Soren terminait de lire le devoir d'un élève sérieux, à qui il allait mettre la note maximum, lorsqu'une voix qu'il connaissait bien se fit entendre. Il releva la tête en entendant son nom, et il lui répondit en souriant.
Bonjour Diana.
Il était bien la seule collègue qu'il appelait par son prénom. Même après plus de deux ans, il continuait à donner du monsieur et du madame à ses collègues, et à les vouvoyer. Question de respect, à ses yeux seulement, et il ne se formalisait donc pas quand les autres utilisaient Soren, plutôt que Monsieur Hastein. Il faut dire qu'il n'appelait que ses amis (et ses amants) par leur prénom, et il était rare qu'il se laisse suffisamment approcher pour atteindre ce niveau d'intimité.
D'un geste décidé, il allait appliqué un O parfait sur la copie de son élève, mais la plume dérapa au bout lorsqu'il sentit les lèvres de la jeune femme bien trop proche des siennes à son goût. Il leva un regard noir vers elle, regard qui fut superbement ignorée comme elle sortit ses copies. Un peu de flirt public oui, mais des baisers, définitivement non ! Il soupira, sentant les regards avides de certains de leurs collègues pesaient soudainement sur eux. Soren avait l'habitude d'attirer l'attention, mais là, il s'en serait bien passé. Il se força donc à faire bonne figure.
Tu sais que tu es la bienvenue dans mon bureau à chaque fois que tu le souhaites, Diana.
Mais cela ne suffit pas. Telles des mouches attiraient par du miel, Amy et Joseph foncèrent sur eux. Si la plaisanterie de la directrice des Gryffondor le fit pouffer, tant elle était représentative de leur relation, le professeur de rhétorique ne s'en tira pas aussi bien. Mais était-il donc le seul ici à vouloir réellement travailler ? Avec un sourire très Serpentard, il répondit à son collègue sur un ton mielleux :
Oh, je suis sûr que vos élèves seront ravis d'étudier... Il parcourut du regard la première page du journal que lisait Joseph, avant de reprendre : ... L'augmentation des Veracrasse dans les forêts de Grande-Bretagne, Monsieur Lafayette. Voilà qui promet de bien beaux discours.
Son petit coup en traître porté, il reprit une gorgée de son thé. Heureusement, l'intervention de Mapple sonna la fin de la récréation que leur couple avait apporté. Il lui adressa un sourire reconnaissant, avant de rengorger. Soren aimait beaucoup que l'on reconnaisse à quel point il était incroyable, et donc tous les compliments étaient le bienvenue.
Miss Grace a parfaitement raison, Miss Wolton. Je suis absolument parfait, et je suis sûr que je le serai tout autant en serpent.
En parlant de serpent, leur collègue venue d'Egypte entra à son tour dans la pièce, et il répondit à son bonjour. Soren aimait beaucoup les serpents, qui lui rappelait la maison à laquelle il était si fier d'appartenir. Il les aimait tellement que le plus impressionnant d'entre eux (enfin, si l'on exceptait le Basilic) était son Patronus. Alors, si il n'avait jamais eu l'occasion de de parler avec Kahina, il ne pouvait s'empêcher d'admirer la beauté de ce magnifique serpent noir à chaque fois qu'ils les voyaient. Mais si Soren aimait les serpents, il n'en était pas non plus un grand connaisseur. Il saisit donc l'occasion d'en apprendre plus. Attendant qu'elle se soit installée, il lui demanda donc :
Dites-moi Miss Senefer, quel est l'espèce de votre serpent ? Ces écailles d'un noir d'encre sont de toute beauté ! Et comment faites-vous pour qu'il se tienne tranquille ainsi ?
S'il la connaissait mieux, il lui aurait demandé si c'était parce qu'elle était une Fourchelangue. Mais une telle capacité étant liée à la magie noire (ce qu'il trouvait à la fois totalement stupide et très dommage) il ne le fit pas, ne voulant pas la vexer.