savoir leurs enfants dans certaines maisons.

Pendant qu'Abby me répondait, j'en profitais pour siroter mon verre me demandant au passage pourquoi j'en avais repris un alors qu'au fond, ce n'était pas vraiment bon, je pense que je vais peut-être m'arrêter là pour ce soir avant de finir rond comme un ballon saoulé avec du tord-boyaux.