Pas tout à fait dans les clichés


Imbécile fini de chat! Comme s’il n’y avait pas assez d’araignées à manger dans l’école, il fallait que cet idiot décide de bouffer le petit emballage de plastique d’une chocogrenouille abandonné sous une table de la bibliothèque. Mais à quoi ils pensaient aussi, ces souillons d’étudiants, de se laisser traîner comme ça? Ça avait l’air d’un dépotoir ici peut-être?

Le cœur battant la chamade, Sheireen courrait avec Dewey dans les bras. Depuis quelques minutes, il n’avait de cesse de vomir, et la jeune femme s’inquiétait que le plastique soit plus toxique qu’elle ne se l’était imaginé. Elle se dirigeait donc à toute vitesse vers là où elle espérait trouver Lizbeth, l’enseignante de soins aux créatures magiques, dans l’espoir qu’elle puisse l’aider…

Sauf que voilà, dès qu’elle mis le pied dehors, Lestrange constata que Montgomery donnait un cours à cet instant. Maugréant contre sa mal chance, la bibliothécaire pressa le pas. La marche vers Pré-au-Lard se révéla un véritable calvaire : Dewey avait vomit à nouveau, mais sans émettre un nombre incalculable de «gags» au préalable, comme tout bon chat le fait, si bien qu’elle n’avait pas été avertie du dégât à venir et l’avait reçu sur sa robe! Empestant le vomit et une tache louche maculant son buste, Sheireen avait le souffle court en pénétrant dans la clinique vétérinaire où elle n’avait encore jamais eu à mettre les pieds.

La salle d’attente était étonnement luxueuse, mais elle n’était pas là pour admirer la décoration, ses préoccupations immédiates sentaient la charogne et commençait à lui peser après toute cette route. Posant son chat au sol, elle héla afin d’attirer l’attention des employés potentiels de la place, mais ne vit qu’un rouquin à l’air vaguement trop exotique pour être un vétérinaire. Rougissant à son approche, Sheireen se mit stupidement à bredouiller.

-Heu… mon chat est malade… le vétomage, il fait aussi avec les créatures non magiques, car là je suis vraiment inquiète… ? Vous… savez où il est?

Affublée de terribles clichés, elle s'imaginait le docteur de la place comme étant nécessairement vêtu d'un tablier blanc, les cheveux lissés vers l'arrière et arborant une paire de lunettes, au minimum, bref rien à voir avec l'homme qui se trouvait face à elle. Quoi que, en un sens, Sheireen ne collait pas non plus totalement avec le cliché de la bibliothécaire, quand on la regardait bien comme il faut, outre les poils de chat sur sa robe bien sûr!