Première sortie à Pré-au-Lard depuis la rentrée des classes. Déjà qu’en tant que préfète l’année dernière j’étais épuisée, mais maintenant que je suis préfète en chef, je le suis encore plus ! J’essaye de me souvenir pourquoi j’ai accepté ce poste déjà. Ce souvenir d’avant les vacances me revient en mémoire. C’était pour aider au mieux les élèves. Je soupire en y repensant. Cela ne sert à rien de ce plaindre, je ne peux plus retourner en arrière.

Et même si c’est difficile comme responsabilité, je suis contente de l’avoir. Je considère cela comme une chance d’aider les plus jeunes que moi. Même si depuis que je suis entrée dans le train, j’ai l’impression de faire plus la police. C’est pour cela que je profite de cette après-midi pour m’isoler un peu.

C’est seule que je me dirige vers les Trois Balais. Je dois rejoindre plus tard quelques amis pour faire des emplettes. Certains d’entre eux voulaient absolument venir avec moi, mais j’ai besoin de prendre un petit moment pour moi.

Je pousse la porte de bar et salue le propriétaire avant de m’installer près de la fenêtre. Il fait un peu froid aujourd’hui, du coup je me prends un bon chocolat chaud pour me réchauffer. Je hume la fumée qui sort de ma tasse fumante.

Hm…je ne connais rien de meilleur…

C’est faux, il y a tellement de chose de meilleur, comme la raclette…oh oui une bonne raclette bien grasse. Il faudrait que je propose ça un soir à la maison des Poufsouffle.

Un petit coup pour aller mieux ! Ouais un chocolat chaud merci…

Je savoure mon chocolat chaud avec plaisir. Cela fait tellement de bien à mon petit corps un peu frileux. C’est fou comme le temps peut changer rapidement en septembre. Il y a encore peu, je faisais un pique-nique au soleil avec les Poufsouffle. Après, rien n’empêche d’avoir de nouveau un grand soleil bleu dans quelques jours.

La porte de l’établissement s’ouvre. Je lève la tête et voit la jolie Lily faire son entrée. Je là suite du regard alors qu’elle se dirige vers le comptoir. Elle ne m’a pas remarqué alors qu’elle attend sa commande. Je me souviens de sa rentrée et de notre première rencontre. J’ai vue une demoiselle timide et un peu apeurée. Cela été étonnant pour une Serpentard d’ailleurs. En tout cas, ce n’est pas parce qu’elle n’était pas dans ma maison que j’allais la laisser seule. Je suis allée vers elle et depuis ce jour j’essaye de l’aider du mieux que je peux. Ce n’est facile pour personne d’aller vers les autres.

Je finis par quitter ma table avec ma tasse de chocolat chaud dans les mains et m’avance vers elle qui est installer. Un peu plus loin. Je tapote son épaule et lui offre un grand sourire quand elle se retourne.

Coucou toi, je peux te tenir compagnie ?

J’espère qu’elle me dira oui. Parce que j’aurais l’air très con avec ma tasse à la main retourner toute seule à ma table comme une malheureuse.

Un petit coup pour aller mieux ! Ouais un chocolat chaud merci…

Heureusement pour moi, elle accepte que je m’installe avec elle. Je pose donc mes petites fesses sur la chaise à coté d’elle et pose ma tasse devant moi. C’est toujours plus sympa de broyer du noir à deux je trouve. Je regarde mon amie, qui me préviens qu’elle n’est pas très joviale aujourd’hui. Je lui offre donc un petit sourire triste.

Qu’est ce qui ne va pas ?

Elle ne répond pas tout de suite à ma question, étant interrompu part la propriétaire des lieux qui lui apporte sa commande. Je lui fais un hochement de tête pour la remercier, même si elle ne m’a rien apporté. C’est un réflexe idiot que j’ai souvent, comme la plupart des être humain je pense. Je prends une gorgée de mon chocolat, pour lui laisser le temps de vouloir me dire ce qu’il en est. Il ne lui faut pas longtemps pour se confier à moi et de me dire que son père était le responsable de ses maux du jour. Elle me tend une lettre qu’elle m’invite à lire. Cela me gêne un peu, ayant l’impression d’entre dans sa sphère très privé. En tout cas, je me saisi du parchemin et commence à parcourir les phrases de mes yeux. Les mots sont durs pour une enfant de son âge. Je ne vois et ne ressens aucun amour paternel dans cette lettre. Même le fait de signer par son nom est froid. Je soupire et lui rend la lettre. Sa phrase me fend le cœur et je pose ma main dans son dos dans un geste affectueux.

Ne te tourmente pas avec des éventualités qui te feront du mal à force d’y penser. Et désolé mais…ton père est un idiot s’il ne voit pas la fille géniale qu’il a.

Je lui dis les mots que l’on me repete souvent quand je suis triste par rapport à ma mère. C’est bien facile pour moi de prodiguer des conseils que je n’arrive pas moi-même a appliquer. Je penche ma tête pour croiser son regard et lui souris.

Tu es dignes de n’importe qu’elle maison. Si le Choixpeau t’a envoyé à Serpentard c’est que tu y as ta place. N’en doute pas.