Ma vie

Ma mère est à Azkaban, condamnée pour avoir remis au goût du jour les vieux rites du sabbat. C’est-à-dire qu’elle envoutait régulièrement de jeunes moldus dans des orgies afin d’aspirer leur jeunesse. Sa famille de sang-pur la désavoua pour ça. Non pour son incarcération, ils sont nombreux dans la famille dans le même cas, mais pour avoir sali leur sang en engendrant une « bâtarde » pour réemployer leur terme.

Nous vivions en tout cas à Paris dans une vieille bicoque aux planches vermoulues au centre d’un étang à l’eau croupie. Autour, les arbres dénudés criaient leurs douleurs. Et le ponton, seule chemin jusqu’à la maisonnette n’était visible dans la brume que parce que notre foyer éclairait les alentours d’une vive lueur verte. Invisible aux yeux des moldus, ceux là s'y rendaient parfois malgré eux en tournant à l'angle de la rue Vieille-du-Temple.

Mes passe-temps consistaient alors à cueillir des herbes et attraper des tétrapodes. Ainsi qu’à discuter avec les rats, chouettes et autres occupants de ce marais. On n’avait pas tellement de visites, hormis ses victimes qu’elle enjôlait. Un bel exemple à suivre qui me vaut aujourd’hui d’être un peu trop tactile ou sensuel avec mes camarades, surtout lorsque je les menace.

Après son incarcération, j’ai été confié à mes grands-parents maternels. Je ne suis pas tellement désirée, mais ils sont dans l’apparence et se gardent bien de confier à leurs vieux amis mon ascendance. Déjà habile, plutôt maligne, j’ai les relents du serpent et subie les expectatives de cet entourage au désarroi de ma famille proche. Alors qu’on les félicite de mon éducation, ceux-là rient jaune et je dois bien avouer me distraire de leur inconfort. Eux même ne savent plus vraiment comment me considérer. Victimes de leur propre désillusion, ils m'excusent tout et j’en deviens incontrôlable.

Poudlard et ses maisons est un défi à ma raison. Je n’aime guère qu’on me dise qui aimer ou ce que je dois faire. Il n’aura suffi que d’une journée pour que je me teigne les cheveux en rouge et vert. Je ne brille pas par mon désir d’adaptation. J’en retire une réputation pas très avenante qu’accentue mes envies d'ingérence. Il est ainsi courant de se prendre le bec en me parlant et de finir par avoir de l’empathie en me côtoyant. J’ai d’ailleurs pour particularité de m’être fait comme amis fidèles que ceux qui m’ont d’abord détestée.

Le Questionnaire du Choixpeau

1 - Quel est votre élément préféré ?

Les éléments sont comme les saisons, il me tarde toujours la suivante. D’échapper à l’excitation hormonale d’un vent printanier, à l’irritabilité d’un été ardent, au flegme d’un hiver humide, à la mélancolie d’un automne terre à terre. Si un élément à ma préférence, c’est donc cette roue du temps qui brise la routine et renouvelle mes sens.

2 - Quelle est votre matière préférée ?

Je ne suis pas fidèle, pas même envers moi-même. Mes envies sont obsessionnelles. Elle démarre un jour et disparait quand la matière perd en mystère. J’ai surtout soif de créer. D’expérimenter. Et non de me reposer sur des acquis. Peu m’importe de réinventer la roue pour peu que j’aie la sensation de l’avoir découverte moi-même. Je ne jure que par l’accomplissement personnel. Dès lors, je ne m’intéresse pas tellement à l’histoire, celle magique comme celle des moldus ; je ne lui fais pas confiance par ailleurs, elle est écrite par les vainqueurs. Je préfère juger des choses par moi-même.

3 - Vous avez une heure de pause, que faites-vous ?

Il n’y a pause que lorsqu’il y a contraintes à suivre un programme et je gère mon temps comme je l’entends. Je suis d’ailleurs assez connue des professeurs pour mes absences disparates et mon don à m’introduire dans des classes qui ne sont pas les miennes. J’apprends à la carte et bien souvent en autodidacte grâce aux livres de la bibliothèque. On a bien essayé de m’ôter des points de maison pour cela, ou de me sanctionner dans mes notes, mais je ne cherche pas tellement à plaire ni à la société, ni à mes camarades. On aurait pu me virer de Poudlard, mais je ne suis pas non plus une agitatrice. Si ce n’est m’abandonner à mon sort, il n’y a pas grand gain à me renvoyer, et ce n’est pas vraiment la politique de l’école.

4 - Quel est votre animal fantastique préféré ?

J’ai un faible pour les carpes Koï du fleuve jaune. Je n’ai pas de réelles passions pour la chine, mais avoir une de leurs écailles dans ma baguette a suffi à attiser ma curiosité. Je comprends d’ailleurs que cette dernière m’ait choisie. Les carpes du fleuve jaune, après avoir remonté une cascade à contre-courant, s’envolent vers le ciel en se transformant en dragon d’or. À leur image, j’ai bien plus confiance en mon talent à venir qu’en celui présent.

5 - Quel est votre sort préféré ?

Legilimens, assurément. Alohomora pour le moment. J’ai une obsession pour la transparence, au mépris d’un certain respect pour la vie privée, la mienne comme celles des autres. J’ai horreur des cachoteries, et de facto des ministres, des médias, et de tout ce qui a beaucoup d’argent et de pouvoir en général.

6 - Quelle est votre plus grande qualité ?

Mon audace. J’ai tendance à dire les choses telles qu’elle me vienne et telle que je les ressens, et n’agit souvent que par seule provocation. Mes cheveux aux couleurs de Gryffondor et Serpentard ne sont d’ailleurs qu’une tentative d’irriter ceux qui veulent m’enrôler dans leurs querelles ridicules : famille comme camarades de maison.

7 - Quel est votre plus gros défaut ?

Mon indiscipline. Je ne dirais pas que je suis imprévisible, mais j’ai des valeurs et une morale qui sont les miennes, et qui ne collent pas tellement avec ce que la société ou même la loi veulent bien admettre. J’ai un problème notamment avec le droit à la propriété injonction des avares et des égoïstes, ainsi qu’avec le droit à la vie privée décret des esbroufeurs et autres menteurs. L’emprunt/Le vol, L’imitation/Le plagiat, L’inspection/L’intrusion ne sont donc pas vraiment des limites qui m’arrête. Je ne crois qu’en la liberté de dire ou de faire.

8 - Quel métier désirez-vous faire ?

Je suis un peu trop indépendante pour être mise sous la direction d’un autre. Donc certainement un métier me permettant d’avoir les mains et l’esprit libre et d’enquiquiner le monde comme à mon habitude. Journaliste ou Détective privée par exemple. Ou l’impératrice d’un nouvel ordre mondial. Je plaisante, mais il y a beaucoup de choses qui me déplaisent dans la société actuelle, et si je reste terre à terre, ça ne m'empêche pas de vivre cette révolution en rêve.

Qui es-tu ?

Bande de curieux, mais ça se mérite ça.

Ton avis sur le forum ?

Je ne m'y serais pas inscrit si je n'en pensais pas que du bien.

Un mot sur ton personnage ?

Je souhaite en faire une antagoniste à la Tom Jédusor, mais à la morale bien plus ambiguë.